Groupe:

No Return

Date:

28 Avril 2015

Interviewer:

Deicide5000

Interview Alain Clément (guitare)

Salut Alain (guitare), merci d'accorder cet entretien au webzine auxportesdumetal.com. Pour commencer, peux-tu nous présenter les membres du groupe ?

Mike au chant, qui était dans Destinity, il y a David à la basse qui est là depuis maintenant huit ans, son frère à la batterie, Joël, et aux guitares, il y a Jérôme et moi.

Peux-tu nous dire un mot sur la façon dont vous avez procédé pour recruter d’aussi bons musiciens ?

Ben écoute, le fait d’avoir tourné beaucoup et de connaître pas mal de zicos dans le circuit, ça aide. Mike, j’avais déjà tourné avec lui et Decapitated, du coup je savais comment il fonctionnait en tournée. On avait sympathisé, c’était en 2006. Je savais comment il fonctionnait, qu’il était motivé et qu’il était capable de faire des super choses au chant. Pour la batterie, c’était assez simple, c’est le frère de David, il nous avait déjà dépanné sur une date et ça s’était super bien passé donc j’ai pensé à lui. Pour la guitare, c’est aussi David qui m’avait conseillé Jérôme.

Comment s’assurer qu’ils vont être fiables en tournée ?

Justement, j’étais déjà parti en tournée avec Mike ; pour David il n’y avait pas de problème. A partir du moment où tu connais le vécu de chacun, ça colle vraiment super bien au niveau du nouveau line up. C’est nickel.

"Fearless Walk to Rise" est votre onzième album et il vient tout juste de sortir. Peux-tu nous en dire quelques mots ?

Alors, attends, je vais recompter. Peut être le dixième : il y a un EP "Red Embers", peut être onzième si tu comptes la réédition des deux premiers albums "Psychological Torment" et "Contamination Rises" en 2013. Je recompte vite fait. En plus de ces deux là, "Season of Souls", "Red Embers" (le mini), "Self Mutilation, Manipulated Mind", "Inner Madness", "Machinery", "No return", la réédition... ouais, c’est bien la onzième sortie discographique. Il est sorti au 30 mars. Il a été enregistré chez Jacob Hansen. On est allé au Danemark pendant quinze jours pour enregistrer l’album. Le but c’était de recentrer la production au niveau européen. Je voulais vraiment après pouvoir revenir et asseoir No Return sur les routes européennes. Jacob Hansen est super polyvalent. Il a fait du heavy comme Pretty Maids, le dernier Aborted, Volbeat aussi. C’est un Monsieur. En plus, dans No Return, il y a du thrash mais aussi beaucoup de mélodie. Il est assez spécialiste pour bien mettre en valeur et bien mixer l’agressivité et la mélodie. Là c’était nickel.

Considères-tu que le style de votre nouvel album est en rupture avec les précédents albums ?

Pour moi, il est complètement dans le prolongement. Depuis plusieurs albums, la mélodie du thrash de No Return évolue. Il n’y a aucune rupture, bien au contraire.

Pour moi, vingt-cinq ans en arrière, j’ai le sentiment que ton influence se puisait chez Testament.

Tout à fait, Testament c’est pour moi une grande influence depuis le début. C’est clair, et c’est vrai que dans Testament on retrouve la mélodie et l’agressivité. Alex Skolnick à la guitare, c’est top. Même dans le dernier album, on le sent encore. En tout cas, merci de ta remarque parce que pour moi c’est un compliment ça, là c’est vraiment du high level.

Quel fut le processus de composition de "Fearless Walk to Rise" ? C’est toi le seul maître à bord ?

C’est vrai que depuis pas mal d’albums, je compose l’intégralité de la musique. Ici, c’est pareil, sauf l’intro. Pour les textes, c’est Mike qui les a écrits bien sûr. J’arrive avec des morceaux déjà maquettés. C’est après en répétition qu’on structure et qu’on fait les arrangements. Le dialogue est ouvert au niveau de la structure. On peut très bien rajouter ou virer des riffs. L’essentiel c’est que le morceau soit efficace pour tout le monde.

Qu’est ce qui vous rend le plus fier du résultat sur cet album ?

C’est l’ensemble, le rendu global, les compos et surtout le son que nous a fait Jacob Hansen qui est vraiment comment on doit sonner en 2015. C‘est toujours dur d’avoir un recul objectif sur tes propres morceaux.

Peux-tu nous parler de l'artwork de "Fearless Walk to Rise" ? Est ce un nouvel artiste ?

C’est Isham de Strychnine studios. Il a bossé sur le visuel de la réédition des deux premiers albums. Il y a un clin d’oeil par rapport à la carrière du groupe. D’où cette petite montagne très accidentée et en haut, la lumière. Quand tu te bats, ça vaut la peine ? Il y a toujours une issue. On s’est toujours battus.

Qu’est-ce que vous avez recherché avec ce nouvel album ? Plus de mélodie, plus d’agression, plus de vitesse ?

Pas forcément plus de vitesse. C’est un mix des deux. C’est la marque de fabrique de No Return d’allier mélodie et agressivité.

Pour toi, quel a été le challenge dans l’enregistrement ?

Toujours essayer de proposer de meilleures choses, tout en gardant l’identité du groupe.

Et tu prends plus de plaisir à quelle étape du process ?

Quand tu montes une chanson de A à Z, tu vois évoluer ton morceau, c’est super gratifiant. Maintenant, le Metal c’est fait pour être vécu en live. Là, t’as l’échange direct avec le public. Tu vois ses réactions. La qualité d’un groupe se voit avant tout en live. Peu importe les conditions.

Je suis No Return depuis "Psychological Torment" en 1990. Comment peux-tu t’adresser aux fans qui auraient décroché pour les intéresser à votre actualité ?

Tu l’as dit toi même, on ressent encore les influences du début. Il y avait déjà des mélodies sur le premier album. Par rapport à la longévité du groupe, on est amené à voir notre public se renouveler. On voit des jeunes qui vont se pencher sur la discographie.

Vous êtes en tournée actuellement, c’est quoi le périple ?

On fait dans un premier temps une tournée de vingt dates en France. Quelques unes avec nos potes de Mercyless et Execution. On sera le 14 juin avec Testament à l’Aéronef à Lille. On a joué avec beaucoup de grands groupes mais là, avec Testament, ça va le faire grave. Je suis très honoré. En Octobre, on va faire une tournée européenne avec Dew Scented et Angelus Apatrida. En 2015 on est à quarante, quarante-cinq dates.

Du coup au Hellfest, vous êtes programmés où ?

On va être sur la Main Stage. je suis content mais c’est pas l’essentiel.

Peut-on s’attendre à un clip pour promouvoir l’album ?

On a sorti un clip pour "Submission Falls" et une Lyric video pour "Stronger Than Me". Pour celui de "Submission Falls", il y a une petite histoire par rapport au texte.

Participerez-vous à d'autres festivals cet été ?

On sera aussi au RagnaRock Festival, pas très loin de Lyon.

Comment vis-tu ce renouveau du death metal avec le retour sur le devant de la scène underground des Mercyless, Loudblast et autres …. No Return ?

L’intérêt est d’autant plus marqué par le renouvellement du public. On a tourné avec tous ces noms là, et aussi avec Agressor. Quand tu as des plateaux comme ça, les gens sont preneurs. L’essentiel n’est pas la longévité des groupes mais la qualité de ce qu’ils proposent. Les gens voient que la démarche est sincère. Les gens savent très bien qu’on ne fait pas ça pour le pognon mais parce qu’on aime la musique.

Alain, gardes-tu le contact avec les anciens membres de No Return, si oui lesquels ?

Avec certains oui, pas de souci. Notamment Moreno (chanteur pendant plusieurs années).

Peux-tu me donner ta vision sur les groupes à suivre en France ?

Pour moi, il y a vraiment un groupe, Deficiency, qui sort de la masse. C’est un groupe de thrash de l’Est, ils sont vraiment bons. C’est mon coup de coeur de l’année dernière et à chaque fois que je peux en parler, je ne me gêne pas. En toute franchise, le metal moderne ne m’intéresse pas, metalcore et compagnie.

Ca va faire un peu vieux combattant, mais comment avez-vous vécu le passage au numérique ? Est ce un atout ou une plaie ?

Faut vivre avec son temps mais c’est les deux à la fois. Un atout parce que tu peux faire la promo rapidement. Une plaie car le marché du CD est mort. Ca a surmultiplié le nombre de groupes car il est facile de balancer n’importe quelle vidéo sur le net. On y vient progressivement, vers la dématérialisation complète. Le revers de la médaille est qu’il y a une saturation de groupes et c’est d’autant plus compliqué de sortir du lot. C’est tout de même cool de faire écouter ton produit en Asie, en Russie, mais ça reste compliqué.

Je crois savoir que vous n’êtes pas tous Franciliens, comment faites-vous pour répéter ?

Mike est à Lyon, Jérôme est dans l’Est, les jumeaux sont dans les Yvelines, moi je suis en Picardie, donc tu vois on est assez éclaté. On répète chez les jumeaux. On fait des gros week-ends.

Peux tu partager avec nous ce que vous faites quand vous n’êtes pas No Return ? Quels albums écoutes-tu en ce moment et lesquels conseillerais-tu ?

J’aime beaucoup les jeux vidéos (gros rires) et puis j’ai une famille aussi, donc je m’en occupe quand je ne suis pas en tournée. Je suis prof aussi. J'écoute Deficiency, évidemment, après je suis très polyvalent, du rock jusqu’au death metal. J’aime beaucoup les derniers At The Gates, Scar Symmetry mais aussi le dernier Europe, les derniers Dream Theater.

Alain, je te laisse le mot de la fin : un message pour tes fans ?

Ben déjà, merci à toi pour cette interview et surtout essayez d’écouter le dernier album, venez nous voir en concert car c’est là vraiment que l’énergie prime et où le contact est le plus important.