Groupe:

Ophidian Spell

Date:

30 Octobre 2016

Interviewer:

fifi59

Interview Jean-Marc

Salut Jean-Marc, merci d'accorder cet entretien au webzine auxportesdumetal.com. Pour commencer, peux-tu nous présenter les membres du groupe ?

Nous avons Will au chant guttural, Julien à la guitare rythmique, Marc à la basse, Gautier à la batterie et moi à la guitare rythmique et solo.

Quelles sont les origines du groupe, de son nom ?

Créé en 2009, le groupe n'avait pas beaucoup de prétention, entre copains (ma copine faisait aussi du clavier notamment). Petit à petit, la composition du groupe a changé, avec les changements de personnes, nous avons évolué vers un projet plus ambitieux. Son nom est venu assez rapidement, nous aimions tous la thématique du serpent et ce qu'il représente. Ophidian Spell était né.

Quelle serait ta définition de la musique de Ophidian Spell ? Quelles en sont les influences spécifiques initiales ?

Ophidian Spell a été créé à l'époque d'une idée d'allier chant féminin et ambiance symphonique à la puissance du death et de son chant guttural. Nous flirtions entre des influences comme Dimmu Borgir, Nightwish ou SepticFlesh. Maintenant, nous essayons d'y mettre des influences plus larges, plus modernes avec des ambiances progressives (Devin Towsend, Lamb of God ou encore Symphony X).

Quel est le parcours de Ophidian Spell depuis sa création ?

Un EP de quatre titres en 2012 avec l'ancienne formation (seuls Will, Julien et moi sommes restés dans le groupe). Nous avons ensuite cherché des musiciens et une direction nouvelle. Pendant ces quatre années, nous avons fait quelques concerts et surtout préparé cet album. Nous avons décidé de nous passer de chanteuse "à plein temps" pour la suite du groupe. Seyma, notre chanteuse qui nous a suivi après l'EP, a dû partir sur Paris. Nous avons pris la décision de ne pas la remplacer. Elle participe à tous les choeurs de l'album ainsi qu'Elise, sur le titre "Lake Manzala". Ces petites collaborations nous conviennent bien mieux, nous sommes plus libres dans notre composition.

"Nux / Hêmera" est un album solide, puisant dans divers styles pour créer une musique incluant Death, Prog et Sympho. Je présume que vous en êtes pleinement satisfaits au sein du groupe ?

Merci ! Il nous convient totalement. Un travail de longue haleine car il nous a fallu plus d'un an pour avoir le plaisir d'enfin écouter le fruit de notre labeur. Il nous ressemble, nous avons réussi la difficile tâche de plaire déjà à tout le groupe ! Vu nos influences, ça a été un casse tête Ahah !!

Peux-tu nous entretenir du processus de composition de l'album ? Comment les excellentes parties orchestrales et les chœurs ont-ils été travaillés ?

Je m'occupe de toute la composition de "Nux / Hêmera". Les orchestrations sont travaillées directement en MAO avec une banque de sons que nous avons acquis récemment, très puissante dans les cuivres, c'est ce que nous souhaitions. De là, nous avons rajouté des parties plus ambiantes avec des passages électro. Nous avons collaboré avec l'artiste VanMahner sur "Mental Universe" et "Locked" pour les parties totalement électro. A refaire !

Etant donnée la qualité des passages orchestraux, n'avez-vous pas envisagé de rendre encore plus présent l'aspect sympho (c'est le fan de Metal Sympho qui parle, là !) ?

L'équilibre entre le sympho et le metal est assez difficile à trouver. Souvent, les albums très orchestrés manquent de peps, de puissance en gagnant en lourdeur et profondeur. Exemple avec les derniers opus de Septic Flesh et Fleshgod Apocalypse dont nous sommes fans au demeurant. Ce choix oriente le style et nous ne voulions pas sur ce disque amputer notre coté death metal. Surtout, nous avons réussi à trouver un ensemble cohérent avec tous les membres du groupe qui ne sont pas tous fans de sympho. De plus, techniquement parlant, cela suppose un travail de dingue. La composition, l'arrangement et la production deviennent totalement différentes.

Le son est très bon, comment s'est déroulé l'enregistrement de l'album ?

Nous avons enregistré, mixé et masterisé l'album au Studio Pangos. Un choix naturel car le propriétaire n'est autre que Marc, notre bassiste. Si nous avons fait ce choix, c'est que nous voulions une proximité avec un studio. Pouvoir refaire, tester, créer notre son. En ça, cela nous a permis de totalement nous lâcher sur la prod et d'arriver à un résultat qu'on espère à la hauteur des standards actuels ! Un grand merci à lui, on lui en a fait baver !

Peux-tu nous parler de l'artwork de "Nux / Hêmera" ?

C'est Mythrid-Art qui a travaillé sur ce design. Il avait déjà fait notre premier artwork sur notre EP de 2012. Pour ce disque, nous souhaitions un univers plus moderne. Nous sommes parti sur l'idée d’opposition (Nux / Hêmera veut dire Nuit / Jour). De là, l'idée d'une forêt d'automne en fenêtre d'un monde plus sombre était assez évidente.

Comment s'est déroulé le concert du 28/10 dédié à la sortie de "Nux / Hêmera" ?

Un super moment. L’achèvement d'une semaine de travail, un public conquis et des retours très enthousiastes. Si la fatigue s'est fait sentir, on a rien laissé transparaître et je suis ravi de la prestation de tout le groupe. Un grand merci à toute l'équipe technique qui a travaillé autour de cette semaine et cette date.

Quelle est l'actualité de Ophidian Spell, présente et à venir ?

Pas mal de dates évidemment. Nous allons vraiment mettre l'accent sur la promo. La scène locale en Alsace étant un peu morte ces temps-ci. On va essayer de contribuer avec tous les groupes de copains à refaire venir les gens aux concerts. De plus, on espère vraiment que ce disque plaira et nous permettra d'évoluer vers de nouveaux projets. Nous sommes en train de réfléchir pour nous mettre en scène de manière encore plus poussé, mais ça c'est une surprise...

Quel meilleur souvenir retiendrais-tu de la vie de Ophidian Spell depuis sa création... et le pire ?

Le meilleur vient de passer. Notre résidence de cinq jours dans la salle du Millénium d'Haguenau. Cinq jours enfermés à travailler notre son, la scène (lumières, présence scénique) dans une salle très bien équipée. Nous sommes avant tout des fous du son, on adore ça. Pour nous, c'était un énorme bac à sable où nous avons enfin pu avoir un retour de professionnel sur notre musique. La date qui clotura cette semaine de folie a été une réussite totale. "Nux / Hêmera" était officiellement sorti ! Et nous, nous sommes parés pour la scène et l'avenir ! Le pire, c'est une désillusion concernant une tournée que nous organisions et qui a été annulée à cause d'un ancien membre du groupe. Un soufflet qui est retombé sur lequel j'avais passé pas mal de temps.

Quel regard portes-tu sur la scène Metal française actuelle ?

D'un point de vue public, malheureusement, nous constatons tous qu'à part pour les gros groupes, le public ne se déplace plus autant. Difficile du coup, pour les petits groupes, de jouer car les bars et autres salles sont de plus en plus réticents à nous inviter. Pour être proche de l’Allemagne, on constate que le metal y est quand même bien mieux vu et soutenu.

Quels albums écoutes-tu en ce moment et lesquels conseillerais-tu ?

"Titan" de SepticFlesh, "King" de Fleshgod Apocalypse. Le dernier Disturbed sorti cette année (une référence pour leur qualité de composition et de production). "Eschatonizer" de Deathcode Society, un bijou de black sympho venu de Chambery que je conseille vivement. "The Violent Sleep of Reason" de Meshuggah qu'on ira voir en Allemagne à la fin du mois. "King Of Everything" de Jinjer. Bien sûr, on attend avec impatience le dernier album de nos potes de Deficiency.

Je te remercie pour cette interview et te laisse le mot de la fin.

Je ne suis pas très doué pour les mots de la fin donc je vais simplement remercier toutes les personnes qui ont travaillé avec nous sur cet album. Nous sommes très fiers et content de revenir à notre meilleur niveau et nous espérons que cet album vous plaira, A très vite, en concert !