Groupe:

Until The Uprising

Date:

28 Novembre 2016

Interviewer:

philippec

Interview Until The Uprising

Hello, merci de m’accorder cette interview qui sera édité dans le webzine Aux Portes Du Metal.

Salut ! Merci à toi !

Pouvez-vous nous présenter le line-up du groupe ?

Le line-up actuel du groupe se compose de Michel Beneventi (Guitare/chant), Philip Sleiman (Batterie) et Anthony Cresp à la guitare.

De sa fondation en 2008 à maintenant, beaucoup de gens et de choses sont et se sont passés au sein d’Until The Uprising. Pouvez-vous nous en faire un historique rapide ?

A sa création en 2008, le groupe évoluait dans un style relativement différent de celui actuel et plus ancré dans le Metalcore. A cette époque, le line-up était totalement différent et il ne comprenait du line-up actuel que Philip. Un EP est sorti en 2009, intitulé « The Awakening of The Damned ». Cette formation a duré jusqu’en été 2011. A ce moment, Michel est entré dans le groupe pour remplacer un des deux guitaristes et s’en est suivi une tournée en Europe en Novembre 2011. Juste après celle-ci, les autres membres du groupe (à l’exception de Philip et Michel) ont quitté celui-ci pour divergences musicales. Anthony a intégré le groupe en Janvier 2012 et de là, nous avons décidé de reprendre le projet à zéro pour le faire évoluer et arriver à ce qu’il est aujourd’hui. Durant cette période (de 2012 à aujourd’hui) nous avons eu différents chanteurs qui se sont succédés avant que Michel prenne le rôle de chanteur en plus de celui de guitariste, ainsi qu‘un bassiste qui a officié jusqu’en 2014.

Votre album précédent "Twisted Reality" qui était une autoproduction, a été bien accueilli dans l’ensemble par les médias et le public Metal. Avez-vous été surpris et quel bénéfice en a tiré le groupe ?

Merci ! Oui ce fût une très bonne surprise ! "Twisted Reality" est notre premier album. C’est un moment très important dans la vie d’un groupe car c’est la première fois que l’on se montre réellement et que l’on propose notre musique à un grand nombre de personnes sans savoir si les gens vont y être réceptifs ou pas. Cela provoque évidemment beaucoup de stress et d’excitation en même temps de voir comment cela évolue par la suite. Aujourd’hui, soit deux ans après sa sortie, nous sommes très heureux et fiers de voir que celui-ci a été bien accueilli. Cela nous a grandement conforté dans l’objectif d’en faire un deuxième. Concernant les bénéfices que le groupe en a tiré, on a gagné une plus grande exposition au niveau international grâce à cet album, notamment avec notre clip, et on voit de plus en plus de personnes encore aujourd’hui qui commencent à nous suivre outre-Atlantique par exemple. Mais le plus gros bénéfice est bien entendu notre signature avec la KLONOSPHERE qui s’est faite grâce à celui-ci, ce qui représente pour nous une énorme reconnaissance et un grand pas en avant dans l’histoire du groupe.

Le 21 octobre, vous avez sorti un nouvel album intitulé "Out of Time" qui marque votre entrée dans la Klonosphère, comment s’est fait ce choix et outre la distribution par Season of Mist, que vous apporte cette collaboration ?

Le choix s’est fait assez naturellement pour nous. Déjà en tant qu’individus, chacun de nous écoute et est fan des principaux groupes qui représentent la Klonosphère (Klone, Trepalium, Hacride…) et on les considère comme de grands groupes talentueux et très représentatifs de la scène Metal française actuelle. A cela s’ajoute le fait que, en tant que groupe, nous avons eu l’occasion, lors de la promotion de "Twisted Reality", de partager la scène avec chacun d’eux et cela nous a toujours laissé un très bon souvenir en plus d’être des bons concerts à notre sens. Notre rêve à ce moment là était d’arriver un jour à les rejoindre, à faire partie de cette grande famille, car cela représentait déjà un très gros accomplissement pour nous. Ce qui s’est fait au final plus rapidement que ce que l’on pensait ! Au niveau de la collaboration, déjà comme tu le soulignes nous avons pour ce nouvel album une vraie distribution française grâce à Season of Mist, ce qui est un énorme plus par rapport à notre album précédent, qui n’était pas distribué mis à part sur notre shop en ligne ou sur les plateformes digitales, et en plus de cela, la Klonosphère se charge de toute notre promotion en France et en Europe. Et on voit déjà, aujourd’hui, beaucoup plus de retombées médiatiques que pour l’album précédent, que ce soit au niveau des chroniques, des interviews et parutions presse. Cela dynamise beaucoup le groupe et le met déjà beaucoup plus en avant que ce que nous étions parvenu à faire précédemment.

Je pense qu’il n’y a pas mieux que les musiciens pour parler de leur musique. Pouvez-vous faire un track by track de votre album ?

Michel : Pour ce Track-by-track je vais essayer d’être le plus clair et concis possible, là est tout le challenge !

I) "2.5 Billion Seconds" : Il s’agit d’une introduction instrumentale avec un thème central présenté d’abord au piano, joué ensuite par d’autres instruments de différentes façons ce qui a pour effet de faire varier l’atmosphère tout autour et lui donne différentes couleurs.

II) "Invisible Cages" : En terme de composition, un des tout premiers titres de l’album à avoir vu le jour. Je pense que comme "2.5 Billion Seconds", il donne un peu le ton de ce qui va suivre. On y retrouve les parties saccadées, les polyrythmes, des cassures d’ambiances et de dynamiques plutôt radicales ainsi que les différents types de chants (screams, chants clairs) que l’on va pouvoir entendre au fil des titres.

III) "Embrace The Uncertainty" : Ce titre présente un des contrastes que j’aime le plus dans le Métal, et dont je compte sérieusement développer les expérimentations à l’avenir : l’utilisation des blast-beats couplé a des parties radicalement opposées par nature à savoir des parties aériennes planantes, ou des riffs groovy. Chaque changement de dynamique s’en trouve alors accentué et surprend d’autant plus !

IV) "Our Target" : Sûrement le morceau composé le plus rapidement et spontanément de toute la liste, en deux heures c’était plié ! Structure simple, le tout est basé sur un patern rythmique abordé de différentes façons par la batterie et le reste des instruments allant de façon saccadé et agressive jusqu’à une ambiance plus aérienne.

V) "Another Dimension" : Un des vestiges de notre passé « Deathcore », c’est probablement ce que laisse entendre le début de ce titre, pour laisser place ensuite à une large palette de riffs et d’ambiances qui se répondent toutes, parfois en terme de rythmiques ou de mélodies. A noter également que les parties choeurs sont assez fournies. Un morceau très « prog » à mon sens.

VI) "Nothingness" : Une piste qui a bien failli être entièrement instrumentale ! Les parties vocales se sont révélées au tout dernier moment de l’enregistrement, pour venir s’ajouter à ce titre aérien et au tempo lourd, ce qui apporte un certain côté « massif », tout en restant une plage des plus mélodiques de l’album.

VII) "Seize Your life" : Tout comme "Our Target", "Seize Your Life" attaque directement, de manière tranchante et sans aucune introduction particulière, on a cherché à faire dans l’efficacité, pensant aussi à l’effet que ça pourrait donner en live. Il s’agit du morceau le plus long de l’album, développé un peu comme un voyage à sens unique, il n’y a pas de retour au point de départ. On y rencontre également un large panel d’ambiances et de dynamiques qui s’achèveront sur un dissonant « beatdown » final.

VIII) "Out Of Time pt. 1" : Ce morceau a pour fonction de présenter de manière calme et reposante le thème principal de la plage qui va suivre en clôture d’album. La présence de longues réverbs donne au tout un côté très diffus et donc très ambiant. La transition finale est importante, elle présente sous la forme d’une rythmique acoustique avec un effet « poste de radio » le refrain du prochain morceau, suivi par un crescendo de nappes de guitares joué à l’« Ebow » (archet électrique) qui va annoncer l’entrée en matière des guitares saturées du titre suivant.

IX) "Out Of Time pt. 2" : La conclusion de l’album. Un titre très mélodique où l’on va rencontrer encore une fois des extrêmes opposés du genre Metal : des rythmiques très lentes et lourdes agrémentées de chant clair et plus tard, au contraire, des blast-beats sur fond de chant growl. Le challenge étant d’arriver à concilier les deux, trouver les bonnes transitions et ne pas perdre en cohérence dans la composition. La piste évoluera jusqu’à, selon moi, un des refrains les plus « catchy » de tout le disque suivi d’un solo d’Anthony très expressif qui amènera jusqu’au final : l’intervention au piano de Valentine Orsini qui s’achèvera sur un accord suspendu, ajoutant un sentiment « à suivre » aux dernières notes de l’album.

Peut-on le considérer comme un concept album ?

Anthony : Tout dépend de comment l’on définit un « concept album ». Chose qui n’est pas très aisée en ce qui me concerne. Personnellement j’ai toujours vu un concept album comme étant un tout dans lequel on retrouve une narration et où les morceaux sont construits autour de celle-ci pour porter l’histoire, avec parfois des thèmes musicaux récurrents qui reviennent d’un morceau à un autre. Dans "Twisted Reality" par exemple, nous relatons un passage de la vie d’un protagoniste, enfermé dans un asile et s’évadant dans ses délires de manière inconsciente. On avait donc une histoire. Pour celui-ci, chaque morceau est une entité propre avec son propre récit. Néanmoins il y a un thème récurrent qui se dégage de chacun de ceux-ci qui est le thème du Temps, comment celui-ci est perçu ou subi par l’homme, ou des questions que chacun peuvent se poser à son sujet, tout ceci relaté à travers nos expériences personnelles. Et de ce thème a découlé tout le visuel de l’album également (Artwork, livret, cd, etc.). En ce sens, on est quand même assez proche du concept album je pense.

Comment sont réparties les tâches au sein du groupe et de quelle manière travaillez-vous ?

Anthony : pour ma part, une grosse partie de mon travail se porte sur la gestion et l’administration du groupe, que ce soit au niveau de l’organisation au sein de celui-ci, la planification, la promotion et la mise en relation avec les différents acteurs avec lesquels nous travaillons aujourd’hui. Je travaille également beaucoup sur la partie visuelle du groupe, que ce soit au niveau des différents artworks des albums, les supports promotionnels, la conception et la maintenance de notre site web et des différents média que l’on utilise, etc... J’ai la chance d’avoir un background technique, de part mes études et différents jobs que j’ai pu avoir par le passé, me permettant d’être assez à l’aise sur ce point-là, ce qui aide beaucoup. Du coup, je gère aussi tout le côté technique pour les live, notamment au niveau du matériel qu’on utilise sur scène et les séquences. Enfin, au niveau de la musique en elle même, j’interviens aujourd’hui principalement sur l’écriture des textes, dans les arrangements, et je compose mes soli. Après, nous ne sommes pas chacun cloisonnés dans nos tâches respectives et régulièrement on se file des coups de main en fonction des besoins et compétences de chacun aussi !

Michel : Mon domaine c’est tout ce qui va toucher à la composition des musiques et également au son du groupe. J’essaie malgré tout d’aider dans d’autres domaines tels que le booking, l’écriture des textes et l’organisation logistique du groupe.

Philip : Ma grosse part de travail se trouve dans les drums des maquettes que Michel m’apporte dans le but de les rendre plus « batteristique » en terme de jeu. Ensuite vient la phase de les apprendre et de les faire sonner en live ou en enregistrement. J’écris des textes également. Je m’occupe et aide aussi dans le booking du groupe.

Quels sont les thèmes qui vous ont inspirés pour écrire vos textes ?

Pour cet album, nous avons fait le choix dès le début d’écrire des textes qui soient personnels. D’autant plus que pour cet album tout le monde a pu s’investir dans l’écriture de ceux-ci. On a voulu que ce qui ressorte de cet album vienne à 100% de nous. A côté de cela, on aime malgré tout qu’il y ait une certaine cohésion à l’ensemble et c’est la raison pour laquelle on est venu sur ce thème exposé ci-avant, qui est donc le thème du temps pour le rappeler. Cela s’est fait assez naturellement car c’était déjà ce qui se dégageait des premières idées de textes que l’on a eu. On a juste eu à le saisir et à faire le choix de s’y tenir pour les textes restants. Après chacun de nous a exploré ce sujet à sa manière en fonction de son ressenti ou ses expériences personnelles. On a autant parlé de la manière dont l’homme perçoit le temps de manière physique, que du temps perdu dans sa vie, ou les questions que l’on peut se poser sur le caractère certain ou incertain du futur.

Anthony : C’est ainsi que par exemple on retrouve le texte du morceau "Out of Time Part 1 & 2" qui relate la manière dont on peut percevoir le temps qui passe quand on est dans une situation où on n’a justement aucun repère temporel, ce qui pour ma part était le cas lorsque je passais à une époque le gros de mes week end sous terre à faire de la spéléologie. La notion du temps dans ce contexte est assez différente et suffisamment intéressante pour que des personnes, par le passé, se penchent dessus et fassent des études sur le comportement du corps et le fonctionnement de l’horloge biologique. Notamment une très célèbre réalisée par Michel Siffre et qui s’appelle d’ailleurs « Hors du Temps » !

Comment qualifieriez-vous le style de votre musique et où puisez-vous votre inspiration ?

Michel : On n’est pas trop fan des étiquettes, mais s’il fallait tenter de résumer notre approche, ce serait principalement du Metalcore Progressif, avec de petites touches Oldschool de Death, de Thrash. Pas facile de se définir. Niveau inspiration, on essaie de se laisser porter par la spontanéité et les idées du moment, j’enregistre parfois sur mon téléphone des paterns rythmiques chantés que je transcris sur la batterie et y ajoute par la suite un riff de guitare, ce qui me donne une trame de départ qu’on va développer. Le plus souvent, les compositions partent d’un simple riff de guitare et en fonction de celui ci, tout va se définir autour. Certains entendent des voix dans leurs têtes, moi ce sont plutôt des mélodies !

A l’occasion de cette sortie a été organisé une release party à l’Althérax. Comment s’est fait le choix des groupes qui vous ont accompagnés et qui sont-ils ?

Nous avons voulu faire une soirée qui soit un peu à l’image de notre musique, c’est à dire dans laquelle on retrouve plusieurs styles de Metal différents ensemble, casser un peu les barrières qui se mettent des fois d’elles-mêmes en gros. Et sur ce point, nous pensons que le pari a été tenu car les groupes qui se sont joints à nous (Feral State, Porno Graphic Messiah et Unchained) sont tous d’horizons différents et bons dans leurs domaines respectifs. On a ainsi pu lors de cette soirée écouter du Thrash, du Metal Indus, du Heavy Death et du Metal Prog.

Avez-vous été surpris du nombre de personnes qui se sont déplacés pour vous voir ?

On a surtout été très heureux ! Ca nous a fait très plaisir de voir autant de monde réuni avec nous ce soir-là. On a vraiment ressenti un réel soutien de la part de nos fans proches et avons été très touchés !

Cela vous a mis un peu de pression ? Comment l’avez-vous gérée ?

Anthony : On ne va pas te mentir, on a eu une énorme pression !! Pas tant à cause du monde présent sur place, ça met toujours la pression mais on s’y habitue un peu à force, mais principalement car on avait vraiment à cœur de présenter le meilleur concert possible pour nos fans. Ce qui a nécessité du coup beaucoup de préparation en amont au niveau des répétitions, pour que les morceaux soient tous maitrisés du mieux possible. Sans compter que l’on voulait également mettre en place un light show spécialement pour ce concert ou encore les préparatifs additionnels comme la préparation de notre nouveau merch etc... On a vécu sous pression pendant trois mois en gros ! C’était assez sportif et très éreintant. Mais bizarrement en ce qui me concerne, quelques minutes avant de monter sur scène, tout est retombé et j’étais très serein (pour une fois !). Certainement quand on réalise que tout le travail abattu plus tôt se concrétise enfin et qu’il est juste temps de monter sur scène et tout envoyer pour son public. Malgré tout ce stress et cette pression, cela est certainement ma plus belle expérience de concert jusque là.

Avez-vous d’autres dates en vue ? Bientôt une tournée ?

Nous sommes toujours en cours de démarchage actuellement. Pour la promotion de cet album, on souhaite réellement mettre en avant la France et jouer majoritairement dans notre pays, qu’on n’avait pas tant exploré au final avec "Twisted Reality". Ce n’est pas chose aisée pour le moment, pour être honnête, mais des ouvertures se débloquent petit à petit. Des dates seront annoncées bientôt pour 2017. Une tournée aussi bien sûr. On a passé de très bons moments sur la route par le passé et on attend que de pouvoir revivre ça de nouveau !

Je n’ai plus de questions. Pour finir, je vous laisse tribune libre.

Merci à toi Philippe de nous avoir proposé cette interview ainsi qu’à toute l’équipe d’Aux Portes du Metal pour se montrer présent sur de très nombreux événements Rock et Metal de l’hexagone, sans parler des chroniques d’albums et du reste, offrant ainsi plus de visibilité à des courants musicaux qui n’en auront, en France, jamais autant que ce qu’ils le mériteraient. Comme on l’a mentionné plus haut, on est en recherche active de dates pour l’année 2017 en France et même à l’extérieur, donc à ce sujet il ne faut surtout pas hésiter à nous contacter sur notre mail : contact@untiltheuprising.com, on compte jouer partout où il nous sera possible de le faire !