Groupe:

Furious Zoo

Date:

01 Novembre 2018

Interviewer:

yanng

Interview Renaud Hantson (par mail)

Bonjour Renaud, merci de bien vouloir nous accorder cette interview pour le webzine www.auxportesdumetal.com. Ton activité est chargée en ce moment : Summer Storm, Furious Zoo, guest sur l'album de Mat Ninat, tu n'arrêtes pas. Quoi d'autre ? J'en ai oublié ?

Il y a également les concerts hommage à Michel Berger que je donne un peu partout en France, des spectacles un peu plus personnels que je continue à faire, des dates à venir à la Guinness Tavern avec un projet baptisé Rock Legend où je vais interpréter pas loin de 80 chansons avec Pascal Mulot à la basse, mon école de chant et de batterie deux fois par semaine. Ajoute à cela la promotion que je suis en fait seul à gérer avec deux collaboratrices, l’achat d’une maison et un déménagement, je n’ai que peu de temps libre, mais je suis un boulimique du travail alors cela me convient !

Tu présentes ce nouveau Furious Zoo comme un album solo plutôt qu'un album de groupe. C'est toi qui as tout décidé et qui choisi tous les morceaux ?

Ca a toujours été globalement le cas et Furious Zoo a toujours été mon projet parallèle. J’ai conçu cet album de façon à ce qu’il soit très représentatif de ce que je suis vocalement et mélodiquement mais toujours avec à mes côtés Michaël Zurita aux guitares qui est « un bras droit » et qui officie sur absolument tous mes projets musicaux et Joe Steinmann qui est arrivé au poste de batteur deux ans après que le projet prenne forme, même si en studio j’aime bien jouer moi-même de cet instrument que je connais bien sur plusieurs titres. Sur Permanent Neurotic Beginner nous accueillons Dimitri Obolensky, un bassiste avec qui j’avais déjà travaillé et qui, sans projet concret, était à deux doigts de ranger sa basse au placard mais quand on a un niveau de jeu et un visuel scénique pareil ça me semble impensable alors c’est lui que j’ai tout de suite appelé quand notre ancien bassiste est parti. J’ai toujours rêvé de réunifier mon public Pop avec mon public Rock et je me dis que cet album est parfait pour cela. On s’y est tous pas mal investi et c’est d’un avis général un très bon album de Big Rock, je suis ravi de l’accueil qui est fait au disque et ce qui est agréable c’est que chaque membre du groupe est exactement à sa place et sait ce qu’il doit faire pour que les chansons sonnent !

Parle-nous des reprises, surtout des reprises de Marvin Gaye et d'America. Il fallait oser et ça sonne ! Est-ce qu'il y a des reprises que tu as encore un stock pour un futur album ?

J’ai toujours aimé les deux titres que tu cites : "Ain’t No Mountain High Enough" que je trouve typique de la Soul telle que je l’aime et America pour le « America ca ca » qui me faisait rire étant plus jeune mais j’adorais déjà l’attitude, le sourire cynique et le côté sex symbol de David Essex. Ce sont des chansons très fortes et cela faisait longtemps que j’avais envie de les reprendre. Cet album en a été l’occasion. Initialement la version en boogie de "A Horse With No Name" avait été envisagée pour un groupe qui s’appelle Square (rebaptisé Still Square aujourd’hui) dont je devais produire le deuxième album il y a bien longtemps au début des années 90 mais le projet n’a jamais abouti et j’ai toujours gardé cet arrangement sous le coude en me disant qu’un jour je ferai moi-même cette reprise. J’ai et aurai toujours d’autres idées de reprises car je suis un vrai fan et collectionneur de musique. Donc à suivre…

C'est toi qui a composé "Face To Face" ? Peux-tu nous en dire un mot ? La basse de Pascal Mulot est omniprésente.

A la base, j’avais composé ce titre qui a été interprété par une ancienne compagne qui était danseuse et à qui j’avais écrit un album de Dance Music dans les années 90. J’ai eu envie de donner à ce titre son véritable écrin pour qu’il soit à la hauteur de ce que je voulais dégager. Pascal Mulot a accepté de jouer de la basse sur l’album et, en particulier sur ce titre, quand l’ancien bassiste de Furious Zoo nous a fait faux bond au début des enregistrements. Je lui ai donc laissé carte blanche et l’ai même poussé à en mettre beaucoup au niveau du slap car je connais et aime son jeu (il est mon partenaire sur mes concerts en solo ou dans mon groupe Satan Jokers). Pascal est pour moi le meilleur bassiste du circuit, un des meilleurs au monde, et c’est un ami avec qui je suis en phase tant sur la musique que sur notre humour décalé. Il est une très belle rencontre et quand j’y pense ça fait déjà bien longtemps qu’on aurait dû jouer ensemble mais on finira notre route du Rock d’ici en tant que partenaires c’est certain…

Comment as-tu choisi les guests ?

Par amitié et affinités musicales, c’est toujours ce qui guide mes choix. Pascal Mulot et Aurélien Ouzoulias m’accompagnent déjà dans mes projets et sont des piliers de la reformation de Satan Jokers, ils étaient donc des évidences. J’ai croisé Butcho (ex-Watcha, Hellectrokuters, Showtime), que je connais un peu et dont j’apprécie la voix, dans les couloirs de mon studio d’enregistrement et lui ai proposé de venir faire quelques parties vocales. Ricky Marx (ex-Pretty Maids, Now or Never) participait au Satan’s Fest IX (festival que j’organise chaque année au Pacific Rock) en janvier 2018. Cela a été une belle rencontre. Lors d’un de mes concerts en Suisse, il m’a proposé d’écrire des titres avec lui dans l’éventualité d’un nouveau projet car il cherchait un chanteur dans l’esprit de Glenn Hughes et avec des racines plus Bluesy que ce qu’il a proposé jusqu’à présent, ce que j’ai fait avec plaisir mais étrangement "It Kills Me" donne la chanson la plus Metal moderne de l’album et est plutôt éloignée du Blues Rock ! Enfin, je connais Thibault Abrial (ex-Johnny Hallyday, Abrial's) depuis des années. J’avais en grande partie produit le premier Furioso pour lui après que nous ayons travaillé tous les deux dans "La légende de Jimmy", l’Opéra Rock de Michel Berger et Luc Plamondon au Théâtre Mogador à Paris, et avant qu’il ne soit engagé par Johnny et que je ne sorte l’album "A.M.O.U.R." en 1992. Je l’ai revu à l’occasion d’une participation amicale que nous faisions au concert du Mörgbl de Christophe Godin en mai dernier. Sa venue sur l’album a donc été naturelle et je suis très heureux qu’il soit présent sur un titre car il est, à mon sens, un des meilleurs guitaristes de la planète et assurément le premier à avoir joué dans ce style technique et rapide en mélangeant diverses influences et cultures, un pionnier comme je l’ai été avec Satan Jokers et un frangin toujours dans mon cœur même si nous nous voyons rarement !

"Now he has gone" est une ballade en hommage à Prince. Es-tu fan ? Que représentait la musique de Prince pour toi ?

Oui, je suis un fan inconditionnel de Prince, aussi bien de sa musique que de l’image qu’il dégageait et il est l’artiste que j’ai le plus vu en concert. Sa disparition a été un choc pour moi (comme celle de Johnny Hallyday, de David Bowie, de Lemmy et bien entendu de France Gall qui a été une amie) qui nous ont accompagnés musicalement depuis tant d’années. Pour moi, il était l’un des meilleurs auteurs compositeurs interprètes de tous les temps, un musicien capable de jouer tous les styles. Voir partir ses idoles, c’est difficile et ça ramène au temps qui passe et à son propre vieillissement. J’en ai donc fait une chanson où le texte est un assemblage de divers titres et bouts de phrases écrits par Prince, un exercice de style que j’avais déjà effectué en français pour Michel Berger dans ma chanson "Apprendre à vivre sans toi" en 1994...

Parle nous de la soirée des dix ans du Pacific Rock le 7 octobre. Il s'est passé quoi ? La vidéo sur Youtube laisse entrevoir une soirée exceptionnelle. Avez-vous filmé un petit souvenir ?

C’était une soirée très sympa en présence d’un guitariste que j’apprécie tout particulièrement, Pat Mc Manus, avec lequel j’avais déjà eu l’occasion de taper le bœuf au Tribal Festival à Peymeinade il y a 4 ans et dont je reprends avec Furious Zoo "Needle In The Groove" qu’il avait composé à l’époque de Mama’s Boys dans les années 80. Quelques vidéos pirates circulent sur le Net et j’en ai passé une moi-même que vous pouvez voir sur ce lien : 

 

 

Il était normal pour moi d’être présent aux dix ans de ce lieu qui m’a accueilli un mois après son ouverture en 2008, dont j’ai fait les grandes heures en termes d’affluence et avec qui j’ai depuis une réelle fidélité amicale. Etaient également présents avec nous Patrick Rondat, Pascal Mulot, Pat O’May et quelques autres encore… Une soirée assez unique !

Tes futurs projets ? Est-ce qu'un nouveau Satan Jokers est sur les rails ?

Déjà, je souhaite continuer à laisser une trace musicale, donner le plus de concerts possibles, faire venir de nouveaux élèves dans mon école de chant (infos sur : http://www.hantson.com/ecole-renaud-hantson/ et via Audrey, mon assistante, sur contact@hantson.com pour tout renseignement). Pas de nouveau Satan Jokers prévu pour le moment, après la sortie de l’album symphonique réalisé avec Florent Gauthier qui fut un gros dossier. Je vais filmer et enregistrer mon concert hommage à Michel Berger les 14 et 15 décembre au Nez Rouge, le bateau théâtre de mon ami imitateur Gérald Dahan. Je veux que soit gravée sur pellicule et CD ma vision et relecture des chansons de l’homme qui, le premier, a cru en moi. Enfin, je n’abandonne pas l’idée de voir vivre sur scène mon Opéra Rock Rock Star. A suivre donc et tant que j’ai la santé, vous n’êtes pas encore débarrassés de moi !!!…

Merci beaucoup Renaud pour le temps que tu nous as accordé.

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