Groupe:

Molybaron

Date:

22 Juin 2018

Interviewer:

Didier

Interview Steven, Sébastien et Gary

Salut les gars, nous sommes le webzine AuxPortesDuMetal.com. Pouvez-vous d’abord nous présenter le groupe ?

Sébastien : Alors Molybaron c’est un groupe de rock moderne on va dire, avec des touches de vieux hard rock, un peu de prog et un peu de mélodique. On est un quatuor et on a sorti notre premier album en mars 2017 avec un clip en même temps, et on a fait pas mal de concert sur cette année. On est de Paris et Gary est Irlandais, de la région de Dublin. On dit franco-irlandais mais en fait on est un groupe français qui chante en anglais vu qu’on est tous sur Paris.

D’où vient le nom Molybaron ?

Steven : A la base nous avions un premier nom de projet qui ne convenait plus car trop metal et plus en ligne avec la musique qu’on faisait. On a brainstormé tous ensemble en balançant des noms de films, de chansons, des choses qu’on aimait bien et parmi ces noms j’avais proposé Baron, grâce à la chanson The Last Baron de Mastodon et on s’est dit que d’avoir un nom de femme, ça rendait le truc un peu plus mystérieux, c’est passé alors à Moly car Gary aime beaucoup une chanson de Thin Lizzy, Whisky In The Jar dans laquelle il y a une Moly, et on a collé les deux et viré un « l » et c’est devenu Molybaron. Donc pas vraiment de signification, mais une explication.

Sébastien : Il y a aussi une anecdote puisque "Moly" c’est un terme d’argot qui désigne aussi l’héroïne, donc on est les « barons de la drogue » , mais c’était pas du tout fait exprès.

Du coup comment s’est passée la rencontre avec Gary ?

Gary [en anglais] : J’étais dans un autre groupe, qui s’appelait Human Face et le batteur connaissait Steven et il me l’a présenté. Et ça a été le coup de foudre [rires]. Quand j’ai cherché un guitariste, j’ai de suite pensé à lui. Trois mois plus tard, nous avons rencontré Seb. Mais quand nous avons enregistré l’album, nous n’avions pas encore trouvé de batteur donc on avait tout fait en samples MIDI, que j’ai ensuite envoyés à un gars de Nashville et il a tout réenregistré en studio. Ensuite seulement on a trouvé Raph, il y a seulement un an. Quand nous avons eu notre premier concert, il était prêt.

Vous avez sorti l’année dernière, un premier album que j’ai adoré, et auquel j’ai donné un coup de cœur et la note de 17.5/20, est ce que vous aviez vu cette chronique ? L’album semble avoir été très bien accueilli par la presse ?

Sébastien : On a eu 99,99% de chroniques ultra positives, voire dithyrambiques, donc ça nous a vraiment conforté dans l’idée qu’on avait fait les bons choix. On y a tellement dépensé d’énergie et d’argent, comme tous les groupes, ça n’est pas un secret. On est content de voir que ça n’était pas pour rien, et que si tous ces gens disent que c’est bien, c’est que c’est peut-être vraiment bien. On a été "découverte de l’année" pour Rock Hard, et énormément d’autres choses très bonnes. Ça fait chaud au cœur. On a même rencontré un gars a un de nos concerts qui nous a dit qu’il nous avoir connu sur AuxPortesDuMetal, et il nous a pris un CD et un T-Shirt. Il est au Hellfest, alors salut Yannick si tu nous lis, et merci.

Je me demandais dans ma chronique comment il était possible pour un album aussi génial de ne pas avoir de label ? Il me semble que quelqu’un n’a pas fait son boulot.

Sébastien : A notre époque, n’importe qui peut faire un super album de rock ou de metal dans sa chambre juste en sachant manipuler des logiciels. Il y a plein d’excellents musiciens, d’excellents groupes qui restent inconnus, donc on a quand même une certaines chance d’être un peu projetés en ce moment et c’est super même si on garde les pieds sur terre. On a été approché par des labels, mais on n'a pas voulu signer tout de suite pour voir un peu les conditions et conserver une certaine liberté. Du coup on a pas mal bossé sur notre prochain album, dont la moitié est déjà composé et avec ça on voudrait contacter des labels, peut-être même internationaux, pour essayer de se faire connaitre ailleurs qu’en France.

Steven : Avec deux albums, tu peux aussi montrer que les bases sont là. Avec, tu n’as pas encore forcément d’identité. D’ailleurs, dans le premier album, tu as bien remarqué qu’il y a pas mal de styles différents. Les gens doivent attendre un deuxième album pour voir vraiment où on va.

Sébastien : On est d’ailleurs encore plus content des nouvelles chansons que des anciennes.

Ça n’était donc pas Raphaël qui jouait de la batterie sur l’album donc celui-là sera le premier avec lui ?

Steven : Au départ c’était parce que c’est très dur de trouver des batteurs et qu’on voulait quand même avancer, donc on a fait ce coup des samples et du batteur pro. Mais pour les concerts, on a trouvé Raph et depuis c’est un membre du groupe à part entière.

Sébastien : Oui d’ailleurs on a redécouvert les chansons du premier album grâce à lui, même certaines qu’on avait un peu déjà marre de jouer mais avec lui ça a pris une autre dimension et on les trouve à nouveau géniales. Il apporte du groove en plus. Et pour les nouvelles compos, elles auront une touche plus brutale puisqu’il est très inspiré par Meshuggah, par Mastodon et d’autres.

Steven : En live, les gens se rendent aussi compte que les choses sont un peu différentes, et c’est la patte de Raph. Certaines fois, on a un peu changé les choses avec lui pour donner plus d’énergie.

Dans ma chro, je parlais du son atomique de la basse de Sébastien, comment obtient-il ce son ?

Sébastien : J’ai toujours été inspiré par le jeu de Cliff Burton et des sons de basse hyper présents comme par exemple dans la basse de Muse qu’on entend beaucoup. Ça m’énerve d’ailleurs quand dans certains groupes on ne discerne pas la basse, je ne comprends pas. Gary est d’accord avec moi, et dans les morceaux qu’ils avaient avant que j’arrive, la basse était déjà hyper présente. Donc on a continué à travailler comme ça. J’aime beaucoup les sons gras de distorsion, et on est tous d’accord, la basse est un pilier de notre son.

Le chant de Gary est particulièrement intéressant, il brille d’un bout à l’autre de l’album. En plus, j’ai lu qu’à la base il était surtout guitariste, pas chanteur. Raconte-nous ça.

Gary : Je ne suis toujours pas un chanteur [rires]. Je suis clairement plus guitariste que chanteur. En fait, je suis devenu chanteur par nécessité. On a cherché un chanteur pendant plus d’un an. On aurait sorti notre album il y a plus de trois ans si nous en avions trouvé un. Mais voilà, c’était très important d’avoir un chanteur avec un bon accent, il fallait que ça sonne anglo-saxon. Donc, à la fin, j’ai dit, merde, je vais essayer moi-même. Au début certaines parties était très difficiles à chanter tout en jouant, et puis ta voix commence à être en rythme avec ton médiator tu donnes des intonations en fonction de ce que tu joues. Mais bon j’ai toujours besoin de leçons de chant, de coaching pour m’améliorer.

Avez-vous réussi à tourner pour promouvoir cet album ? En France ? En Irlande ? Ailleurs ?

Steven : C’est très dur déjà de trouver des dates en France, surtout quand tu n’as pas de label, et que tu es un jeune groupe inconnu, et ce, malgré les bonnes chroniques. Le marché est assez saturé de groupes tout aussi talentueux. Mais oui, le rêve serait de tourner aussi ailleurs qu’en France, et même qu’en Europe, pourquoi pas. On a fait quand même de beaux concerts, mais bon, pour des passionnés comme nous, c’est jamais assez. Perso je serais partant pour trois mois de tournée avec des concerts chaque soir [rires]. On travaille à côté bien sûr, il y a un loyer à payer...

Vous avez mis l’album à la vente en prix libre sur votre bandcamp, ça a donné quoi ce genre d’initiative ?

Steven : Comme je te le disais, le marché est saturé. Comme on part, nous, du principe que la musique est faite pour être écoutée, et qu’on demande juste aux gens 45 minutes de leur temps pour écouter notre travail de plusieurs années, on ne va pas en plus leur demander de payer, donc on a mis en prix libre et s’ils aiment bien, ils peuvent payer. Le plus important reste qu’ils écoutent. On a eu des gens qui mettent 10 centimes d’autres 15 euros, parfois plus. On est aussi sur toutes les plateformes de streaming.

Sinon n’est-ce pas un peu frustrant d’être ici au Hellfest mais de ne pas y jouer ?

Steven : C’est vrai que ça nous a paru un peu étrange au début. C’est quand même génialissime. Moi, c’est mon sixième Hellfest, je suis un habitué, eux c’est leur premier, mais bien sûr que ça serait le rêve d’y jouer. C’est l’un des, voire le plus grand festival du monde depuis quelques années.

A part la promo, aurez-vous un peu de temps pour profiter du festival ? Qui aimeriez-vous vraiment voir ?

Steven : Aujourd’hui j’ai envie de voir Pleymo parce que c’est mes 14 ans., Limp Bizkit, Hatebreed... Mais c’était surtout hier pour moi, avec Perfect Circle, Steven Wilson...

Sébastien : Dimmu Borgir pour le fun !

Gary : Bad Religion était super, Meshuggah était fantastique. Aujourd’hui je voudrais bien voir Tremonti.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Gary : On bosse sur ce deuxième album. On a sorti le premier en mars 2017 donc on aimerait sortir le second en mars 2019. C’est le plan. On va se calmer un peu sur les concerts quelques temps, on ne peut pas faire les deux. Entre temps, on sortira aussi probablement des nouvelles vidéos.

Merci pour votre temps, je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs…

Steven : Merci pour tout, c’est pas fini, ça n’est que le début. Vous allez encore entendre parler de nous.

 

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