Groupe:

Pat O' May

Date:

16 Octobre 2018

Interviewer:

yanng

Interview Pat O' May

Salut Pat. La première fois que l'on s'est rencontré, c'était au "Cannes Guitare Passion" en 1995, ça ne nous rajeunit pas. Qu'est-ce qui s'est passé depuis tout ce temps ?

Plein de choses ! En 1995, mon premier album Bob Up sortait. Après, il y a eu Kids On The War, Breizh-Amerika qui a été la rencontre avec Ron Thal qui a produit l'album - depuis on est resté potes comme tu as pu le voir sur le concert anniversaire. Ensuite, il y a eu un album acoustique, pas mal de tournées, j'ai pas arrêté. Il y a eu l'album Omega qui m'a pris un peu plus de temps pour le sortir puisqu'en même je travaillais sur des musiques pour Thalassa. Ensuite, In Live We Trust, Celtic Wings, Behind The Pics et puis cet album One Night In Breizh Land.

Qu'est-ce qui t'a donné l'idée de fêter ces vingt-trois ans de carrière avec tout ce monde ?

J'avais vraiment envie de faire un anniversaire, de faire une grosse fête, histoire aussi de se faire un bilan de ma carrière jusqu'ici. Vingt ans, j'aime pas les chiffres ronds, c'était un peu trop tôt et j'étais en plein enregistrement d'un album studio et vingt-cinq ça me paraissait un peu loin parce que j'ai des projets d'un autre album derrière. C'était vraiment le bon moment pour le faire.

Le nombre de guests est vraiment impressionnant. Comment t'es-tu fait un tel carnet d'adresses et comment les as-tu convaincus de venir ce soir-là ?

Ca s'est fait petit à petit grâce aux rencontres que j'ai pu faire. Ron Thal, grâce à l'album Breizh-Amerika. Diabolo jouait sur mes deux premiers albums. Jonathan Noyce, je l'ai rencontré grâce à l'opéra-rock Excalibur, j'avais également rencontré Martin Barre, l'ancien guitariste de Jethro Tull qui montait son groupe - il m'avait demandé de le rejoindre dans son groupe solo. Le bassiste était Jonathan Noyce, il a également été le dernier bassiste de Gary Moore et bassiste d'Archive. Pat Mc Manus, je l'ai rencontré sur une tournée avec Ulrich Roth et moi, on est devenu potes très vite. On avait d'ailleurs monté une tournée "Irish Rock Guitar Night". Quant à Patrick Rondat, on se connaît depuis les salons de la musique, ça fait au moins vingt-cinq ans qu'on se connaît avec Pat.

  

Est-ce que vous avez répété avant le show ?

Oui, sauf Whiskey In The Jar qu'on a juste répété à la balance. Je ne voulais pas faire un inventaire à la Prévert, il fallait vraiment qu'il y ait une connexion forte et que les gens soient disponibles à ce moment-là.

Par exemple, Alan Stivell était OK pour venir mais il avait un concert, Dan Ar Braz pareil, Martin Barre pareil, Nono de Trust pareil. Donc y a de quoi faire une deuxième édition ! (rires) Mais c'est pas prévu.

Le 20 novembre, on a un gros événement à Belfort, on refait un peu le même genre de fête avec Christian Decamps de Ange, Patrick Rondat, Diabolo etc... Sinon, globalement dans la tournée, on va essayer d'avoir un copain et de l'inviter à jouer deux ou trois morceaux avec nous pour continuer l'esprit de ce qu'on a fait le 7 octobre, faire ces rencontres, ces retrouvailles. Par exemple, vendredi prochain, on va faire trois titres avec Pascal Vigné - évidemment Whiskey In The Jar qui est le terrain de jeu, on va dire. On joue un morceau à lui et il joue Break Out avec nous, c'est l'idée. Pour revenir aux répèt' de l'album, on a eu la semaine avec le groupe et on a fait venir les invités petit à petit. Il fallait faire ça bien, en plus c'était rediffusé en direct sur France Bleu Breizh Izel, on ne pouvait pas faire n'importe quoi. Les chorus, c'était de l'impro - oui, on a quand même laissé une place à l'impro.

La production est vraiment brute.

J'ai retravaillé avec mon multi-pistes pour sortir le meilleur possible de ce qu'on avait fait ce jour-là. Entre chaque morceau, je présentais les invités, j'ai donc dû faire des montages pour que ce soit digeste. Mais c'est carrément brut de pomme.

Est-ce qu'une version DVD est prévue ? Les vidéos filmées au smartphone sous Youtube c'est bien, mais on attend plus.

Eh bien non ! Une édition collector va sortir dans une semaine avec un DVD du making-off. Mais le sortir en DVD, c'était un surcoût phénoménal. Aujourd'hui, le DVD c'est un cadeau que tu fais. Et le produire c'est tout de suite cinq caméras, une post-prod et 10-15.000€ de plus.

Ton prochain projet ?

Je vais me pencher sur mon prochain album studio qui sortira dans deux ans maintenant. Là, on va partir en tournée avec ce projet-là avec l'envie de se marrer, de se retrouver. Au mois de novembre, on part en Guyane, il y a plein de dates en France. On va partir en Angleterre, en Irlande, en Allemagne. Ca va être l'opportunité de jouer avec des potes. Je pense par exemple à Martin Barre quand on ira en Angleterre. C'est génial, car à chaque concert on doit apprendre de nouveaux morceaux, les morceaux des guests. Ca nous évite de ronronner même si c'est pas trop le genre de la famille (rires).

Le final Whiskey In The Jar sur ce live anniversaire respire vraiment la fête, contrairement aux nombreuses reprises aseptisées.

Oui, ça correspond vraiment à l'état d'esprit de la soirée. C'était une fête de famille sans les emmerdes, t'as pas le tonton pédophile ni la maman front-national ni le cousin Zemmourien (rires).

 

Ta vision sur le hard rock actuel ?

Je t'avouerai que j'écoute très peu de musique finalement. Ce que j'écoute, c'est pas dans le rock ou dans le metal. J'aime écouter des trucs qui me bousculent et que je vais pouvoir intégrer dans ce que je fais. J'écoute beaucoup de old school, il faut qu'il y ait quelque chose qui m'inspire. Je pense qu'il n'y a jamais eu autant de groupes, de créateurs, il y a donc forcément des trucs géniaux qui se trimballent sur le Net. Le rock est loin d'être mort contrairement à ce que des gens ont envie de dire ou de croire. C'est plutôt foisonnant mais il faut se bouger le cul pour aller les écouter, de la même façon que quand j'avais quinze ans.

Venez donc discuter de cette interview sur notre forum !