Groupe:

Sinsaenum

Date:

29 Septembre 2018

Interviewer:

Deicide5000

Interview Joey Jordisonet Sean Zatorsky (face à face)

Arrivé en avance pour l’interview, je me fais un passage au travers de blagueurs qui essayent de me faire croire que le concert a lieu dans un autre bateau. Je rencontre Joey Jordison et Frédéric Leclercq ce soir, mais Frédéric est en retard donc on commence sans lui.

Bon, je représente “Aux Portes du Metal”, un webzine français qui s’intéresse au metal allant de Rainbow, Black Sabbath, jusqu’à Cannibal Corpse et au-delà. Je sais que vous êtes un groupe avec deux albums et un EP. Pouvez-vous nous présenter Sinsaenum pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Joey : Fred et moi étions en tournée en 2008. Il était avec Dragonforce et j’étais avec Slipknot. On traînait beaucoup ensemble et une nuit on a été amené à parler de musique en général. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point il était fan de death metal. Moi, j’ai joué dans Satyricon et d’autres groupes de death metal. On est venu sur le sujet et je l’avais déjà mentionné dans des interviews. Je cherchais un homologue pour former un groupe. Je n’ai pas réalisé... (Fred débarque et s’excuse car il ne pourra pas nous rejoindre pour l’interview ; en lieu et place, il propose que ce soit Sean, le chanteur, qui prenne sa place). Quand je suis revenu de tournée, il a directement commencé à m’envoyer des démos. On est resté en contact même si on avait d’autres choses en cours. Dès que je le pouvais, j’envoyais des notes du style “essayons ça ou autre chose à cet endroit”. Quand on a commencé à parler d’un chanteur, j’ai suggéré Attila. De son côté, Fred a trouvé Sean. Fred sentait le truc à deux chanteurs. Et quand il a mentionné Sean, je me suis dit qu’il n’y avait pas de meilleur chanteur pour ce que l’on fait. Il est absolument brutal.

Sean : Quand Fred m’a dit qu’il avait un groupe avec Joey et Attila. J’étais le dernier mec à les joindre. Il m’a montré les démos et j’ai directement dit que je rejoignais l’aventure. J’étais dans Chimaira et rien d’autre à l’époque. Le reste, c’est du passé. C’est une super expérience, venir ici, apprendre la culture.

Est-ce que vous vous êtes éclatés ici, en France ?

Sean : La France est un pays important pour Sinsaenum donc on passe souvent une quinzaine de jours ici. On goûte le fromage, le pain, toutes ces bonnes choses. J’ai beaucoup de chance. Ces gars m’ont filé des super compos, de grande qualité. J’ai assimilé toutes les compos en un jour. Évidemment, il y a eu beaucoup d'échanges, de mises au point ; mais une fois que j’ai tout eu, j’ai fait ça en un jour.

C’est donc votre second album ; peux-tu nous dire ce qu'il a de spécial ?

Joey : Il montre principalement notre maturité. D’une certaine manière, ça nous a presque semblé être notre premier album. Les deux premiers (EP+LP) étaient super, mais c’était différent. On n’avait pas enregistré comme un groupe en tant que tel, on s’envoyait des fichiers et ça marchait bien. Mais cette fois, on a enregistré tous ensemble.

Tu vis encore en Iowa ?

Joey : oui, je ne déménage pas.

Sean : “Des Moines, the Monks” (rires)

Et toi, Sean ?

Je vis à Atlanta, Georgia.

C’est la première fois que vous venez ici en tant que groupe?

Joey : Absolument, en ce qui concerne les tournées.

Pouvez-vous nous parler de votre style de death metal ?

Sean : J’ai des influences de malade. J’écoute beaucoup de hip hop mais personne ne veut entendre ça. Du vrai rap d’Atlanta. C’est ce qui me donne le rythme, le flow et le phrasé qui transpirent dans mon style vocal. Je débite à fond la caisse. Côté metal, j’adore Cannibal Corpse, Chris Barnes est mon idole depuis toujours. Slipknot m'a aussi influencé.

Joey : Pour moi, ça remonte à longtemps. Le premier groupe de death metal pour moi est un groupe inconnu, un groupe de chez moi appelé Ritual Of Agony. Ca remonte à bien avant que je commence à jouer. Mais bien sûr, plus tard j’étais à fond dans Morbid Angel. (Sean prend la parole et gueule “putain, comment j’ai pu oublier ça !?”). Cannibal Corpse bien sûr, et aussi un groupe qui, je pense, existe encore : Resurrection avec l'album "Embalmed Existence". Tu m’as pris un peu de court, il y a une tonne de groupes que j’aime.

Donc plutôt du brutal death metal ? Pas Cynic, Death?

Joey : Quand tu compares du vieux Cynic et que tu vois où ils en sont arrivés…

Malevolent Creation?

Joey : Putain t’as raison, en plein dans le mille ! L’album "Retribution" est l’un de mes favoris. "The Ten Commandments", c’est de la bombe. "Cause Of Death" d'Obituary, ça c’est imbattable.

J’aime le son de votre dernier album, où a-t-il été produit ?

Joey : Ca, c’est plus une question pour Fred. Sur le premier album, j’ai enregistré mes parties de batterie en Iowa là où j’avais enregistré pour "All Hope Is Gone", le dernier album de Slipknot sur lequel je joue.

Je n’ai pas fait gaffe à vos dates de tournée. Avez-vous tourné avant pour cet album?

Sean : Non, c’est ici le point de départ. On va en Asie, Russie, Australie, Chine…mais on commence ici !

Une question que j’aime poser : quelle chanson vous représente le mieux ?

Sean : Ok pour deux morceaux.

Joey : C’est comme choisir son enfant préféré. Ca va sonner comme une réponse facile, mais c’est "Army Of Chaos" qui est une sorte d’hymne pour nous.

Sean : Moi, je dirais "Ashes". Juste la signification de la chanson, le contenu des paroles, on dirait vraiment que beaucoup de gens ont eu une nouveau départ grâce à ce morceau. La chanson est la renaissance de ses cendres, c’est un peu cliché mais ça nous représente bien.

Je n’ai pas fait gaffe, sur quel label vous êtes ?

Sean : On est chez EarMusic.

Sinsaenum est la contraction de Sin et Insane?

Joey : Oui, j’ai trouvé l’idée mais je ne me souviens pas (et je ne veux sans doute pas me souvenir) comment je l’ai trouvée. Je sais juste que j'ai écrit ça un jour. Je suis repassé par mes notes après un temps. J’ai suggéré ce nom et l’ai envoyé au reste du groupe. C’est facile à scander, ça n’a que trois syllabes. Je pense que ça raconte bien ce qu’on fait. Ils ont validé, donc c'est eux qui ont pris la décision, je n’ai fait que trouver le nom.

Je me demande encore pourquoi vous avez démarré avec deux chanteurs.

Joey : Voilà comment ça s’est passé. En premier choix, j’ai suggéré Attila. Puisque nous jouons principalement du brutal et pas que du black metal, un peu des deux, Fred m'a proposé Sean. Sean est parfait. Je suis fan de Daath (il était aussi frontman du groupe).

Sean : Quand je tournais avec Dragonforce, Fred me faisait le même coup “on devrait avoir un groupe ensemble, appelle-moi quand tu peux”. Au final, c'est lui qui l’a fait et tu connais la suite de l'histoire.

Au-delà de cet album et de la tournée, avez-vous d’autres choses en cours ?

Joey : Pour l’instant, on se concentre sur Sinsaenum. On a beaucoup de dates. Bien sûr, à côté Fred a Dragonforce et j’ai Vimic. On y retournera dès que les engagements pris par Sinsaenum auront été remplis.

Pas de vidéos ?

Sean : Justement, on vient juste de poster Hooch, une reprise des Melvins. On l’a faite hier !

Avez-vous une job normal en dehors de la musique ?

Joey : Je suis totalement engagé dans la musique. Je n’ai pas de job normal depuis 1998. En fait, c'est ça mon job normal.

Sean : J’ai pris des congés puisque je fais des gardes de nuit dans la sécurité ; c’est plus facile quand on est musicien, je travaille de 22h00 à 6h00.

Joey : C’est marrant que tu parles de ça parce que j’allais en répétition de 18h00 à 21h00, débriefais avec le groupe jusqu’à 21h30, puis j’allais travailler de 22h00 à 8h00, j’adorais travailler comme ça.

Sean : Les gens appellent ça la garde des vampires (rires)

Avez-vous une question à laquelle vous auriez aimé répondre ?

Joey : Hum, quelle heure est-il ? Non, je pense que t’as fait une interview top et merci pour ton temps.

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