Groupe:

Mars Red Sky

Date:

23 Juin 2019

Interviewer:

dominique

Interview Mathieu, Julien & Jimmy

Salut, je suis Dominique et je représente le webzine AuxPortesDuMetal. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais on s’est déjà vu suite à une première partie d’un concert de Detroit que vous aviez à Lausanne, il y a presque 5 ans. Que s’est-il passé pour Mars Red Sky depuis cette première interview ?

Jimmy : Quand tu nous as vus, on venait de sortir "Stranded In Arcadia". Chronologiquement depuis, on a sorti l’album "APEX III", notre troisième album ; et environ 2 ans après, on a aussi sorti un EP vinyle un peu spécial avec une longue plage d’environ 18 minutes qui s’appelle "Myramyd". Tout ça nous a pris 4 à 5 ans. Et là on vient de finir un nouvel album.

Après "APEX III", vous êtes partis en tournée ?

Mathieu : Ouais c’est ça en fait. Après "APEX III", on a même beaucoup tourné ; on a dû faire environ 150 dates. Et en fin de tournée, on a commencé à composer des nouveaux morceaux qui feront partie du nouvel album qui sortira au mois de septembre. Je sais je te casse tes questions à venir mais bon…

Le groupe est resté sous forme de trio. C’est la bonne formule, il n’y a pas les egos de plusieurs guitaristes à gérer ?

Jimmy : Non, mais en fait il (Julien) a deux amplis et plein de pédales avec beaucoup de monsieur dedans, donc il a dix voix au moins…

Julien, tu ne dis rien ? C’est parce qu’ils sont assez balaises autour de toi ?

Julien : [rires…] non, mais en fait ça fonctionne très bien comme ça et on n’a jamais envisagé de changer. On a encore beaucoup de choses à faire.

Jimmy : Après il ne faut pas oublier le quatrième homme. En l’occurrence pour l’album que l’on vient d’enregistrer il s’appelle Benjamin Mandeau. On a changé cette fois avec un mec de pas très loin de chez nous avec qui on avait enregistré un tribute pour Pink Floyd The Wall. On le connaissait bien parce qu’il enregistre plein de groupe sur Bordeaux. Son travail nous a bien plus, et vu qu’il a déménagé dans un studio qui est à trois kilomètres de chez nous, c’était parfait. Donc Benjamin est un peu le quatrième homme de la bande.

C’est vrai que pour "Stranded" vous étiez allés au Brésil, par le hasard des rencontres. Pour "APEX III" vous y êtes retournés ?

Mathieu : Non, mais il y avait un peu de Brésil, puisque le Brésilien est venu à nous. Gabriel Zander, qui nous a sauvés d’une aventure malheureuse sur place il y a six ans, a travaillé sur "APEX". On avait adoré son travail et puis on avait aussi envie de le remercier et lui renvoyer l’ascenseur. On l’a fait venir dans un studio d’enregistrement en France ; et c’est marrant car c’est le studio que vient de reprendre Benjamin. Du coup ça a facilité aussi la suite pour le nouvel album, on était un peu chez nous.

Jimmy : Même si Julien a son studio (Studio Madrid) et qu’on peut y faire des trucs, d’ailleurs on enregistre en principe au moins un des titres des albums dans ce studio, on oublie souvent l’importance et l’apport du quatrième homme et de son travail. On sait où on va, mais lui apporte sa touche, une couleur, des idées qui arrivent en cours d’enregistrement.

Vous dites donc que le producteur a un impact sur votre travail, qu’il peut modifier des trucs ?

Julien : un vrai producteur amène forcément sa touche. C’est lui qui va faire l’équilibre à l’enregistrement. Et puis, en fonction de ses goûts et de son expérience, il propose des trucs. Et d’ailleurs on était souvent en phase avec Benjamin.

Jimmy : il propose des trucs, c'est vrai, et puis c’est un regard extérieur. C’est quelqu’un à qui tu as donné ta confiance en décidant de travailler avec lui. Donc c’est aussi un miroir. Benjamin était vraiment à l’écoute, parce qu’il avait envie que cela nous plaise, mais en y apportant sa touche. Je ne crois pas d’ailleurs qu’il avait déjà fait un groupe avec notre genre musical. Du coup c’était intéressant car il apportait une touche vraiment extérieure à notre univers. Notamment sur les voix de Julien avec des trucs un peu bizarre, un peu satanique. Ça c’est vraiment lui qui a donné cette teinte.

C’est intéressant ce que tu dis…

Jimmy : Merci, je sais…

…parce que justement, c’est vrai qu’en entendant le teaser de prochain album, le son parait plus lourd, un peu plus doom d’une manière générale. C’est une tendance du nouvel album ? Bien sûr ce n’est qu’une impression.

Mathieu : C’est normal que tu aies cette impression, sur ce titre et sur ce passage précis. Mais ce n’est pas forcément le cas. C’est un peu le problème des teasers, même si on assume notre choix. En plus, ce passage est intéressant car c’est le final d’un morceau et le début d’un autre. Nos albums sont un peu des puzzles, et en l’occurrence cette partie-là est une pièce importante de l’album à venir. Mais il n’y a pas que ça. Il y a deux titres assez extrêmes progressifs et doom, mais il y aussi plusieurs vraies chansons avec toujours un gros son.

Jimmy : Ceux qui nous suivent savent que Mars Red Sky a toujours un ou deux titres qui prennent de la place et qui s'équilibrent avec des trucs assez différents. On a tous les trois des envies assez variées et cela permet d’avoir de l’équilibre dans les albums. Du coup tous les albums ont un peu le même type de construction, mais avec toujours une évolution.

Vos influences à vous, c’est quoi à la base ?

Mathieu : On a un tronc commun, je pense. Toute la scène punk-rock des années 90 ; Melvins, Nirvana, Dinosaur Jr… tout ça c’est vraiment commun. Après chacun va avoir ses trucs. Moi j’écoute de la pop sixties au black metal.

Jimmy : Avec Julien on a aussi un truc commun qui est My Bloody Valentine qui a vachement marqué nos vies.

Julien : D’ailleurs cette influence se ressent un peu plus sur le futur album.

Mathieu : En fait, ils ont eu l’espoir secret de faire le mix entre Sleep et My Bloody Valentine... et je crois que l’on a réussi sur un morceau...

Julien : Putain, mais c’est vrai, maintenant que tu le dis…

Vous n’êtes pas programmés cette année sur le HellFest…

Jimmy : En fait ce n’est pas vrai, on y joue... On joue ce soir à 19h10 sur la Hellstage. Un concert « surprise ». Ça va être cool. Ça s’est calé au dernier moment, comme on venait faire des interviews. C’est normal que tu ne le saches pas…

Cool, et donc comme vous êtes les trois sur place, vous allez en profiter d’aller voir des trucs ?

Julien : On vient juste d’arriver…

Mathieu : Ouais bien sûr. Refused, Emperor, Tool et les Young Gods…

Jimmy : Oui, à Valley il y a pas mal de trucs qui sont bien comme Yob. On verra ce que l’on peut faire entre les interviews et le concert...

Et le Hellfest, c’est important pour un groupe français ? C’est stimulant pour la création ?

Mathieu : c’est marrant, on en parlait juste avant. Pour plein de groupes de notre niveau, c’est un cap. Quand tu joues à la Valley entre 10h et 17h, c’est la plus grosse scène que tu fais sur toute ta tournée, la plus grosse audience. Donc c’est un vrai cap, car au-delà des 30 à 50 minutes que tu passes sur scène, qui sont chouettes, tu as les six mois avant et les six mois après, voir les deux ans qui suivent, où, où que tu ailles, on te dit « on va vous voir au Hellfest » ou alors « on vous a vu au Hellfest ». Et ça partout, de Rio à Nantes en passant par New York.

Et il y une recette pour se faire inviter au Hellfest ?

Mathieu : Ouais, il y a tout un tas de postures satanistes sur un pied… Nous on s’est beaucoup entrainés et on a passé les tests haut la main !

Jimmy : Non, mais sans rire, le fait de tourner dans des plus petits festivals plus focalisés genre Desertfest. Et puis il faut être là au bon moment et avoir un peu de chance. Nous, dans notre malheur lors de notre premier passage (nb: l’entrée était restée bloquée), on a eu des personnes qui trois ans après nous disait encore, « on vous a connu dans la queue du Hellfest »

Mathieu : En fait ça sert à rien de nous voir sur scène. Tu nous écoutes de derrière ou de dehors et ça passe tout aussi bien…

Et est-ce qu’il y a un horaire plus facile ? Vous qui avez fait les deux, est-ce que 17h c’est mieux que 10h ?

Mathieu : Je ne crois pas qu’il faille penser comme ça. Les gens qui viennent ils sont simplement contents de te voir. C’est juste la fête ; t’arrives, tu fais ton live et si ça se passe bien c’est cool. En puis il n’y a pas beaucoup de concerts ratés… En fait tu ne peux pas te rater. Le public est trop content d’être là et toi aussi.

Julien : Ce n’est pas tant la concurrence d’un concert à 17h sur la mainstage qui peut te mettre la pression ; c’est plus toi, par rapport à l’attente de la journée et l’atmosphère générale, qui impacte sur ton stress.

Merci pour votre temps, je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs…

Tous : Merci à toi et au site de nous suivre !

Venez donc discuter de cette interview sur notre forum !