Groupe:

Glamour At The Gate

Date:

10 Janvier 2019

Interviewer:

Didier

Interview Killian Martin

Salut les Glamour At The Gate, pouvez-vous présenter le groupe à nos lecteurs ?

Salut ! On est un groupe de hard rock tout droit venu de Nice. Le groupe a été formé à l’origine par Matthias, Killian (tous deux guitaristes) et David (chanteur et guitariste) en 2017. L’histoire est assez simple : Matthias et moi (Killian) nous nous connaissions vaguement depuis notre enfance, mais c’est en 2015 qu’on a commencé à partager notre passion commune pour la guitare en montant un groupe. Parallèlement, je faisais aussi de la musique depuis longtemps avec David. Du coup, plutôt que de continuer à jouer avec les deux séparément, je leur ai proposé de nous unir en un seul groupe. Le line-up a pas mal changé, on était d’abord six, avec un deuxième chanteur, mais la direction musicale que le groupe voulait prendre ne collait pas à ça. Fin 2018, le groupe cherchait un nouveau bassiste, et Joan a rapidement répondu à l’appel, et c’est par lui qu’on a rencontré Roman en juin 2019 alors qu’on cherchait un nouveau batteur. Le courant est bien passé entre nous et on est content du résultat de cette formation.

Pourquoi ce nom de groupe un peu mystérieux ? C’est plus compliqué à faire chanter à une foule en liesse de 20000 personnes que « Saxon ! »  ou « Priest, Priest, … » :-)

C’est vrai qu’à première vue, le nom peut paraître compliqué. Il faut avouer qu’autant musicalement, on peut facilement être inspiré, autant pour trouver le nom du groupe, on était totalement paumé. Mais il y a quand-même une histoire plutôt marrante à raconter. Un soir, ou plutôt un peu trop tôt un matin, on a décidé de jammer à fond chez David après quelques bières. Sans surprise, le voisinage n’a pas apprécié et la police a débarqué au portail vers cinq heures du matin. On était paniqué, on courait partout dans la maison pour se cacher. Mais on se doutait que depuis les fenêtres tout était visible. Ils ont été sympas et ont dû comprendre qu’on ne faisait rien de bien méchant, alors ils sont repartis sans insister. Du coup voilà, le At The Gate vient du fait que les flics étaient au portail. Mais on ne voulait pas s’appeler Cops At The Gate, et on cherchait un mot transparent qui passait aussi bien en anglais qu’en français. Voilà comment on en est arrivé à Glamour At The Gate. Après effectivement, on ne sait pas trop comment la foule est censée chanter ça, ahah. On laisse le public trouver l’idée pour nous.

Je plaisante, quelles sont vos principales influences avouées ?

Individuellement, chacun pourrait citer de nombreux artistes différents. J’adore Lynyrd Skynyrd, Queens Of The Stone Age ou les Red Hot. Ça influe beaucoup sur mon jeu. Roman a également grandi avec les RHCP, mais aussi The Offspring. David lui est un grand fan d’Aretha Franklin et de Hendrix. Matthias va plus chercher dans ce qui est Avenged Sevenfold ou Alter Bridge. Quant à Joan, bien qu’il ne se prononce pas beaucoup là-dessus, je sais qu’il écoute aussi des tonnes de choses variées allant des Foo Fighters aux Dropkick Murphys. Si on doit citer des influences pour le groupe en général, ça serait les Guns N’Roses, Metallica, Deep Purple, Nirvana ou encore The Doors. Et là encore on vous a cité des classiques principalement, mais ça pourrait durer des heures si on voulait aller en profondeur et parler de tout ce qu’on aime, ahah.

Et inavouées ?

Hmm, ça c’est une bonne question. Pour moi ça serait tout ce qui est musique pop-rock des années 50, doo-wop. J’aime bien démarrer une journée sur "Mr. Sandman" des Chordettes ou "A Teenager In Love de Dion" & The Belmonts. Mais je ne dirais pas que c’est inavouable. Par contre on rigole souvent quand je dis que j’écoute Indochine, donc ça serait peut-être ma réponse. David quant à lui ça serait le groupe balkan Beat Box ou la chanson "Everytime We Touch" de Cascada. Matthias écoute régulièrement des chanteurs français comme Goldman ou Renaud. Plus original, on a Joan qui s’est inspiré du générique des Zinzins de l’Espace pour la ligne de basse de "Moongirl".

J’avais pu vous voir lors du passage de Klone en acoustique à l’Altherax de Nice, j’avais adoré votre set et avais été très impressionné par votre maturité musicale, alors que vous sembliez bien jeunes. Vous jouez tous depuis longtemps ? Avez-vous participé à d’autres projets musicaux avant celui-là ?

Ahah merci. Pour info, Joan venait d’arriver dans le groupe et il avait dû apprendre très vite nos morceaux pour ce concert. Il a bien assuré et ça a confirmé nos bons a priori sur lui. On joue tous depuis une dizaine d’années. David et moi étions au collège ensemble et avons appris à jouer de la guitare et du piano chez le même professeur. On a donc eu l’occasion de jouer dans quelques groupes ensemble, mais aussi séparément. Il a notamment joué quelques temps dans un groupe de rock-reggae, Leaf, dont le bassiste et le batteur, Billel et Andrei, étaient également les premiers bassiste et batteur de GATG. Matthias a lui joué plusieurs fois dans des formations avec son prof de gratte. Quant à Joan et Roman, ils étaient déjà de vrais pros quand ils sont arrivés dans le groupe. Joan est intermittent et gagne sa vie comme ça, et Roman a eu l’occasion de faire quelques tournées à travers la France et a joué au Hellfest avec Grayssoker.

Lors de ce concert vous aviez fait des reprises particulièrement réussies d’une chanson de Slash et d’une autre de Myles Kennedy. Ce sont des artistes qui vous ont particulièrement influencés ?

Et bien ce sont tout simplement les deux artistes à qui on doit tout. Slash nous a influencé, Matthias, David et moi pour la gratte, et le chant de Myles Kennedy a poussé David à se lancer là-dedans également. Et d’ailleurs si Matthias et moi sommes entrés en contact pour monter un groupe, c’est parce qu’on s’est aperçu tous les deux au concert de Slash ft. Myles Kennedy & The Conspirators à Nice en 2015. David était présent également. Ce concert, c’est en soi le point de commencement de notre histoire commune.

Donc aujourd’hui vous sortez un EP six titres pour lequel vous avez fait appel à un crowd-funding auquel j’ai d’ailleurs participé. Comment est-ce que cela s’est passé ? Et à quoi cette levée de fond a-t-elle servi ?

C’est vrai ! D’ailleurs vous êtes le premier contributeur, merci beaucoup pour ça. Des pressages CD sont en cours, on vous l’envoie sans faute dès que c’est prêt. En fait, au départ on voulait se la jouer 100% débrouillard. Toutes les guitares, basses et pistes de chants ont été enregistrées soit chez moi, soit chez Joan. Mais pour la batterie, on s’est rendu compte qu’on aurait quand même besoin d’un studio d’enregistrement. Et on n’avait pas les compétences nécessaires non plus pour mixer l’album et avoir un rendu optimal par nous-mêmes. Tout ça a un prix, et même en se cotisant tous les cinq ça n’aurait pas été facile pour tout le monde. Donc on a fait appel à vous, le public, mais bien évidemment à la famille et aux amis aussi. On remercie sincèrement tout le monde pour leur engagement et leur confiance, ça compte beaucoup pour nous. Merci également à Patros du Mean Cats Records à Nice ! On a enregistré la batterie là-bas et c’est lui qui s’est occupé du mixage et du mastering de l’album. On a vraiment apprécié travailler avec lui.

Êtes-vous satisfait du résultat ?

Dans l’ensemble oui, après on est toujours en train de tendre l’oreille pour faire gaffe aux défauts, se dire qu’on aurait pu faire ceci ou cela de telle ou telle manière différente, surtout David, qui a une vision musicale en constante évolution. Bien que ça soit une très grande fierté pour nous tous, chacun a une approche différente de l’EP. Par exemple Matthias s’ambiance régulièrement dessus quand il prend la voiture, mais moi je préfère éviter de l’écouter trop souvent. David de son côté intègre les morceaux à des playlists pour voir si ça s’enchaine bien avec d’autres morceaux qu’il écoute habituellement. Ça fait toujours bizarre de se dire « ça c’est notre album » sans avoir l’impression qu’il y a un fossé entre nous et les autres artistes qu’on écoute. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire ahah, mais en gros on se met toujours la barre très haut, donc je pense que c’est difficile d’être à 100% satisfait.

Je réalise que j’avais déjà entendu quatre des six titres lors de ce concert acoustique. Parlez-nous un peu de comment vous travaillez les compositions au sein du groupe ?

David apporte en général les idées de base, le « squelette » du morceau, et après chacun bricole sa partie. Mais il n’y a pas de règles, tout le monde est libre d’arriver avec son morceau pour le présenter aux autres.

Le chant de David est dans un parfait anglais, c’est rare et appréciable, c’est naturel où il a bossé dur ?

Quand David a démarré le chant, il partait d’assez loin, car il n’avait aucune notion, aucune expérience de cet instrument qu’est la voix. Mais il a bossé sans relâche durant plusieurs années, et forcément en même temps que sa voix, son articulation et sa maîtrise de la langue ont grandement évolué. C’est aussi probablement dû au fait d’écouter tout le temps de la musique anglo-saxonne, mais aussi de regarder des films et séries en VO. Quand on enregistre, il est très sévère avec lui-même, chaque mot doit parfaitement sonner.

Sur l’EP certains morceaux comme "Live My Life" sonnent beaucoup plus Guns & Roses que lors du concert, j’ai été assez surpris. La voix, les chœurs, les grattes. Guns est une vraie référence pour vous ?

C’est vrai que tout à l’heure on vous expliquait à quel point Slash et Myles Kennedy nous avait marqués. Mais Guns, c’est encore au-dessus. On est comme des gosses fascinés par leurs héros quand on les écoute ou regarde ahah. Vous voyez la scène avec Bohemian Rhapsody dans Wayne’s World ? Mettez-nous dans une voiture avec Welcome To The Jungle à fond et c’est la même chose ! C’est un vrai mythe ce groupe, ça aussi on pourrait vous en parler pendant des heures ! J’ai même une étagère dédiée aux Guns N’Roses au-dessus de mon lit.

Dans la même veine, j’aime bien aussi le groove de Moongirl et le gros travail de la guitare lead. Le break est aussi bien trouvé. C’est un morceau qui semble taillé pour la scène. Est-ce que vous y pensez quand vous composez ?

Merci ! Il faut savoir que le riff de ce morceau date de 2016, avant même que le groupe n’existe vraiment. J’avais improvisé ça après quelques verres. Au départ ça devait être le pont d’un autre morceau, mais David a eu l’idée d’en faire une chanson à part entière. C’est souvent comme ça que les premières idées sont nées. Quelques verres, quelques bouteilles, une envie de jouer, on se branche et on jam en enregistrant tout. Le lendemain on écoute la session, et on trie ce qui est intéressant ou pas. Parfois, on écoute deux heures d’enregistrement dans le vent, parfois il faut dénicher les deux minutes intéressantes parmi le tout, et quelques fois on tombe sur des enregistrements de soirée où on était vraiment bien inspirés tout dul ong ! Et du coup quand on met le morceau au propre, on pense en premier à la version qu’on va jouer en concert.

Je parlais de chœurs, il y a même souvent une deuxième voix bien posée, derrière David, qui s’y colle ?

Presque toutes les secondes voix sont chantées par David également. Il y a minimum deux pistes de sa voix par morceau, il arrive à imaginer de très belles harmonies vocales, alors on le laisse faire. Sur les refrains de "Live My Life", Joan et moi chantons les chœurs, et sur "Such A Slut", c’est moi également et cette fois Matthias qui faisons les chœurs à la fin. En concert il y en a moins, mais quand il y en a c’est moi qui les chante principalement. Joan m’accompagne quelques fois, et Matthias va peut-être franchir le pas aussi dans le futur.

Un truc qu’on retrouve sur plusieurs morceaux c’est de la guitare acoustique, c’est un truc qui fait partie de votre son.

A l’origine pas vraiment, mais pendant un certain temps, nous n’avions pas de batteur, alors on a adapté nos morceaux en acoustique, et on s’est rendu compte qu’on aimait beaucoup le rendu. Du coup on a intégré ça plus fréquemment à notre musique. David adore les instruments classiques, moi aussi d’ailleurs. On rêve de pouvoir un jour faire un concert avec un orchestre philharmonique.

Qui s’occupe des paroles et quels sont les sujets qui vous inspirent ?

C’est David qui écrit tous les textes, bien qu’il propose à tout le monde de participer aussi si on le souhaite. De manière générale, ça raconte des moments de sa vie, pas toujours très fun. Chaque chanson est une sorte de bilan d’expériences personnelles vécues. Il y a aussi des constats et des critiques du monde qui nous entoure.

Qui est Shouky, qui donne un titre à l’EP ?

Shouky était le surnom d’un ami de David qui nous a malheureusement quitté il y a quelques années dans un accident alors qu’il faisait du skate, sa grande passion. Cette chanson, c’est un hommage. Ça raconte des souvenirs, principalement un vendredi après-midi qu’ils ont passé à manger et à ne se préoccuper de rien d’autre que de rire et profiter de la vie. La fin du morceau, qui est aussi la fin de l’EP, sonne un peu comme un au revoir. L’instru du morceau est inspirée de la mentalité assez rock voir punk de Shouky. On est très fier de ce morceau. Les percussions de fin étaient assez sympas à enregistrer aussi.

Le morceau "Such A Slut" est assez curieux, le thème cowboy, mais aussi l’intro de la cannette. C’est une chanson écrite sous l’emprise de l’alcool ou bien :-) ? S’adresse-t-elle à quelqu’un en particulier ? Elle est habillée pour l’hiver en tout cas… :-)

Ahah, souvenez-vous, lors de la deuxième question, je vous parlais de la police qui débarquait pendant qu’on jouait. Eh bien en fait on était en train de composer ce qui allait devenir le pont du morceau. Donc oui, il y a de l’alcool derrière cette chanson. Et dans le texte aussi. En fait le texte parle de deux choses. De manière générale, il critique les gens qui sont des suiveurs, des moutons, et qui acceptent le système qu’on leur impose sans même se poser de questions et se demander ce qu’ils veulent vraiment. Mais les pré-refrains racontent les cuites que David allait se mettre en ville avec moi pendant l’été. La version qu’on entend sur l’EP n’est pas la version originale qu’on avait imaginée. De base c’est un morceau très punk, simple, sale, énergique. Mais ce morceau a beaucoup plu aux gens dans sa version acoustique, alors on s’est dit que sur l’EP on l’enregistrerait comme ça, et que la version originale sortirait plus tard.

Avez-vous des concerts prévus pour promouvoir cet EP ? D’autres activités prévues pour le groupe ?

Le prochain concert est prévu pour le 24 Janvier à l’Altherax. On sera avec les groupes Asylum4 et Bombtrack (le tribute band de RATM). A part ça pas d’autres concerts prévus. Par contre, à côté on cherche activement des labels ou producteurs qui pourraient être intéressés par notre musique (à bon entendeur ahah). S’autoproduire offre certes beaucoup de libertés, mais on est vite rattrapé par les problèmes qui ont fait qu’on a dû faire appel au crowdfunding. On aimerait pouvoir se concentrer uniquement sur notre musique, d’autant plus qu’on a pas mal d’ambitions pour le prochain album, mais chut, on n’en dit pas plus…

Je suppose que vous avez des activités en parallèle de la musique, des jobs, des études, comment gérez-vous les priorité avec tout ça ?

David et Matthias font des études en alternance pour pouvoir gagner un peu d’argent. Ils ont beaucoup de contraintes à cause de ça, mais ils arrivent à se débrouiller pour être là quand il faut en général. Par contre ça se ressent dans la moyenne ahah. Joan et Roman sont au conservatoire, mais Joan est aussi intermittent du spectacle. Tous les deux jouent dans divers groupes. Quant à moi, j’ai tout plaqué pour Glamour At The Gate. Mes seules vraies occupations en dehors de faire de la musique sont d’aller voir un maximum de concerts dans la mesure du possible et de collectionner les disques ahah. Après c’est aussi moi qui gère la communication, l’administratif quand il y en a et qui code le site internet du groupe, qui sera probablement en ligne dans les quelques semaines qui arrivent. C’est d’ailleurs notre ancien batteur, Andrei, qui m’aide à coder. Bref, ce n’est pas toujours simple d’accorder les emplois du temps de tout le monde, c’est sûr que sans toutes ces contraintes on tournerait beaucoup plus. Chacun doit travailler là-dessus et arriver à mieux s’organiser pour le groupe, mais ça va venir, on y croit !

En tout cas merci pour cette interview, je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs…

Merci à vous de nous avoir accordé votre temps. Sachez que vous pouvez nous retrouver sur tous les réseaux sociaux et plateformes de streaming, et que 500 premiers exemplaires physiques de notre EP vont bientôt sortir. N’hésitez pas à parler du groupe autour de vous, ça nous aidera. Vous pouvez aussi venir à nos futurs concerts si vous êtes dans le coin. Mais surtout continuez à supporter cette musique sacrée qu’est le rock !

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