Abinaya

Interview date

23 Octobre 2010

Interviewer

philippec

I N T E R V I E W

Interview Igor, André, Nico, Nico(en face à fa


Bonjour, pouvez-vous vous faire un petit historique d’Abinaya pour les lecteurs de "Aux portes du metal"?

Igor : Au départ il y a eu une version beaucoup plus blues d'Abinaya avec de l'harmonica, version où Nico Héraud était déjà présent avec moi à la percu. Nous avons toujours eu des percussions dans le groupe. La formation actuelle date de trois ans. André Santo et moi habitions dans le même quartier, je savais qu'il avait été bassiste dans un groupe de metal. Après notre rencontre, il est rentré dans le groupe. Donc l’arrivée d'André venant de la culture thrash metal Brésilienne puis le rajout de Nico Vielhomme à la batterie qui vient lui aussi de la culture thrash metal, a fait que nous avons pris une orientation plus metal et nous a permis de trouver ce son un peu ethnique qui nous convient, tout en gardant un chant en français un peu "noir désiresque". (Rires).

Pouvez-vous me décrire vos influences musicales ?

André (avec l’accent brésilien) : Chacun a ses influences je ne peux pas parler pour tout le monde. Je sais que l'on essaye de mélanger tout ce que l'on aime chacun. J’aime bien la culture thrash metal des années quatre vingt, des groupe comme Sepultura, Metallica (ancien Metallica), Megadeth… Ce metal là je suis dedans et Nico Vielhomme connaît aussi toute cette période thrash. C’est pour ça que l'on est complémentaire et que l'on peut faire des choses ensemble. Ce qui a permis, comme l'a dit Igor, de changer le son du groupe... Igor a aussi des influences sudistes qui me plaisent …

Igor : Black Label Society, Pantera, ce sont des trucs que nous partageons dans le groupe… Nico Héraud, lui, c'est plus chanson française du groupe

Nico Héraut : Oui, Léo Ferré, Noir Désir… Et puis Rammstein pour son attaque et la pyrotechnie !

Le nom de votre formation est original, comment l’avez-vous trouvé ?

Igor : C'est un vieux morceau composé au tout début du groupe, en fait, Abinaya, à la base ce sont des gestes de danses indiennes tirées du bharata natyam qui permet de parler aux dieux.

Sur votre album une chose m'a surpris. Votre musique est très puissante, et vos textes très poétiques collent parfaitement. Comment ceux-ci te viennent-ils?

Igor : On fait des répètes, il y a des espèces d'onomatopées qui sortent, une sorte de bouillie franco-anglaise et ensuite il y a des mots français qui se placent dessus naturellement. Et ces mots français, j’essaye d'en travailler la sonorité, les sculpter un peu pour faire en sorte qu'ils viennent vers l’avant de la bouche. En fait cela se fait comme un rébus, le sens vient tout seul. Des fois il y a tout de même des textes prémédités, comme "Enfants d'Orient" parce que je voulais parler de la mort des enfants en Palestine et au Moyen-Orient, celui-là n'a pas été fait comme un rébus. Enfin tout cela vient assez facilement, ce n'est pas une prise de tête en fait.

Cela a-t-il été compliqué de mettre en musique le poème de Baudelaire "La mort des amants" ?

Igor : En fait, j’avais écrit d’abord un texte un jour en répétion à deux avec Nicolas. Comme ça, des fois, il me vient un poème et j'ai plaqué "La mort des amants" sur ces accords et Nico m'a dit "Je trouve que "La mort des amants" passe mieux que ton texte.", alors j'ai dit banco, prenons le texte de Charles Baudelaire… En fait se fut un hasard, mais dans le groupe, à part peut-être André par ses origines, nous sommes tous fans "du prince des poètes" comme le disait Rimbaud.

En parlant de texte j'aime bien "Partir, Puis Revenir" quelle signification a-t-il pour toi ?

Igor : "Partir Puis Revenir" est un texte que j'ai écrit pour une petite fille, c'était pour une enfant. Il peut y avoir plusieurs lectures : il y a un fond paternel ou même amoureux, il y a plusieurs choses qui se croisent. Ce message là était de dire "même si un jour je ne suis plus là, tu sais que mes mots te suivront comme tes rêves". C’est une déclaration d’amour quoi ! (rires)

Corps étant sorti début 2009, avez-vous un nouvel album en préparation ?

Igor : Un nouvel album, c'est un peu prématuré. Mais on est dans l’écriture de trois, quatre titres, chaque répétition amène son lot de riffs et de nouvelles rythmiques.

Nico Héraud : Nous avons besoin de faire vivre cet album, de l'exprimer sur scène, de tourner avec ces morceaux, de voir jusqu'où on peut aller avec les arrangements. Mais surtout, sur cet album, nous avons vraiment trouvé notre identité. C’est pour ça que nous avons besoin de l'exprimer cette identité. On s'est cherché longtemps, là, c'est une libération maintenant. On a trouvé la proposition artistique et on ne veut pas lâcher ça. Après on ne s'interdit pas de faire de nouvelles compositions, mais réaliser un autre album personnellement cela me semble tôt parce que j'ai envie de faire de la scène avant pour faire passer tout ça, pour justement qu’un public puisse être en attente de vouloir découvrir autre chose de notre part.

Pouvez-vous me citer un album ou un concert qui vous ont marqués ?

Nico Heraud : Moi je vais citer l'album où Léo Ferré reprend des poèmes de Baudelaire. Je l’écoute très souvent, et le dernier album de Noir Désir, surtout le titre de quinze minutes « Europe », qui est un vrai chef d'œuvre qui marque un tournant dans les propositions artistiques du groupe.

Nico Vielhomme : Moi il y a plusieurs choses, Pink Floyd, Nalpam Death, Slayer... Groundation, un groupe de reggae roots, cela va très très loin mes influences musicales. En tant que batteur, le reggae et le thrash peuvent être très intéressants. En fait, je pioche dans tout ce qui est bon !

André : Pour moi l'album qui m'a donné envie de jouer, puis marqué ma vie et toute une génération au Brésil est Master Of Puppets de Metallica. On l'avait même dans la radio à l'époque, ainsi que Beneath The Remains de Sepultura. Ces deux groupes ont montré le chemin à beaucoup de musiciens dans mon pays.

Igor : Moi c'est un concert de Suicidal Tendencies à Paris quand ils ont déboulé sur scène. J'ai pris une claque, de technique, de puissance. On sentait qu'ils étaient heureux d'être là, ils donnaient vraiment l'impression de prendre leur pied. Trujillo avait la banane, on a vu son appareil dentaire pendant tout le concert !

Avez-vous des concerts en prévision ?

Igor : Là, on sort d’une date au Pacific Rock, on a fait le festival des Mouches il y a un mois. Actuellement on cherche des dates. On a peut-être des plans avec un petit booker Belge. Notre album Corps a eu de bonnes chroniques en Belgique. Un journaliste renommé là-bas nous a même classés troisième prestation scénique de l'année après notre passage au Raismes Fest, alors que nous sommes passés sur la petite scène découverte ! C'était sympa (rires).

Cette date à Peymeinade, est-ce Vulcain qui vous l'a proposée ?

Igor : A part Vincent parce qu'il bosse à Pigalle, on connaît très peu les membres de Vulcain. C'est Marco de Tribal Roch qui a décidé de nous contacter. Il a apparemment apprécié notre album Corps. Voilà pourquoi nous sommes ici ce soir (rires).

Et bien je n’ai plus de questions, bon concert.

Merci à toi, nous te souhaitons une bonne soirée.


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