DGM

Interview date

Novembre 2010

Interviewer

Blaster of Muppets

I N T E R V I E W

Interview Andrea Arcangeli (par mail)


Pourriez vous présenter le groupe à des fans potentiels qui ne vous connaîtraient pas très bien ?

DGM est un groupe italien de power metal progressif. Nous avons commencé notre carrière en 1996 avec un EP qui s’appelle “Random Access Zone”, il était complètement instrumental. En 1998, nous avons sorti notre premier album “Change Direction”, il a été bien accueilli dans le monde entier, c’est pourquoi notre deuxième album “Wings Of Time” a pu être distribué avec succès au Japon. Depuis le deuxième album, le rôle de DGM sur la scène metal Européenne/Italienne est devenu de plus en plus important avec chaque nouvelle sortie… “Dreamland” est le troisième chapitre et le public nous a offert un grand soutien. Nous avons alors signé avec le label italien Scarlet Records et depuis nous avons sorti “Hidden Place” (2003), “Misplaced”(2004), “Different Shapes” (2007), “Frame”(2009), et ces jours-ci nous commercialisons notre premier DVD live officiel, “Synthesis”. Au fil des années, le line-up du groupe a un peu changé, aujourd’hui DGM est constitué de : Mark Basile (chant), Simone Mularoni (guitares), moi: Andrea Arcangeli (basse), Emanuele Casali (claviers) and Fabio Costantino (batterie).

Vous avez souvent été décrits comme un mélange de groupes tels que Dream Theater, Symphony X et Malmsteen. Êtes-vous d’accord avec cette description ? Diriez-vous que ces groupes font partie de vos influences majeures ?

Je suis d’accord si on parle d’influences, Malmsteen a certainement été la première influence du groupe, notamment à cause de notre ancien guitariste et fondateur du groupe, Diego Reali qui est le fan numéro un de Malmsteen. Symphony X est la seconde influence principale, à cause de notre nouveau guitariste Simone Mularoni. Ces groupes sont les leaders de ce genre de musique, il est donc impossible d'avoir échappé à leur influence. Mais parfois, les gens trouvent ça facile de comparer un groupe à d’autres… tu sais, je trouve ça plus facile de dire qu’un groupe se rapproche de Dream Theater ou de Symphony X que de chercher à utiliser plus de mots. Hé hé hé…

Vous sortez donc un DVD qui célèbre quinze ans de musique. Que pouvez-vous nous en dire ? Êtes-vous satisfaits du résultat ?

Oh oui, on en est totalement satisfait. Le concert a été filmé lors du Italian Headbanger Fest à Rome. Ce show a tout simplement été parfait, nous sommes contents de notre performance, le réalisateur a fait un super boulot et Simone a supervisé le son de l’ensemble… excellent. Le DVD ne contient pas qu’un concert… on peut y trouver des scènes backstage, un petit making of de notre dernier album studio “Frame”, la vidéo officielle de “Hereafter” et un CD bonus de dix titres, huit anciennes chansons réarrangées et réenregistrées avec le line-up actuel, et deux inédites.

Avez-vous trouvé intéressant de réenregistrer de vieilles chansons avec le nouveau line-up ?

Et bien, Fabio et moi sommes les deux seuls membres à avoir enregistré les versions originales de ces chansons, donc ça a surtout été intéressant pour nous hé hé hé… mais plus qu’intéressant, je dirais difficile. Difficile de laisser de côté les versions originales, devoir changer des choses nous a parfois un peu perturbé. Mais à part ça, ce fut fantastique d’écouter nos vieilles chansons chantées et jouées par les autres membres du groupe, ces compositions n’en ont été qu’enrichies et rafraichies.

Est-ce que cela vous donnera l’opportunité de jouer plus d’anciens morceaux en concert ?

Bien sûr, c’est l’occasion de ressortir des chansons plus anciennes. Nous avions l’habitude de jouer quelques-unes des chansons qu’on peut trouver sur le CD “Synthesis”, mais nous les avons mises de côté afin de laisser plus de place aux compositions de “Frame”. Maintenant, nous allons pouvoir enrichir le setlist avec certaines d’entre-elles à nouveau.

“FrAme” est probablement votre meilleur album à ce jour. Partagez-vous ce ressenti ? Et est-ce la raison pour laquelle il y a tant de chansons extraites de cet album sur le DVD et si peu des albums précédents ?

Oui, nous pensons vraiment que “FrAme” est notre meilleur album, et cela grâce à une raison simple : nous avons finalement un line-up fort et solide et pas que sur un plan musical, nous sommes aussi de bons amis. Du coup, la période d’enregistrement a vraiment été quelque chose de fantastique… comme on peut le voir sur le petit “Making Of…”. Cela a rendu plus facile d’écrire des chansons et d’y mettre toutes les bonnes vibrations que nous avions à cette période… disons que cet album reflète exactement un moment vraiment parfait dans la vie du groupe. La raison pour laquelle nous avons choisi de mettre beaucoup de nouvelles chansons sur le DVD live est la suivante : nous nous sommes rendus compte que chaque chanson de “FrAme” avait vraiment un impact puissant en concert, et comme nous avions déjà l’idée d’inclure un Best-Of, nous avons décidé d’offrir les compos plus récentes en live, et les plus anciennes réenregistrées en studio.

Il y a deux nouvelles chansons sur le CD bonus, “Just Like Before” et “The Only One”, avez-vous composé d’autres chansons que vous n’avez pas utilisées pour “Synthesis” ?

Non, nous n’avons écrit que ces deux chansons. “Just Like Before” a été entièrement écrite pour “Synthesis”, elle est complètement nouvelle. Nous avons commencé à travaillé sur “The Only One” pendant l’enregistrement de “FrAme” mais il n’y avait que quelques riffs, dès que nous avons eu l’intention de sortir “Synthesis” tout le monde a été d’accord pour finir cette chanson. Nous pensons qu'elle est vraiment bonne.

Mark Basile est un excellent chanteur et correspond bien au son de DGM. Que diriez-vous qu’il a apporté en tant que chanteur ?

Comme tu l’as dit, Mark est vraiment un super chanteur ! Mais surtout, c’est avant tout une super personne, un gars très facile à vivre et drôle. Il est impossible de ne pas réussir à bien travailler avec lui. Et puis, il est simplement parfait en tant que chanteur. La plupart des chansons ont été enregistrées en une seule prise, et ce n’est vraiment pas une chose facile ou courante, crois-moi. En plus, comme c’est un artiste complet, il joue aussi des claviers, il a apporté pas mal de nouvelles idées ainsi qu’une touche blues assez fantastique. La plupart des paroles portent la marque de son côté blues.

J’aimais également beaucoup votre précédent chanteur, Titta Tani, qui avait lui aussi une très belle voix. Que s’est-il passé ? A-t-il quitté le groupe ou lui a-t-on demandé de partir ? Et pourquoi ?

Ce fut une décision commune. Nous en avions marre de lui et il en avait marre de nous. Titta est un bon chanteur mais il n’a pas toujours été bon avec le groupe, dans les derniers temps en tout cas. C’est la raison principale pour laquelle nous préférions qu’il quitte le groupe.

Trouvez-vous difficile de préserver l’identité du groupe avec tant de changement de musiciens au fil des années ?

Ce n’est pas facile en effet, mais c’est quelque chose que nous avons naturellement préservé notamment grâce aux nouveaux membres qui ont compris ce qu’était le groupe, comment le groupe avait l’habitude de composer des chansons, l’importance de la mélodie dans la musique… l’essence de DGM. Simone, Emanuele and Mark sont d’excellents musiciens et ils ont totalement compris ce qu’était le son de DGM… et ils contribuent également à l’améliorer.

Allez-vous tourner afin de promouvoir “Synthesis” ? Pouvons-nous espérer un concert en France ? Certains d’entre nous attendent ça depuis des années !

Ce n’est pas facile pour nous d’organiser une vraie tournée, en Italie il n’y a pas d’agences de réservation sérieuses et nous devons tout faire nous même. Pour le moment, nous attendons quelques réponses et nous serons en Belgique le 11 décembre, ainsi qu’en Sardaigne, ici en Italie, le 18 décembre.

Avez-vous déjà commencé à travailler sur le prochain album ? Quand pourrons-nous entendre un vrai nouveau disque de DGM ?

Et bien, il est beaucoup trop tôt pour parler d’un nouvel album, on aimerait faire la promotion de “Synthesis” pendant un petit moment et laisser le temps aux gens d’apprécier le DVD… peut-être que l’année prochaine, nous commencerons à travailler sur un nouvel album.

Vous semblez devenir plus “metal” et moins “progressif” d’un album à l’autre, comment pensez-vous que votre style va évoluer dans un futur proche ?

C’est vrai ce que tu dis. Le style de DGM a subi une forte révolution avec l’arrivée de Simone à la guitare. Il est plus jeune et il a un son plus frais si on le compare à celui de Diego. Ce sont tous les deux de grands guitaristes mais ils ont vraiment un style différent, c’est pourquoi nous avons fait évolué notre son vers quelque chose de plus metal. La façon d’écrire les chansons n’est pas exactement la même non plus, Simone écrit 98% des compositions et il a une vision beaucoup plus directe de la façon dont une chanson doit sonner. Il arrive à mélanger la mélodie et le metal sans trop passer par des détours progressifs inutiles… ahahahah.

Il semble que DGM ait des influences Jazz sur les premiers albums, et même sur la chanson “Not In Need” extraite de votre dernier album ? Appréciez-vous le Jazz et aimeriez-vous en inclure davantage dans votre musique ?

Oui, c’est vrai, surtout sur “Hidden Place”. Presque tout le monde dans le groupe aime le Blues et le Jazz, tu sais le monde de la musique est tellement vaste et omniprésent qu’il est impossible de ne pas être influencé parce qu’il y a autour de nous quand on écrit. Je pense que, lors des débuts du groupe, nous voulions essayer pas mal de choses différentes, parfois ça marchait, parfois non… Aujourd’hui, nous savons exactement ce que nous voulons mettre dans nos chansons et comment jouer avec nos influences. “Not In Need” est un parfait exemple de ce que je veux dire, c’est une chanson rock, blues vers la fin, avec un riff funky, du slapping à la basse, des paroles bluesy… mais ça reste une chanson metal.

Quinze ans de musique, de quoi êtes-vous le plus fier ?

Je suis fier de tout ce que DGM a pu accomplir, musicalement… et je suis également très fier de l’amitié entre tous les membres du groupe. DGM a toujours été considéré comme une grande famille, et il n’est pas facile de trouver un groupe avec ce genre de relations. Chacun d’entre-nous respecte l’autre en tant qu’artiste mais surtout en tant qu’ami. C’est une façon plus mature de vivre la musique. C’est peut-être la chose dont je suis le plus fier.

Avec quel groupe adoreriez-vous tourner ?

Oh… il y en a beaucoup… mmm… laisse moi réfléchir, des groupes comme Symphony X, Kamelot ou Ark parce qu’ils reflètent bien notre style. Mais il y en a vraiment trop…

Je vous ai vus au Power Prog Metal Fest en Belgique il y a quelques mois. Comment ce festival s’est-il déroulé pour vous ?

Le festival fut tout simplement fantastique ! Plus de 6000 personnes et une organisation parfaite. Rien à redire, c’était juste un festival extraordinaire pour DGM. Nous nous sommes vraiment bien amusés et toute l’équipe a été extrêmement gentille et professionnelle avec nous… une sorte de perfection loin d’être habituelle pour la plupart des festivals.

Vous reviendrez en Belgique en décembre prochain pour une plus petite version de ce festival appelée PPM Fest Event pour l’occasion. Mais cette fois-ci, vous serez la tête d’affiche. Donnerez-vous un concert différent ? Disposerez-vous de plus de temps ?

Oui, c’est bien une plus petite version du PPM Fest, le concert comportera quelques différences, nous aurons la chance de jouer un peu du CD Best Of de “Synthesis”, et peut-être quelques autres surprises… nous aurons beaucoup de temps et nous allons bien nous amuser.

Avez-vous été contacté pour l’édition de 2011 ?

Pas encore, mais nous allons en discuter directement en décembre.

Simone Mularoni, votre guitariste, est dans un autre groupe qui s’appelle Empyrios qui sera également present sur l’affiche de ce mini-festival. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce groupe ? Simone jouera-t-il avec eux en décembre ?

Non seulement Simone jouera avec son groupe, mais Emanuele (claviers) aussi puisqu’il jouera avec son groupe Astra. Les deux joueront avec leurs groupes respectifs, parce que le management du festival a complètement été impressionné par Astra et Empyrios. Il a donc essayé de faire pratique et utile en réunissant tous les groupes sur la même affiche. Pour nous, c’est l’idéal parce que nous sommes tous amis et ça nous donnera l’occasion de s’éclater tous ensemble, héhéhé…

Est-ce que vous (ou d’autres membres de DGM) êtes impliqués dans d’autres projets ?

Comme tu le sais déjà, Simone a son propre groupe Empyrios et Emanuele a son projet Astra ainsi que beaucoup d’autres projets. Mark est impliqué dans un groupe qui s’appelle B.R.A.K.E. ainsi que dans un duo acoustique qui donne des concerts pendant la semaine. Je fais partie d’un groupe appelé Solisia et, depuis l’hiver dernier, je travaille également avec un autre groupe appelé Airlines Of Terror… et avec pas mal d’autres projets aussi… Comme tu peux le voir, quasiment tout le monde a différentes façons d’exprimer sa musique, ahahaha...

Vous avez récemment participé au ProgPower USA XI. Comment ça s’est passé ?

Nous avons simplement reçu un message qui nous invitait à faire partie de cette édition, et ça a vraiment été une autre incroyable expérience pour nous. ProgPower USA est probablement le festival de metal le plus important là-bas et c’est quelque chose qui ne s’oublie pas facilement. Le management s’est occupé de tout, avec professionalisme, le public était très chaud… beaucoup nous attendaient, on n’avait pas le droit de les décevoir, hé hé hé… Un festival vraiment génial…

La scène metal italienne semble plutôt dynamique ces temps-ci. Qu’en pensez-vous ? Et quel rôle pensez-vous tenir au cœur de cette scène ?

A mon avis, le metal italien a toujours été très dynamique depuis vingt ans, beaucoup de groupes sont nés et ont disparu depuis, dans l’anonymat… des groupes géniaux qui n’ont pas eu la chance de sortir de ce pays. Depuis un moment, le monde a commencé à regarder ce qui se passait dans notre pays et s’est mis à reconnaître la qualité dont les groupes italiens font preuve… Aujourd’hui, DGM joue un rôle important au cœur de la scène metal italienne. Le groupe est l’un des plus cités en exemple avec quelques autres, beaucoup de groupes disent que nous sommes un exemple en matière de Power Metal Progressif, et je suis vraiment ravir de savoir ça. En conclusion, disons qu’en quinze ans, nous avons atteint l’Olympe de la scène metal italienne.


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