Diary Of Destruction

Interview date

5 Décembre 20

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Audrey, Anthony, Johan, Bérengère (p


Pour ceux qui vont vous découvrir avec cet EP, est-ce que vous pouvez présenter le groupe ?

Audrey : On est un groupe de metal mélodique. On est né fin 2007. Au départ, on avait un style plutôt orienté symphonique. On a démarré à quatre, puis on est parti à la recherche d'un clavier pour faire quelque chose de plus symphonique. Ensuite, on a enregistré une démo avec trois titres qui est sortie en janvier 2009. Avec l'enregistrement de l'EP, on a retravaillé notre musique, on s'est plus concentré sur ce que l'on souhaitait faire, ce qui nous représentait le mieux. Donc, c'est vrai que maintenant, on a un peu changé de style, de registre. Maintenant, on est de nouveau quatre, avec les membres de départ, c'est à dire Anthony, Bérengère et moi. Il y a eu beaucoup de changements de line-up et il y a Johan qui nous a rejoint il y a un an maintenant. Donc maintenant, on fait de la musique sans claviers comme sur l'EP. Et là, on travaille sur l'album qui risque d'être un peu plus rentre-dedans encore.

Pourquoi vous n'avez repris que "Men Blunder" sur l'EP ? Parce que c'était quand même le morceau le plus décrié sur la démo !

Audrey : Pour "Men Blunder", disons qu'on était pas vraiment satisfait non plus de la version que nous avions proposé sur la démo. Avec la progression qu'on a, forcément, plus le groupe avance, plus on progresse, donc on sait aussi de mieux en mieux transmettre nos sentiments à travers la musique. Donc, c'est vrai que "Men Blunder" avait beaucoup évolué, avec l'arrivée de la batterie, elle avait vraiment changé et était devenue ce que l'on voulait. Du coup, on a pensé à la reprendre, surtout que c'était un morceau qu'on trouvait pas mal et qui souffrait de petites imperfections. Donc, c'était vraiment l'occasion de représenter le morceau, comme on l'aimait.

Mais justement, ce changement musical a-t-il été insufflé par les changements divers que le line-up a connu ?

Audrey : C'est vrai que ça a joué aussi. Les changements de line-up ont aussi eu lieu parce que l'évolution de notre musique ne plaisait pas forcément à tout le monde. Je pense qu'ils ne se sentaient plus vraiment à leur place. C'est pour ça que nous aussi, on se demandait si c'était vraiment utile de garder le clavier par exemple. Donc, oui, les changements de line-up ont joué sur ce revirement là. C'est vraiment le cas pour le clavier où à un moment donné, on s'est vraiment demandé si on voulait rester dans ce style, si on en avait vraiment besoin, si c'était vraiment utile. Finalement, on se rend compte, que dans nos influences, on écoute très peu de metal sympho ou de metal à clavier, on écoute des trucs plus bruts et rentre-dedans, donc c'est aussi pour ça qu'on évolue comme ça.

Comment s'est déroulé l'enregistrement d'"Outside The Shades"?

Anthony : Alors, ça s'est passé en deux semaines. On a eu deux semaines pour enregistrer nos cinq titres et travailler notre univers. On a commencé par enregistrer la batterie dans un premier temps, puis ensuite on a enregistré la guitare. C'est à ce moment là qu'on a énormément retravaillé notre musique. On a profité du passage studio pour enregistrer plein d'instruments, et puis après on en a profité pour tout réécouter et se dire "et si on essayait d'appuyer plus les émotions à cet endroit là". Et finalement, le travail studio, en plus d'un enregistrement, ça a aussi été une refonte de notre musique. C'est justement là qu'on a ressenti ce besoin de faire le revirement. Au bout d'un moment, on avait enregistré la batterie, les guitares, basse, le chant et finalement, le clavier, on n'en ressentait pas le besoin ou l'envie. C'est là qu'on a décidé d'appuyer plus sur le reste et d'avoir quelque chose de plus puissant au fond et faire que l'émotion principale soit véhiculée par le chant. Donc c'est comme ça que s'est passé l'enregistrement, un gros travail sur notre musique.

Donc, c'est à ce moment-là que vous avez décidé de retirer des éléments, en ajouter...

Anthony : Oui, tout à fait. Par exemple, le chant a totalement été retravaillé à ce moment-là. Il faut savoir qu'Audrey avait ses paroles et les lignes de chants ont complètement changé par rapport à ce qui avait été prévu et on a retravaillé le chant et il a été revu pour mieux accrocher avec la musique. C'était fait pour que l'impact soit plus fort.

Audrey, qu'est-ce qui t'a donné envie de t'essayer aux grunts sur l'EP ?

Audrey : Les grunts c'est par rapport à ce que j'écoute. Parce que je me suis ouverte à divers styles de musique ces derniers temps, parce qu'au départ, je n'écoutais vraiment que du sympho, c'est ce qui m'a donné l'envie de me mettre au chant, Within Temptation, Nightwish etc. Ce sont des groupes que j'écoute toujours maintenant, mais en ce moment, j'écoute plutôt du metalcore ou du death metal mélodique. Je suis vraiment très fan de groupes comme Arch Enemy ou The Agonist où ce sont des chanteuses mais qui sont vraiment super douées dans ce qu'elles font. Et ça donne vraiment envie, même quand on est une fille de faire passer un message et faire un metal qui balance bien quand même ! Donc, ça m'a donné l'envie de faire ça, j'aime l'envie d'être ambivalente et être capable de chanter en transmettant l'émotion la douceur et à côté de ça, savoir grunter. C'était ce que je voulais ! Donc là, j'y travaille parce que finalement, moi et Anthony on travaille là-dessus depuis quelques mois, donc on s'entraine sur ça et on compte vraiment en mettre plus sur l'album.

Et ça ne te fait pas mal à la gorge ? (Rires)

Audrey : Ah non, pas du tout ! Si on a la bonne technique... On se sert surtout du ventre et pas du tout de la gorge en fait. C'est un travail du ventre, ça fait bien travailler les abdos et ça ne fait pas du tout mal à la gorge !

Pour la composition, c'est un seul membre qui est à la base des idées, ou c'est un travail qui est vraiment en commun ?

Audrey : Alors généralement, c'est ça, on part d'une idée d'Anthony qui est souvent à la gratte. Après, ça peut être modifié au moment où tous les instrus vont commencer à se placer selon les envies de chacun. Mais ça part souvent d'une idée de gratte, ensuite la batterie se pose, la basse, le chant. Mais les morceaux ne sont jamais finalisés chacun de son côté, ce n'est pas une personne qui décide de toute l'idée du morceau. Généralement, on se réunit tous et on décide ensemble petit à petit.

L'EP était assez attendu par les gens qui vous connaissaient, quels ont été vos sentiments quand vous avez enfin décidé de le sortir ?

Anthony : Déjà, on avait prévu de le sortir avant, de l'enregistrer avant, mais l'idée finale ne nous plaisait pas. Donc, forcément, on a fait attendre les gens. On avait vraiment peur, suite à la démo, de proposer quelque chose de trop rapide et pas assez réfléchi. Et comme on a décidé d'évoluer... Quand on a vu que les gens l'attendaient, on avait assez peur justement des réactions, parce que tout le monde s'était habitué à la démo, avec les claviers, le côté gothique... Et là, c'est différent, on a volontairement essayer de ne pas trop filtrer à ce niveau-là, pour réserver la surprise, mais c'était vraiment une grande peur de savoir comment les gens allaient l'accueillir. Comme tu le dis, ils avaient tendance à l'attendre, donc ça met une assez grosse pression à ce niveau-là.

Et finalement, vous êtes assez contents de la réaction des gens ?

Anthony : Finalement, on est très content ! Parce qu'il se trouve que les gens qui ont pu écouter l'EP préfèrent cette version par rapport à ce que l'on faisait avant. Le côté plus brut par rapport à ce qu'on faisait avant avec plus d'émotions mises en avant.... Donc on est très content, c'est ce qu'on attendait, voir le public réagir comme ça et être touché par ce qu'on fait, ça fait énormément plaisir.

Vous êtes deux hommes, deux femmes, c'est une parité absolue. Est-ce un bon équilibre pour le groupe ?

Johan : Bah ouais, ça fait cinquante/cinquante !

Anthony : Par rapport au fait que c'est cinquante/cinquante, c'est vrai qu'à la base, on était quatre. Comme on était déjà en couple avec Bérengère, forcément, on était déjà au moins un garçon et une fille, on a trouvé un batteur et il se trouve qu'ensuite on a eu Audrey, une chanteuse ! Donc, à la base du groupe, on était déjà dans cette configuration-là. Ce n'était pas forcément volontaire, puisqu'on voit bien dans l'évolution du groupe qu'il y a des moments où on était plus de garçons ou d'autres où il y avait plus de filles. Je pense par exemple à la période où on avait une claviériste et les filles étaient majoritaires. Ce n'était pas vraiment une volonté. Mais c'est vrai que là-dessus, il y a eu certaines personnes qui ont eu des réactions assez spéciales comme "vous êtes dans un groupe de metal où il y a beaucoup de filles. Cela doit être dur quand même !". (Rires). C'est vrai que nous, on ne l'a jamais vu comme ça car ce n'est pas ce que l'on voit en premier. On est des membres du groupe, des musiciens, on ne voit pas le fait qu'on soit des garçons ou des filles, ce n'est pas quelque chose que l'on met en avant et c'est une chose à laquelle on ne pense pas. Ce qu'on voit, c'est ce que chaque musicien est capable de faire. C'est vrai qu'il y a cette parité, mais on n'y a jamais vraiment porté plus d'attention que ça.

Parce que c'est vrai que parfois, il y en a qui ont tendance à dire "mais du metal avec des nanas, ce n'est pas vraiment du metal !" "C'est un truc de mecs !!"

Anthony : Nous ce n'est pas pareil, parce que les filles du groupe ont quand même du caractère. Tu n'as pas l'impression que tu es avec des petites princesses... C'est vrai que ça aurait peut-être été embêtant si elles avaient eu ce comportement-là, tout comme si nous on avait eu des comportements de gros machos. C'est une petite communauté, il faut savoir vivre ensemble et ça ne nous a jamais posé de problèmes.

Audrey, j'ai vu que tu t'étais mise au piano il n'y a pas très longtemps. Comment ça progresse ? Et est-ce que ça pourrait être inclus dans Diary Of Destruction à l'état de piano ou c'est vraiment pour ton plaisir personnel ?

Audrey : Je vois que tu as fait des recherches ! (Rires). C'était plus pour mon plaisir personnel, parce que je voulais en faire et parce que ça me permet aussi de bien connaître le solfège, ce qui est quand même assez utile. Après, ça avance très bien. Apparemment, j'ai des facilités puisque je travail sur des morceaux de deuxième année donc c'est plutôt positif, vu que j'en fais depuis le mois de septembre. Mais par rapport à DoD, s'il y avait du piano qui revenait, ça ne serait pas pour du symphonique en tout cas. Ce serait vraiment pour des petits arrangements, mais on ne veut plus retomber dans ce genre de style. Il y a des groupes comme In Flames par exemple, qu'on aime beaucoup, ou Dark Tranquillity où il y a parfois des arrangements de styles un peu électro ou choses comme ça, et ça on aime vraiment bien. Donc, là oui, ça pourrait être utile d'utiliser mes connaissances du piano pour mettre des petites touches de ce genre-là.

Bérengère n'a jamais vraiment pris de cours de basse, mais comment s'est passé l'apprentissage des instruments pour les autres membres de Diary Of Destruction ?

Audrey : Pour ma part, j'ai commencé en autodidacte. J'ai pris aussi quelques cours de chant lyrique pendant quelques mois. Sinon, j'ai surtout appris seule. Au niveau des grunts, c'est pareil. Anthony et moi, nous avons appris tout seul grâce à des conseils qu'on a pu trouver, mais on est aussi autodidacte.

Bérengère : Moi, j'ai commencé la basse il y a six ans maintenant. A la base, c'était vraiment pour faire des reprises de rock, de manière autodidacte, comme Audrey. Pas de profs, quelques méthodes comme la basse des débutants, mais je n'ai jamais eu de prof physique pour apprendre. En fait, ça s'est fait tout seul.

Johan : J'ai commencé la batterie quand j'avais douze ans et c'était à l'école de musique pendant à peu près sept ans. C'était une formation plutôt rock, jazz. Après, pendant l'adolescence, j'étais plus parti vers le punk et le metal. Et puis j'ai fini en autodidacte en fait. J'ai plus évolué par moi-même que par les cours. Mais c'est important d'avoir la base !

Anthony : A la base, j'étais tout simplement fan de ce qui était punk/rock. Et finalement, au bout d'un moment, j'ai eu envie de me mettre à la musique, parce que tous mes amis se mettaient à la musique (rires) et le seul instrument qu'il restait, c'était la guitare ! C'est là que j'ai commencé à apprendre en autodidacte, comme les autres. J'ai tout appris comme ça et c'était il y a sept ans. Et il y a quatre ans, j'ai commencé à m'intéresser au metal en écoutant Dark Tranquillity et ça m'a vraiment plu dans le sens où il y a des variations. Tu peux utiliser plusieurs accordages, des sonorités de toutes sortes que tu ne retrouves pas ailleurs, l'aspect technique surtout au niveau de la rythmique m'intéressait énormément. J'ai vraiment une attirance pour la rythmique et c'est comme ça que j'en suis venu à faire du metal. Finalement, on se rejoint là-dessus avec Johan avec une évolution punk/rock vers le metal.

Cela n'a pas été trop difficile d'apprendre tout seul les Fa, Si et autres accords barrés ? (Rires)

Anthony : Non bizarrement, c'est venu assez naturellement finalement. Dans le sens où tout ce qui est accompagnement rythmique m'a toujours paru assez logique. C'est vraiment ce qui m'attirait donc ça a vraiment été simple à ce niveau-là. Je dirais que ce qui a été plutôt difficile, c'est au niveau du metal dans le sens où il faut mettre des parties lead, des parties solo. Cela a vraiment demandé de la réflexion parce que je n'ai jamais voulu faire un solo pour placer un solo, pareil pour une partie lead. J'ai toujours préféré réfléchir pour incorporer ça dans une mélodie et faire passer une émotion avec le chant.

Pour le moment, c'est surtout votre région, le nord de la France qui a eu la chance de vous voir sur scène. Est-ce que les autres coins de France vont bientôt avoir aussi cette chance ?

Anthony : Justement, on travaille énormément là-dessus. On ne s'attendait pas à ce que tant de monde parle de la démo. C'est surtout pour ça qu'on est resté dans le Nord. Mais là, avec l'EP, on a décidé de bouger. On a quelques dates qui sont prévues et on est en train de s'organiser pour faire différentes dates dans différentes villes, Paris, Lyon et d'autres villes. Cela va nous permettre de rencontrer un public différent, rencontrer des personnes qui nous attendent et en profiter pour voir un peu de monde.

Sous quel signe sera placée l'année 2011 pour Diary Of Destruction ?

Anthony : Ah, ça c'est une question pour Audrey ! (Rires)

Audrey : ce sera la composition je pense, pour le nouvel album. Et puis les concerts. Comme te le disait Anthony, on va essayer de bouger, de présenter notre EP. Mais ça sera vraiment la composition d'abord. Parce qu'il y a déjà du monde qui attend l'album. Donc, on ne va pas trop se reposer sur l'EP, on va aussi essayer de confirmer que maintenant, on sait ce qu'on veut et qu'on veut réussir. Composition avant tout !!

Une dernière chose à ajouter ?

Johan : Apparemment, c'est à moi que revient le mot de la fin ! Et j'ai l'habitude de dire : on n'est pas là pour vendre du muguet ! (Rires). Comme ça, c'est original ! (Rires).


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