Evenline

Interview date

26 Aout 2014

Interviewer

Lurk

I N T E R V I E W

Interview Fabrice (Guitare)


Bonjour à vous et merci de nous accorder de votre temps, nous sommes le webzine "Aux Portes du Metal".

Tout d'abord, pouvez-vous vous présenter ? Albums, line-up, votre histoire ?

Fabrice (guitariste) : Evenline, c'est d'abord quatre musiciens : Aarno Gueziec (chant), Thomas Jaegle (basse), Olivier Stefanelli (batterie) et moi (Fabrice Tedaldi) à la guitare. Ce qui nous a réunis avant tout c'est notre passion commune pour le Rock US ! Pour faire un peu d'histoire, nous avons sorti un premier EP cinq titres en 2010 intitulé "The Coming Life". A cette période, un ami d'enfance est venu poser les parties batterie, j'ai enregistré basse et guitare. Avec Arno (chanteur) on s'était dit qu'on chercherait une section rythmique avec l'EP en guise de "carte de visite". Au final, le batteur est resté dans le groupe et quelques semaines après, nous trouvions notre premier bassiste en passant des annonces. Quelques concerts plus tard, on a eu l'idée un peu folle de jouer en première partie de notre groupe phare, Alter Bridge. En persévérant un peu, on obtient les bons contacts et suite à plusieurs échanges mails avec le manager, on a son accord ! Initialement prévu à La Maroquinerie, suite à des mésaventures, nous joueront finalement au Den Atelier (Luxembourg) en juin 2011 devant une salle comble. A notre retour, notre section rythmique quitte le navire Evenline alors que nous nous apprêtions à entrer en studio pour enregistrer notre premier album… Les mois passaient, les auditions aussi, Arno et moi désespérions, on avait plus de motivations et lors de faire jouer la dernière section rythmique, on s'est dit : "si là ça ne colle pas, on arrête". Il se trouve que la dernière, c'était la bonne ! Olivier et Thomas (ex-Third Eye) rentrent dans les rangs Evenline fin 2011 et très rapidement, nous avons travaillé d'arrache pied pour enregistrer ce fameux premier album à l'été 2012.

Votre album "Dear Morpheus" est sorti début juillet, quelles ont été les premières réactions de la critique et du public ?

Les réactions ont été très positives, il faut dire que notre fanbase l'attendait depuis plusieurs mois et en général, les webzines nous font des retours très élogieux ce qui est plutôt encourageant pour la suite mais surtout cela nous conforte dans l'idée que nous avons bien fait de persévérer malgré nos multiples péripéties. Nous sommes toujours là !

Parlez nous de cet album, quels thèmes aborde-t-il ?

Les textes parlent essentiellement de sentiments amoureux que l'on peut ressentir pour quelqu'un mais également du bien-être que l'on peut apprécier dans nos rêves ou encore des émotions plus sombres que l'on éprouve lors d'une déprime ou d'un état de mal-être. Un autre thème récurrent : c'est la spiritualité. Traditionnellement quand on évoque ce sujet on le rattache immédiatement à la religion mais Aarno l'aborde dans le sens "ésotérique" (anges, paradis, enfer, bien et mal). Cela laisse place à de l'imagination et de nombreuses métaphores surtout qu'Aarno écrit ses textes plus comme une histoire qu'une simple chanson.

Comment et où a-t-il été enregistré ?

Nous avons enregistré cet album au Twin Studios avec notre ami de longue date et ingénieur du son, Jim Dewailly. Il a fait un travail remarquable et a eu une patience digne des plus grands moines bouddhistes. Faut pouvoir nous supporter ! Blague à part, on a enregistré chacun notre tour, une batterie acoustique (à l'heure des logiciels de programmation c'est bon de préciser), un bon vieil ampli basse à lampes et un mur de guitares, huit pistes pour les rythmiques par exemple ! Une fois l'instrumental dans la boite, on devait commencer les prises voix mais Aarno a dû se faire opérer d'urgence des cordes vocales (polype), on a eu peur pour lui mais l'opération s'est déroulée avec succès et cela a repoussé l'enregistrement de six mois. Il nous aura fallu attendre quelques mois de plus pour terminer les harmonies. Le mixage aussi a été long à se mettre en place, il faut dire que Jim était seul maître à bord et a tout réalisé de A à Z même si il a été quelquefois épaulé par d'autres amis. Quand la question du mastering est arrivée, on a eu une réflexion dans le même genre que la date avec Alter Bridge : "et si nous faisions mastériser notre CD par un ingénieur mastering américain qui a déjà travaillé ce style de musique". En cherchant dans les crédits des pochettes d'album, le nom de Tom Baker est revenu très souvent. De là, on trouve son mail et on le contacte dans la foulée pour travailler avec lui. Tout s'est fait à distance via internet et on est très satisfait du résultat ! Même lui, nous a complimenté sur le travail accompli, venant de sa part, on était aux anges.

La pochette et le titre "Dear Morpheus" rappellent clairement le film "Matrix", j'imagine qu'il y a là une allusion. Si c'est bien le cas, pouvez-vous nous l'expliquer ?

Nous avons eu pas mal de discussions à ce sujet car Aarno et moi on voulait une pochette style Heroïc Fantasy mais sans tomber dans le cliché. Thomas et Olivier voulaient plutôt quelque chose d'un peu froid, blanc, avec peu de description sur l'image. Un soir on s'est réuni pour essayer de trouver un compromis. L'idée de la télévision revenait souvent car on voulait trouver une image qui pouvait retranscrire les rêves : Le fauteuil dans une pièce blanche remplie de TV en faisant croire que Morphée observe les rêves de chaque être humain et peut avoir le contrôle, guider nos instincts, nos envies, nos sentiments, nos émotions (c'est d'ailleurs le thème de la chanson "Dear Morpheus").

Parlez-nous de vos influences. On devine Nickelback, Stone Sour ou encore Seether ?

Tu as vu juste ! Ces groupes font partis de nos cd-thèques ! Ensuite, nous venons tous de différents horizons et avons tous nos "racines ". Comme je le mentionnais un peu plus haut ce qui nous a rapprochés tous les quatre, c'est cette passion commune pour le Rock US (Alter Bridge, Staind, Nickelback, Creed, Red…). Nos influences plus pop, plus heavy ou même plus électro nous permettent d'ajouter un petit plus à nos compositions, du moins on essaie !

Prévoyez-vous de tourner un clip ? Quel serait le morceau en question ?

Bien sûr, c'est prévu ! Un clip reste primordial pour un groupe si tu veux avoir une bonne exposition dans les médias. Pour le moment, nous réfléchissons au financement, quant au morceau en question, ça reste encore secret !

Vous avez joué avec Alter Bridge en 2011. Quels sont vos souvenirs de scène depuis ?

Plusieurs ! Après le Den Atelier, nous avions un plan à la Miroiterie (Paris), le lieu est un peu particulier et même si au départ je le voyais plus adapté à des groupes de punk, en fait, on a joué sans se poser de questions et on a passé un agréable moment. Plus récemment, il y a eu notre concert au Zèbre de Belleville (Paris), la salle est magnifique. On garde un bon souvenir de notre final à un tremplin au Petit Bain (Paris). On n'a pas fait couler la salle mais les plombs ont sauté au milieu de notre set (rires). Les gens sont restés dans l'euphorie malgré cette coupure de courant et depuis tout le monde nous reparle de ce concert. Pour finir, dernier souvenir de folie : Le Forum de Vauréal (95) en première partie de Seether. Déjà ça faisait longtemps qu'on voulait jouer dans cette salle (staff adorable) mais si on nous avait dit que ce serait avec une autre pointure de la scène rock alternatif, on n'y aurait pas cru.

Prévoyez vous une tournée, en France ou ailleurs ?

On a un album dans les bacs, on en est fier et on veut le défendre sur la route ! On espère trouver un maximum de dates en France et à l'étranger. Nous sommes toujours indépendants sur nos recherches et on espère que notre album pourra éventuellement intéresser des structures de booking.

Quels albums vous ont marqués récemment ?

Je pense que je peux répondre au nom de tout le groupe sur cette question : NOTHING MORE, leur album est une tuerie et Aarno et moi sommes allés les voir au Nouveau Casino. Une claque sonore et visuelle. Ils sont impressionnants et très talentueux, ils vont aller loin c'est certain (j'espère pour eux).

Que pensez-vous du téléchargement illégal ?

Le débat est ouvert depuis fort longtemps maintenant (l'époque Napster je crois) C'est bien sans être bien. C'est une évidence et tout le monde le sait, le marché de la musique a énormément changé. Ce sont les concerts/merchandising qui font vivre un groupe et donc pour revenir à ta question, le téléchargement illégal, pourquoi pas si les gens se déplacent à tes concerts mais ça, c'est encore un autre débat… On l'a vu très récemment, c'est facile de "liker" ou "commenter" sur les réseaux sociaux pour "soutenir" un groupe émergeant mais si tu ne viens pas aux concerts, ça ne servira pas à grand-chose (c'est mon avis). Si tu ajoutes à cela le téléchargement illégal alors… Parfois je préfère fermer les yeux sur tout ça, et c'est ce que je fais d'ailleurs, pour ne pas me gâcher le plaisir de faire de la musique. Encore hier, je lisais une interview du guitariste du groupe de thrash moderne The Haunted : pendant treize ans, il vivait de sa passion et il a suffit qu'un album marche moins donc moins de public aux concerts et donc pas d'argent. Moralité, ils ont tous pris un job pour vivre, le groupe a plus ou moins splitté et comme il disait : "…il ne nous sera donc plus possible de faire des tournées de six semaines…". Ça fait réfléchir quand même.

Merci pour vos réponses, je vous laisse le mot de la fin :

Un grand merci aux webzines comme vous de nous laisser nous exprimer sur notre musique ! Pour finir, notre album "Dear Morpheus" est disponible dans les bacs (Fnac, Gibert Jeune, Cultura…) et en digital (iTunes…). Si tu veux écouter l'album gratuitement et sans le télécharger illégalement, Deezer et Spotify sont biens aussi ! 


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