Freedom Call

Interview date

14 Janvier 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Chris Bay


Pourquoi avez-vous choisi d'écrire cet album sur Louis II de Bavière ?

C'était juste une idée, comme ça, car la première chanson que l'on a écrite pour cet album parlait de lui. Et puis, nous avons travaillé sur une autre chanson et nous avons décidé d'écrire, pourquoi pas, un album entier sur son histoire. Louis était le roi de Bavière et Freedom Call vient aussi de là. Donc, nous avions l'histoire à portée de main ! On a décidé de ne pas réécrire sur le Moyen-Âge, sur les dragons etc. Quand on s'est plongé dans la vie de Louis II, c'est devenu de plus en plus intéressant. On a trouvé plein de choses que l'on a pu utiliser pour les paroles et son histoire. C'est un peu différent, mais c’est une bonne idée.

N'est-ce pas plus compliqué d'écrire sur une personnalité historique que sur un sujet que l'on invente ?

Oh oui, ça l'est ! Parce qu'il faut faire attention à ce que tout soit vrai. Tu peux toujours dire "c'est mon propre esprit, mes propres phrases" et autres, et que ça ne vient pas de la véritable histoire de la personne. Mais il y a beaucoup de littérature et de DVD à propos de Louis II et ça rend riche en connaissances et en histoire. Pendant la session d'écriture, nous étions très proches de l'âge auquel Louis II est décédé. C'était super !

On peut séparer l'album en trois parties : la première qui est joyeuse, la seconde qui est plus sombre et enfin la troisième qui est aussi joyeuse. Pourquoi une telle différence entre le début, le milieu et la fin de l'album ?

Je pense que nous avons pris la décision... Mais ce n'est pas vraiment comme ça que ça c'est passé, diviser l'album en trois parties ! Les chansons typiques de Freedom Call sont joyeuses, avec des mélodies sympas, un chant aigu... Je pense que c'est cela que les gens attendent de Freedom Call. Et je pense qu'il se pourrait qu'ils soient un peu déçus par certaines nouvelles chansons comme "Under The Spell Og The Moon" ou "Dark Obsession". Ce n'est du Freedom Call comme on a l'habitude d'entendre. Mais on se sent libre d'essayer de nouvelles directions pour notre musique. Nous sommes plus ouverts d'esprit. Et c'est l'histoire d'une vie. Si tu décides d'écrire un concept album sur Louis II... Sa vie n'a pas été très joyeuse, il a vécu de grosses tragédies. Je pense que ça ne serait pas authentique s'il n'y avait que des chansons joyeuses sur cet album. On a juste transposé les émotions de la vie de Louis II de Bavière.

En fait, la fin de Louis II arrive très vite dans l'album. C'est sur la huitième chanson, "The Darkness". Alors que raconte la fin de l'album ?

La fin de l'album parle de l'espoir. C'est "A Perfect Day". Peut-être peut on y voir une chanson simple : si tu te lèves le matin, que le café est déjà prêt et encore chaud (rires), que tout fonctionne bien... C'est juste une chanson assez facile sur un jour parfait, mais peut-être qu'une vie entière peut être un jour parfait ! Si tu crois que ça l'est, si tu y crois au fond de toi, peut-être que toute ta vie peut être parfaite !

Comme dans les autres albums, on retient facilement les chansons de "Legend Of The Shadowking". Penses-tu que cela soit l'une des forces de la musique de Freedom Call ?

Je pense que c'est une marque de fabrique de Freedom Call. Parce qu'on ne fait pas de musique pour nous réaliser, pour montrer aux gens à quel point on peut jouer fort, à quel point je peux monter quand je chante ou autre chose. On essaye de faire de la musique pour les gens. Si j'écoute un morceau, j'ai envie de comprendre ce que j'écoute. Nous ne sommes pas faits pour faire des trucs progressifs ou autres choses dans le genre. J'aime les chansons que l'on joue avec le groupe, avec la batterie, les guitares... Mais je peux aussi jouer ces chansons quand je suis en vacances, assis devant un feu de camp. Je n'ai qu'à prendre ma guitare, et comme nous sommes quatre... Et je peux aussi composer des chansons de Freedom Call, seulement avec la guitare acoustique et ma voix. Et d'après moi, c'est ça qui fait les bonnes chansons.

Cet album est plus sombre que les autres. Penses-tu que ça soit un tournant dans la carrière de Freedom Call ?

Oui, je le pense. Mais je pense que c'est dû au sujet. Parce que nous avons vraiment été inspirés par sa vie, ses passions, ses expériences. Et puis le roi Louis II de Bavière était un très bon ami et était très proche du compositeur Richard Wagner. Il a vraiment écrit de grosses pièces emphatiques. Et ces choses ne peuvent jamais être joyeuses. Je pense qu'il faut avoir des sons lourds et sombres, ou des éléments qui le sont, quand on écrit un album avec un sujet.

Et sur cet album, la chanson "Ludwig II-Prologue" est particulière. C'est plus un discours qu'un chant et c'est en allemand. Pourquoi ?

Et bien parce que, comme je te l'ai dit, il y avait quelques situations dans lesquelles nous étions et qui étaient très proches de la vie de Louis II et c’'est l'histoire de l'Allemagne. Et d'après nous, si "Prologue" avait été en anglais cela n'aurait pas été authentique, alors que nous essayons de l'être le plus possible. Je pense que le rendu est plus riche en allemand. C'est la langue de Louis II de Bavière, et nous avons donc décidé de faire cette petite partie dans notre langue.

Le 29 janvier, vous organisez une release party. Quel est son programme ?

En premier lieu, s'amuser ! Mais aussi faire un concert le soir. Et bien sûr présenter le nouvel album. Nous allons jouer six ou sept chansons de l'album, mais on jouera aussi des morceaux plus anciens. Et je suis sûr que nous allons passer une super soirée sous le signe du metal ! Nous avons le nouvel album, d'anciens morceaux et quelques surprises qui attendent les gens ! On est vraiment très fiers de présenter cet album !

Vous étiez habitué à faire plusieurs dates en France. Durant la prochaine tournée, vous ne venez qu'à Paris. Vous prévoyez de faire une autre tournée avec plus de dates en France ?

Oh oui ! Mais tout d'abord, je suis vraiment désolé et déçu qu'il n'y ait qu'une seule date en France. Je pense que Freedom Call a une relation vraiment spéciale avec la France, on a fait notre premier concert en 1999 à Grenoble. En 2007, nous avons fait une tournée en compagnie de Nightmare. Et on a toujours de bons souvenirs. Nous prévoyons de faire une tournée en tête d'affiche à la fin de l'année et j'espère qu'avec un peu de chance, on pourra faire plus de dates en France.

En été, il y a beaucoup de festivals. Pour le moment, vous n'êtes annoncés dans aucun d'entre eux. Négociez-vous avec l'un d'eux pour y jouer ?

Avec un peu de chance, oui ! Je pense que janvier et février sont de bons mois pour promouvoir le groupe. Et j'espère qu’on arrivera à y aller comme on le souhaite. Mais je ne peux rien conformer, pas maintenant. Je pense qu'il est un peu tôt pour cela. Mais avec un peu de chance...

Certaines personnes vous comparent à Gamma Ray ou Edguy. Penses-tu qu'il soit difficile de se faire un nom dans le power metal sans être comparé à d'autres groupes ?

Oui, je pense qu'en général les gens aiment comparer les groupes. Donc, je pense que lorsque Gamma Ray a débuté, on les a comparés à Helloween, et quand Helloween est arrivé, on les a comparés à Iron Maiden et ainsi de suite. Au début de Freedom Call, les gens disaient "Oh, Freedom Call ressemble à du Gamma Ray et du Helloween". Et en tant que membre de Freedom Call, je peux dire ou lire dans des magazines que d’autres groupes commencent à être comparés à Freedom Call. On peut voir dans certaines chroniques "le nouveau groupe" blablabla "sonne comme Freedom Call". Je pense que ce n'est qu'une histoire de temps. Mais je n'ai pas de problème avec cela, car on nous compare avec des groupes comme Gamma Ray et j'apprécie ce groupe. Donc, je ne suis pas déçu quand nous sommes comparés à ce genre de groupe.

Et que penses-tu de la scène power metal de ces dernières années ?

Il y a beaucoup de bons groupes ! Le problème, c'est que le power metal sera toujours une musique underground. Donc, je pense que ce n'est pas évident pour les gens, car avec le power metal, tu ne gagnes pas beaucoup d'argent. Si tu décides de faire du power metal, ne penses jamais à te faire de l'argent ! Mais je pense que c'est une bonne musique parce que tu peux faire appel à un orchestre ou avoir des parties orchestrales dans tes morceaux, mais aussi avoir une bonne batterie metal, des guitares qui vont haut. Pour moi, c'est une bonne combinaison, j'aime vraiment ça. Mais ce n'est pas facile, même quand on est professionnel.

Et qu'espères-tu de la scène metal pour 2010 ?

Pour Freedom Call, je suis très optimiste. Donc, on va beaucoup tourner, l'album va sortir... Je pense que dans le milieu, on est dans la lumière. Mais pour les autres groupes qui cherchent à négocier pour sortir un album ou veulent organiser une tournée, il va être difficile de trouver de l'argent. C'est un problème dû au désastre économique que l'on a connu l'an dernier et qui a aussi touché l'univers musical. Surtout le metal... Mais le business peut survivre. J'espère que ça ira mieux pour le metal l'an prochain et nous ferons tout pour que ça soit le cas. Avancer avec l'économie !

Va-t-on t'entendre sur un autre album cette année, mais cette fois-ci en tant qu'invité ?

Ce n'est pas prévu. J'ai pourtant beaucoup de propositions, mais pour le moment, je suis trop occupé. Je me prépare pour la tournée de Freedom Call, et en décembre, je travaillais encore en studio sur l'album "Legend of the Shadowking". Mais après la tournée, je serai moins occupé, j'aurai plus de temps pour faire autre chose. Mais il est évident que ça serait super de travailler avec d'autres personnes.

Qu'est-ce qui t'apporte le plus de satisfaction : chanter, jouer de la guitare ou jouer du piano ?

Je préfèrerais boire une bière ! (Rires) ça dépend de la chanson et dans quel groupe je suis. Mais j'aime chaque instrument. Mais je ne suis pas un très, très bon pianiste. Je peux jouer un petit peu pour moi ou faire les claviers, mais je ne suis pas le meilleur pianiste ! Pour les guitares, c'est la même chose. Beaucoup de guitaristes vont faire une sacrée musique, mais je ne suis pas en compétition avec eux. Donc, mon instrument principal est sans conteste le chant. J'ai des émotions et de l'ambition quand je chante.

Et as-tu été satisfait de cette interview ? (Rires)

Oh oui, ce fut un plaisir pour moi ! C'était vraiment sympa, des questions cools et c'était différent des autres interviews. Tu sais, je fais sept à huit interviews par jour et c'était vraiment spécial. Merci à toi pour cela.

Oh, merci, c'est gentil de ta part ! Et pour la finir, as-tu quelque chose à dire aux fans français du groupe ?

Oh oui, bien sûr ! Nous sommes impatients de revenir jouer en France, de faire ce concert à Paris. On espère que les amateurs de metal aimeront notre album "Legend Of The Shadowking". Et je peux garantir que le concert de Paris sera une vraie fête dédiée au metal. Ils pourront entendre des nouvelles chansons, mais aussi des morceaux plus anciens de Freedom Call. Donc on va passer un bon moment !!