Mortemia

Interview date

Mars 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Morten Veland


Pourquoi sortir cet album sous le nom de Mortemia et non sous ton nom ?

Je voulais un nom de groupe pour ce projet. Je ne voulais pas l'appeler Morten Veland, ça aurait tout simplement fait bizarre, puisque j'ai prévu d'en faire un groupe pour une tournée.

Tu as tout fait sur cet album. Comment s'est passé l'enregistrement ?

J'ai joué et programmé tous les instruments moi-même. J'ai juste engagé une chorale pour faire les parties avec les choeurs, mais c'est la seule aide que j'ai obtenue de l'extérieur. Mortemia est un projet dans lequel je peux expérimenter plusieurs expressions musicales différentes. J'ai un grand dynamisme quand je compose et quand j'écris les paroles, et le fait que j'écrive pour les deux groupes, Sirenia et Mortemia, me permet de donner encore plus de vie à ma créativité. Je suis aussi le producteur, l'ingénieur et le mixeur de "Misere Mortem". Donc Mortemia est pour moi un nouveau départ pour plusieurs choses. J'ai travaillé sur l'album pendant environ deux ans. Dès que j'avais du temps libre par rapport à Sirenia, je le passais à travailler sur Mortemia. Je n'ai rien préparé pour Mortemia pour le moment, mais je recherche des musiciens afin de composer un line-up pour une future tournée.

D'après toi, à part le fait qu'il n'y ait pas de chanteuse dans Mortemia, quelles sont les autres différences entre Sirenia et Mortemia ?

Pour moi, Mortemia et Sirenia ont leurs propres moyens d'expression et je me plonge encore plus dans la musique à un degré plus élevé avec ces deux projets. Je vois la musique de Mortemia comme étant plus sombre, plus extrême et plus complexe que celle de Sirenia qui est plus mélodique et qui est arrangée de manière plus accessible pour l'auditeur à présent. A côté de cela, les deux groupes ont des concepts vocaux différents. Maintenant, Sirenia est basé sur un chant féminin, avec des growls qui y sont ajoutés, des choeurs et une voix masculine claire etc. Pour Mortemia, j'ai mis de côté la voix féminine intentionnellement pour éviter que cela sonne trop comme Sirenia. Le concept vocal de Mortemia est basé sur une interaction entre la voix extrême et les choeurs. L'ancien Tristania était aussi basé sur beaucoup de styles vocaux différents et la voix de soprane de Vibeke était très importante dans ce processus. Je pense que juste le fait d'avoir enlevé la voix féminine pour Mortemia rend le son et l'expression complètement différents de Sirenia et de ce que je faisais avec Tristania par le passé. Cependant, il y aura toujours des similitudes dans la musique quand une seule personne écrit pour trois groupes, et je pense réellement que ces trois groupes portent ma signature même si j'ai toujours cherché à leur donner un son et un concept différent.

Comment les membres de Sirenia ont-ils accueilli la nouvelle de ce nouveau projet ?

Ils ont pensé que c'était très cool. Jonathan et Michael ont aussi leur propre projet sur lequel ils travaillent quand ils ne sont pas trop occupés par Sirenia.

Pourquoi ne pas avoir monté ce projet avant ? Tu manquais de temps ?

Cela fait un moment que j'ai commencé à y penser, mais je n'ai pas senti que c'était le bon moment et que je pouvais l'inclure dans mon programme avant cette année. Et puis, ça a aussi beaucoup de choses à voir avec le fait que j'ai mon propre studio d'enregistrement et que maintenant, je peux travailler sur Mortemia dès que j'ai du temps libre avec Sirenia.

L'artwork, le titre de l'album et ceux des chansons sont très sombres. Quel est le sujet principal de cet album ?

L'un de mes principes depuis le tout début de ma carrière, c'est de ne jamais parler de mes paroles ou des titres des albums etc. Pour moi, c'est comme reconsidérer mon propre travail dans un sens ou comme détruire un travail que j'ai mis du temps à construire. Ma philosophie a toujours été de laisser l'auditeur lire et interpréter mes paroles, et cela pour plusieurs raisons. L'une d'entre elles est que j'ai eu exactement cette expérience avec l'un de mes groupes préférés. J'écoutais leurs paroles et en faisait ma propre interprétation. Plus tard, j'ai lu une interview de cet artiste qui expliquait en détail quel était le sens profond derrière tout ça et j'ai été très déçu. La plupart des paroles sont ouvertes à des interprétations personnelles. Comme je pensais à ma propre compréhension des chansons et que cela avait beaucoup de sens pour moi, d'une certaine manière, ça a foutu en l'air l'essence de la chanson quand j'ai lu que son vrai sens était complètement différent. Ceci dit, je suis complètement d'accord pour dire que "Misere Mortem" est l'album le plus personnel. Et j'écris toujours sur les aspects sombres de la vie et j'essaye de m'améliorer en tant que parolier d'album en album.

L'album est assez court. Pourquoi n'avoir choisi que neuf chansons ?

C'est un album court, mais intense. Je voulais que l'auditeur meure d'envie de le réécouter plutôt qu'il l'éteigne à la fin et passe à autre chose. Haha.

Peut-être que certains ont peur que Mortmia signifie que tu en ais marre de Sirenia, ce que nous n'espérons pas. Quelles étaient tes véritables motivations pour ce projet ?

C'était il y a plusieurs années, quand j'ai décidé de mener Sirenia sur des sentiers plus mélodiques. Cependant, je compose beaucoup de musiques différentes et j'en suis arrivé à avoir de grandes idées qui n'allaient plus du tout avec Sirenia. Donc je me suis retrouvé avec deux options : soit abandonner ces idées ou créer un nouveau projet dans lequel je pourrais donner vie à ces idées. J'ai pensé que beaucoup de ces compositions étaient bien trop bonnes pour être incomplètes et donc, j'ai décidé de créer Mortemia. J'ai commencé à travailler avec toutes les idées que j'avais et qui n'allaient pas avec le concept de Sirenia. A cause de cela, elles sont vite devenues plus complexes, plus dures et n'avaient pas la bonne expression musicalement parlant. Donc, en gros, c'est comme ça que l'idée de Mortemia est née. Je ne suis pas du tout las de Sirenia, d'aucune manière. En fait, ces derniers jours, nous travaillions sur le prochain album.

Le nom de cet album est en latin, certains choeurs le sont aussi tout comme dans Sirenia. Quelle est l'importance de cette langue à tes yeux ?

C'est pour capter le bon son et la bonne atmosphère. Faire chanter les choeurs en latin apporte un autre sentiment et une autre dimension à la musique d'après moi.

Tu as enregistré "Misere Mortem" en France. Pourquoi dans notre pays, qui est si éloigné du tien ?

J'ai seulement enregistré les choeurs dans le Sound Suite Studio qui se trouve en France. Tout le reste a été enregistré et mixé dans mon propre studio Audio Avenue Studios en Norvège. Comme j'ai utilisé une chorale française, c'était plus simple pour moi de voyager jusqu'à la France et d'y faire l'enregistrement que faire voyager toute la chorale par avion jusqu'en Norvège. C'est plus pour une histoire d'économies.

2009 a été une bonne année pour Sirenia, espères-tu que 2010 le soit aussi pour Mortemia ?

Sirenia est dans le circuit depuis des années, travaillant dur pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui. Mortemia est un projet tout neuf, donc j'espère que ça prendra du temps et qu'il faudra travailler dur pour le porter au même niveau que Sirenia.

Tu vas faire une tournée avec ce projet ou tu vas seulement le faire exister sur CD ?

Oui, en ce moment, je construis une formation. Mon but est aussi de faire des tournées avec.

Pour t'avoir vu en concert pendant la tournée du Beauty And The Beast, on peut dire que tu es un guitariste et chanteur introverti. Qu'est-ce que cela t'apporte de jouer sur scène et n'est-ce pas trop difficile de se produire devant des centaines ou des milliers de personnes quand on est introverti ?

Faire des concerts est une chose que j'apprécie énormément. Pour ce concert à Paris, j'étais vraiment malade et vraiment incapable de me donner comme je le souhaitais. Plus il y a de monde, plus je trouve qu'il est facile de jouer. Pour certaines raisons, les petites salles sont de plus grands challenges que les grands festivals, et j'en ai eu la preuve à plusieurs reprises. Mais cela n'empêche que les deux ont du charme et que j'ai eu beaucoup d'expériences agréables avec les deux.

Tu as fait un clip pour "The One I Once Was". Penses-tu qu'un clip est nécessaire pour faire une bonne promotion ?

Beaucoup de groupes peuvent oublier que si leurs clips ne passent pas à la télé, il existe des chaines très cool sur le net sur lesquelles les clips peuvent être diffusés. Youtube en fait partie, et le clip de "The Path To Decay" a été vu plus de quatre millions de fois, seulement par ce moyen, donc, il semble que cela aide pour la promo et il semble aussi qu'il y a un intérêt pour les gens.

Est-ce qu'être connu comme tu l'es est un avantage quand tu sors un nouvel album ?

Plus un groupe est connu, mieux c'est et l'avantage est plus grand quand tu sors un album, c'est indéniable. Je pense que c'est ce que chaque groupe s'efforce à faire, partager sa musique avec un public le plus important possible.

As-tu d'autres projets musicaux ?

Pour le moment, je ne travaille que sur Mortemia et Sirenia, mais j'ai d'autres idées et d'autres plans. Il faut juste que je trouve le temps pour m'y consacrer.

Tu as toujours été dans la musique, tu as d'autres projets artistiques à côté de ceux-là ?

La musique est mon terrain de prédilection et ma plus grande passion ! Mon travail et mon passe-temps et pour être honnête, je ne trouve pas de temps pour avoir d'autres passions et d'autres intérêts.

Finalement, tu as quelque chose à ajouter pour finir cette interview, peut-être un message pour tes fans ?

Un grand merci à mes fans qui vivent en France, j'espère bientôt vous voir lors d'une tournée, que cela soit avec Mortemia ou Sirenia.