Orphaned Land

Interview date

27 Octobre 2013

Interviewer

Didier

I N T E R V I E W

Interview Chen Balbus (face à face)


Salut Chen, merci de répondre à nos questions, nous sommes le webzine Français "Aux Portes du Metal" et nous publierons cette interview en français et en anglais.

D’accord !

En Juin 2012, le guitariste Matti Svatizky a quitté le groupe, peux-tu nous dire pourquoi ? Avez-vous été surpris par sa décision ?

Matti en avait assez du milieu de la musique, des tournées, des albums, il a eu envie de se consacrer davantage à sa vie de famille. Non cela n’a pas vraiment été une surprise. Cela faisait plusieurs années déjà qu’il le disait, son envie de tout arrêter n'a fait qu'augmenter petit à petit.

C’est à ce moment-là que tu as rejoint le groupe, peux-tu nous raconter comment cela s’est passé ?

C’est une histoire intéressante. Kobi connaissait mon grand frère, c’était son ami d’enfance. A l’époque, ils jouaient même dans un groupe ensemble : Resurrection. Mon frère avait voulu s’essayer au chant, mais cela n’a pas fonctionné alors il a laissé tomber. Mais ils sont restés amis, d’ailleurs Kobi m’a connu avant ma naissance, c’est assez amusant. Plus tard j’ai appris à jouer de la guitare, j’ai toujours été un grand fan d’Orphaned Land. Par la suite j’ai plusieurs fois remplacé Matti et Yossi pour plusieurs concerts un peu partout dans le monde. J’ai donc logiquement remplacé Matti lorsqu’il a décidé de quitter le groupe.

Ton arrivée a-t-elle eu un impact sur le travail du groupe et leur façon de composer ?

Pas vraiment. Nous composons et écrivons en commun. Chacun apporte sa touche personnelle à la musique. J'ai donc participé à la composition de notre dernier album "All is One". En fait, Yossi était parti en tournée de son côté alors Kobi, Uri, Matan et moi avons composé tous les quatre. Nous nous sommes réunis chez moi pour composer et faire les arrangements ainsi que la préproduction, ensuite nous sommes entrés en studio pour l’enregistrer.

Votre groupe a été créé en 1991, Orphaned Land existe depuis plus de vingt-deux ans maintenant, c’est impressionnant. Qu’en penses-tu ?

Oui c’est plus que mon âge [rires], Je n’ai que 21 ans. Je joue dans un groupe qui est plus vieux que moi.

Que peux-tu nous dire sur votre dernier album "All is One" ?

Ce n’est pas vraiment un concept album comme "Mabool" ou "Warrior", mais il aborde les mêmes thèmes. Le titre est "All Is One", qui résume le message que nous voulons transmettre. Peu importe notre religion, nous sommes tous des êtres humains et nous ne devrions pas nous haïr. Comme je l’ai dit, nous avons composé tous ensemble et Kobi a écrit les paroles. En fait il les écrites avec des amis, ils l’aident de temps en temps quand nous devons chanter en arabe ou en latin.

Cela fait un petit moment que vous jouez en Europe, comment cela se passe ?

Jusque là, ça a été super. Nous avons reçu de très bonnes critiques. Nos fans apprécient l’album, à chaque concert le public connaît les paroles, c’est génial. Je ne me souviens pas de tout après trente-trois concerts mais nous avons passé de très bons moments en Allemagne, mais aussi à Istanbul.

Votre timing est très serré. Est-ce à cause de votre budget ?

Pas uniquement. Nous pensons que cet album est vraiment très puissant et qu’il délivre un message fort. Voilà pourquoi nous avons décidé de le promouvoir le plus possible en donnant un maximum de concerts. Et après deux mois, je crois que nous avons atteint nos limites, oui.

Vous reste-t-il tout de même un peu de temps pour faire un peu de tourisme ?

Parfois oui, pendant nos jours de repos ou pendant le voyage. Dernièrement, nous avons visité Rome, et je dois dire que c’est l’une des plus belles villes que j’ai pu voir.

Parvenez-vous à composer de nouvelles chansons pendant votre tournée ?

Et bien oui. Ce n’est pas facile car le bus est constamment en mouvement, mais aujourd’hui, par exemple, nous avons réussi à composer.

Allez-vous partir en tournée aux Etats Unis ?

Je n’y suis encore jamais allé avec le groupe, mais nous irons sûrement l’année prochaine.

Comment cela se passe avec les groupes qui vous accompagnent comme The Mars Chronicles ou Klone ? Y a-t-il une bonne ambiance ?

Oui, je les apprécie tous beaucoup, ce sont d’excellents groupes. Un jour, nous les accompagnerons peut-être à notre tour.

Nous avons appris que Devy, de The Mars Chronicles, allait chanter avec Kobi.

Nous avons pensé que ce serait sympa alors nous lui avons proposé et il a dit qu’il en serait ravi. C’est un merveilleux guitariste et un excellent chanteur, un des meilleurs que j’ai pu entendre. Je suis vraiment heureux qu’il chante avec nous prochainement.

Est-ce plus compliqué d’être un groupe de metal Israélien qu’un groupe de metal tout court ?

Pas vraiment, hormis le fait que nous ne pouvons pas aller jouer dans les pays arabes ou nous avons de nombreux fans. Nous ne pouvons pas aller dans les pays arabes avec nos passeports israéliens. Voilà notre difficulté majeure. Pour le reste, c’est n’est pas plus difficile que d'être de n’importe quel autre pays.

Le metal a-t-il du succès en Israël ?

Oui, depuis les années 90, il y a une scène metal assez riche. On y trouve beaucoup de nouveaux groupes, ils font des tournées en Israël puis essaient de partir en Europe.

Parmi les moins connus, y a-t-il un bon groupe que tu souhaites nous recommander personnellement ?

Oui, Hammercult, ce sont des amis à nous, ils ont beaucoup de succès.

N’est-ce pas trop difficile parfois de délivrer votre message de paix ?

Non, car c’est un message très fort et très profond, auquel nous croyons dur comme fer. Il y aura toujours de mauvaises critiques, mais nous sommes persuadés que notre musique peut transformer la vie des gens, ne serait-ce qu’un tout petit peu.

N’est-ce pas incroyable de voir que la musique peut parfois apporter plus de changements qu’un politicien ?

C’est à la fois incroyable et triste, et c’est pour cela que nous continuons à faire ce que nous faisons.

Vous consacrez votre musique aux thèmes religieux et bibliques, cela changera-t-il un jour ?

Je ne pense pas. Les paroles de nos chansons décrivent notre réalité, nous ne ressentons pas le besoin d’aborder d’autres thèmes dans nos chansons, comme par exemple nos petites amies ou d’autres choses plus personnelles. Ce sujet nous tient vraiment à cœur, car ce sont ces choses-là que nous souhaitons voir changer.

Que pensez-vous des problèmes qu’il y a actuellement en Syrie, en Egypte, et en Tunisie ?

C’est vraiment triste, nous sommes consternés par les problèmes de nos amis des pays arabes.

N’est-ce pas trop difficile de rester concentré sur la musique dans un environnement aussi hostile ?

Bien sûr, nous aimerions que tout soit différent mais, je le répète, voilà ce qu’est notre réalité. Nous ne souffrons pas comme nos amis des pays arabes, ils n’ont pas le droit d’aimer le metal, vous savez. Dans leurs pays, les lois interdisent d’écouter du metal, de s’habiller comme un métalleux ou encore d’avoir les cheveux longs, c’est effrayant.

En 2012, Yossi a débuté son projet solo et a enregistré son album "Melting Clocks", y a-t-il d’autres projets dont tu souhaites nous parler ?

Non à part Yossi, je ne pense pas que nous ayons d’autres projets, nous nous consacrons entièrement au groupe. 

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Je pense que nous serons en tournée jusqu’à l’enregistrement de notre prochain album, nous allons continuer de promouvoir "All is One". A la fin de cette tournée, nous allons donner un concert en Israël, puis nous partirons au Costa Rica pour un festival, puis nous donnerons peut être quelques concerts en Amérique du Sud. Et l’année prochaine nous jouerons pour la première fois en Australie.

Merci beaucoup, nous vous souhaitons un super concert ce soir.

Merci Didier ce fut un plaisir.


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