Interview date

23 Mai 2011

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Didier et PhilippeC

I N T E R V I E W

Interview Patrick Rondat (face à face)


Salut Patrick, content de te voir dans le Sud, raconte nous un peu ce concert privé de ce soir ? C'est un clinic Ibanez ? Tu joues seul ou avec un groupe ?

J'ai de la famille dans le coin. Mon frère a un magasin à Cannes et il habite à Montauroux, donc je viens régulièrement. On n'est pas originaire d'ici. Là j'étais à Martigues pour trois jours de stage et j'ai passé le week-end dans ma famille et voilà je suis ici et je repars demain. Ce soir, oui, c'est un concert privé, organisé par le magasin, et les musiciens sont des profs de musique du magasin. En fait on m'a proposé ça et on m'a dit voilà, si tu veux y'a des profs qui veulent t'accompagner et bosser des titres, est ce que tu es d'accord ? Alors je leur ai proposé de choisir les morceaux eux mêmes, ça sera plus simple comme ça, et comme des fois ils choisissent pas forcément ce que j'aurais choisi moi, ça me fait jouer des morceaux que je ne joue pas souvent. Y'a des morceaux que je n'ai pas joué, carrément depuis vingt ans. Donc je trouve ça intéressant parce que ça évite à ceux qui m'ont vu déjà en concert de retrouver des titres similaires. Les musiciens ont super bien bossé, d'oreille, on vient de faire une répet, y'a rien à dire.

Ta collaboration avec Ibanez date de 1999, ça se passe donc bien ? Tu participes à l'élaboration de certains de leurs produits ?

Ben, les miens principalement, c'est à dire que j'ai des guitares, soit des modèles, ... bon ça, c'est un modèle signature, une série limitée, mais j'ai eu un custom shop américain y'a un mois, deux même, ils me demandent un peu ce que je veux. Je n'apporte pas sur l'ensemble. Maintenant si je vois des choses qui me plaisent ou qui ne me plaisent pas sur un modèle, je leur envoie toujours un mail de retour. Ils en font ce qu'ils veulent, je n'ai pas la prétention de faire changer Ibanez mais simplement c'est des retours de musiciens et je sais qu'ils sont demandeurs de ça. Voilà, si moi je mets un truc, ils vont pas en tenir compte mais si par contre on est trois ou quatre à l'envoyer ils vont se dire tiens, c'est bizarre, ça revient souvent ça quand même...

J'ai vu que tu reviens dans le Sud cet été, à Beaulieu le 8 juillet avec Eric McFadden ? Tu connais Eric, ou ce sont les aléas du festival ?

Ce sont les aléas du festival. J'y joue avec mon groupe, là par contre.

D'autres concerts prévus cet été ?

Pas vraiment, je devais aller jouer en Syrie, mais bon, vu les évènements ça risque d'être annulé. Non, le reste c'est surtout des master classes, les concerts c'est plus à la rentrée. Bon et puis là comme faut que je bosse sur un album, je peux pas vraiment monter une tournée. J'ai quelques dates à la rentrée et c'est tout.

Yann nous a signalé ton passage à Mulhouse avec John Lord, comment s'est monté ce projet, comment s'est passé cet événement ? Y aura t-il d'autres dates ? John Lord, un mythe ?

C'était énorme, pour moi c'est un rêve de gosse. Si, quand j'avais dix-sept ans on m'avait dit que je jouerai un jour avec John Lord, je ne l'aurais pas cru. Ca s'est fait par hasard en fait. Il fait ça assez régulièrement, John, en fait, il joue un peu partout dans le monde avec son concept de concert pour groupe et orchestre, comme celui qu'il a fait avec Deep Purple, notamment, plus quelques morceaux de Deep Purple, comme Perfect Stranger, Child In Time, enfin ça tourne c'est pas toujours les mêmes, mais réarrangés avec l'orchestre. Et donc après il trouve un orchestre symphonique qui lui propose de venir et il trouve des musiciens locaux.  Il se trouve qu'à Mulhouse, il avait rencontré le chef d'orchestre en Allemagne quand il a fait ça y'a trois ans je crois, et le chef d'orchestre l'a invité à venir à Mulhouse. Ils ont fait les auditions mais n'ont pas trouvé ce qu'ils voulaient comme groupe et le régisseur, me connaissant, m'a proposé de le faire et j'ai dit oui évidemment. Ca a été deux jours de répet' plus un concert. Alors est ce que ça se refera, dans le concept normalement non, puisque c'est du one-shot dans l'idée, maintenant, il avait l'air content et il m'a dit que c'est possible qu'on se recroise un jour donc... on verra.

Ton bassiste de longue date, Patrice Guers joue avec Rhapsody of Fire, t'as pas peur qu'ils te le piquent ?

Qu'ils me le piquent ? Si tu veux, ça fait pratiquement dix ans qu'il joue avec eux, ou je sais plus exactement. En fait à l'époque Luca était venu nous voir avec le Consortium Project en 1999, et c'est là qu'il avait rencontré Patrice. Et donc si ça avait dû se faire, ça se serait fait déjà. Non, non, en plus je connais bien les gars de Rhapsody, et puis le piquer, je vais te dire de toute façon, c'est un plus gros groupe que moi, ils vendent plus, ils tournent plus, voilà. Moi ça m'est arrivé dans certains cas de déplacer des dates parce qu'il avait une tournée avec Rhapsody et si vraiment j'ai des trucs importants, ça m'est arrivé, très peu, mais ça m'est arrivé de remplacer Patrice. J'évite au maximum mais bon... si j'ai pas le choix... J'ai eu Franck Hermanny d'Adagio qui m'a dépanné, Jean-Christophe Dupèbe qui m'a dépanné. Donc ça peut arriver. Patrice est content de jouer... enfin on se connait nous depuis 1994, on a joué à Cannes pour la première fois ensemble, donc je pense qu'il n'a pas envie de ça, et puis bon, Rhapsody c'est un gros groupe, mais en même temps, y'a des mois et même des années où il peut ne rien y avoir. On trouve un terrain d'entente et ça reste mon bassiste officiel  et on est vraiment pote, mais si j'avais une tournée de promo et lui six mois de tournée et qu'il ne puisse pas annuler, il va aller avec Rhapsody puisque ça lui donne plus de boulot, ce qui est, à mon avis, normal. A ce moment là je le remplacerais. Pour l'instant, il y a dû avoir deux ou trois dates en dix ans. 

Lequel de tes albums a le mieux marché commercialement ?

Je pense que c'est Amphibia. Ca correspond à la fois à un bon album mais aussi à la période, en 1996, y'a eu aussi Jarre, et Dreyfus qui a fait un super boulot, y'a eu plein de choses. On a fait une grosse tournée FNAC, les ventes de disques étaient pas encore écroulées, plein de paramètres ont fait que ça a été ma meilleure vente.

Et celui dont tu est le plus fier ?

J'aime bien Amphibia, mais si je devais donner un album, pour l'instant ça serait An Ephemeral World. En même temps y'a des choses que j'aime bien dans les autres. Mais il correspond le plus à ce que j'avais envie de faire.

Comment a été reçu ton dernier album en date, réalisé avec le pianiste Herve N'Kaoua ? As tu choqué tes fans ? Les as-tu convaincus ?

Je pense que y'en a qui n'ont pas eu besoin d'être convaincus et y'en a qui n'ont pas été convaincus et qui ne le seront pas. Je crois que ça a dérouté des gens, ça a déçu, enfin déçu, non, parce ça n'est pas une corruption... mais y'en a, c'est pas ce qu'ils voulaient. Ils s'attendaient à un truc de shreddeur, metalleux qui fait du style néoclassique et ils s'attendaient pas à ça et je pense qu'il y a eu un décalage entre ce que les gens ont projeté en ayant entendu parler du projet et le résultat. Reste que moi, je ne suis pas 100% content de la prod, mais je suis très content d'avoir fait cet album, content de l'avoir, et pour moi, c'est important pour un artiste d'avoir une discographie qui veut dire quelque chose en tant que discographie, et pas seulement en tant que album plus album. Tu vois, je trouve que les albums doivent se compléter, montrer différentes facettes, et pour ça, je suis très content de l'avoir fait. Les gens m'ont souvent dit que la guitare est très en retrait. Mais ça, c'est une réaction de rocker. En classique, c'est différent, quelques fois le violon disparait, je ne pouvait même pas entendre les parties de violon, parce que parfois, le violon est derrière le piano, mais parfois il est devant. Et puis on a enregistré live et moi je gère tout au volume et je ne peux pas toucher réellement après, alors quand la prise est bonne et que je suis un peu en retrait, ben c'est comme ça. C'est pas de la prod de studio avec des clics et des ciseaux, donc oui c'est vrai y'a des petits défauts. Y'a peut être aussi des fois où c'est de la faute dans l'interprétation, mais ça reste, ... c'est même pas un échec commercial, c'est pas celui qui c'est vendu le plus, mais en même temps je suis très content qu'il soit là.

Peux-tu nous parler de ton nouvel album et de son état d'avancement ? Son style ?

J'ai pas grand chose à en dire encore. C'est pas un album de shreddeur d'ailleurs, j'ai l'impression que je n'en ai jamais vraiment fait partie de ce style là. Peut être sur Just For Fun, qui a encore ce coté là, mais à partir de Rape of The Earth, c'est déjà autre chose et à partir d'Amphibia, je ne me considère pas vraiment dans ce truc là. Non pas que j'en ai honte ou j'assume pas.  Mais dans le shred je trouve souvent que la vitesse est au sacrifice du reste. Et  je ne me sens pas là dedans. Si tu veux pour moi dans le shred je mettrais Michael Angelo, je ne mettrais pas Satriani, ni Steve Vaï, ni même Vinnie Moore. Pour moi ce sont des gens qui font de la musique instrumentale avec des parties de guitare qui sont techniques par moment mais pour moi y'a un coté démonstratif et impressionnant et c'est vraiment pas le truc que j'ai en tête. Alors j'essaye de faire un truc qui va être musical, qui reste progressif comme Ephemeral World, un peu moins prog metal, mais plus progressif au sens planant du terme. J'ai pas encore tout l'album, mais une moitié qui est faite au niveau écriture, le reste j'ai des bouts, c'est pas encore finalisé, mais je vais finir ça cet été je pense. Je vais tout faire pour. [rires]. Je dis ça à chaque fois.

As-tu entendu des bonnes choses en guitare ces jours ci ? Un guitariste que tu aurais particulièrement apprécié ?

J'ai eu la chance de jouer deux fois avec Guthrie Govan, il est extraordinaire. Il est à la fois, techniquement intéressant, musicalement c'est quelqu'un qui a une grande culture, et voilà, c'est un super guitariste

Que penses-tu des projets dits "super groupes" comme Black Country Communion, Them Crooked Vultures, Chichenfoot ?

Moi je trouve ça bien. Je pense que les gens ont besoin, quand ils font une carrière centrée sur leur personne, avec la pression toujours sur leurs épaules, de se retrouver juste guitariste d'un groupe, c'est relaxant, c'est agréable, tu vois - c'est cool. Et en même temps, ça ne te suffit pas non plus. Donc ça peut être une parenthèse comme je l'ai fait avec Elegy à une époque. A partir du moment où les gens le font sincèrement je trouve ça bien.

Le groupe Elegy est il toujours en vie justement ?

De mon côté, non. Ils avaient un projet de reformation mais je n'ai pas voulu en faire partie parce que j'avais déjà du mal à avancer sur mon album, et que ma priorité, c'est ça. Si je commence à m'éparpiller... Ils feront peut être sans moi ?

Yann t'a vu au salon de la musique, avec Herman Li, comment s'est montée cette idée là ? Pas trop dur à jouer le Through The Fire and Flames de DragonForce, tu avais un peu travaillé avant quand même ? Que penses tu de son jeu quelque peu extravagant ?

Oui, j'avais eu les bandes. Mais si tu veux, c'est pas du tout la même école de jeu. Pas la même école au niveau du son, du toucher, de l'attaque, de plein de choses. Et de jouer du DragonForce version comme moi, un peu vintage c'est pas simple. Et puis c'est pas le genre de tempo que j'affectionne personnellement pour mon jeu mais en même temps, Ibanez m'ont demandé ça, Herman est un mec super sympa. Oui, il est extravagant, et puis on a rigolé, parce que c'est le choc des mondes. C'est à dire que lui, il a tout en MIDI, il gère les playbacks, les machins, les changements de sons, tout par le  MIDI et moi je suis arrivé avec une tête et un jack. En même temps y'a une estime mutuelle et moi, j'ai trouvé que ça fait partie des défis, des fois, on te propose ça et je me suis dit pourquoi pas, le mec a l'air sympa, et en même temps, c'est pas facile parce que c'est pas ton univers... ça a été une bonne expérience.

Tu a signé aussi du matériel l'année dernière, j'ai vu une pédale disto, parle nous un peu de ce projet ? Y'en aura d'autres dans ce style ?

Je ne suis pas un businessman donc je ne cherche pas à faire quoi que ce soit. C'est Steph, de LNA, c'est une boite de Marseille, qui m'a contacté et qui m'a dit : je fais des effets si un jour t'as besoin de quelque chose, tu me le dis. Et je lui ai dit que je cherchais un bonne disto, parce que j'avais pas encore trouvé ce que je voulais. Il m'a dit ok, on se téléphone et on essaye d'avancer. On a parlé de plein de trucs, et puis il m'a envoyé un premier proto que j'ai trouvé intéressant, on a avancé. Au début il m'a dit que c'était pour moi, et je lui ai dit, écoute, si on arrive à un résultat, ça ne me dérange pas que tu la commercialises avec mon nom dessus. Il a dit ok, et on est parti là dessus. Et aujourd'hui elle est commercialisée. Voilà.

Sur la pédale on retrouve ce logo que tu utilises maintenant partout mais apparu au départ sur Amphibia, il me semble ?

Oui, c'est au départ un logo d'Amérique du Sud qui était présent sur une tournée de Jarre en fait. On cherchait un logo d'une grenouille pour symboliser la France mais sans mettre une vraie grenouille. A la fois le coté français, mais aussi le coté marrant quoi.

Dans les nombreuses participations que tu listes sur ton site, j'ai trouvé des choses étonnantes comme deux albums de Alpha Blondi. T'es un peu rastaman dans l'âme ?

Non, pas vraiment. En fait si tu écoutes j'ai fait du Patrick Rondat là dessus. Si tu l'entends, tu vas dire tout de suite c'est encore le frisé à lunettes [rires]. En fait ce qui s'est passé, c'est que j'étais en studio, et le mec du studio me dit, tiens, y'a Alpha Blondi qui cherche un guitariste pour un solo rock sur un titre et je lui ai parlé de toi. Ouais, pas de soucis, et j'y suis allé. Il m'a dit, non, non pas de rythmique reggae, ça on a déjà, t'emmerde pas. Fais moi un solo. C'est un mec qui est hyper enthousiaste, hyper allumé, il était super content. Du coup il m'a rappelé quelques années plus tard pour un autre truc de guitare. C'est un mec passionné, il te file la patate, il aime la guitare, donc il se régale, je pouvais faire cinquante prises, il était heureux.

Collabores-tu toujours avec JM Jarre ?

Pour l'instant c'est en standby. Il est sur une formule où ils sont que trois, Dominique Perrier, Francis Rimbert, Claude Samard, avec lui. Ils sont en formation réduite. Y'a pas de batteur, de bassiste, de guitariste avec lui. Ils jouent beaucoup de la période Oxygene, Equinoxe. Peu d'orchestration autre. C'est pas dans l'air du temps. Je crois qu'il essaye de faire des grosses structures comme il faisait, mais c'est plus dure qu'il y a quelques années. Et si il montait des grosses structures, peut être qu'il me demanderait, ça dépend des morceaux, en fait. Et puis tu sais, nous, les artistes, on est tous un peu pareils. On a des périodes où on veut changer un peu de couleur de son. A une époque, il avait envie d'intégrer ça mais en ce moment, il a peut être pas envie d'intégrer de guitare rock dans ce qu'il fait et c'est peut être pour ça aussi qu'il ne m'appelle pas.

Gary Moore disparait cet année, tu avais fait sa première partie, tu peux nous en dire un petit mot ?

En fait, j'ai pas trop envie de m'étendre parce que, si tu veux, ça n'est pas un bon souvenir, il n'avait pas été agréable, ce garçon. Et en même temps je suis un gros fan de Gary Moore. J'ai toujours aimé son jeu et j'ai adoré sa période metal, qu'il a d'ailleurs assez démolie par la suite dans ses interviews, j'ai trouvé qu'il avait vite balayé cette histoire là, alors que moi je le trouvais plus intéressant, avec plus de personnalité, dans ce côté metal irlandais, mélange de Jeff Beck, de metal et de musique irlandaise, c'est vraiment un guitariste fabuleux. Ce concert avec lui s'est bien passé en tant que concert, mais lui nous a vraiment stressé humainement, ça a pas été cool, donc je veux pas trop m'étendre, le mec est décédé et puis il était peut être dans un mauvais jour.

Avec quel guitariste as tu été le plus content de jouer ?

Je peux pas dire, j'ai joué avec plein de gens. J'ai joué avec Steve Lukather, c'était un grand moment et c'est un mec génial. J'ai joué avec Satriani évidemment, plein de fois, grand bonhomme et grand plaisir, avec McAlpine, cool aussi, pas eu de soucis. Satriani c'est celui que j'ai fait le plus, donc y'a plus de liens et j'en garde vraiment un énorme souvenir 

Quel serait le guitariste avec qui tu aimerais jouer et avec lequel tu n'as pas déjà joué ?

Y'en a plein, mais je ne peux pas vraiment dégager le jeu du coté humain. J'aime bien Steve Morse, j'aime bien Al Di Meola, John McLaughlin, et plein de gens mais voilà après, tu sais, quand tu rencontres des gens, y'en a qui ont un ego surdimensionné, ou pas, et donc ça devient plus de la musique, tu vois, et tu peux être frustré aussi et te sentir obligé de plus jouer pour te défendre que pour jouer de la musique et j'ai horreur de ça. Et avec les gens que je t'ai cités y'a jamais eu ce problème là. J'adore quand même Al Di Meola, c'est mon maitre absolu, mais je ne me verrai même pas faire un bœuf avec, j'ai même pas envie, je préfère l'écouter.

Et un avec lequel regrettes tu de ne pas avoir jouer ?

Pas évident ça, y'a des gens que j'adore qui sont décédés. Genre Jimmy Hendrix mais il avait besoin de personne [rires], il s'auto-suffit. Non je peux pas te dire, j'aurais plus tendance à vouloir jouer avec d'autres musiciens, non pas que j'aime pas jouer avec d'autres guitaristes, mais ... j'ai tellement d'estime, tu vois, j'adore Ritchie Blackmore, mais je ne me vois pas jouer avec Ritchie Blackmore. J'adore Jeff Beck mais qu'est ce que tu veux faire ? J'ai pas envie d'aller foutre des notes après lui. Par contre, j'adore Billy Cobham, ou Lenny White à la batterie, Stanley Clarke, Jan Hammer...

Pour tes 20 ans de carrière nous avions fait une édition spéciale pour couvrir ton concert au Nouveau Casino, et nous avions interviewé presque tout le monde. Tu avais lu ça ? et apprécié ? Quel souvenir gardes tu de l'évènement ?

Non, j'ai pas tout vu. Mais je suis très content de l'avoir fait. Le fait d'avoir invité les gens avec qui j'ai joué une bonne partie de ma carrière... déjà, je ne veux pas me lancer des fleurs mais je trouvais l'idée bonne, tu vois, de ne pas uniquement venir jouer mais aussi de retrouver plein de gens, avec qui t'as passé une période de ta vie musicale, évidemment il manquait Christian, mais, ouais ça a été un bonheur.

Je vais te laisser à ton concert Ibanez, mais avant je me demandais si ca te barbait pas un peu ces clinics et master-classes dans les magasins de musique, par rapport à une vrai tournée pour supporter un vrai nouvel album ?

Oui oui, c'est sûr je préfère. Là, déjà, ce soir, je vais jouer avec un groupe et avant trois titres sur bandes et c'est pas ce qui m'amuse le plus de faire trois titres sur bande. En même temps quand tu es musicien, ça fait partie de ta vie, faut jouer, faut accepter les choses. Y'a pire comme boulot que faire des clinics, quand même, tu vois ce que je veux dire... Alors évidemment si on te dit : t'as le choix entre une tournée avec Satriani et faire une clinic sur bande, tu préfères jouer avec Satriani. En même temps, ta vie de musicien, c'est donner des cours, faire des master-classes, jouer pour une marque, faire des démos, des concerts. Evidemment là, j'ai envie de faire un nouvel album et de faire une tournée avec cet album là, et ça se fera, ça ne dépend que de moi en fait, donc c'est de ma faute...

Plutôt à la rentrée alors cet album ?

Non ça sera plutôt 2012, même si j'ai tout à la rentrée. Y'a aussi comment tu le finances, comment tu le distribues. On sait très bien que les ventes d'albums, c'est une blague maintenant. Donc après, c'est une tournée, plus pour le plaisir que pour rentabiliser quoi que ce soit. Tu peux vendre des CD sur les concerts, mais le CD est malheureusement mort, plus ou moins, donc faut trouver d'autres formules, c'est une période de transition, le monde se réorganise autour d'Internet...

Bon concert alors et merci pour cet entretien

Merci à vous, au plaisir.


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