ReVamp

Interview date

29 Avril 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Floor Jansen (par téléphone)


Nous sommes à un mois de la sortie de l'album, l'excitation et l'envie de présenter l'album sur scène doivent monter n'est-ce pas ?

Oui, tout à fait. Nous avons déjà fait un essai hier. Même si c'est avant la sortie, nous avons déjà commencé à donner un concert, donc hier c'était notre premier concert. C'était mon premier concert depuis deux ans et demi, donc j'étais vraiment contente ! Et donc oui, l'excitation de la sortie a encore grandit hier.

Pourquoi avoir donné le nom du groupe à cet album ?

Parce que c'est la présentation du groupe, le premier chapitre de ce nouveau groupe et de sa musique. Et toutes les chansons sont représentées dans ce titre.

La pochette de l'album est spéciale. On peut t'y voir ainsi qu'une bouche qui crie. Que signifie-t-elle pour toi ?

La bouche qui crie ne veut pas vraiment dire quelque chose. Mais je pense que ce que l'on voit, dans l'intégralité de la pochette, c'est de l'agressivité. Mais je pense que ce ne sont pas des clichés. Je voulais que les valeurs controversées soient reconnaissables et les touches de couleur rose sont plus représentatives de la voix féminine. C'est ça l'histoire qui se cache derrière la pochette.

Et votre logo est un oméga. Pourquoi ce symbole ?

Et bien, sur le dernier album d'After Forever, il y avait déjà ce symbole. Mais ici, c'est plus comme notre propre symbole, qui représente l'énergie, et les paroles de cet album sont là-dessus. Mais, quand le groupe After Forever s'est arrêté, j'ai décidé de reprendre ce symbole qu'est l'oméga, comme un souvenir de toutes les bonnes choses que j'ai vécu avec After Forever. J'ai un lien personnel avec et j'ai pensé, pendant que j'enregistrais le chant pour Revamp, que le logo de ReVamp pouvait aussi être un oméga. Le designer qui a créé la pochette a utilisé ce symbole comme logo et maintenant, nous l'aimons vraiment beaucoup.

Qu'est-ce qui te rend fière sur cet album ?

Tout. Rien que le fait de l'avoir fait, que ça vienne de ma propre initiative cette fois-ci, même si After Forever se ressent vraiment dans tout. Mais ça a vraiment commencé avec moi, et ça me rend super fière de ça, et de tout : ce à quoi ça ressemble, comment il sonne, les gens qui ont travaillé avec moi et tout ce qui a été fait me rend très fière.

Ton travail au sein d'After Forever a du laisser des traces indélébiles. Comment cela a-t-il influencé ton travail sur cet album ?

Je pense que ça a eu une influence dans chacun de mes mouvements. Pas comme si nous étions une copie, mais je pense que mon expérience pendant les douze dernières années a été réutilisée dans mon réseau de personnes que j'ai rencontrées pendant que j'étais dans le groupe et qui m'ont aidés pour ReVamp.

Les titres des chansons ne sont pas très joyeux. Est-ce plus facile pour toi d'écrire et d'exprimer des sentiments sombres plutôt que des sentiments heureux ?

Non. Tu sais, la musique n'est pas joyeuse non plus, donc elle n'a jamais demandé des paroles joyeuses. Je pense que mes lignes de chant dans After Forever étaient sombres, mais celles-ci sont plus sombres parce que la musique est plus sombre et plus lourde. Je voulais que les paroles collent à la musique. Et tout ce qui était négatif est venu, mes expériences personnelles, les mauvaises choses que j'ai entendues, me sont venues en tête et j'ai écrit dessus. Au fond, c'est assez négatif. (Rires).

Comment as-tu travaillé avec d'autres musiciens pour cet album ?

Les membres du groupe live n'ont pas participé à l'écriture de l'album, parce que je l'ai commencé comme un projet solo. Nous l'avons écrit en trois parties : la première, l'écriture des chansons ; la seconde, l'enregistrement et la production de l'album, et la troisième, former un groupe pour la scène. J'ai écrit cet album avec deux autres compositeurs, Joost van Der Broek d'After Forever et Waldemar Sorychta, ils ont aussi joué sur l'album, mais ne peuvent pas partir en tournée avec moi, à cause de problèmes de temps. Comme je l'ai dit, nous cherchions déjà des membres avant même que l'album ne soit enregistré, et donc, tout a été fait, le plus vite possible. Maintenant, j'espère que le groupe va avoir une vie cool, et va grandir de plus en plus comme tant de groupes l'ont déjà fait.

Sur cet album, il y a trois chansons qui sont liées (In Sickness 'Till Death Do Us Part). Pourquoi avoir écrit ces trois chansons ?

Les trois regardent la même situation, mais sous des angles différents. Elles parlent toutes de quelqu'un qui est vraiment malade et qui ne récupérera jamais. "Disgrace" est plus basée sur le point de vue de la personne malade, être si malade qu'on ne voit plus l'humanité, qu'on vit cette situation si folle qu'on devient une ombre, se perdant soi-même. "Disdain" parle plus du point de vue de la personne qui est aux côtés du malade, qui aime et voit la personne malade et qui ne peut rien faire sauf ressentir la frustration d'être impuissant. Et "All Goodbye Are Said" est plus centrée sur le moment où tu sais qu'il n'y a plus de chances pour que ça aille mieux. Ton monde n'est que tristesse et maladie, et la mort est ton salut. La chanson parle de ça, quand tu as mauvaise tête et que tu sais qu'il est préférable de partir. C'est pour cela que les trois chansons sont connectées.

Si ce n'est sur "Here's My Hell", "Sweet Curse" et "In Sickness 'Till Death Do Us Part-Disdain", tu es la seule au chant sur l'album. C'était important pour toi de ne pas partager les lignes de chant avec quelqu'un ?

Oui. Il y a quelques growls, donc nous avons fait appel à trois invités. Mais je ne ressens pas la nécessité d'avoir une autre voix à côté de la mienne. C'est chouette d'être, pour cela, éloigné de ce que faisait After Forever. Donc maintenant, je ne veux plus partager le chant avec qui que ce soit ! (Rires)

La dernière chanson est une ballade. Penses-tu que ça soit la fin parfaite pour un album ?

Oui. La musique est très lourde et cette chanson est à l'opposée et donc, on s'est demandé "mais où pouvons-nous placer une telle chanson ?". Tu sais, la chanson dans son ensemble est très triste, mais la conclusion, comme le titre est "je me suis perdue" et je pense que tout le monde est passé par là à un moment de sa vie et a pensé "ok. Beaucoup de changements !" ou alors, tu as changé et te demandes "Où suis-je ? Qui suis-je ? Qu'est-ce que je veux ?" et c'est de ça que traite la chanson. Et à la fin, je dis "C'est qui je suis, et qui je serai toujours". Et j'aime vraiment cette conclusion pour cet album. Après toute cette violence, c'est une jolie fin.

On peut entendre des sons industriels sur l'album, mais aussi des sons orientaux ou des choeurs... Etait-ce important pour toi de ne pas faire que du metal avec des guitares, une basse et une batterie ?

Joost van Der Broek et moi avons de l'intérêt pour beaucoup de styles musicaux différents, et c'était sympa de pouvoir les mélanger.

Sur Internet, on peut lire beaucoup de choses sur le groupe alors que l'album n’est pas encore sorti. Que t'inspire cette attente du public ?

On ne sait jamais à quoi s'attendre, même s'il y a un an de cela, les gens me soutenaient. Et en octobre, j'ai annoncé le nom du groupe et lancé le site internet. Chaque mois, j'y mettais des news, et j'ai remarqué que les gens connaissaient déjà ReVamp. Cela fait vraiment chaud au coeur de voir que les gens ne m'ont pas oubliée. Je ne suis pas sûre d'être en mesure d'espérer quoi que ce soit, mais j'ai bien remarqué que le public était chaleureux et j'espère que ça se ressentira sur l'album.

Tu as été confirmée au Metal Female Voices Festival l'an passé alors que l'organisation ne connaissait pas l'album. Cette confiance du festival est-elle importante pour toi ?

Très. Je vais devoir le redire, mais ça fait vraiment chaud au coeur de ressentir un tel soutien. Je me suis pris une grosse claque dans la figure quand After Forever s'est arrêté, et j'ai vraiment du apprendre à faire avec. M'investir dans le travail pour ce nouveau groupe et recevoir ce soutien de la part de toutes ces personnes et d'un festival comme celui-ci, ça aide vraiment.

Quel est le plus beau compliment que tu as eu sur l'album et le groupe ?

Je pense que c'est le fait que les gens disent que ce n'est pas comme After Forever, parce que c'est un défi de faire un album dans le même style qu'After Forever, mais de ne pas faire la même chose. Nous sommes deux compositeurs qui avons créés des sons nouveaux et qui ne sont pas une réincarnation d'After Forever ! (Rires). Donc, c'est ça le plus grand compliment pour moi.

Comment s'est passée ta collaboration avec Nuclear Blast ?

Ce sont aussi des gens qui ont été derrière moi et ont eu immédiatement confiance en ce que je faisais. Ils ont rendu cela réel. Ils avaient aussi travaillé avec After Forever et c'est vraiment sympa de voir qu'ils ont la même passion pour ReVamp et qu'ils veulent aussi en faire un groupe à succès.

Et ils disent que vous êtes un "groupe de metal à chanteuse". Est-ce que tu aimes ce genre de classification ou tu aurais préféré que ça soit quelque chose de complexe comme "heavy, gothic, dark et melodic metal" ou quelque chose comme ça ?

Non, j'aime le "groupe de metal à chanteuse". Personnellement, je n'ai jamais rien fait de gothique et je suis très contente de ne pas avoir cette appellation pour le groupe.

Quels sont tes souhaits pour le futur de ReVamp ?

Que le groupe ne connaisse pas de limites ! (Rires) Je dirais être la tête d'affiche du Wacken, du Graspop et de tous les gros festivals. Voyager à travers le monde et rencontrer le plus de personnes possibles ! (Rires)

A propos de la tournée, comment allez-vous faire pour choisir les morceaux que vous jouerez ?

Et bien, comme nous avons déjà donné notre premier concert hier... Nous voulons faire le plus de chansons possible de ReVamp, donc nous jouons l'intégralité de l'album. Et tu sais, comme nous sommes déjà confirmés pour des concerts en tête d'affiche, nous allons avoir des shows plus long. Donc on fait aussi de super reprises et deux reprises d'After Forever. Et du nouvel album, on joue tout, parce que, comme je l'ai dit, si on veut tenir une heure et demie, tu dois jouer toutes les chansons. Si tu joues un set plus court, il faut choisir des chansons, celles qui sont les plus adaptées au festival dans lequel tu te produits.

Et comment le public a réagit aux nouvelles chansons hier ?

Ils ont été très positifs ! Je veux dire, personne ne connaissait les chansons, mais les réactions que j'ai eues ont été très positives. Ils ont vraiment aimé l'énergie, l'agressivité des morceaux. J'ai eu quelques compliments sur la ligne de conduite de la set-list, mettre une chanson lourde, puis une qui l'est un peu moins. Donc, ce sont des retours très positifs.

As-tu un dernier mot à dire à ceux qui attendent cet album ?

Merci pour votre patience et votre soutien. J'espère que vous aimerez ReVamp autant que vous avez aimé After Forever. Mais écoutez-le comme un nouveau groupe.

J'ai juste une dernière question, parce que, quand je t'écoute, je trouve que tu parles beaucoup des fans d'After Forever. Mais ne penses-tu pas que des personnes qui n'aiment pas After Forever sont capables d'aimer ReVamp ?

Je l'espère. Tu as tout à fait raison sur ce point. Et aussi parce que ReVamp est plus lourd, j'espère que les amateurs de metal plus lourd apprécieront cet album.