Seydr

Interview date

31 Aout 2011

Interviewer

Orion

I N T E R V I E W

Interview Seydr (par mail)


Merci à vous de répondre à quelques questions pour les lecteurs de notre webzine "auxportesdumetal.com". Seydr est un tout jeune groupe car j'ai cru comprendre qu'il a été formé il y a seulement deux ans. Tout d’abord, pouvez vous présenter le groupe ? Comment s’est-il formé ? Qui le compose ? Comment vous êtes vous rencontrés ?

Benoît Pace - guitare : Bonjour à tous ! C’est vrai que Seydr est encore un jeune groupe, c’est d’ailleurs notre toute première interview. Seydr se compose de cinq membres, tous issus du Sud-Ouest (Landes). A l’initiative de cette formation, c’est Yohann Fluchaud qui a posé les bases avec Julie Des Roches. Pour ma part, je suis venu très tôt dans le groupe, à une époque où l'on ignorait complètement ce que le groupe pouvait encore donner. Connaissant Yohann depuis le collège et ayant commencé la musique en même temps que lui, je savais que ça collerait. On a longtemps cherché un bassiste et un chanteur et finalement tout ça s’est fait assez naturellement. Maël étant le frère de Yohann, le choix s’est fait tout seul. La chose a été à peine plus compliquée pour le chanteur/second gratteux. Après un essai non concluant avec un ancien pote (Rémi Altimira), c’est finalement sur Jason Mouaici que notre attention s’est portée. Je le connaissais aussi depuis un certain temps puisque nous étions amis depuis le lycée. Je connaissais très bien ses goûts pour la musique Metal, et ayant déjà eu le plaisir de jouer avec lui, je savais qu’il était la perle manquante du groupe. Ca n’a pas manqué. Seydr était désormais au complet.

Comme vous êtes un tout jeune groupe, je suppose que vous avez d'autres occupations dans la vie. Que faites-vous en dehors de Seydr ?

Jason Mouaici – guitare/chant : Je vais commencer par présenter mes amis en restant galant : La claviériste, Julie, est photographe. c'est elle qui a réalisé la pochette ainsi que les photos individuelles et en groupe. Le bassiste, Maël, est salarié dans la fonction publique. Le guitariste, Benoit, est étudiant en archéologie. On en profite pour encore le féliciter d'avoir eu sa licence cette année. Le batteur, Yohann, ayant fini sa formation musicale à l'école privée du CIAM, est actuellement en année sabbatique (vacances^^). Il se consacre à Seydr et aux nouvelles compositions. Je sais aussi qu'il étudie via internet les productions de morceaux à tendance electro , les mixages, les sons électroniques et les enregistrements.  Et enfin en ce qui me concerne , je suis étudiant à l'école de Musique le CIAM, à Bordeaux. On profite de cette interview pour remercier la graphiste Charline Moncoucut, qui est un peu notre sixième membre et qui s'est énormément investie dans le groupe notamment en créant le "Myspace" de Seydr.

Que signifie le nom du groupe, Seydr ?

Benoît Pace : Alors, "Seydr", littéralement "Sejðr", vient du shamanisme nordique. C’est le nom d’un rite au cours duquel le shaman peut changer de forme physique ou bien "entrevoir l’avenir" tissé par les Nornes.  Ca, c’est l’origine du nom Seydr... mais pour nous il signifie quelque chose d’un peu différent. Nous avons aimé le côté "mystique" de ce nom, les textes en parlent pas mal, mais l’atmosphère de nos musiques n’a rien à voir avec le shamanisme ni même avec les religions nordiques. Nous avons développé notre propre univers, à la fois futuriste et mécanique en y intégrant un fond de mystère, d’ésotérisme. Nous nous sommes vraiment arrêtés sur cette faculté de "voir l’avenir" qu’ont les shamans en pratiquant le Seydr. Mais nous l’avons sorti de son contexte et aujourd’hui Seydr nous permet de raconter des histoires, au travers du temps, sur un monde futur. 

Quelles sont vos principales influences? Vos sources d'inspiration ?

Maël Fluchaud – basse : Nous écoutons tous différents styles de musique allant du Death bien bourrin pour certains au Heavy, Rock, Jazz... Mais les groupes qui font l’unanimité au sein de Seydr et qui nous ont le plus influencés sont des groupes comme Gojira, Rammstein, ou bien encore Meshuggah. Personnellement j'aime beaucoup la façon dont Septicflesh arrive à mêler leurs riffs Metal et cette musique classique pour créer un son unique. C'est quelque chose qui nous inspire beaucoup quand il s'agit d'imaginer la façon dont les sons synthétiques se mélangent avec nos riffs de guitares dans nos nouvelles compositions. En ce qui concerne notre "partie électronique" nos influences et notre inspiration proviennent de vieux groupes d'electro allemands qui sont un peu des pionniers dans ce domaine comme Kraftwerk ou encore Klaus Schulze. Rien à voir avec du Death Metal, mais ce sont ces genres de musiques que nous avons envie de mêler pour créer notre propre univers musical.

Puisqu'on évoque Gojira qui sont originaires de la même région que vous, ont-ils eu une influence autre que musicale sur votre groupe ?

Maël Fluchaud : C'est vrai que comme eux nous sommes originaire des Landes mais non, nous n'avons aucun contact avec Gojira ou un membre de leur équipe. Les seuls moments où nous les avons croisés, c'est quand ils étaient sur scène et nous dans la fosse mais à part ça, nous n'avons jamais eu la chance de les rencontrer.

Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre étrange, Every Cloud has a Silver Lining? De quoi parlent vos textes ?

Benoît Pace : C’est très intéressant que vous parliez de titre étrange. "Every Cloud has a Silver Lining" signifie littéralement "Tous les nuages ont une doublure d’argent", un titre qui sous-entend pas mal de choses... En fait, ça évoque l’idée d’un changement de condition, du genre: "après la pluie, le beau temps".  J’aime que les textes que j’écris soient sujets à interprétation, plein d’images, d’ambigüités, et que les lecteurs y voient chacun quelque chose de différent. Mes textes ne doivent pas être compris du premier coup. Donc si vous posez la question, c’est que c’est réussi.  Globalement, les textes racontent des histoires. Sur ce premier EP, les histoires que j’écris parlent de l'humain, de ses émotions, de ses expériences, de ses prises de conscience sur un monde à la fois étrangement mystique, froid et attirant…  Le titre éponyme de cet EP est sans doute le plus intéressant pour illustrer cet univers glacé et mécanique dans lequel il se passe pas mal de choses. Il parle d'une sorte d'Exode dans des conditions très dures, durant lequel l'Humanité ou l'Humain avance vers un avenir plein d'espoir.  "Every Cloud has a Silver Lining" est le prélude à l'histoire que nous raconterons sur notre premier album. 

Le travail de composition est-il le fruit d'un travail collectif ou bien d'idées individuelles ?  

Yohann Fluchaud - batterie : La composition est plutôt individuelle dans Seydr, nous pensons assurer ainsi une cohérence dans les morceaux. Lorsque un membre du groupe commence à composer, il a une idée globale assez précise de ce que doit être le morceau dans son ensemble. Le travail collectif intervient surtout pour travailler les arrangements sur les titres terminés, ou presque. Ceci étant nous commençons à composer à plusieurs pour de futurs morceaux, le fait que le concept de notre musique soit devenu encore plus clair et précis dans nos esprits, nous permet de ne pas perdre en cohérence.

Revenons sur la pochette de ce EP. Je trouve qu'elle illustre parfaitement votre musique. Qui en a eu l'idée ? 

Julie Desroches - synthétiseur : Je me suis chargée de réaliser la pochette de l'EP ayant une formation de photographe. Avant même l'étape de composition, nous imaginons des images que l'on associe au concept de la musique, donc il a été assez évident pour moi d'illustrer l'esprit du EP en une image. La réalisation, elle, a pris plus de temps. J'ai cherché à obtenir quelque chose de très minimaliste, donnant un effet épuré et grand qui rappelle nos passages les plus aériens. 

Vous avez donc choisi de diffuser votre premier EP gratuitement par téléchargement depuis votre site. Pourquoi ce choix ?

Maël Fluchaud : Nous avons décidé de diffuser notre EP en téléchargement gratuit car nous avions envie de partager notre musique avec le plus grand nombre de personnes possible et le plus simplement du monde. Pas de code de carte bleue, juste cliquer sur download et c'est parti, voilà, vous pouvez écouter Seydr et partager notre musique avec vos amis. Ce mode de diffusion nous est apparu comme la façon la plus évidente pour toucher le plus grand nombre de personnes. Grâce à ça, des gens du monde entier ont téléchargé notre musique (Etat-Unis, Danemark, Argentine...) C'est marrant de se dire que des mexicains écoutent notre son. Cependant, la majorité de nos fans sont français, d'ailleurs pour ceux qui, comme moi, sont encore attachés au bon vieux CD et suite à la demande de pas mal de monde, nous allons faire presser quelques exemplaires de notre EP. Cette version CD sera disponible lors de nos concerts ou sur notre "Online store" dès la fin du mois de septembre. Cette version CD sera quant à elle vendue au prix de 5€. Le coût de fabrication des CDs est trop important pour que nous nous permettions de les diffuser gratuitement. Mais la version numérique sera bien sûr toujours disponible en téléchargement gratuit sur notre site. 

Qu'est ce que ce premier EP a changé dans votre vie ? Et dans la vie du groupe ?

Jason Mouaici : Tout d'abord, je pense que ce premier EP nous a apporté une bonne expérience musicale à chacun de nous : enregistrements et concerts exigent une grande rigueur instrumentale pour un style aussi mécanique que le nôtre. Fruit de quelques années de travail, ce EP est une véritable concrétisation, le premier pas dans l'univers Metal et le premier contact avec le public Metal. Mais je pense avant tout que ce EP est une très belle expérience humaine avec chaque membre, mais aussi avec d'autres groupes et d'autres musiciens.

Quels sont vos projets immédiats ? Un album ? Des concerts ?

Maël Fluchaud : Nous allons continuer à enchaîner les lives après quelques mois de pause. Nous serons présents au "Hell Hoween Fest 2" à Saintes (17) pour jouer en première partie de Betraying The Martyrs le 31 octobre. Nous partirons ensuite du côté de l'Auvergne jouer à Clermont Ferrand le 12 novembre et enfin pour terminer l'année nous reviendrons là où nous avons commencé, aux Runes, à Bordeaux, en compagnie de Demented. Pour 2012 nous ne nous arrêterons pas là, d'autres dates sont en préparation. Notre deuxième grand projet pour 2012 est la réalisation de notre premier album. Je ne peux pas encore trop en parler pour le moment car nous n'en sommes qu'au début, mais ce que je peux vous dire c'est que cet album racontera une histoire et suivra un concept. Il prendra place dans un univers futuriste et racontera l'histoire d'un groupe d'hommes qui voyagent à travers l'univers et le temps. Ce voyage aura pour but le centre de l'univers où l'humanité espère y trouver la réponse à la seule question qui lui reste à élucider "pourquoi la Vie?" Chaque titre racontera une partie de ce voyage. Cet univers sera comme nous avons commencé à l'explorer dans notre premier EP, un univers futuriste mécanique et aérien où les machines côtoient l'esprit. La musique sera bien sûr en rapport avec ce concept avec des sons synthétiques, des gros riffs mécaniques et des passages plus calmes, plus aériens. C'est ce qui ressort des premiers morceaux que nous avons composés. D'ailleurs, je peux vous annoncer qu'un de nos nouveaux titres sera joué en live pour le "Hell Hoween Fest 2".

Je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs.

Jason Mouaici : C'est un vrai plaisir pour nous de partager ce premier EP et de le diffuser gratuitement.  On espère sincèrement vous voir à nos concerts. On remercie "l'équipe" pour cette interview et tous ceux qui l'ont lu. A très bientôt !


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