The Arrs

Interview date

17 Novembre 2012

Interviewer

Philippec et FlorentV

I N T E R V I E W

Interview Nico (Chant) et Phil (Basse) en face à face


Salut, merci d'avoir accepté cet entretien pour le webzine "Aux Portes Du Metal".

Je commence par une question bateau que l'on vous a sûrement déjà posée : pourquoi des textes en français ?

Nico : Parce que l'on est français tout simplement, que l'on fait ça depuis notre formation et qu'on ne sait que s'exprimer comme cela, et qu'on le fait avec nos tripes.

Où prenez-vous votre inspiration pour vos textes et qui les écrits ?

Nico : pour l'écriture, uniquement moi, pour les trois ce n'est en majorité que des expériences personnelles qui m'ont inspirées, pour "Soleil Noir" cela a un peu changé, là on part plus sur de la fiction, des nouvelles, c'est plus extrême, il y a plus de recul en fait sur l'écriture, c'est beaucoup moins retrospectif qu'avant.

Mais sur le nouvel album, avec certains textes comme "Epitaphe", vous reprenez tout de même les thèmes amour, volonté, esprit que l'on retrouve sur "Trinité".

Nico : Sur ce nouvel album, il y a eu beaucoup de changements, je ne sais pas si on va y revenir après, mais il y a eu un changement de line-up, du coup il y a eu beaucoup de remises en question et d'interrogations sur l'avenir du groupe, sur le pourquoi et le comment de continuer. L'arrivée de Steffo à la guitare et Phil à la basse a été primordiale dans l'approche de la suite de The Arrs en 2012. Il savere qu'ils adorent le coté hardcore, street et live de notre premier album et notre approche de la musique à cette époque. Sur le coup, nous avons voulu revenir sur nos bases et nous avons voulu nous faire plaisir en revenant aux sources tout en ajoutant le ton plus moderne en fait d'un metal plus actuel dont ils sont friands. Donc, du coup pour les textes, j'ai voulu reprendre des punch line des premiers albums pour les incorporer sur un nouveau son, textes qui, eux, sont beaucoup moins personnels, ils traitent de faits divers, de fiction qu'il faut prendre comme des nouvelles.

Phil : on n'a pas d'expérience de Zombies, par exemple celle-là c'est de la fiction (rires) ! 

Nico : pareil pour "Amants Damnés", cette chanson est ni plus ni moins qu'un résumé de "Natural Born Killers" de Oliver Stone... Voilà, il y a plein de références cinématographiques, bibliques, enfin beaucoup moins qu'avant, mais aussi picturales, de tableaux, en fait comme sur "Le Triomphe De La Mort", texte qui est inspiré de ça.

Je trouve que vos textes font souvent référence à la religion et du lien ambigu entre le bien et le mal. Pourquoi cette position ?

Nico : Simplement, c'est que nous avons eu, en complément de celle de nos parents, à la fois une éducation laïque via l'école mais aussi chrétienne pour la plupart d'entre nous. Cela nous a permis au-delà du bien d'intégrer cette notion de bien et de mal, de Dieu, de Diable, de montrer que dans la vie il n'y a pas de bon sans mauvais et de mal sans bien. Du coup, il est aussi important de parler d'ange que de démon, à savoir que dans la bible le démon est un ange à la base, c'est important, nous ne sommes pas extrémistes dans notre religion, je crois à la vierge, en la pureté de cette femme, de ce symbole et en ce message que l'on nous a inculqué. En fait, c'est le bon que nous voulons faire ressortir dans le groupe, et après le mal, il suffit d'ouvrir les yeux sans même regarder la télé pour ce qu'il en est... L'avantage, pour avoir lu tous les écrits de l'Apocalypse, c'est qu'il y a un vrai champ lexical dans la religion... donc on a de quoi faire !

Nico, tu écris les textes donc, mais pour la composition de la musique, vous fonctionnez comment ?

Nico : Les instruments d'abord, une fois qu'il y a les trois quarts des instruments, je commence à réfléchir sur le thème, vers où on veut aller... Phil va t'en parler.

Phil : C'est vrai que sur cet album, il y a eu plus ou moins de phases de compositions quand il y a eu le changement de poste entre Steffo et Pascuale. En fait Pascuale, Stef et Pierre ont passé pas mal de temps à composer tout les trois ensemble, comme ça Pascuale a assuré la continuité dans la compo comme dans le jeu qu'il a transféré à Stefo pendant leur passage de flambeau. Ensuite, il y a eu une deuxième phase avec Pierre, Stefo et moi.

Nico : Il faut savoir que le départ de Pascuale a beaucoup remis en question l'avenir du groupe, on s'est tous posés la question de savoir si on allait continer ou pas et notre bassiste à l'époque a décidé d'arrêter la musique pour vivre sa vie. Il a attendu que l'on travaille avec Phil qui jouait avec notre batteur dans un autre projet... petite parenthèse pour expliquer comment Phil est arrivé dans le groupe.

Phil : Je reprends... Il y a eu cette première phase de composition où il y a eu plusieurs pontes de morceaux mais on ne les a pas tous gardés car justement il y avait ce moment où on se cherchait musicalement les uns et les autres puisque même si on se connaissait avant, c'etait séparément, là il fallait tous composer ensemble et c'était un exercice différent. Donc il s'est avéré qu'il y a eu pas mal de compos virées, c'est aussi pour ça qu'il nous a fallu du temps pour se trouver car au final, nous n'avons gardé que la crème du matériel composé et nous sommes contents de ce que nous avons sorti.

Vous avez parlé du départ de Pascuale et de Jérome pour cette séparation en bon termes apparemment ?

Nico : Parce que Pascuale est monté sur Paris il y a dix ans pour The Arrs, et là il avait le besoin pour le côté famille de redescendre dans le Sud il a mûrement réfléchi avant de partir, il fallait absolument qu'il parte serein et sans nous planter, nous avons pris le choix de continuer. Il avait à coeur de former Steffo avant de nous quitter, il faut savoir que Steffo nous suivait depuis deux ans au mersh, donc c'était déjà un ami très proche. Jérôme, lui, a voulu arrêter la musique tout simplement pour vivre sa vie de famille.

A part la musique, que faites-vous d'autre ?

Nico : Nous faisons beaucoup de musique, nous travaillons pratiquement dans le graphisme et la communication, ce qui nous permet de rester proche du monde de la musique.

On ressent sur "Soleil Noir" un côté plus travaillé, plus metal, vous en êtes consients ou c'est une évolution naturelle ?

Nico : Les avis sont très partagés la-dessus, il y en a qui disent que nous revenons aux sources avec un son plus moderne, d'autres en effet qui parlent de death mélodique et d'un côté plus travaillé, plus metal justement quoi... Nous avons entendu les deux sons, je pense que nous avons fait un best-of des trois premier albums en ajoutant la patte des deux nouveaux. Je pense que le résultat est plus agressif et hargneux, nous sommes arrivés sur un produit final qui est plus authentique.

Phil : Nous ne nous sommes jamais vraiment posés la question de se caler dans un style.

Nico : Nous avons beaucoup d'influences différentes, nous écoutons beaucoup de sons différents dans ce grand monde qu'est le metal, on réussit à ingérer tous ça et à sentir ce que l'on fait.

Enfin moi je pars sur le principe "aux chiottes les étiquettes", qu'en pensez-vous ?

Nico : Voilà, c'est ça en fait, nous n'avons jamais essayé de s'en coller, on a dit "metalcore" à l'époque, cela faisait bien... Nous ne sommes pas trente-six groupes, du moins en France, à avoir ce son et ce style.

Vous êtes peu de groupes dans votre style musical chantant en français. Quels sont vos rapports avec d'autres groupes, L'Esprit Du Clan et Mass Hysteria par exemple ?

Phil : Même si on a comme point commun le chant en français et que l'on est de la même époque, nous sommes tous trois différents, on se connaît bien en plus, justement du fait que nous sommes différents, on ne sent pas de rivalité entre nous.

Nico : En plus on est très potes, on adore jouer ensemble... En fait il n'y a pas beaucoup de rivalité en France.

En 2009, vous avez filmé le concert du Trabendo en full HD et vous l'avez mis en ligne en laissant le choix aux fans de vous rémunérer ou pas. Pourquoi ce choix ?

Nico : Vis à vis du label, nous avions carte blanche pour faire ce que l'on voulait en terme de communication. On a la chance d'avoir des potes dans des boîtes de production et donc on a réussi à regrouper assez de monde, cadreur, monteur... C'est réalisé par Ronan Lagadec et Ben Berzerker qui avaient déja travaillé avec nous pour le clip du titre Délivrance, en gros ils ont fait ça gracieusement. En échange, si cela se passait bien, on les rémunérait avec les dons des gens, le deal c'était ça. Nous étions dans les premiers en France à proposer ce concept, un concert filmé en intégralité en full HD avec dix caméras... Nous avons eu de bons retours. Donc notre album de l'époque était Heros/Assassins, pour télécharger soit tu cliquais sur "Heros" et nous étions rémunérés ou alors sur "Assassins" et tu avais le DVD gracieusement. Mais dans les deux cas, il y avait tous les supports possibles du smart phone au Full HD...

Il y a eu plus de "Heros" que d'"Assassins" ?

Nico : Il y a eu plus d'"Assassins" mais aussi assez de "Heros", ce qui nous a permis de payer comme il le fallait toutes les personnes qui ont bossé avec nous sur ce projet. On est vraiment ravi car à ce niveau-là, cela s'est bien passé... Les médias ont adoré. Voilà, on fait ça en mode underground sans attaché de presse, sans rien, beaucoup de webzines comme le votre ont soutenu l'opération, ce qui nous a fait bonne presse. Et le tout nous fera un super souvenir pour plus tard !

Quels sont vos projets pour cette fin d'année et pour 2013 ?

En choeur : Tout de suite, la fin du monde (rires)...

Nico : La fête bien entendu pour 2013, on va faire beaucoup de dates, nous avons un nouveau booker et cela se passe super bien pour l'instant, cela se bouscule.

Des festival, un gros, le Hellfest ?

Nico : C'est en cours de négociations mais il y en aura... Après un gros, on verra, tant que rien n'est annoncé on ne sait pas... Le booking on n'a pas la tête dedans, on fait confiance à notre booker Jérome de Hexagone booking Agency, il travaille bien la chose, il aura des demandes... Puis on verra s'il y a une demande du Hellfest pour que l'on joue, aussi si les gens se bousculent sur le forum car malgré tout, pour les groupes français, il y a besoin qu'il y ait une demande de la part des fans, c'est important.

Comment avez-vous atterri à l'Althérax ?

Phil et Nico (en choeur) : Au bout de 10h00 de route ! (rires)

Merci d'avoir répondu à mes question ainsi que pour votre gentillesse.

Nico : Merci à toi pour ces questions pertinentes.

Pouvez-vous dire un petit mot à vos fans et nos lecteurs ?

Phil et Nico : Nous remercions tous les gens qui nous soutiennent depuis le début. Ainsi que Aux portes du metal et ses lecteurs.

En choeur : A bientôt sur les routes !


Venez donc discuter de cette interview, sur notre forum !