Groupe:

Loudblast + Eyora

Date:

10 Avril 2015

Lieu:

Bordeaux

Chroniqueur:

Deicide5000

Encore un concert au Bootleg, haut lieu de l’éclectisme car on n’y trouve, bien évidemment, pas que du metal.
Comme d’habitude, un concert au Bootleg ne commence pas à l’heure. Ma foi, sur ce coup-là, je les comprends. C’est le désastre du metal français. Une affluence à faire démissionner le plus dévoué des promoteurs. Si on est cinquante, c’est le bout du monde ; et perso, j’y crois qu’à moitié. On attend donc les potentiels retardataires pour commencer le concert. Résultat, ça ne se remplira pas plus que ça. Allez, il est 21h20 (départ officiel à 20h30…), c’est parti. 

Eyora est un groupe de metal prog influencé par la culture aborigène et le rapport qu’entretient l’homme avec la nature.”. Vous l’avez compris, tout un programme. Il y a donc en scène un de ces gigantesques instruments à vent ressemblant à un didgeridoo. Le guitariste chanteur Thomas Claudon l’utilisera de temps à autre. Maintenant, le son est bien metal et ne laisse que peu de place à ladite influence aborigène.  Eyora est un quartet aux looks divers et variés. L’autre guitariste Antoine Farrudja est habillé façon t-shirt et short genre “je reviens d’Arcachon”. Le bassiste Franck Roder a des grosses dreadlocks et le batteur Bertrand Fouquet tombe la chemise dès la deuxième chanson. Alors, je m’interroge encore sur l’origine du chanteur guitariste. Il s’adressera à nous sans accent avec une voix death même entre les chansons…. chansons qu’il appelle “musique”, d’où mon interrogation.



Le contenu musical est très intéressant mais le chant death, lui, ne l’est pas. Le son de gratte est sympa, la basse peu audible, mais le batteur remonte le tout. C’est riche d’influences : il y a du death, du rock prog, du tribal mais pas trop. Les compositions... euh non, les musiques sont très rythmées. Dommage, vingt-cinq minutes plus tard, on arrête tout.

 

 

 

 

Il est 22h15 quand les Loudblast envahissent la place. Je fais le décompte rapide et voilà qu’on nous a piqué l’Hervé Coquerel national, le batteur du groupe depuis plus de vingt ans. C’est Junior Rodriguez, le batteur de Darkness Dynamite qui le remplace.

 

Stéphane Buriez, le chanteur guitariste, est très en forme et établit la connexion avec le public dès le départ. On est vétéran ou on ne l’est pas. Quelle pêche, c’est lui qui tenait le stand de merchandising quand je suis arrivé. Là, il enchaîne super bien.

 

Il me faut trois, quatre chansons pour rentrer dans leur performance. Taste Me me transporte dix-sept ans en arrière. Là, ils sont bien chauds et le public se réveille. Presumption est jouée ultra speed. Tous les albums phares ont leur place dans le set.

 

Avant d’aller plus loin, Stéphane provoque le public. Il s’amuse du fait qu’on n’est pas nombreux. “Gueulez, faites du bruit comme si vous étiez deux cents !”. Trop drôle.

 

L’intensité est au rendez-vous ce soir. Une façon de le mesurer est le nombre de gouttes de sueur qui dégoulinent du front de Stéphane Buriez. C’est un fascinant geyser. C’est très liquide tout ça et on aura même droit à une démo d’aspiration de salive logée dans le micro ; estomac mal accroché, s‘abstenir.

 

Sur Cross The Threshold, c’est de la pure folie. Alexandre Lenormand, le bassiste, descend opérer dans la foule parmi les premiers rangs. Puis My Last Journey, jouée parfaitement avec des solos presque impeccablement joués. Les Loud’ quittent la scène… pour revenir pour un rappel. 

 

“Bon, on va la refaire, si ça ne vous plaît pas, allez vous faire enfiler”. C’est un message clair, ça ! Bon, c’est la façon de Stéphane pour annoncer qu’ils vont en fait rejouer une chanson déjà jouée plus tôt. Gros plaisir sur Taste Me.

 

Loudblast nous quitte pour de bon après une heure de bons et loyaux services.

 

Setlist de Loudblast :

01. A Bloody Oath
02. The Bitter Seed
03. Abstract God
04. Taste Me
05. The Horror Within
06. Presumption
07. Emptiness crushes my soul
08. From Dried Bones
09. Never Endin’ Blast
10. Disquieting Beliefs
11. Cross the Threshold
12. My Last Journey

Rappel: Taste Me

 

Bon cette fois-ci, je suis un peu sur ma faim à cause la fanbase de metalleux sur Bordeaux. Comment se fait-il qu’aussi peu de monde soit présent pour ce qui reste un des groupes cultes français ?  J’aimerais comprendre comment vous pensez que ces groupes survivent... Avec du merchandising ? OK ? Faut-il encore acheter quelque chose… Avec des entrées ? Ouais mais là, faudra repasser… Décevant.