Groupe:

Behemoth + Mgla + Secrets of the Moon

Date:

23 Octobre 2016

Lieu:

Toulouse

Chroniqueur:

Deicide5000

Ca fait plus d’un an que je n’ai pas mis les pieds au Bikini après un concert tout récent au Metronum. Première chose notable en arrivant : la file d’attente, disciplinée mais presque sans fin. Peu de resquilleurs, c’est bien la France (ça changerait ?). A la production, on retrouve SPM Prod comme pour le concert de Destruction au Metronum. On note une affluence très honorable car on est au-dessus des 1100 pour une capacité de 1500 personnes.

 

Secrets of the Moon

Un peu après 19h00, ce groupe allemand prend la scène par (demi) surprise et vient présenter son sixième album Sun paru en décembre dernier.

Avec Secrets Of The Moon, nous sommes loin du metal extrême qui va nous être délivré pendant le reste de la soirée. Les teutons livrent une musique lourde et hypnotisante se rapprochant plus du doom metal aux riffs black.

Les morceaux sont longs, le chanteur chante plutôt bien sur une musique très mélancolique. Il n'y a plus qu'à fermer les yeux et se laisser porter au fil des titres.



Setlist de Secrets of the Moon :

01. Hole
02. Dirty Black
03. Seven Bells
04. Here Lies the Sun
05. Man Behind the Sun
06. Lucifer Speaks

 

MGLA

Dès 20h10, après un soundcheck rapide, c’est au tour du premier groupe polonais de la soirée MGLA, au nom imprononçable (prononcez “MGWA”, qui signifie brouillard dans leur langue maternelle). Ils sont tous vêtus de perfecto (sauf le batteur qui aurait pris une sacrée suée sinon) et encagoulés intégralement de noir, officiant dans un black (ça ne s’improvise pas) metal brutal et sans concession.

Ils défendent actuellement leur troisième album paru en septembre Exercises In Futility. J’ai des potes qui attendaient ce groupe avec impatience mais c’est définitivement pas ma came. Ca blaste, c’est lancinant, les chansons se ressemblent.

Leur jeu de scène n’est pas minimaliste, il est inexistant. C'est trop parfaitement exécuté. C'est linéaire, ennuyeux, fade, lisse, l’occasion rêvée pour aller chercher un verre. Non, sérieux, l’agression du blast sans arrêt, faut leur expliquer que ça ne groove pas…

Bon, tout le monde n’est pas de mon avis (heureusement) car je vois que plusieurs personnes (les dix premiers rangs) sont bien dans le trip “fous ta cagoule”.

Cinquante minutes plus tard, vient ma délivrance car le black j’aime bien, mais sans spectacle, sans grimace... bof, difficile d’accrocher.

Et c’est parti pour une vraie demi-heure d’intergroupes.

Setlist de Mgla :

01. Further Down The Nest I
02. Exercises In Futility I
03. Mdłości I
04. With Hearts Toward None I
05. Exercises In Futility II
06. Groza III
07. With Hearts Toward None VII
08. Exercises In Futility VI

 

Behemoth

Il est 21h30 donc pas tard, et c’est déjà à la tête d’affiche d’enchaîner. On va en prendre plein la tronche. Le set est bien positionné, les classiques promontoires, les pieds de micro tortueux, etc.

C'est dans l'obscurité que Nergal le frontman de la formation polonaise arrive avec ses deux torches en main, adoptant une posture dos à la scène, croisant les flammes au-dessus de sa tête pour écarter les bras annonçant le début des hostilités avec Blow Your Trumpets Gabriel.

Quel goût pour la mise en scène, Orion (bassiste) et Seth (l’autre guitariste) se positionnent en face des bannières aux oiseaux de fer (les aigles stylisés), donnant l'impression que les deux musiciens ont des ailes greffées dans le dos. Joli. Ca complète bien les postures de Frère Nergal.

Tout le monde dans la salle est venu en connaissance de cause. On connait l'album The Satanist par cœur et on va l’apprécier dans son intégralité. Mais quel bonheur, dire qu’il faudrait pouvoir vous faire sentir à quel point c’était bon… impossible tellement c’était intense.

Le son est parfait, puissant, les lumières remarquables laissant le groupe dans la pénombre tout en offrant suffisamment de clarté pour découvrir le maquillage effrayant des affreux jojos. “Scream for me Toulouse”, la mise en scène est un maître mot chez Behemoth tellement on aura l’impression que tel un moine possédé, il s’adressera à ses ouailles converties pour leur servir le sermon du dimanche soir (les vêpres...). Entre un Nergal dévastateur et communicatif, un Orion aux poses effrayantes (si, si), un Seth (plus timide je trouve) et un Inferno (batterie) adepte de la marteau-thérapie (traduire : le blast à donf, go go), nul espoir d’être relâché vivant.

“It’s good to be back”, Nergal se rappelle de leur dernier passage à Toulouse en 1999 (en clair, c’est une chance d’habiter ailleurs si tu veux voir Behemoth plus souvent). Et ce juste après avoir enchaîné sur ce qui ressemble à un rappel.

Le son est énorme ce soir, Behemoth sait soigner la livraison de son black/death unique et brutal tout en y intégrant des plans mélodiques malsains et dérangeants. Après les bons moments passés sur l’album The Satanist, le groupe nous régale de tubes tels que Conquer All (le morceau qui me les a fait découvrir), l’inégalé At the Left Hand ov God  et l’implacable Slaves Shall Serve.

On aura eu droit à une tonne de gimmicks dont le passage de Nergal avec son encensoir dont la fumée s'élève vers les cieux (euh, non) comme pour célébrer les passages passés et à venir. En définitive, on a eu un super spectacle.

Setlist de Behemoth :

01. Blow Your Trumpets Gabriel
02. Furor Divinus
03. Messe Noire
04. Ora Pro Nobis Lucifer
05. Amen / The Satanist
06. Ben Sahar
07. In the Absence ov Light
08. O Father O Satan O Sun!
09. Ov Fire and the Void
10. Conquer All
11. Pure Evil and Hate
12. At the Left Hand ov God
13. Slaves Shall Serve
14. Chant for Eschaton 2000