Groupe:

Malcuidant + Neptrecus + Ende + Devilspit

Date:

22 Mai 2016

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Necrovore

Paris pluvieux et météo morose : le temps idéal pour un concert de black metal. L'affiche concoctée par l'excroissance parisienne d'Ondes Noires est 100% française. Rendez-vous au Klub dans une cave voûtée assortie d'un bar, lumière tamisée ou plutôt pénombre. -2, indique l'imposant poteau au milieu de la pièce. Ambiance à la bougie, on rêve d'un remake du Helvete norvégien d'Euronymous, version concert cette fois-ci, quoiqu'on ne dirait pas non à une boutique spécialisée. Merde, on est à Paris quand même !

Selvsmord s'étant désisté, c'est à Devilspit d'ouvrir les hostilités. La chose n'est pas aisée car il y a du lourd ensuite. Devilspit, c'est du black metal avec une touche de punk rock. Le jeune groupe breton ne démérite pas mais les influences ne sont pas encore suffisamment digérées. L'originalité fait défaut et le tout est un peu trop répétitif à mon goût. Cela manque de changement de rythme et, toutes proportions gardées, on s'autorise même à penser à Brutal Combat. On s'égare, j'en conviens. You Suck (?) clôt un set qui n'était pas désagréable sans pour autant enthousiasmer la foule.

Le lieu se remplit peu à peu et il faut tendre la tête pour essayer de voir quelque chose derrière les grands gaillards plantés au milieu de la salle. Taille de bûcheron et tenue noire de rigueur.

 

 

Ende, on ne peut pas se tromper. Logo géant et corbeau en arrière fond, voilà un groupe qui est très attentif à son image. Quatre musiciens et un chanteur sur scène, forcément ça prend de la place d'autant plus que la scène est exiguë. Intro ambiance et premiers accords, je sens que tout l'album référence Rebirth Of I va y passer....... putain d'album : l'album référence du black metal français ! Pour le coup, je suis super attentif. Cet album, je le connais par coeur jusqu'au moindre coup de canon ! Le chanteur chauffe le public. Il faudra gagner en clarté au niveau de son : on n'entend pas assez la finesse et la richesse des morceaux. C'est dommage que les guitares se fassent un peu bouffer. Tout à fond, le chanteur est possédé. Le set passe à une vitesse folle. Je dénombre huit morceaux, c'est trop court. C'est pas possible, j'ai dû mal compter. Le public ne demande qu'à s'enflammer. Ce serait intéressant de revoir Ende dans d'autres circonstances, avec Mgla peut-être. Oui Mgla, rappelez vous : je me souviens d'un public complètement enthousiaste du côté de Glazart alors que le groupe manquait cruellement de charisme. Une confrontation ne serait pas pour me déplaire, avec Mgla ou un autre mais il se dit qu'il faut acheter le droit de jouer en première partie de groupes huppés, alors... En attendant, Ende sortira cet été en vinyle Rebirth Of I sur Casa Negra Records et un split CD avec les cousins québécois de Sorcier Des Glaces devrait voir le jour chez Obscure Abhorrence à la prochaine rentrée. A ne (surtout) pas manquer.

 

 

Avec Neptrecus, le public commence à pogoter. Le groupe achève une mini tournée de trois dates : Lille, Dijon et puis Paris. A Paris, forcément, Neptrecus joue à domicile et visiblement ils ont quelques copains dans la salle. C'est un peu le tremblement de terre, sous terre. Le son est trop fort. Il fallait amener ses boules quies. C'est la guerre, comme dirait Volume Brutal du côté d'Avignon. Le bruit pour le bruit ? Difficile d'apprécier le black metal de Neptrecus dans ces conditions. De toute façon, depuis le pré-concert, on sent bien que le batteur n'a qu'une envie : jouer vite, toujours plus vite. Le chanteur invective le public : Paris ! Paris ! Paris ! La prestation est honnête mais j'accroche sans plus.

Malcuidant a sorti les peintures de guerre. Malcuidant, c'est un groupe grand format et carrément théâtral. Le guitariste chanteur est imposant comme un bûcheron norvégien. C'est un peu irréel, j'ai l'impression qu'il a été grossi à la loupe. L'autre guitariste, une version plus décharnée on dira, me fait penser à une marionnette au bout d'un fil avec un vague air de ressemblance avec Alice Cooper. J'aime aussi son côté Casper le fantôme, c'est touchant. Le bassiste fait plus Mgla avec son sweat à capuche, c'est presque dommage. Le batteur ? Je ne m'en souviens plus. Je ne suis même pas sûr de l'avoir vu, pour tout dire. Le visuel morts-vivants se marie bien avec le black metal sans concession de Malcuidant. C'est carré et puissant, le pied ! Pourtant, bizarrement, la salle s'est partiellement vidée. On aime les vocaux chantés/criés à deux. Quand la musique est bonne, il n'est plus question de sifflements ou de volume sonore trop fort, c'est tout simplement le pied. Joyeux bordel pour finir. Pogo dans la bière : tout le monde par terre. On recommence quand ?