Groupe:

Napalm Death

Date:

21 Septembre 2016

Lieu:

Cannes

Chroniqueur:

Jojo

Ce live-report est moins le récit d’un concert que celui d’une expérience, aussi si vous avez déjà eu l’occasion de voir Napalm Death vous savez à quoi vous attendre. Parce que Napalm Death n’est pas le groupe le plus novateur d’un concert à l’autre. C’est un peu comme si vous étiez sur une route et que vous voyiez un rouleau-compresseur vous rouler dessus. Vous savez comment ça va se finir, non ? Peu de chances d’en sortir indemne, le rouleau-compresseur va vous écraser la tronche sans pitié et vous broyer les os, on est d’accord ? Bah Napalm Death, c’est pareil.
L’avantage avec ce genre de groupes, c’est qu’à défaut de surprise on sait qu’on ne va pas être déçu. Depuis plus de trente ans, les mecs détruisent tout sur leur passage et vocifèrent leur haine du capitalisme sur toutes les scènes du monde sans relâche.

La première partie n’était pourtant pas oufissime, ce soir-là à la MJC Picaud de Cannes. « LSDVM », acronyme gentillet pour « Les Salopes De Vos Mères », a balancé pendant quarante-cinq minutes son powerviolence aux allures assez malsaines et prenantes. Une rencontre fortuite entre Converge et The Dillinger Escape Plan, pour vous situer le délire. Le problème, c’est que les deux groupes cités à l’instant sont des monstres de composition : là où Converge arrive à créer des ambiances particulièrement riches en émotions (écoutez Jane Doe) et là où The Dillinger Escape Plan a des compos complètement perchées et apocalyptiques, LSDVM n’y arrive pas. Et les compos ne décollent pas vraiment. Et on en fait vite le tour. Et on se lasse, parce que le powerviolence ça peut vite saouler si y’a rien derrière. Bref, c’était pas ouf, mais ça a eu le mérite de chauffer la salle !

Assez de violence, place à la violence. Une petite vingtaine de minutes plus tard, les instrus sont en place, les zikos aussi, on est partis pour plus d’une heure d’orgie cérébrale ! Imaginez simplement que vous êtes dans le désert et que sans prévenir, un troupeau de bisons vous fonce dessus comme sur Mufasa (les vrais auront reconnu le Roi Lion). Bah Napalm Death, c’est ça ! Napalm Death c’est ce troupeau de bisons qui te fonce dessus sans pitié et sans relâche jusqu’à ce que t’aies plus de forces. Vêtu d’un tshirt frappé du logo d’un groupe d’activistes antifascistes polonais (difficile de faire plus intègre que Napalm Death concernant l’intégrité et les valeurs), Barney attaque ses vocalises hargneuses dès la fin de l’intro -celle de leur excellent dernier album et FEU À VOLONTE ! La setlist est bien mieux que celle des festivals, elle couvre allègrement toutes la discographie de Napalm. Le jeu de scène est toujours aussi efficace, Barney est complètement possédé et gesticule dans tous les sens au détriment de la bienséance. C’est quand même dingue d’avoir autant d’énergie en jouant soir après soir depuis trente piges. Mais tant mieux putain ! La salle est pleine, Barney n’a même pas besoin de haranguer la foule pour que la fosse se transforme en carnage, les slams se multiplient les pogos montent crescendo en intensité et ne s’arrêteront que lorsque Barney, Mitch, Shane et Danny cesseront tout matraquage auditif. Une fois de plus Napalm a rappelé qu’il était le patron, et plus encore : qu’on peut être le roi d’une scène et rester humble et super proche de son public. Parce que ça aussi c’est important : casser des bouches dans une fosse oui, mais en se serrant la main ! Violence & fraternité : et si ce n’était pas ça, le slogan parfait pour Napalm Death ? GRIIIIIIIIIND !!!!!

Setlist de Napalm Death :

01. Apex Predator - Easy Meat
02. Insctinct of Survival
03. On the Brink of Extinction
04. Metaphorically Screw You
05. Mass Appeal
06. Greed Killing
07. Unchallenged Hate
08. Everyday Pox
09. Taste the Poison
10. Next On The List
11. Cesspits
12. Scum
13. Life ?
14. The Kill
15. Deceiver
16. Suffer the Children
17. Siege of Power
18. How the Years Condemn
19. Retreat to Nowhere
20. Lowlife (Cryptic Slaughter cover)
21. Nazi Punks Fuck Off (Dead Kennedys cover)
22. Persona Non-Grata
23. Smear Campaign