Groupe:

Shaârghot + Temple Of Nemesys + La Croix Et La Bannière

Date:

16 Septembre 2016

Lieu:

Puget Sur Argens

Chroniqueur:

Didier

Encore une grosse soirée qui promettait au Rat’s de Puget Sur Argens. Je radote mais si vous aimez la musique et que vous résidez entre Nice et Marseille, vous vous devez de jeter régulièrement un œil sur la programmation de cette salle, qui devient incontournable dans le Sud-Est. Ce soir, j’ai un peu hésité, mais finalement c’est l’aspect scénique des groupes présents qui m’a convaincu, plus que le style musical. Quoique, je dis ça mais j’ai toujours été fan des premiers albums de Prodigy (surtout Music For The Jilted Generation et The Fat Of The Land), et aimé ce côté techno/metal et j’aime aussi bien les ajouts de machines de certains groupes comme Mass Hysteria ou No One Is Innocent. Je suis aussi assez fan du style indus, entre Rammstein, Rob Zombie et Ministry, et me rappelle encore la fin de mon Hellfest 2013 et du set époustouflant de Punish Yourself sur la Warzone (Orlando a retrouvé le clip : merci Arte). Bref, j’en étais, et finalement c’est encore avec l’ami Phil et mes deux compères du Hellfest que je fais le déplacement. Phil a senti la bonne affaire photographique, entre les looks des uns et des autres et l’annonce de la participation de la performeuse Lexy Monster. pendant le set de Temple Of Nemesys, y’a que quoi se gaver.

Sur place Eric, le gérant de la salle, par ailleurs véritable passionné, nous accueille. Il est encore tôt nous avons largement le temps de nous faire un petit merguez-frites, accompagné d’une ch’tite bière. L’ambiance est bonne, même si guère plus de 150 personnes semble avoir capté que ce soir c’est au Rat’s qu’il fallait être. Les autres n’auront plus que leur yeux pour pleurer. Dedans, je peux assister à la balance de Shaârghot et de son chanteur pas encore maquillé. Ca va dépoter !

La Croix et la Bannière

Le premier groupe à attaquer s’appelle La Croix et la Bannière. Et non, je ne ferai pas le vilain jeu de mot sur le nom, mais c’est en fait un duo de DJ, ce qui n’est pas du tout ma tasse de thé. Les deux DJ se nomment Acide Mat et Lux MLK, pas sûr de savoir qui est la belle brune et qui est le type tatoué au chapeau, mais c’est un détail. Ils balancent leur mix vraiment très fort et bricolent leurs boutons en dansant sur la scène. Lui allume clope sur clope, je ne trouve pas ça cool, sachant que les spectateurs du Rat’s ont la civilité (et certainement l’obligation) d’aller fumer dehors.

Ca danse un peu devant la scène, des filles surtout, mais pour moi ça ne le fait pas. Bref, assez rapidement, je bas en retraite, et vais retrouver mes camarades déjà dehors. Le vent s’est levé et il commence à faire frais, mais tant pis, d’ailleurs on entend encore mieux de dehors le mix des deux DJ. Je dois être trop vieux, mais je ne suis pas fan d’aller acclamer un MAC sur scène. Je veux bien de la techno, mais en appui de bonnes vieilles grattes. C’est comme ça, on ne se refait pas.

Temple Of Nemesys

L’avantage des DJ, c’est que leur matos est vite évacué. La scène est ensuite préparée pour Temple OF Nemesys dont on a pu croiser le chanteur au stand merchandising. Il a une coiffure d’enfer, qu’il cache pour l’instant sous sa casquette. J’aime bien la photo de la croupe de jeune femme qu’ils ont choisie comme pochette de leur nouvel album, Warm Up Before Apocalypse (je vous le mets pour que vous compreniez de quoi je parle) :

Visiblement je ne suis pas le seul à trouver ça cool, car ils en signent pas mal à des fans. Je m'abstiens, pas sûr que le poster soit bien accepté à mon bureau :-). On voit que les techos connectent des fils, ça ressemble à une préparation pyrotechnique, et les deux paravents sur les côtés de la scène semble confirmer que ça va péter ce soir. Le groupe entre en piste avec Gab, le nouveau guitariste aux cheveux péroxydés, Donnie à la basse, Vinz à la batterie et Cnx Apocalyps (ex Tamtrum) et sa curieuse coiffure qui déchire, au chant. Le groupe m’a aussi confirmé que Lexy, la performeuse, fait partie intégrante du groupe. Tous sont habillés à la Mad Max.

Le style est indus, clairement, avec un gros boulot de la basse qui déchire le Rat’s et du batteur qui se bat contre les machines. Un écran vidéo affiche des images en rapport avec les titres des morceaux. Cnx Apocalyps en impose sur scène, il chante majoritairement en chant hurlé, mais certains passages en voix claire, nous permettent de découvrir qu’il a une belle voix, super mélodique, qui me fait penser à la voix de Michael Sadler (Saga), dont le style n’a pourtant rien à voir. Il prend aussi une guitare pour appuyer les riffs de Gab. Le chanteur utilise des extincteurs, qu’il vide au-dessus de nos têtes. Pour l’anecdote, mon pote et moi, sommes en face, à cinq mètres de la scène, quand nous recevons un truc qui nous heurte et tombe au sol, et qui s’avèrera être le capuchon de l’extincteur (pensez à le virer à l’avenir, ça devient un projectile !).

A plusieurs reprises, ils allument des petits feux d’artifices. Questions musique, le set n'est pas mal du tout, même quand, comme moi, on ne connait rien du groupe. J’aime bien le son de la basse de Donnie et les riffs rageurs de Gab, dommage qu’on ne l‘entende pas trop sur ses parties solo. Ils reprennent un morceau de Morbid Angel en version techno metal et ca le fait bien.

Et Lexy Monster dans tout ça ? Elle fait de nombreuses apparitions, une première habillée d’une robe de bure, elle tend des masques que les premiers rangs peuvent inhaler. L’histoire ne dit pas ce que contiennent les masques, je n’ai pas testé (du Poppers semble-t-il). Elle revient ensuite, beaucoup moins habillée, et allume un fumigène qui dégage une fumée dense et dégueulasse, qui pique la gorge. Elle revient ensuite plusieurs fois pour cracher du feu au-dessus de nos têtes. C’est impressionnant et on se retrouve par la même occasion baptisé à l’essence qui n’a pas brulé. On donne vraiment de notre personne, ce soir !

 

Setlist de Temple of Nemesys :

Intro
Phoenix Rise
Last Deal
Death Row
Shut Up
Ceremony
Heretic
Has Come
Disrupt
Perfect Day
Firebird
Morbid
Stand Up

Shaârghot

Après un changement de plateau relativement rapide, c’est l’extinction des feux. Dans l’obscurité et la fumée, on distingue vaguement une silhouette portant un masque d'orque, qui nous filme avec un reflex numérique, étrange. Et puis apparaissent le batteur de Shaarghot, Hurt//u, peint en noir et portant des lunettes de soudeur, grillagées, et le guitariste Brun'o Klose, massif, portant des lentilles lui donnant un regard glacial. Il est vêtu comme une sorte de Mad Max ou de soldat dans Terminator, avec des tubulures fluo sur les jambes. Impressionnant. Il lance les premiers riffs monstrueux, le son de sa guitare combinée aux samples est très puissant.
Le chanteur du groupe, Shaârghot, fait ensuite son apparition, et on reste un peu interloqué. Il est complètement peint en noir, avec des lunettes qui lancent des éclairs verts (elles reflètent en fait des projecteurs placés devant lui mais j’ai mis un moment à capter), on croirait un Terminator croisé avec Alex DeLarge, le héros d’Orange Mécanique.

Comme lui, Shaârghot porte un chapeau melon et une batte de baseball. Pendant le premier morceau il s’en sert pour s’attaquer à son souffre-douleur de la soirée le cameraman-homme-singe qui s’appelle en fait Skarskin Omega (dit "la victime"). Il passera sa soirée à filmer la scène, le public, et à se faire châtier par Shaârghot : coups de pieds au derrière, coup de (fausse) clef à molette, il le pousse deux fois dans le public qui, malgré la petite densité, parvient à le porter et le remettre sur scène. Shaârghot aussi se paiera un petit tour sur nos têtes en fin de soirée. Le souci, c’est que son maquillage nous reste sur les mains, et on se retrouve tous, à la fin du concert, aux toilettes à essayer de faire partir ce noir, très accrocheur. Certains ont pris cher, comme mon pote Patrick, qui au premier rang se verra baptisé plusieurs fois au cours du concert par Shaârghot.

Il est couvert de noir ! Shaârghot s’est construit son pied de micro, avec des morceaux de tuyaux d’eau, il lance dans la foule un ballon en forme d’œil (visiblement cet œil est une sorte de signature car mon CD est signé aussi avec cet oeil), vraiment on est sidéré par le spectacle sur scène.
Sur Uman Iz Jaws, Shaârghot enfile son masque bizarre, en forme d'araignée, terminé par une loupe et une mâchoire. Effrayant ! Pendant ce temps, notre Terminator guitariste envoie la purée avec des riffs de dingue. Il change au moins quatre fois de guitare, pour des accordages toujours plus bas, et je note qu’il utilise des guitares sept cordes, alors que, bon, il ne fait sonner que deux (allez trois) cordes graves, mais bon on s’en fout, ça dépote. A la batterie, derrière, le pauvre Hurt//u ne doit pas voir grand-chose derrière ses lunettes/masque. Son jeu vient en complément des machines, moi j’aime bien le rendu. Sur AZERTY, Shaârghot fait des percus sur un bidon (au final, difficile à dire si c’est vraiment le bidon qu’on entend ou les machines et le tom basse de la batterie). Peu importe, puisque quelques instants plus tard Shaârghot balance le bidon dans la foule (de manière contrôlée, rassurez-vous).

Contrairement au chant de Temple Of Nemesys, le chant de Shaârghot est hurlé, d’un bout à l’autre du concert. Toutes les voix doublées, voire triplées et les parties parlées qu’on entend dans l’album sont samplées, comme beaucoup d’autres sons du groupe au final. Ca choque un peu au début et puis on se laisse prendre au spectacle. Normalement, le groupe a aussi une bassiste, mais elle n’est pas présente ce soir. Le batteur m’explique qu’ils utilisent une bande son globale pour tout le concert, qui est lancée au départ et qu’ils doivent impérativement suivre ensuite. Les morceaux s’enchainent ; sur certains, ça sonne pas mal à la Rammstein, alors que d’autres, plus électro, sonnent plus Prodigy. Et nous dans la salle, on en prend plein les yeux et les oreilles et on s’éclate.

 

Quand ils terminent par AZERTY et son rythme tribal, c’est l’émoi dans la salle qui était un peu en trance. Quel show ! Je me suis laissé bluffer par Shaârghot (le groupe comme le chanteur): ça n’est pas juste un concert mais un véritable spectacle vivant. Je file au merchandising m’acheter un petit souvenir, que je fais signer puisque nos trois compères et leur « victime » sont déjà là à discuter avec les fans et surtout à prendre des photos avec eux. Il faut dire que leurs tenues impressionnent. Attendez-vous donc à une petite chronique de l’album de Shaârghot dans la foulée, et peut-être bien aussi une petite interview, franchement le groupe mérite notre attention.

Setlist de Shaârghot :

Sandstorm Calling
Uman Iz Jaws
Mad Party
No Solution
Shaârghot
The Way
Traders Must Die
UKTTOMH
We Are Alive
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AZERTY