Groupe:

Betraying the Martyrs + Psykup + Perturbator

Date:

24 Mars 2017

Lieu:

La Rochelle

Chroniqueur:

JeanMichHell

Ce soir, la magnifique salle de la Sirène accueille une affiche éclectique : Betraying the Martyrs, Psykup et Perturbator. Trois univers bien différents et une date particulière pour les autruches puisqu'elle lance une première tournée dans toute la France. Ce concert de lancement qui conclut une semaine galère, avec perte de matériel sur la rocade rochelaise, ce qui a fortement perturbé la résidence des Toulousains.

Betraying the Martyrs ouvre le bal, et c'est un groupe motivé qui investit la scène. Les Parisiens ont clairement envie d'en découdre et se lancent avec une belle énergie sur le premier titre, Lost for Words. Comme je connais assez peu ce groupe, et après quelques écoutes préalables, ce qui ressort sur scène du combo, c'est leur faculté à marier des tendances Metalcore, des passages Djents bien lourds, sans oublier quelques blasts bien sentis. Et comme tout bon groupe de hardcore actuel, exactement dans la tendance du moment, il colle des passages plus aériens avec un chant clair qui, comme d'habitude, me laisse plus que dubitatif. Je vous laisse retourner vers mes anciennes chroniques pour savoir ce que j'en pense, je ne reviendrai pas là-dessus.


Une certitude : Betraying the Martyrs sur scène, c'est showtime, ça headbangue à tout va, jump en groupe, saut carpé, 69 de guitare / basse, un fuck trump/le pen, un claviériste avec clavier volant et sortie de portables pour une farandole de flash. Des moments voulus spectaculaires qui s’enchaînent avec plus ou moins de réussite.

Mais il faut reconnaître que le groupe se donne, propose une prestation professionnelle, carrée, et ça c'est tout à leur honneur. Cette débauche d'énergie a pour effet de motiver une partie du public qui n'était pas forcément réceptif au groupe en début de set. Le circle pit et le wall of death le prouvent et ça, c'est déjà une belle victoire en soi. Alors, même si je n’adhère pas totalement aux compositions du groupe, je suis forcé d'admettre que le job est bien fait et mérite de l'estime. Les aficionados du groupe ont certainement été comblés.

Setlist de Betraying the Martyrs :

01. Lost for Words
02. Man Made Disaster
03. Wide Awake
04. The Great Disillusion
05. Where the Worlds Ends
06. Liberate Me Ex Inferis
07. Because of You
08. Unregistred
09. Life is Precious


Mais ce soir, c'est pour Psykup que la majorité du public est présente. Le groupe avait disparu des écrans radars pendant de nombreuses années et l'attente autour de la nouvelle production, Ctrl + Alt + Fuck, se précise puisque nous sommes à une petite semaine de la sortie officielle. Le stand de merch' le propose en exclusivité, release party oblige...

Le drapeau de fond reprend en partie la pochette de l'album et on sent déjà qu'une ambiance festive se dégage de la scène. Ce sentiment se confirme puisque résonne Surfin' USA des Beach Boys en guise d'introduction. Le groupe débarque (c'est le bon terme) avec chemises hawaïennes, lunettes de soleil et nous sommes à deux doigts d'assister à une tentative de prise de vague sur guitare. Les six panneaux leds, trois de chaque côté de la scène, affichent Psy / Kup, le groupe nous fait une «fin de merde» au début, «We're back» et c'est Violent Brazilian Massage qui ouvre les hostilités. Le titre d'ouverture du nouvel album colle parfaitement à l'ambiance voulue par le groupe. Et pour avoir eu le plaisir de chroniquer cette nouvelle offrande, c'est la claque d'entrée. Le son, le show et la qualité d'interprétation transcendent tout de suite les compositions. C'est certainement la grande force de ce groupe : savoir rendre encore plus convaincant sur scène des morceaux déjà très convaincants sur CD.

Et comme il faut défendre le petit dernier, le groupe enchaîne avec We Will Win This War et il est aisé d'observer que les morceaux déjà en ligne sont déjà bien connus du public, donc dire que le nouvel album est attendu est un doux euphémisme. Mais le groupe n'oublie pas pour autant ses classiques avec Love Is Dead sur lequel on apprend que la lumière vient de Michel Galabru... Ouf ça pourrait être pire... Puis Libido qui reste, pour moi, un des titres qui prend une dimension sur scène capable de faire oublier l'espace et le temps.

                     

Le groupe prend toujours autant plaisir à être sur scène, je n'ai pas envie de mettre un musicien en particulier sous Michel Galabru, puisque chacun est concerné et a particulièrement envie de bien faire ce soir. On a droit au pas de danse de Chuck Berry, au headbang du sol au plafond, et lorsque le groupe perd un guitariste pendant quelques instants pour souci technique, et bien on en sourit, on en plaisante... Et même quand le public chambre avec des « Psykup, enc**** », la réponse est tout aussi humoristique  : « On est là pour ça » et « Vive le mariage pour tous ».

Bref,  c'est bien avec Ctrl + Alt + Fuck que le public fera connaissance ce soir, avec quatre titres supplémentaires dont les excellents Cooler Than God avec son lot de cuivre et Ssanta Clauss (write me a letter) qui reste aussi équivoque en live. Un Do it Yourself assez anecdotique qui, à mon sens, aurait pu laisser sa place à un autre titre et Teacher en guise de conclusion d'un concert de haute volée.

Psykup confirme par ce concert que la nouvelle ligne artistique sera bel et bien plus directe, exit les morceaux à rallonge comme L'Autruche ou Birdy (sale temps pour les emplumés), l'album We Love You All sera totalement passé sous silence ce soir. Dommage.

En tout cas, les Toulousains auront offert à leur public, comme à leur habitude, une excellente prestation. Le groupe est motivé et compte bien reprendre sa place sur la scène hexagonale. Alors, Mesdames et messieurs, les concerts de Psykup ne sont pas remboursés par la sécu, mais ils font tellement de bien que ce serait bien dommage de vous en priver avec cette tournée qui débute.

Setlist de Psykup :

01. Violent Brazilian Massage
02. We Will Win This War
03. Love Is Dead
04. Libido
05. Shampoo The Planet
06. Cooler Than God
07. Ssanta Clauss (write me a letter)
08. Do it yourself
09. The Intelligence
10. Teacher

Perturbator prend place sur scène, la salle s'est vidée de moitié et le public a bien changé. La mise en scène est attractive avec une sorte de pupitre énorme qui surplombe la salle. Le DJ entre et fait monter la pression doucement avant de lancer sa synthwave particulière. Le light show permet de valoriser la mise en scène qui se veut assez minimaliste (un mec derrière une table de son, ce n'est pas très spectaculaire).

Et puis, on va être honnête ce n'est pas ma tasse de thé et je pense que le public qui s'était, tout comme moi, déplacé pour Psykup ne s'y retrouve pas. Une programmation qui fait qu'au final que chaque formation aura eu son public qui par répercution était assez clairsemé. Son public a l'air d'être satisfait, pour le reste c'est bien trop loin des mes habitudes musicales, je n'ai pas grand chose à rajouter. Clap de fin.

Setlist de Perturbator :

Absolument aucune idée, désolé.

Un clin d'oeil particulier à Momo et Tintin (des jours de réflexion pour trouver ces surnoms)  pour leurs photos d'illustration.