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Groupe: |
Queensrÿche + Methodica |
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Date: |
23 Juin 2017 |
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Lieu: |
Vaureal |
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Chroniqueur: |
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Neuf ans après leur dernier concert en tête d'affiche en région parisienne, et dans cette même salle, Queensrÿche revient enfin au Forum de Vauréal ! L'attente a été longue mais notre patience est enfin récompensée. Evidemment, depuis 2008, il y a eu un "petit" changement puisque Geoff Tate s'est fait limoger et remplacer par le très compétent Todd La Torre. Deux albums, beaucoup de tournées et de festivals plus tard, les Américains daignent enfin nous rendre une petite visite de courtoisie... ça fait plaisir. D'autant plus, que Condition Hüman, le dernier album en date sorti en 2015, était vraiment très bon... probablement le meilleur que le groupe ait proposé depuis une petite vingtaine d'années. Beaucoup de raisons de se réjouir donc. En guise de première partie, un groupe venu d'Italie que je ne connais absolument pas : Methodica. Pas d'association malheureuse à déplorer ici, le groupe propose bien du prog metal.
La scène du Forum n'est déjà pas bien grande mais là, en plus, une partie de celle-ci est déjà occupée par la batterie de Queensrÿche... Du coup, les cinq Italiens jouent en formation serrée. La musique proposée est énergique et changeante, pas toujours hyper facile d'accès quand on ne connaît pas les morceaux à la base mais certains passages font leur petit effet. Le niveau technique du groupe est à souligner mais on n'entend malheureusement pas très bien la guitare dont le son demeure un peu étouffé et brouillon. Dommage car le guitariste possède quand même un bel instrument à huit cordes et met du coeur à l'ouvrage (il est de loin, le plus remuant sur scène). Les autres musiciens intériorisent plus leur énergie mais ne semblent pas moins habités par la musique qu'ils jouent pour autant.
Parlons justement de cette musique : tantôt metal, parfois plus rock, toujours un peu progressive et rappelant parfois des formations comme Dream Theater en plus rock ou Threshold. Si les premiers morceaux ne me captivent pas totalement, j'accroche de plus en plus alors que le set se déroule. Je retiendrai notamment The Angel Lies Dying au riff typiquement metal prog et aux mélodies agréables, et surtout le dernier morceau joué ce soir : The Lord Of Empty Spaces. Plus long (dans les dix minutes), très mélodique et assez planant, ce titre se révèle assez beau. Sur la fin, chaque musicien quitte la scène, l'un après l'autre (d'abord le guitariste, puis le batteur... laissant le claviériste, le bassiste et le chanteur terminer seuls... avant que chacun d'entre eux ne s'en aille à son tour), puis le groupe reviendra sur scène saluer le public qui ne sera pas avare en applaudissements (et s'exécutera même en rythme sur les dernières mesures de la chanson). "Vous êtes un public fantastique", nous dit le chanteur... C'est vrai qu'on n'est pas mal. Tout cela a constitué une mise en bouche sympathique même si pas véritablement inoubliable, en ce qui me concerne. Cela étant dit, il y avait des choses intéressantes et il n'est pas impossible que j'aille écouter quelques titres de ce groupe à l'avenir.
Setlist Methodica : 01. A Trick
Quand Queensrÿche investit la scène du Forum sous les acclamations d'un public chaud bouillant, il attaque son concert bille en tête avec un extrait de son dernier opus, Condition Hüman, le heavy Guardian. Et ce sera, malheureusement ou heureusement (chacun voit midi à sa porte), la seule compo récente jouée par le groupe ce soir. Puisque je suis là pour vous raconter la soirée mais aussi pour vous donner (un peu) mon avis, j'en profite : je suis ravi d'entendre des vieux classiques du groupe, évidemment. Mais quand même, je trouve un peu dommage que les Américains n'aient pas pioché davantage dans leurs deux disques enregistrés avec Todd La Torre. Je ne vais pas mentir en prétendant que j'aurais aimé entendre une dizaine de nouveaux titres au détriment des chansons qui m'ont fait adorer le combo il y a bien longtemps mais, tout de même, j'aurais personnellement apprécié que quelques chansons plus récentes soient jouées. Condition Hüman est un bon album, le groupe devrait en être fier et le mettre davantage en avant. Allez, je n'insiste pas... d'autant plus que les morceaux joués ensuite m'ont apporté beaucoup de plaisir.
Comment résister aux hits en puissance que sont Operation: Mindcrime ou Best I Can, joués immédiatement après Guardian ? C'est tout bonnement impossible. Le son est fort et puissant. L'ambiance, plus que bonne. Le groupe est-il en forme ? Oui, plutôt, très pro en tout cas. On notera l'absence de Scott Rockenfield derrière la batterie puisque le monsieur, récemment devenu papa, profite de son congé paternité. Les fans de power metal mélodique auront reconnu son remplaçant puisqu'il s'agit de Casey Grillo, officiant habituellement chez Kamelot. Evidemment, tout le monde joue très bien et ça ne surprend personne mais celui dont on attend encore beaucoup et vers qui toutes les oreilles se tournent reste Todd La Torre, plus récemment arrivé. Comme il n'a pas intégré le groupe hier non plus, on a eu le temps depuis de voir de quoi il était capable et de constater que son jeune âge et sa technique lui permettaient de faire preuve de puissance et d'atteindre des notes que Geoff Tate n'est plus en mesure d'atteindre aujourd'hui. Et ce soir, il nous impressionne encore... même s'il n'est pas totalement parfait. On sent parfois qu'il peine un peu, notamment sur le refrain de Queen Of The Reich où les limites de la justesse sont atteintes... mais vu la difficulté de l'exercice et la très bonne prestation globale, on ne lui en tiendra pas trop rigueur.
Un mot d'ordre ce soir : efficacité. En effet, les Américains enchaînent. Il faudra attendre la fin de The Mission (hyper classe), sixième chanson de la soirée, pour que Todd La Torre s'adresse au public. Queensrÿche n'est donc pas là pour bavasser... OK, pas grave, on est surtout venu pour la musique, non ? Le frontman prendra quand même le soin de féliciter Methodica et nous demandera d'en faire autant. Sympa. Toutes les têtes d'affiches n'ont pas toujours une petite attention pour ceux qui passent avant eux. Comme je le disais, le groupe enchaîne donc les classiques. Après The Mission arriveront Silent Lucidity, I Don't Believe In Love (sur laquelle le chanteur fera bien participer le public), Empire (raccourcie car amputée du break sympa de cinquante secondes qui précède le solo de guitare sur album), Queen Of The Reich, Jet City Woman... Cela ne vous aura pas échappé, ce sont surtout les albums Operation: Mindcrime et Empire qui se taillent la part du lion... et, à vrai dire, je n'entends personne s'en plaindre. Tout comme je n'entends personne réclamer des chansons provenant de Q2K ou American Soldier non plus. Bizarre, non ? Non. De toute façon, c'est très clair : pour le groupe, comme pour beaucoup de fans, tout ce qui a vu le jour entre Hear In The Now Frontier et Dedicated To Chaos ne semble plus exister et aucune chanson issue de cette période ne se trouve dans les performances live depuis que Geoff Tate a dû partir.
La Torre mis à part, le groupe se montre assez peu communicatif. Le guitariste Parker Lundgren sourit régulièrement aux fans, Eddie Jackson déjà moins mais son jeu de basse et sa participation aux choeurs sont toujours aussi appréciés... Michael Wilton n'est pas un grand déconneur non plus mais il se déplace assez régulièrement, surtout quand vient le moment du solo de guitare (et là, il vient sur le devant et au milieu de la scène). On ne va pas se mentir, Queensrÿche en live, ça a toujours été un peu comme ça de toute façon. La musique est top mais les gars ne sont pas d'énormes bêtes de scène (et une semaine après le show de malade de The Dead Daisies, le contraste se fait bien sentir). Mais les gars sont d'excellents musiciens, un peu froids certes, mais non dénués d'une certaine classe et on n'attend pas d'eux qu'ils fassent la roue sur scène ou qu'ils racontent des blagues non plus. Queensrÿche, c'est juste pas très rock'n'roll. Pour ses prestations live, le groupe semble surtout compter sur la qualité de son répertoire (excellent, pour le coup) et son chanteur (pas mal non plus).
Le rappel commence par un court solo de batterie... inhabituel, mais pourquoi pas... Pas indispensable mais pas désagréable, on imagine que cet intermède a surtout permis aux autres musiciens de souffler quelques minutes (en particulier Todd La Torre qui s'époumonne depuis une bonne heure). Tout le monde se repointe pour deux classiques supplémentaires : Screaming In Digital et Eyes Of A Stranger, tous deux reçus comme ils le méritent. Et... c'est tout. Oui. Argh. Pas envie de cracher dans la soupe (surtout quand elle est aussi bonne) mais quand même, admettons-le, voir Queensrÿche s'en aller après (à peine) une heure vingt de show, ça surprend un peu (et pas de façon positive). Surtout quand on en a en mémoire quelques concerts de tournées précédentes qui proposaient plutôt des prestations de deux heures et une petite vingtaine de chansons. Cette durée inhabituellement courte vient légèrement ternir un set qui ne manquait pas de qualités ni de morceaux de bravoure. Verdict : ce fut une très bonne soirée même si nous n'avons pas assisté au plus grand concert de Queensrÿche de tous les temps. On retiendra un groupe assez classe et un bel enchaînement de classiques interprétés par un chanteur souvent bluffant et très sympathique. La prochaine fois, avec un peu plus de générosité et de surprises (ou de diversité) dans la setlist, ce sera excellent, je n'en doute pas. Et sans vouloir passer pour le pénible ou l'ingrat de service, ce serait sympa de ne pas nous faire attendre neuf ans cette fois-ci. On était content de vous revoir, messieurs, et je crois que ça s'est vu. Pensez à nous, merci.
Setlist Queensrÿche : 01. Guardian
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