Groupe:

Les Tambours du Bronx + Acyl + Flayed

Date:

14 Décembre 2018

Lieu:

Bordeaux

Chroniqueur:

JeanMichHell

Merci à M. Jean Claude Robidas pour cette nouvelle contribution à notre webzine, et pour la qualité remarquable de ses photos.

La circulation bordelaise, couplée avec un emploi du temps serré, auront eu raison de notre timing et nous ne sommes pas à l’heure pour voir le groupe Flayed en ouverture de cette soirée. Dommage.

Il est 21h30 et Acyl prend possession de la scène. Leur dernier album The Aftermath, avait été un des coups de cœur de l’année 2016 de l’ami Fifi qui m’a transmis le virus de ce mélange Metal et Orient.

Dès le début du set, il se dégage de la scène une énergie positive et une véritable classe à tous les niveaux. Les lumières sont remarquables et accompagnent le groupe dans leur musique mais aussi bien dans leurs déplacements. L’équilibre instrumental est remarquable même si je trouve toujours que dans cette salle de la Rock School Barbey, agréable au demeurant, il y a toujours un peu trop de basse.

    

Bref, un détail tant Acyl sur scène c’est la grande classe. Amine prend le temps de poser les titres, d’échanger avec le public avec des mots justes et positifs : « Il faut se réunir autour de ce qui nous unit : la musique » (nous sommes quelques jours après le drame de Strasbourg) et forcément cette intervention, qui est également à mettre en perspective avec ses lyrics, prennent une dimension encore plus importante.

Ce mélange de chant arabisant, de passages growlés, de chant clair, porté par les musiciens, le tout accompagné par des riffs qui oscillent entre groove metal, mélodies plus posées et quelques pointes de Death font que grâce à cet amalgame, on ne s’ennuie jamais. Il faut également reconnaitre que la musique du groupe est riche de contenu, ce qui en fait une valeur montante grâce à son spectre musical ouvert.

  

Le groupe n’oublie pas le régal des yeux également. Le visuel est aussi important que la musique dans une prestation d’Acyl. D’abord grâce à la disposition des guitaristes Reda, Abder'Rahman, le bassiste Samy ainsi qu’Amine au chant sont tous les quatre sur une même ligne en face du public, il faut reconnaitre que ça en impose. Un effet renforcé lorsque les quatre sortent de leur chapeau les percussions qui viennent saupoudrer la musique d’Acyl. Le quatuor cordonne les moments de headbanging collectif, organise une chorégraphie en rond au milieu de la scène, tout cela transmet une ambiance de franche camaraderie sur scène qui rajoute au plaisir auditif. Mickael, le batteur, n’est pas en reste puisqu’il domine grâce à une estrade l’ensemble de la scène. Le backdrop sur lequel sont diffusés les clips du groupe rajoute au côté spectaculaire de leur prestation, très sympa.

  

J’attendais une grosse prestation d’Acyl et je n’ai pas été déçu. Ce concert a été à la fois un moment puissant, original et particulièrement bigarré, totalement à l’image de la musique de ce groupe, dont on n’a pas fini d’entendre parler.

Setlist Acyl:

01. Mercurial
02. Finga
03. The Battle of Constantine
04. Al Kiama Chapter 1: Caldeira
05. Obduracy
06. The Angel's Sin
07. Gibraltar
08. Head on Crash / Ungratefulness
09. Creation Chapter 3: Autonomy


Après un break conséquent, compte tenu des nécessités d’installation pour accueillir toute la joyeuse smala des Tambours du Bronx, c’est au tour des stars de la soirée d’entrer en scène.

  

C’est Renato (Flayed, Trepalium) qui remonte sur scène et qui aura la lourde tâche d’interpréter à lui seul, les titres de ce soir. Prenez deux minutes pour lire la setlist avant de continuer cette lecture, vous verrez que la tâche s’annonce ardue. Je ne vais pas vous cacher ma déception issue de l’absence de Stephane Buriez (retenu à la dernière minute) et de Reuno (pas prévu sur cette date), j’aurai aimé voir les énergies de chaque protagoniste s’associer pour ce live. Je me suis même posé la question si Renato allait pouvoir prendre à son compte et être à l’aise dans ces registres très différent. Et bien je peux vous assurer que je ne me permettrais plus de l’appeler par son prénom, mais ce sera M. Di Folco. Au bout d’une demi-chanson, j’étais rassuré, à la fin du set, j’étais totalement stupéfait par sa prestation, proche de la perfection. La bête au milieu des bêtes, à l’aise comme chanteur, comme orateur, traversant en long et en large la scène, encore plus rugissant qu’un lion en cage.

  

Le show démarre par Mirage Eternel, un des morceaux qui a bénéficié d’un clip et d’entrée de jeu, on retrouve les éléments qui ont fait que W.O.M.P. est, à mon sens, un succès. Tout d’abord la puissance que dégage ce collectif est stupéfiante, on ne sait où donner de la tête pour essayer de profiter au maximum d’un show qui se transmet à la fois par chaque musicien mais aussi par l’entité groupe qu’il représente. D’autant que le public a intérêt à suivre cette folle énergie, sans ça, il y a toujours un membre qui vient le chercher pour le faire réagir, allant même jusqu’à prendre le micro des mains du chanteur pour nous motiver. Ils ont visiblement besoin d’autant d’énergie à recevoir qu’à donner.

Avec une setlist de seize morceaux, il y a de quoi sortir la boîte à tube. Never Dead, Delirium Demain, Jour De Colère, passent comme des lettres à la poste. Mais j’ai toujours un petit faible pour les covers proposées par les Tambours, Le Requiem Pour Un Con, Dragula, ou encore The Day Is My Enemy, avec un Renato qui assure toutes les voix et, même si il doit adapter la tonalité, c’est une fois de plus très fort. Mais ma claque du soir sera Refuse-Resist / Roots / Territory de Sepultura totalement dans l’esprit des Brésiliens, tribal et bestial, grrrr !!

  

Là aussi, sur scène, visuellement ça dégage. Les deux guitaristes encadrent Renato, en demi-cercle derrière eux les tambours, en arrière-plan sur l’estrade le bassiste à gauche, M. Constanza au centre et Arco Trauma à droite. Le plateau est complet sans aucun doute possible, et par conséquent le sentiment de puissance qui se dégage est fort musicalement et visuellement.

 

Au cours de la chronique, je m’étais posé la question si la fan base allait s’y retrouver ? Le public, très hétéroclite, manque un peu de Metalheads purs et durs, ce qui signifie déjà qu’une part du public s’est déplacée pour le nom. Et puis j’ai enfin eu ma réponse. Puisque, après sondage à main levée, nous étions peu à connaitre l’album. Par un second sondage, certains spectateurs ont pu exprimer leur surprise, et pour certains leur déception, face à ce virage artistique. Malgré la promesse de Renato de leur faire passer une bonne soirée, et l’excellente prestation du groupe, certains n’y résistent pas et préfèrent quitter la salle.

  

Le groupe restera de longues minutes en bord de scène à serrer des paluches, à offrir tout ce qui leur tombe sous la main, les baguettes de Franky, les mailloches, et même un bidon. J’espère que l’heureux gagnant du jour ne rentrait pas grâce au transport en commun... Ce show aura été un grand moment pour ceux qui apprécient la version 2018 des Tambours.
 
Setlist Les Tambours du Bronx:
 
01. Mirage Eternel
02. Never Dead
03. Delirium Demain
04. Refuse-Resist + Roots + Territory de Sepultura
05. L'Un des Nôtres
06. Noir
07. Pray
08. Jour de Colère
09. Le Mal
10. Tainted With Anger
11. New day
12. Le Festin
13. Devine
14. Requiem pour un con
15. The Day Is My Enemy
16. Dragula


Venez donc discuter de ce live report sur notre forum !