Groupe:

Motocultor Festival - Vendredi

Date:

17 Août 2018

Lieu:

Saint Nolff

Chroniqueur:

Didier

12:45-13:25: The Lumberjack  Feedback - Dave Mustage (PhilippeC)
 
Les portes se sont ouvertes à midi tapante, étant dans les premiers dans la file d’attente, j’ai trois-quarts d’heure d'attente avant le premier concert. Cela me donne le temps de faire un passage au merch du festival pour m’acheter le tee-shirt de cette édition 2018, puis de faire quelques repérages. Comme voir où sont disposées les trois scènes. Donc, face à l’entrée du site, on a, sous un chapiteau de grande capacité, la principale appelée la Dave Mustage ; à sa droite, la Massey Ferguscène qui est aussi sous une tente mais un peu plus petite, puis la troisième (Supositor Stage), elle est en plein air aux abords de la forêt au bout d’une grande descente qui sert d’amphithéâtre naturel. Après ce petit tour, je file vers la Dave Mustage pour y voir le groupe d’ouverture de cette édition 2018, ma première !
 
C’est The Lumberjack  Feedback d’origine lilloise, qui a l’honneur d’ouvrir ce Motocultor 2018, sous la tente principale. Ce groupe est composé de cinq musiciens et a pour particularité de posséder deux batteurs. Bien en place, notre bande de bûcherons qui travaille plus le plomb que le bois, nous propose une musique totalement instrumentale au relent sludge et drone. La section rythmique boostée par le jeu des deux batteurs est d’une puissance inouïe, sur chaque frappe on a l’impression de se prendre un coup de masse sur le crâne. Malgré la lourdeur de leur compositions qu’ils assument pleinement, les Lillois arrivent à captiver l’auditoire. L’apogée de leur set sera le duel entre les deux batteurs sur le titre The Dreamcatcher. Après une quarantaine de minutes de concert, The Lumberjack  Feedback sort sous les applaudissements d’un public conquis par leur prestation de grande qualité. Bon, après cette belle découverte, j’ai le choix entre la Supositor Stage où se produit Ende ou alors la Massey Ferguscène  avec Lumberjacks qui, eux, viennent de Paris. La curiosité m’envoie vers les bûcherons parisiens…
 

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Setlist The Lumberjack Feedback :

A Whisper (to the thunder)
Blackened Visions
The Dreamcatcher (+ drums solo)
Dra Til Helvete
Blues sky (for the red sun)

13:35-14:15: Lumberjacks – Massey Ferguscène (PhilippeC)
 
Me voilà sous la Massey Ferguscene, après une petite intro style recherche sur la bande FM, Lumbejacks commence à jouer. C’est aussi un quintet mais avec une seule batterie. Le cinquième élément est un chanteur, il se nomme Arno et avec ses potes, il fait moins dans les pièces lourdes que les bûcherons lillois. Les Parisiens sont plus dans le bois plus léger, avec un stoner rock plutôt groovy, comme peu l’attester le premier titre, Birds & Satellite. Certes ils n’ont pas une rythmique style Caterpillar mais Lolo le bassiste et RV le batteur s’en sortent très bien. Dans ce groupe, il y a aussi Nono et Remy, une belle paire de guitariste, leurs interventions sur Mystery Light sont vraiment tops (wah wah, bootleneck, tout y passe). Sur ce premier titre, Arno fait aussi voir l’étendue de son talent, c‘est un excellent chanteur mais aussi un sacré showman ! Dans une Massey Ferguscène bien remplie et déjà très réceptive, Lumberjacks continue son show avec This tiny engine un vrai brûlot, où Arno chante quelques partie dans un mégaphone. La fanbase (amis, parents, enfants) du groupe agglutinée devant la scène exulte, le reste du public est bien chaud aussi ! Les cinq bûcherons joueront l’intégralité de leur premier album Alone? sorti au printemps dans un ordre aléatoire, tous les titres sont de grande qualité et taillés pour le live ! Aux neuf morceaux de Alone?, Lumberjaks ajoutera Owned tiré de leur EP A Moment To The Balance, ce brûlot au gros son sera l’avant-dernier titre joué. Le set se clôt sur The Abduction. Eh bien, on a assisté à un show hyper pro de la part d’un groupe heureux d’être là. La joie des cinq musiciens a vraiment été communicative, le public sort de ce concert avec la banane aux lèvres ! Je ne sais pas si Lumberjacks s’est servi de cette occasion pour faire la release party de Alone?, mais si c’est le cas, c’est un coup de maître, tant les compositions de cet album sont excellentes !
 
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Setlist Lumberjacks :

Birds & Satellite
Mystery Light
This tiny engine
Fervent Believer
Last Chance to Change
The girl Wits four boobs in the crowd
Last Message
My Sleeping Beast
Owned
The Abduction
 

14:20-15:00: Maid Of Ace - Dave Mustage (Didier)

Nous ratons le début de Maid of Ace, la faute aux embouteillages du parking et la queue à la pose des bracelets. Le groupe est composé des quatre sœurs Elliot qui nous viennent du sud de l’Angleterre. Le groupe créé en 2005 œuvre dans le punk-rock à l’ancienne, échevelé, et l’énergie délivrée sur scène est belle à voir. La musique est assez classique, des riffs rapides et acérés de la chanteur/guitariste Alison Cara et de sa sœur Anna Coral, un chant braillard et des chœurs qui appuient les refrains ou quelques phrases clefs et une section rythmique bien en place Abby Charlotte (batterie) et Amy Catherine (basse). C’est Anna Coral et sa longue chevelure qui assure les solos de guitare et qui fait les chœurs avec sa sœur bassiste. Visiblement, papa et maman Elliot aiment les prénoms composés et visiblement aussi, les filles ont dû les saouler pendant leur adolescence avec leurs goûts musicaux prononcés pour des groupe comme Ramones et Offspring. Le son dans la tente est un peu brouillon mais nous passons un bon moment, pour un peu je ressortirai ma planche de skateboard.
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Setlist de Made Of Ace :
 
Stay Away
Hollywood Rain
Disaster Of Noise
Boring
Monster
Greed
Spittin' Blood
Enemy Within'
Dickhead
Dirty Girl
Minimum Wage
Fight
Made In England
Bone Deth
 
15:10-15:50: LÜT - Massey Ferguscène (Didier)
 
Nous nous déplaçons sous le chapiteau de la Massey Fergusson, plus petit et situé juste à côté pour écouter LÜT, un groupe norvégien de punk rock officiant en sextet avec curieusement trois guitaristes, une basse, une batterie et un chanteur. Je ne connais rien au punk rock norvégien, mais je suis assez agréablement surpris par la formation. Son originalité tient au fait que le chant est assez en décalage avec le style musical car Markus Danielsen Danjord, le chanteur, possède une voix plutôt hardcore assez aiguë alors que la musique est franchement punk rock classique flirtant même avec le punk rock popisant à la Beach Boys. Le chanteur est franchement déchaîné et décide même de descendre dans la foule pour chanter quasiment tout un morceau. Cela fait son petit effet dans la fosse. Visiblement c’est un coutumier du fait. Vers la fin de leur set des plus énergiques, c’est au tour d’un des guitaristes (je ne sais pas lequel, le blond peut-être ) de se frotter à la foule en réalisant un slam tout en interprétant son solo. Ils terminent un set franchement convaincant.
 
Setlist de LÜT :
 
Boytoy
Mer Å Vise Til
Bedre Før
Prisen
Trash Gjennom
FetteLÜT
Slepp Mæ Inn
Skyt Mæ
Ingen tvil
Du Vet Ingenting
 

15:55-16:40: Svart Crown  - Dave Mustage (PhilippeC)

Je suis de retour sous la Dave Mustage où nous sommes très nombreux à y attendre  le groupe de Black Death Svart Crown. Les Azuréens (comme moi), entrent sur scène avec In utero, extrait de Profane (2013), un titre avec une longue intro qui se termine par un énorme hurlement puis c’est la déferlante de violence qui envahit la Dave Mustage. Ce brûlot est un belle entrée en matière ! Suivent Nahash the temptator et Colosseum  tous deux sortis de l’excellent  Withnessing The Fall (2010). La Dave Mustage est pleine à craquer, le public est très réceptif aux appels de JB, le guitariste chanteur. A chaque demande de Circle Pit ou de Brave Heart de sa part, les fans répondent présents ! Depuis quelques mois, c’est Rancko, le batteur de l’album Profane, qui a repris la place derrière les fûts de l’intermittent Kevin Paradis qui officiait sur Abreaction, le dernier opus. Eh bien, sur Transubsstantiation extrait de cet album, le Rancko s’en sort très bien, mais encore mieux sur les trois titres tirés de Profane:  Ascetic purification, Revelatio et Until the last breath, sur ce dernier, JB rend hommage à deux amis disparus : Mika Bleu et Fabrice, le père de Clément Flandrois l’ancien guitariste du groupe. Maintenant c’est Kevin Verlay qui officie à la gratte et il s’en sort très bien. Et la basse, toujours fidèle au poste il y a Ludovic Veyssière; celui-ci s’amuse pas mal avec les fans du premier rang en leur tirant la langue et en faisant des grimaces. Après  Apocalyptic  Triumph, un vieux brûlot sorti de Ages Of Decay leur premier album, les Azuréens terminent leur set avec Orgasmic Spiritual Ecstasy, extrait du dernier album en date. Ce concert était magistral, le public a été hyper réceptif à la musique de Swart Crown qui est vraiment devenu une pointure de la scène Metal et une vraie machine de guerre sur scène.
 
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Setlist Swart Crown :
 
In utero
Nahash the temptator
Colosseum
Transubsstantiation
Ascetic purification
Revelatio
Until the last breath
Apocalyptic triumph
Orgasmic Spiritual Ecstasy
 
16:50-17:35: Sticky Boys - Massey Ferguscène (Didier)
 
Après une pause équivalente au set de Svart Crown sur la Dave Mustage, nous enchaînons sous Massey Ferguson avec les trois Sticky Boys, que je n’avais pas revu depuis leur passage au festival biker Morts Subites de Hyères en 2016. Le groupe est très à son aise, indiquant qu’ils étaient ravis d’avoir été à nouveau invité au Motocultor. C’est en 2015 qu’ils avaient déjà foulé les planches bretonnes. Ils montent sur scène avec, comme souvent, la même tenue (bermuda jean et polo noir). Le son est particulièrement bon, la bonne humeur et l’énergie sont au rendez-vous, bref tout est réuni pour un bon set. C’est encore un backdrop de Make Art qui orne la scène alors que depuis, le groupe a sorti Calling The Devil en 2017. Le chant d’Alex est excellent, il secoue sa crinière et sa guitare comme un furieux. L’ambiance est joviale, on se croirait entre vieux potes. La foule semble bien connaître les morceaux. Ils terminent, comme toujours par une reprise des Beach Boys, Surfin’ USA.
 
Setlist de Sticky Boys :
 
Great Big Dynamite
Let Me In
Bang That Head
Fat Boy Charlie
Girls In The City
Bad Reputation
Miss Saturday Night
Better Days
The Game is Over
Good Morning Sunshine
Surfin' USA
 

18:30-19:20: Rendez-Vous - Massey Ferguscène (PhilippeC)

Après un moment de calme, je vais rejoindre Didier vers la Massey Ferguscène. Au départ c’était un simple point de rendez-vous pour boire une pinte ensemble. Toujours à l’extérieur, nous sommes interpellés par les sons électro qui sortent de la Massey. Je rentre dans pit pour faire quelques photos. Sur scène se trouve Rendez-vous, un groupe de la région parisienne qui joue une sorte de New-Wave électro teintée d'un post-punk assez énergique pour capter l’attention d’une partie du public. Pour le reste, l’effet de surprise est vite passé et au fil des morceaux, on voit la Massey se vider. Pour ma part je ne tiendrai que les quatre premiers. Certes j’ai pu entendre quelques passages musicaux sympas, mais je ne suis pas arrivé à totalement rentrer dans l’univers de Rendez-vous. Je reste un petit moment dehors  pour écouter... mais non je n’y arrive pas.
 
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19:25-20:15: - Devildriver - Dave Mustage (Auriane)
 
Au boulot vendredi matin, je débarque au Motoc en fin d’après-midi. Le temps de poser la tente, j’arrive sur le site vers 19h. Le set de Devil Driver va bientôt commencer. En attendant, je pars récupérer des tickets restau et bar. Il y a la queue partout, une vingtaine de personnes environ devant chaque guichet. Au final, j’attends une demi-heure avant de pouvoir acheter mes tickets. C’est long. Le concert a déjà commencé, quelques festivaliers ont quitté la file pour se masser devant la Dave Mustage. Je ne connais pas très bien Devil Driver, j’ai réécouté quelques morceaux dans le covoit' qui m’a amenée au festival, histoire de se mettre dans le bain. Le groupe californien, étiqueté groove metal, donne un show brutal et énergique. Dez Fafara, le chanteur tatoué des ongles au menton, est déchaîné sur scène. Il n’épargne pas son public, exigeant des circle pit et wall of death à répétition. Les festivaliers semblent apprécier. Mais pour avoir discuté avec quelques connaisseurs du groupe, ce n’était pas leur meilleur concert – les musiciens auraient un peu trop traîné au bar VIP avant leur set.
 
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20:25-21:15: Pillorian – Supositor Stage (PhilippeC)
 
Après la prestation de DevilDriver, je cours vers la Supositor Stage, pour y voir Pillorian, le  groupe américain de Black, formé par John Haughm(Chant/Guitare) après le split d’Agalloch. Il a créé ce groupe en 2016 avec le batteur Trevor Matthews et le guitariste Stephen Parker. Pour ce qui de la basse, c’est un musicien de session qui officie en live. L’amphithéâtre naturel que forme le site de la Supositor Stage qui est complet se prête bien à la musique à la fois complexe et envoûtante de Pillorian. Le groupe s’appuie essentiellement sur son premier album, Obsidian Arc, sorti en 2017. Les titres joués feront mouche, il faut dire que le son sur cette scène est vraiment excellent et surtout que le public est venu en connaisseur, on le sent captivé par la musique de Pillorian qui mélange des passages de black plus traditionnels comme sur Archaen Divinity, Forged Iron Crucible et d’autres plus instrumentaux et mélodieux inspirés d’Agalloch comme sur The Vestige of Thorns et By the Light of a Black Sun, deux belles pièces de plus de huit minutes qui clôturent cet excellent moment. Pillorian, qui nous a offert un set magnifique et intense, est pour moi la plus belle découverte de ma journée et, avec le recul, du festival. Je suis heureux de voir que John Haughm et sa nouvelle bande perpétue le feu sacré !
 
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Setlist Pillorian :
 
Archaen Divinity
Devilry...
Forged Iron Crucible
A Stygian Pyre
The Vestige of Thorns
By the Light of a Black Sun
 
 
21:20-22:10: Ultra Vomit - Dave Mustage (Didier)
 
Nous avions déjà pu voir les UV lors de leur passage au Festival Nuits Carrées d’Antibes. Ils avaient été très bons et nous nous étions bien marrés. Les revoilà sur la grande scène du Motocultor, où ils jouent quasiment à domicile. La foule est aussi au rendez-vous et on voit des gens arriver en courant pour se joindre à la fête. Après la musique des Lonely Tunes et la présentation des musiciens sur la musique de Fort Boyard, c’est parti pour le show. C’est toujours aussi bien foutu et les gens semblent adhérer, puisque ça chante et ça danse même à l’extérieur de la tente. Personnellement je suis le set d’un peu plus loin, il est à l’identique de celui de juin (blague comprises). Je profite du moment de calme dans les bars pour me ravitailler et découvre que les bénévoles sont aussi fans d’UV, ça chante à tue-tête les paroles de Super Sexe. Après un bref rappel, ils reviennent pour un Kammthaar toujours très convaincant et terminent par leur déjà célèbre Evier Metal.
 
 Setlist d’Ultra Vomit :
 
Darry Cowl Chamber
Les bonnes manières
Un Chien Géant
E-TRON (digital caca)
Mechanical Chiwawa
Super Sexe
Calojira
I Like to Vomit
Takoyaki
Boulangerie pâtisserie
La Ch'nille
La Bouillie IV
Pipi VS Caca
Je collectionne des canards (vivants)
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Kammthaar
Quand j'étais petit (feat. Lemmy)
Evier Metal
 
22:20-23:10: Cruachan - Supositor Stage (Didier, Auriane)
 
La nuit est finalement tombée sur le Motocultor (il fait nuit bien plus tard chez moi qu'en Bretagne), et nous nous installons dans la pente herbue devant la Supositor Stage. C’est la seule scène en plein air, collée à la forêt, l’accès est assez sombre. Le terrain forme une sorte d’amphithéâtre naturel, de sorte qu’on voit bien de partout. Ça n’est pas couvert et ce soir il fait frisquet. Cruachan est un groupe irlandais de celtic folk metal, les pionniers du genre même, diront certains. Moi je ne connais absolument pas, mais il n’y a pas d’âge pour faire des découvertes musicales, et un festival est parfait pour ça. Les cinq Dublinois portent tous des kilts et des traits de peinture verte sur les bras et le visage. Le plus impressionnant reste John Ryan le violoniste, dont l’instrument est omniprésent dans la musique de Cruachan. Il est balaise, ses biceps sont gros comme mes cuisses et son violon électrique est tout petit, ce qui renforce l’effet, une sorte de Hagrid-à-cheveux-courts. Keith Fay, guitariste/chanteur et fondateur du groupe en 1992 est un véritable animateur de foule. Il se marre, nous explique toujours le pourquoi et comment de chacun des morceaux, fait des blagues sur ses collègues (les français sont sexy, l’homme le plus sexy d’Irlande est Kieran Ball son guitariste – je ne suis pas spécialiste mais ça m’avait l’air d’être loin d’être le cas) ; tout au long du set, il sirote une bière qu’il trouve « trop petite » en français dans le texte. Il loue l’amitié franco – irlandaise à plusieurs reprises, tous Pagan, tous des Warriors annonce-t-il avant d’attaquer I am Warrior. Il invite le public à se joindre à lui, sur le refrain « The harp, the lion, the dragon and the sword » de la chanson éponyme. J’aime bien leur style sauf dans quelques passages en blast et chant death, c’est très festif et donne envie d’aller se chercher une pinte au bar. Ça pogote un peu, mais l’ambiance est tellement celtique que j’ai cru un instant que le public breton allait se lancer dans des danses bretonnes (je suis un peu traumatisé après mes trois jours au Festival Interceltique de Lorient et les fêtes d’Arvor de Vannes). En tout cas, fest noz ou pas, on se régale, c’est une autre très bonne surprise de ce festival pour moi.
 
22:20-23:10: Myrkur– Massey Ferguscene (PhilippeC)
 
Après Pillorian, n’étant pas attiré par les clowneries d’Ultrat Vomit et en plus la Dave Mustage était blindée (tant pis pour les photos), je suis allé manger… Puis je suis retourné sous la Massey Ferguscène, où Myrkur allait se produire. La dernière fois que j’ai vu les Danois sur scène, c’était lors du Hellfest 2016, Amalie Bruun, la chanteuse, en tenue sombre, chantait devant une branche d’arbre mort ornée de deux micros, un pour le chant clair l’autre pour les growls. Là, le décor est tout autre, la branche a poussé, elle est devenue feuillue, et exit le micro pour les growls ; il est vrai que sur son dernier album, le chant growlé a pratiquement disparu, le groupe est passé à une musique Black Folk plus popisante ce qui n’est pas pour me déplaire. La miss entre sur scène vêtue d’une robe blanche et, comme ses compères, d’une capuche sombre qu’elle ne va pas garder longtemps. Le mélange d’un épais brouillard en fond de scène à des lumières vertes puis bleues donne une ambiance feutrée. Amalie se dandine devant son micro et, avec sa voix, elle nous hypnotise dès le premier titre The Serpent. Sur Ulvinde, un titre un plus énervé, on a droit à quelques growls. Au son de Dybt I Skoven, les photographes dans le pit, envoûtés, s’agglutinent au pied du micro pour immortaliser la belle à la voix de sirène. Ça y est, le troisième morceau fini, nous sortons du pit. Je me cale dans un coin de la scène, comme le public silencieux je me dandine de gauche à droite en me laissant bercer par les vocalises et les lamentations de la prêtresse danoise, sur les complaintes Onde børn, Jeg er guden, i er tjenerne, De Tre Piker . Le son de la Massey retranscrit bien les ambiances de la musique de Myrkur. Après ce moment de totale communion, on reprend un peu de vigueur avec Elleskudt, Skøgen skulle dø et Måneblôt trois titres un peu plus pêchus. Les belles et bonnes choses ont une fin, Amalie nous entonne, avec un grand tambourin à la main, un chant traditionnel nordique intitulé Villemann og Magnhild.  Après un dernier coup de tambourin,  elle nous remercie et s’éclipse dans la fumée. Dur retour à la réalité, le public a du mal à sortir de cet envoûtement musical, nous avons vécu une expérience magnifique mais un peu irrationnelle. Pour ma part je me pose dans un coin pour reprendre mes esprits… Prochain concert : Belphegor.
 
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Setlist Myrkur :
 
Intro
The Serpent
Ulvinde
Dybt i skoven
Onde børn
Jeg er guden, i er tjenerne
De Tre Piker
Elleskudt
Skøgen skulle dø
Måneblôt
Villemann og Magnhild
 
 
23:15:00:10: Ministry - Dave Mustage (Didier)
 
C’est l’heure de revenir se placer dans la tente Dave Mustage pour le set de Ministry. J’ai trouvé une plaque d’égout vers l’arrière gauche qui me surélève juste comme il faut, ça sera notre spot attitré désormais. J’attends pas mal de ce concert, je n’ai encore jamais vu Ministry, j’avais adoré le concert du Wacken sur Arte, moins aimé le dernier album pourtant plébiscité par mes confrères, bref il fallait que je me fasse ma propre idée et c’est maintenant. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le père Al Jourgensen est immédiatement dans son set, pas une minute à perdre des 55 qui lui sont allouées ce soir. Ce type respire la violence, l’anarchie et la rébellion. Derrière les musiciens défilent des images des clips, ajoutant à l’ambiance pesante de violence. Le son est hyper puissant, je suis scotché, c’est du massif et même où je me trouve, je prends ça en travers de la gueule. Les guitares sont surpuissantes, du gros riff indus en barre. Al vient même rajouter une guitare régulièrement. Les morceaux sont ponctués de samples, de bruitages et de voix préenregistrées. C’est sûr que Al a des opinions politiques et qu’il ne s’en cache pas. Le morceau Antifa donne une bonne idée de ce que je veux dire par violence, c’est une tuerie hypnotisant sur scène. Al canalise sa violence dans ses textes, sur scène il se contente de filer des coup de pied au cul à une des baudruches géantes représentant Trump de chaque côté de la scène. Le pauvre roadie a passer la soirée à la redresser. Le summum des morceaux hypnotisant restent l’enchaînement des vieux morceaux Just One Fix et N.W.O, le titre aux deux accords le plus puissant que je connaisse. Du dernier album, Amerikkkant (attention aux trois K c’est important), ils nous balancent Twilight Zone en ouverture avec le Trump qui annonce qu’il va rendre l'« Ammmmmerica great agaaaaaaiiiinnn », l’enchaînent avec Victims of a Clown (avec devinez qui dans le rôle du clown ?), puis plus tard l’enchaînement We’re Tired of it, Wargasm et Antifa (soit en tout cinq titres du dernier album sur les dix joués) qui ont fini de me convaincre de réécouter avec attention ce dernier. Al parle assez peu, mais il a le temps de nous caser qu’il regrette de constater que ses vieux textes sont toujours d’actualité. Pour conclure, ils nous envoient un Thieves et ses riffs ultra rapides. Quelle puissance, je suis sous le choc ! Tellement sous le choc qu’en sortant de la tente je suis épuisé, et que je n’ai plus le courage d’attendre une heure (avec aucun concert qui me branche) pour voir Alestorm programmé à 1h15. Je suis un peu déçu mais il reste deux jours de festival, il ne faut pas se griller. On dit chez nous, "Qui va piano va sano" alors rideau !
 
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Setlist Ministry :
 
Twilight Zone
Victims of a Clown
Punch in the Face
LiesLiesLies
We're Tired of It
Wargasm
Antifa
Just One Fix
N.W.O.
Thieves
 
00:20-01:10: Belphegor - Supositor Stage (PhilippeC).
 
Je me dirige vers le bout du pré et descends vers la Supositor Stage, qui est un amphithéâtre naturel. Dans la nuit noire, tout en bas, j’y vois la scène à peine éclairée, je vais y voir Belphegor, le groupe de black Autrichien. Belphegor commence  sa messe noire par Sanctus Diaboli Confidimus en intro puis enchaine avec Totenkult - Exegesis of Deterioration, p****n la claque !  Le son est énorme, on en prend plein la tête. Après The Devil's Son, c’est au tour du brûlot  Belphegor - Hell's Ambassador sorti de Pestapokalypse VI. La Supositor Stage est en feu, le public est aux ordres des ambassadeurs de l’enfer ! Le bon Hellmut nous growle quelques gentillesses comme “Gardez vos prières, Dieu n’est pas en France, il n’y a que les ténèbres…” Cool le mec ! Mais ce n’est pas grave, ce soir, comme lui, nous sommes des suppôts de Satan, donc on le croit ! Je parlais de la qualité du son un peu plus haut mais les lights et les décors sont superbes et collent vraiment à l’ambiance du concert ! Tout y est pour se croire dans l’antre de l'enfer, même le choix de la setlist. Certes, elle fait place belle au dernier album Totenritual, Belphegor en jouera quatre titres, mais un brûlot comme Swinefever - Regent of Pigs enchainé avec Stigma Diabolicum ça a de la gueule ! Les Autrichiens continuent leur endoctrinement avec l’enchainement Conjuring The Dead / Pactum in Aeternum, puis on prend cher avec Lucifer Incestus et Baphomet, le titre final. Le public en demande encore mais c’est bien fini, après avoir été éclairé par les flammes de l’enfer, on se retrouve dans le noir total ! Nous avons vraiment assisté à un show de grande qualité, son, light, envie, Belphegor a tout réuni pour que nous passions un des meilleurs moments de cette première journée. Souhaitant rester sur une note positive et n’étant pas fan d’Alestorm, je m’en vais, après m'être rassasié avec la triplette black : Pillorian, Myrkur, Belphegor. Les trois meilleurs sets de ma première journée !

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Setlist Belphegor :

Sanctus Diaboli Confidimus
Totenkult - Exegesis of Deterioration
The Devil's Son
Belphegor - Hell's Ambassador
Swinefever - Regent of Pigs
Stigma Diabolicum
Conjuring The Dead / Pactum in Aeternum
Lucifer Incestus
Baphomet

 

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