Groupe:

Alien Weaponry

Date:

03 Juillet 2019

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

ced12

Belle soirée d’été en ce début de mois de Juillet dans la capitale et c’est bien impatient que je me rends dans la petite salle Les Etoiles (proche de la Gare de l’Est) pour le concert d’un groupe qui m’a véritablement enthousiasmé lors de son passage au Summer Breeze en 2018, dans un festival allemand. Les Néo-zélandais ont repris en 2019 la même démarche qu’en 2018, à savoir « s’installer » en Europe pendant la période estivale afin de profiter au maximum de tous ces festivals qu’ils retournent les uns après les autres. Alien Weaponry avait déjà laissé un sacré bon souvenir aux publics allemands (Wacken, Summer Breeze) et slovènes (Metal Days où ils ont été réinvités cette année afin de leur offrir un créneau digne de leur nouveau rang) avec cette association entre chants maoris et riffs thrash bien costauds.

Le programme du 2019 les voit enfin débarquer en France et le Hellfest s’en souvient encore. Entre ces différentes dates en Festival, le groupe a l’excellente idée de s’arrêter dans quelques petites salles et le public parisien ne va pas se plaindre de prendre une deuxième ration de ce groupe si prometteur et ce dans un format de concert plus long. 

Salle très bien remplie pour un groupe finalement encore très jeune, on comprend vite que le groupe a aussi bénéficié d’un effet Hellfest. Le chanteur demandera d’ailleurs au public qui était présent lors de leur concert en ce lieu et une immense majorité de la salle répondra favorablement. La soirée est en mode minimaliste : pas de première partie, un back drop avec le logo du groupe tout simple. Le groupe n’a pas encore à sa disposition de grands moyens mais peu importe, leur musique parle pour eux et l’étroitesse du lieu crée un environnement génial et une réelle communion entre groupe et public avec de réelles interactions. Bien sûr, il est  plaisant que des festivals comme le Hellfest existent mais tout de même, quel bonheur de voir de tels groupes dans de tels formats de salles. Ca crée un autre lien avec le groupe quand celui-ci vient serrer les mains aux premiers rangs et même discuter au merchandising avec d’éventuels fans intéressés. Un salutaire retour aux fondamentaux. 

Forcément, avec un seul album à son actif (mais quel album, chroniqué ici), le groupe ne va jouer qu’1h15 ce qui est déjà très bien. Ce sera le seul reproche à cet incroyable show car pour ma part, j’en aurais bien repris pour une bonne demi-heure supplémentaire tant la musique est enthousiasmante. 

D’entrée, le décor est planté : le batteur débarque sur scène et se fend d’un hakka bien saignant. Nous n’allons pas assister à un match de rugby mais bien à un excellent concert de thrash. Vite rejoints par le bassiste et le guitariste – chanteur, le groupe envoie direct la sauce et ça prend direct. Déferlante de gros riffs, vocaux à dominante maoris puissants, son d’enfer (très précis avec notamment une basse bien présente comme il se doit) ; pas à dire, le trio dégage une sacrée énergie. L’intro bien dynamique de Holding My Breath suivi d’un riff XXL faut décoller un pit qui ne débranchera plus du concert. Car oui, pour un grand concert, il faut un groupe en grande forme et un public réceptif et participatif et là, tous les ingrédients sont réunis. Ça remue, ça pogote. Un wall of death des familles a même lieu, le tout dans une ambiance festive, fédératrice et enthousiasmante. Certains finiront même leur stage diving sur scène à la surprise du groupe (avec un bassiste qui aura même l’élégance de décaler son pied de micro pour faire de la place aux slammeurs). Le chanteur remerciera à de nombreuses reprises son public, et si parfois, on sent ce genre de communication un peu « téléphonée », on ressent aussi une certaine sincérité et ce soir, on a envie de le croire. Parce que de telles ambiances, je n’en ai pas toujours vu. 

Le groupe coupera même le lancement de Whispers afin de rendre à son propriétaire son inhalateur et rappelant que nous étions là pour passer un moment « ensemble ». Autre remarque : les membres d’Alien Weaponry dégagent un réel capital sympathie ce qui est en contraste avec leur musique puissante. Le bassiste a le sourire tout le show et si le chanteur joue le jeu et assure parfaitement son rôle de frontman, l’impression renvoyée par le groupe est très positive, très sympathique. Décidément, ce combo manie les décalages avec brio. Le final du show est démentiel, le groupe lâchant ses meilleures cartouches (Ce Kai Tangata impérial, cet autre Ru Ana Te Whenua fédérateur achevant une audience heureuse ou encore ce Whispers déjà cité mais au riff génial). Avec Slayer qui tira sa révérence après une glorieuse carrière, Alien Weaponry me semble déjà prêt à reprendre le flambeau d’un thrash moderne. Un groupe épatant, et une maîtrise épatante pour un groupe si jeune. Impressionnant.

 

Setlist d’Alien Weaponry :

01. PC Bro
02. Holding My Breath
03. Rage – It Takes Over Again
04. Te Ara
05. Hypocrite
06. Urutaa
07. Nobody Here
08. The Things That You Know
09. Ahi Ka
10. Kai Tangata
11. Whispers
12. Raupatu
13. Ru Ana Te Whenua

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