Groupe:

Festival les Nuits Carrées

Date:

27 Juin 2019

Lieu:

Antibes

Chroniqueur:

Didier

Cette année, le Festival des Nuits Carrées propose trois soirées à thème, avec un jeudi soir metal, un vendredi rap et un samedi rock. Le tout se situe, comme à chaque fois, au pied du Fort Carré d’Antibes, au bord de la mer. Cette année, pour la soirée metal, nous avons le plaisir d’accueillir en tête d’affiche Mass Hysteria, tout juste sortis du Hellfest. Ils seront précédés par, dans l’ordre : les Marseillais de Landmvrks, les Ukrainiens de Jinjer, les Américains de Terror et les Anglais de Enter Shikari (aussi au Hellfest cette année). Sacré programme donc et une sorte de mini Hellfest pour nous autres Sudistes.
Les hostilités démarrent à 19h30 mais Mass Hysteria, la tête d’affiche est programmé à 0h20. Et je trouve ça franchement pas cool, car le running order a été annoncé tardivement et proposer une fin à 2h du matin un jeudi soir pour la tête d’affiche va mettre pas mal de monde dans la misère. Les autres années, il y avait un dernier groupe après la tête d’affiche et d’ailleurs pour la soirée rap et la soirée rock, c’est encore le cas, alors pourquoi un traitement différent pour la soirée metal ? Notre photographe préféré étant absent, c’est notre ami Alain Rebours qui vient s’occuper des photos de la soirée.

Landmvrks

En premier lieu, je tiens à m’excuser pour Landmvrks car je n’ai pas réussi à terminer le boulot assez tôt pour voir leur set. Dommage, mais je vous laisse quand même les photos d’Alain qui lui, était à l’heure.

 

 

NuitsCarrées2019 - Landmvrks  

NuitsCarrées2019 - Landmvrks  

NuitsCarrées2019 - Landmvrks  

NuitsCarrées2019 - Landmvrks  

NuitsCarrées2019 - Landmvrks  

Setlist de Landmvrks :

01. Hollow 
02. Blistering
03. Winter
04. Wake up call
05. Scars
06. Fantasy
07. World of pain

 

Jinjer

J’avais déjà vu le groupe au Motocultor 2018, la belle Tatiana a troqué sa tenue moulante noire pour une tenue plus adaptée à la canicule qui sévit sur la France en ce moment. Elle porte un débardeur rouge et un short de basket ou de boxe, des chaussettes hautes, une vraie coreuse. Elle a attaché ses cheveux en queue de cheval quelle secoue de belle manière lors de nombreuses sessions de headbanging. Elle n’est pas grande et monte souvent sur une petite estrade placée sur le devant de la scène. Elle bouge pas mal et occupe bien la scène. Eugene, son bassiste est toujours aussi impressionnant de technique, au doigts, au médiator et au taping. Vladislav, le batteur utilise un kit assez minimaliste, avec peu de toms et beaucoup de cymbales alors que Roman, le guitariste, manie une belle guitare au frettage en V (c’est pas mal utilisé en basse mais plus rarement en guitare). Tatiana a rapidement la fosse qui mange dans sa main et déclenche plusieurs circle pits dans les petits galets de la fosse. Elle est assez étonnante vocalement avec sa voix très aiguë quand elle s’adresse au public, sa voix hurlée, ses growls et sa voix claire. Elle passe de l'une à l’autre sans aucune difficulté. Quelques slammeurs tentent l’expérience et se font repousser par les agents de sécurité. Enfin, sur le dernier morceau, Tatiana demande un Wall of Death qui termine en beauté (et en poussière) ce set énergique. 

NuitsCarrées2019 - Jinjer

NuitsCarrées2019 - Jinjer

NuitsCarrées2019 - Jinjer

NuitsCarrées2019 - Jinjer

NuitsCarrées2019 - Jinjer

Setlist de Jinjer :

01. Words Of Wisdom
02. Ape
03. I Speak Astronomy
04. Teacher, Teacher!
05. Who Is Gonna Be The One
06. Pisces
07. Perennial
08. Sit Stay Roll Over

 

Terror

Je ne connaissais pas ce groupe, mais visiblement il y a des connaisseurs ce soir pour accueillir un des groupes phares de la scène hardcore. Ca se voit assez vite dans la fosse où se pressent coreux en tout genre, torse nus, casquette à l’envers, prêts à bousculer et se faire bousculer. Le backdrop annonce la couleur : Total Retaliation (Représailles totales). Ils montent sur scène, tous en short (sauf un des guitaristes) et leur chanteur, Scott, annonce qu’ils viennent de Los Angeles, California et qu’il sont ravis de jouer dans un lieu aussi magnifique. Dix secondes plus tard, c’est la guerre dans le pit, dans lequel il y a maintenant beaucoup de monde. Tu voulais du pogo, ben t’en as ! Tu voulais aussi du son, ben, y’en aussi, plus fort que pour Jinjer. Les circle pits s’enchainent dès le deuxième morceau et les pogos (en mode coreux, gare aux coups de bras) sont ininterrompus. Les musiciens semblent apprécier le cadre mais aussi le comportement du public qu’ils applaudissent régulièrement. Côté musique, ça braille c’est sûr, le bassiste et un des guitaristes assurent beaucoup de chœurs, ils finissent certaines phrases du chanteur, ou lui répondent. A plusieurs reprises, Scott lance son micro dans la foule et un fan prend le relais au chant. C’est bien fait puisque je ne m’en suis pas de suite aperçu. Bon c’est pas non plus trop grave si tu connais pas les paroles, dans ce style musical. Dans la foule, je remarque aussi des enfants, casqués, qui s’éclatent sur les épaules du papa visiblement fan. Il y a aussi un metalleux en fauteuil roulant, qui arrive même à se faire un petit slam, porté par ses amis. Comme au Hellfest je vous dis ! Les musiciens sont un peu scotchés. Scott explique pendant quelques minutes qu’on n’a pas l’air comme ça mais qu’on est tous des bisounours non violents en fait et qu'on ne doit pas faire mal à qui que ça soit. Dans la seconde qui suit, cinq ou six fans surprennent les agents de sécurité et se retrouvent à faire les cons sur scène. La sécurité est clairement dépassée, mais tout finit par rentrer dans l’ordre et des agents supplémentaires sont placés devant la scène. Comme tout bon concert de hardcore, Scott finit en jetant violement son micro par terre. 

NuitsCarrees2019 - Terror

NuitsCarrees2019 - Terror

NuitsCarrees2019 - Terror

NuitsCarrees2019 - Terror

NuitsCarrees2019 - Terror

Setlist de Terror :

 

Enter Shikari

Je savais que le groupe était au programme du Hellfest 2019, comme Mass Hysteria, mais je ne connaissais rien à leur musique. Les Londoniens montent sur scène vers 22h45, le groupe se compose d’un guitariste, d’un bassiste, d’un batteur et d’un bouillonnant chanteur qui avait commencé à chanter son intro alors qu’il n’était encore pas visible. Sur scène il y a aussi une sorte de vieil écran radar vintage, qui s’avérera être une déco pour un synthé. Leur son comporte beaucoup de samples, souvent mixés assez forts, et avec pas mal de subbass, qui couvrent un peu trop la basse. Le chanteur, Rou, est un vrai malade. Il danse comme un pantin désarticulé, il saute de partout, se roule par terre. Il va réussir à craquer son pantalon (amusant mais le samedi pendant la soirée rock, Mathieu le chanteur de Dyonisos aura la même mésaventure, suivit par Jeanne Added, juste après : Nuits Carrées = frocs déchirés !). Leur style musical est assez original, difficile à cataloguer. Tantôt très hardcore, tantôt très électro, avec des samples qui rappellent par moments du Prodigy, ça bouge bien dans la fosse, ça pogotte et ça danse. Rou passe des petits messages humanistes entre les morceaux, il aborde le changement climatique avant un morceau sur les climato-sceptiques. Il échange pas mal avec le public, il nous demande s’il est le seul à s’être fait piquer par une méduse cet après-midi, il trouve aussi le site phénoménal. Je parie qu’il y reviendra en vacances. A un moment il parle du groupe et précise qu’il viennent … d’Europe et non pas de UK. Rou descend plusieurs fois au contact de la fosse, ses techniciens sont très efficaces et remettent systématiquement tout en place chaque fois qu’il fout le bordel. Il annonce qu’ils vont jouer quatre chansons en huit minutes, et effectivement ça dépote, sans interruption. Rou est un sacré showman, c’est évident, il fera aussi chanter la foule qui visiblement passe un bon moment.

NuitsCarrees2019 - EnterShikari

NuitsCarrees2019 - EnterShikari

NuitsCarrees2019 - EnterShikari

NuitsCarrees2019 - EnterShikari

NuitsCarrees2019 - EnterShikari

Setlist de Enter Shikari :

01. The Appeal & The Mindsweep I
02. Quelle Surprise
03. Take My Country Back
04. Arguing With Thermometers
05. Slipshod
06. Anaesthetist
07. Rabble Rouser
08. Juggernauts
09. Mothership
10. There’s A Price On Your Head
11. Sorry You’re Not A Winner
12. No Sleep Tonight (2019 Remix)
13. The Last Garrison
14. Meltdown
15. Live Outside

 

Mass Hysteria

Il se fait tard, et les lieux se vident un peu. C’est dommage mais compréhensible pour un jeudi soir, avec cette chaleur, ça sent les vacances, mais ça n’est pas les vacances. Mouss et son team montent enfin sur scène. Il commence par nous parler du site qu’il trouve incroyable, là au bord de l’eau, et puis ça attaque, dans le dur, comme au Hellfest avec Reprendre mes esprits. Le son est monumental, je remarque que Jamie Martin, le dernier bassiste en date, semble aussi être un adepte de la salle de muscu, comme l’ami Yann, il commence à y avoir du muscle sur scène. C’est aussi lui qui assure tous les chœurs. Mouss nous remercie de ne pas être restés devant nos écrans de télé et de soutenir la scène française, comme souvent, il aime bien s’exprimer entre les morceaux. Je schématise, mais c’est tantôt les gilets jaunes (gentils), les Black Blocks (méchants) tantôt sur les attentats du Bataclan ou de Nice. C’est toujours pour lancer le morceau suivant, une preuve de plus que le groupe est toujours très engagé dans ses textes. Les morceaux du dernier album, Maniac, sont nombreux mais je trouve que ceux du précédent, Matière Noire, semble déchainer encore plus la foule. Vae Soli et Plus que du Metal, sont de véritables tueries. Ca pogotte sec, Yann demande un circle pit et l’obtient. Mouss propose sa bière au premier rang. Problème, la bouteille est en verre, et l’agent de sécurité saute dans la foule pour la récupérer. Plus tard Mouss refait la même chose et propose deux bières, il demande que les bouteilles soient rendues à l’agent, mais dans la seconde qui suit il lance un wall of death, c’est la panique pour le pauvre agent de sécurité qui traque ces deux bouteilles vides. Assez peu de matériel ancien est joué, mais on n'échappe quand même pas à Contraddiction. Avant de la lancer, Mouss aime toujours décrire le monde musical de cette époque. Autre point d’orgue, quand on entend le sample caractéristique de Donnez-vous la peine, la foule est en liesse. Pour clôre le set, Mouss demande à une vingtaine de furieuses de monter sur scène pour danser. Une gamine de huit ans à peine se joint au mouvement, Mouss lui tape dans la main. Sinon je crois qu’il fera la bise à toutes les filles. Ils terminent vers 1h40 leur set, comme toujours puissant et sans chichis.

 NuitsCarrees2019 - MassHysteria

NuitsCarrees2019 - MassHysteria

NuitsCarrees2019 - MassHysteria

NuitsCarrees2019 - MassHysteria

NuitsCarrees2019 - MassHysteria

NuitsCarrees2019 - MassHysteria

Setlist de Mass Hysteria :

01. Reprendre mes esprits
02. Positif à bloc
03. Ma niaque
04. Vae soli !
05. Notre complot
06. Nerf de boeuf
07. Se brûler sûrement
08. Derrière la foudre
09. L'enfer des dieux
10. Tout est poison
11. Chiens de la casse
12. Plus que du métal
13. Contraddiction
14. Arômes complexes
15. Donnez-vous la peine
16. Furia

 

Ce fut une très belle soirée, encore bravo aux organisateurs des Nuits Carrées. Il faisait très chaud, je me disais que peut-être ils pourraient « privatiser » un bout de plage, ça serait top, ou bien, plus simple, passer à un système à bracelet, pour autoriser les multiples entrées et permettre d’aller faire trempette à la plage qui jouxte le site. La communauté des metalleux de la région a répondu présent, c’est une bonne chose et ça permet d’installer les Nuits Carrées dans le paysage metallique de notre région un peu brimée de ce point de vue-là.

 

Les Nuits Carrées 2019

C’était la treizième édition du festival mais seulement la troisième fois que le metal y était représenté. Ça semble bien marcher. Sur scène le plateau était de très bon niveau, dans des styles qui sont souvent très intéressants en live, et provenant d’artistes de pays différents. Dans la foule, l’ambiance était très bonne, multi générationnelle, avec des enfants sur les épaules, des jeunes, des quinquas et même une mamie metal, qui était toute seule, assise à côté de nous. J’ai pu discuter avec elle, elle vient habituellement avec son fils, mais il ne pouvait pas alors elle est venue toute seule. Elle est restée jusqu’à la fin, je la salue, j’espère dorénavant la compter parmi nos fidèles lecteurs. Vive les Nuits Carrées et rendez-vous l’année prochaine !

Les Nuits Carrées 2019

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