Groupe:

Freak Kitchen

Date:

09 Mars 2019

Lieu:

Bordeaux

Chroniqueur:

Deicide5000

Dès leur entrée sur scène les “freaks” sont acclamés. L’ami Mattias Eklundh (guitare et chant) déconne avec le public pendant que Björn Fryklund (batteur) entame une figure de jazz (le dit “chabada”, forme très utilisée en jazz). Christer Örtefors (bassiste et backing vocals), quant à lui, casque et lunettes noires vissées en tête, est toujours prêt pour les grimaces devant les photographes.

Mattias Eklundh maîtrise toujours autant le Français, “tip top” et “cristalline” sont toujours au programme. Armé de sa guitare à huit cordes, il nous assène ses riffs puissants et entraînants. Entre deux chansons, il nous fait part d’une époque où il ouvrait pour un groupe norvégien et que boire de l’eau de source Cristalline en s’en foutant plein la barbe dénote sévèrement du trip sanguinolant qu’il avait connu alors.



Jusque là, je connais les chansons mais ils entament Porno Daddy, chanson que je n’avais pas remarquée précédemment. Ca déménage ! Plutôt heavy, un couplet presque reggae, un refrain rentre dedans.

Bon, ce n’est pas la même foule qu’il y a quatre ans quand ils étaient passés en mars 2015 à Bordeaux. Et c’est tant mieux, même si ça n’a pas plus rempli la salle (c’est la même) que la dernière fois (dommage pour ceux qui ne sont pas venus...).



Le bassiste est à l’oeuvre au chant en lead sur plusieurs chansons. Quelle symbiose dans ce groupe !  Speak When Spoken To est largement reprise en coeur, facile ! Freak of the Week est tout simplement géante. Bizarre cependant qu’il l’ait jouée sans les bandes avec les synthés et autres guitares.



La chanson magique Så Kan Det Gå När Inte Haspen Är På, tout en suédois d’un bout à l’autre, fait l’objet d’un exercice de prononciation en suédois. Mattias nous fait répéter mot par mot et de plus en plus vite. En clair, ça veut dire “If you are lost somewhere and if you don’t latch the door, shit may happen.” qui se traduit "si vous êtes perdu, genre dans les bois, et que vous allez chier dans une petite cabane qui sert de toilettes, et que vous n'avez pas crocheté la porte derrrière vous, il peut vous arriver des trucs".  Mattias s’amuse de nous en soulignant cette activité hors du commun : “chanter en suédois le samedi soir”.



Sur By the Weeping Willow, que je ne connais pas sur le dernier album Confusion to the Enemy (2018), Mattias rappelle que les paroles de cette chanson traitent de l’adolescence, grandir en l'absence de vrais "role model"...



La chanson Ranks of the Terrified subit un faux départ pour être ensuite suivie par Razor Flowers avec Christer au chant. Mattias nous propose une dernière chanson avant le rappel, rappel qu’il annonce comme pour ne pas tricher en sachant bien qu'ils seront rappelés. C’est au tour de Propaganda Pie qui dépote sérieux. Björn aurait bien envie de poursuivre en entamant Rosanna de Toto mais bon, il n’aura pas l’autorisation ce soir.



Tout est dans l’interaction avec le public. J’apprécie quand, dans les premiers rangs, Mattias repère une ou deux personnes qui doivent se moquer d’une autre (et si, c’est visible depuis la scène !). Mattias arrête de jouer Walls of Stupidity d’un seul coup et s’adresse à ces gens en leur notifiant que l’endroit est fait pour passer un bon moment et pas pour se moquer des autres, allez circulez.



Après cette chanson bien cool, Mattias toujours à la barre, crée un débat qu’il anime et auquel il participe seul sur scène. My New Haircut se joue en 4/4 (la décomposition classique en rock d'une mesure à quatre temps, le temps étant marqué à la noire), donc cela devient l’argument pour jouer une chanson plus compliquée Nobody’s laughing qui se joue en 5/4 (c'est ce qu'on appelle un polyrythme). C’est là que la concentration fait la différence car sur la setlist, ils étaient bien partis pour jouer My New Haircut et c’est pour cela que Christer n'écoute pas vraiment et commence à chanter les paroles de celle-ci sur Nobody’s Laughing. Ils s’arrêtent de jouer, rigolent bien un coup et reprennent complètement la chanson depuis le départ mais cette fois-ci en ayant demandé à Christer de vraiment chanter My New Haircut….pour voir cmment ça donne.



Je trouve qu’il y a peu de groupes qui vous laissent, pendant, et après leur concert avec un grand sourire aux lèvres. Freak Kitchen réussit cela. Pas d’imagerie death metal, pas de chevaliers, pas de bullshit, que de la bonne humeur et de la musique pêchue simple à écouter mais pas toujours à jouer.

Setlist de Freak Kitchen :

01. Morons
02. Professional Help
03. Taste My Fist
04. Porno Daddy
05. Troll
06. Push Through
07. Speak When Spoken To
08. Freak of the Week
09. Raw
10. Så Kan Det Gå När Inte Haspen Är På
11. By the Weeping Willow
12. Ranks of the Terrified
13. Razor Flowers

Rappels :

14. Propaganda Pie
15. Walls of Stupidity
16. Nobody’s Laughing

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