Groupe:

Le Bal des Enragés + Dead Bones Bunny

Date:

03 Mai 2019

Lieu:

Bordeaux

Chroniqueur:

JeanMichHell

En ce 03 mai 2019, la Rock School Barbey affiche complet. Oui, oui, complet pour un projet de potes qui fête tout de même ses dix ans d’existence : Le Bal des Enragés. Le concept est très simple, vous mettez sur scène un mix de musiciens et de chanteurs issus de Tagada Jones, Parabellum, Lofofora, Black Bomb A, Punish Yourself, Loudblast et No One Is Innocent. Vous leur laissez le choix d’interpréter une ENORME playlist de petits plaisirs coupables, entre punk (tendance initiale du projet), Metal, et rock underground. Vous mélangez tout cela et vous obtenez une énorme fiesta, un concept terriblement fédérateur, il suffit de regarder le public pour en être convaincu !

Le Bal sait aussi recevoir puisque le groupe en charge de l’échauffement, ce sont les Dead Bones Bunny, groupe qui se définit de la manière suivante : « Le croisement entre Elvis et Lemmy ! Le Rockabilly-Metal proposé par Bunny Bones mélange l'esprit dansant de Billy Haley avec la puissance de Motörhead », tout ceci est bien alléchant. Malheureusement j'ai raté le début de leur prestation puisque j’ai eu la bonne idée d’emmener avec moi l'ami JC dont vous pourrez admirer les photos. Mais aussi mon boulet préféré, mon ami Polux, qui a eu la bonne idée de perdre, environ trente mètres avant l’entrée, son billet. Je savais que je n’aurais pas du lui remettre avant les trois derniers mètres précédants l’entrée, mais bon par miracle nous l’avons retrouvé quelques bonnes minutes après une recherche acharnée…

     

Bref, tout ça pour vous dire que je n’ai pas vu le début de la très convaincante prestation du groupe et rentre dans la salle sur une cover d’Ozzy, Crazy Train, ce medley sera suivi par d’Ace Of Spaces de Motörhead, décidément très à la mode depuis quelques années. Cette influence assumée de la part du groupe est à la fois un hommage aux « pères fondateurs » mais également au Bal qui les accueille ce soir. La voix de Tim Vds, chanteur principal du groupe, est d’ailleurs assez proche en tessiture de Lemmy est l’ensemble est très convaincant.

Le groupe enchaine ensuite avec ses propres compositions et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça bouge sur scène. Visuellement, les deux pin-ups au chant/chœurs que sont Fafa Boubou et Cherry Lesly rajoutent énormément au show. Déjà, elles sont clairement un atout charme avec leur look des années 50 et leur voix qui réchauffent les compositions. Elles sont positionnés de chaque côté de la scène avec des micros « type Elvis » sur pied, elles incarnent la classe du Rockabilly.

 

Mais les autres musiciens ne sont pas en reste, le jeu de guitare fondamentalement rock n' roll de Mik Larsen est très éclectique puisqu’il arrive sans trop de souci à passer d’un riffing rockabilly à des riffs plus metal en un clin d’œil. Savi Bunny Nours à la batterie, doit aussi d’adapter à l’ensemble des propositions, avec un panel très large de jeu. Mais l’intenable de la soirée, c’est Gab Schwifty et sa contrebasse. Son jeu est impressionnant car adapté du metal à la contrebasse, ben déjà faut y aller, et lorsque vous y ajoutez l’énergie en plus, cela devient carrément spectaculaire. Et cette magnifique squelette contrebasse, elle en voit de toutes les couleurs, il monte dessus, se la pose sur l’épaule, et descend même jouer au milieu du public afin d'organiser un circle pit autour de lui… Quant à Bunny Bones, et bien elle mixe tout cela, à la fois pin-up, maitresse de cérémonie, chef d’orchestre et guitariste sur une flying V rouge du plus bel effet…


Les Dead Bones Bunny ont bien tenu leur rôle de chauffeur de salle et peuvent partir de scène avec le sentiment du devoir accompli. Un très jeune groupe dans les faits, mais à n’en pas douter, les bougres ont déjà une expérience derrière eux. Un concept musical intéressant, une musique très efficace et un visuel qui transporte, ce sont les éléments d’une recette qui peut permettre à ce groupe de se faire une place au soleil.

Setlist de Dead Bones Bunny :

--- Intro ---
Not Wanted
Boogie Willy
Rabbit s legacy               
Le Jukebox Bunny Bones: Medley musical
Beatles - help
Nirvana - Lithium
ELVIS - Blue Suede Shoes
The Rambrandts I’ll be there for U (Friends)
Johnny Cash - Cry Cry Cry
Dropkick Murphys - Johnny I hardly knew ya
Ray Charles - Hit the Road
Solo Bunny Bones
Marilyn Manson - I dont like the drugs
Joan Jett - I love Rock N Roll
Billy Idol - Rebel Yell 
Chuck Berry - Johnny B. Good
Ozzy Osbourne - Crazy Train
Motörhead - Ace Of Spades     

My Name is Dead Bones Bunny
Dance Or Paradise
Bunny Feels
She Slays Dragons
Team Bunny 
Duck Tales

Le public chauffé à blanc, le bal peut débuter. Et comme ce sont des petits gars bien polis, les Enragés, ils se présentent et viennent nous saluer avec un titre des Béruriers Noir, Salut à toi le bien nommé. Chaque protagoniste descend alors d’un escalier du centre de la scène pour venir chanter un bout de cette chanson. C’est une situation assez inhabituelle puisque l’on peut voir que pour un certain nombre d’entre eux, pourtant rodés à la scène, cet exercice n’est pas forcément une évidence. Mais ce que l’on retient, c’est l’esprit de corps qui se dégage de cette initiative.



Et à partir de ce moment-là, c’est parti pour plus de deux heures et demie de show, non-stop. Et quand je vous dis non-stop, c’est totalement ça ! Mise à part quelques mots au public pour nous motiver ou saluer sur Cayenne la mémoire de Sven et Schultz (tous les deux ont participés au projet du Bal), c’est de la musique en continu. Il faut dire que la scène est pensée pour cela puisqu’il y a une batterie de chaque côté de la scène, les musiciens et chanteurs entrent et sortent entre chaque chanson. Sans oublier la présence de Klodia Sparkling, qui elle aussi sort ses tenues de Bal, elle se mue en cracheuse de feu, en déesse arabisante ou encore avec sa tenue « Punish Yourself » avec étincelles intégrées. Même Lolo Lefourb' qui ne fait pas partie de la tournée cette année, vient rendre une visite aux copains le temps d’une chanson et puis s’éclipse… C’est une chorégraphie savamment montée.

La playlist, totalement énorme ! Chaque année elle évolue en fonction des protagonistes mais sincèrement je ne sais même pas par où commencer… Un Territorial Pissing totalement dévastateur en guise de mise en route, le classique des classiques Ace of Spades comme une évidence, New Noise de Refused comme une des nouveautés, La Bière des Garçons Bouchers oblige chacun à lever son gobelet, Vive Le Feu pour s’époumoner, ou le triptyque Master of Puppets / Creeping Death / Whiplash de qui vous savez, ce show n’est qu’un enchaînement de tubes. Chaque titre est l’occasion de regarder son voisin de lui sourire, et de lui dire : « Il est bon ce titre-là, non ? » A l’image des protagonistes sur scène, le public transpire la passion d’une musique qui peut regarder fièrement son parcours et son héritage.



Alors évidemment les chanteurs sont rattachés à un style : Nicolas Giraudet (Tagada Jones) et VX 69 (Punish Yourself) sont plutôt proches du Rock et du Punk. M. Buriez (Loudblast) se charge, après une intro en mode Tambours du Bronx, du grand classique Roots Bloody Roots, Poun (Black Bomb A) s’arrange avec un Sugar totalement atomique. Mais celui qui m’a le plus abasourdi, c’est Kemar (No One Is Innocent), qui est totalement convaincant sur du RATM, sans que ce soit une véritable surprise, mais en Bon Scott sur Riff Raff, il rend un hommage des plus remarquables.

Evidemment, Le Bal Des Enragés joue sur la carte nostalgie, mais c’est fait avec tellement de bonhommie et de conviction que l’on ne peut que se laisser charmer. Le public sort avec un énorme sourire aux lèvres, et je suis également totalement sous le charme de cette dixième édition qui fait indéniablement écho à mon parcours de Metalhead.



Setlist du Bal des Enragés :

Salut à Toi (Bérurier Noir)
Territorial Pissings (Nirvana)
Too Drunk to Fuck (Dead Kennedys)
Ronde de nuit (Mano Negra)
Anarchie En Sarkozy/Macronie (Lofofora)
Rock & Roll Queen (The Subways)
Helter Skelter (The Beatles)
Ace of Spades (Motörhead)
Sugar (System of a Down)
City of Angels (The Distillers)
Jour de chance (Les Rats)
La Bière (Les Garçons Bouchers)
Blitzkrieg Bop (Ramones)
Dancing With Myself (Generation X)
Just One Fix (Ministry)
New Noise (Refused )
Roots Bloody Roots (Sepultura)
Master of Puppets / Creeping Death / Whiplash (Metallica)
Hurt (Johnny Cash cover)
Give It Away (Red Hot Chili Peppers)
Bullet In Your Head (Rage Against the Machine)
Hate to Say I Told You So (The Hives)
All My Friends Are Dead (Turbonegro)
Lonely Boy (The Black Keys)
La Révolution (Les Frères Misère)
Step Down (Sick of It All)
Bro Hymn (Pennywise)
UK 82 (The Exploited)
Riff Raff (AC/DC)
I Love Rock 'n' Roll (The Arrows)
White Riot (The Clash)
Cayenne (Parabellum)
If the Kids Are United (Sham 69)
Antisocial (Trust)
Vive le feu (Bérurier Noir)


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