Groupe:

Rammstein

Date:

29 Juin 2019

Lieu:

Nanterre La Défense

Chroniqueur:

ced12

Pendant que la France est écrasée par la chaleur, voici que nos Allemands préférés débarquent à l'Arena de Nanterre pour deux dates événementielles d'une tournée titanesque mettant en valeur le nouveau spectacle du groupe. Deux dates sold-out en des temps records, preuve supplémentaire de l'incroyable succès de Rammstein. Quel plaisir de voir tout ce public arpenter l'esplanade de la Défense et rejoindre l'Arena (terrain de rugby du Racing 92 reconverti en salle de spectacle aux beaux jours, malin !) et déjà, il est agréable de voir que l'accès est d'une grande facilité, les fouilles aisées. Dans le but de lutter contre les revendeurs, des contrôles d'identité ont lieu et ce sans aucune agressivité. Une bonne idée. Autre bonne surprise, il fait très bon dans la salle ce qui fait un bien fou en ce samedi caniculaire. On se doute bien que Rammstein va réchauffer l'ambiance mais dans l'attente de leur show, voilà qui fait du bien. 

L'immensité du lieu impressionne d'entrée, avec ce toit très élevé (et c'est heureux vu la pyrotechnie proposée), ces fameuses tribunes en forme de U (il y a habituellement un écran géant en lieu et place de la quatrième tribune). Le décor de scène de Rammstein en impose et visuellement, c'est très spectaculaire avec des décors atteignant les vingt mètres de haut.  

En guise de première partie, un duo électro reprend du Rammstein en version réarrangée. On en profite pour boire une bière et la pression monte en se demandant ce que ce groupe définitivement hors-norme va encore nous proposer. Et pour certains de s'interroger sur la capacité des Allemands de fournir encore de grands concerts.

A 21 heures tapantes (on va le voir, le niveau de professionnalisme de ce concert atteint des niveaux de précision redoutables), la salle s'éteint, une immense clameur s'échappe du public, le logo du groupe s'affiche en très grand quand le batteur sort d’un nuage de fumée. Lorsque celui-ci claque son premier coup de baguette, une immense explosion a lieu sur scène, suivie d'une pluie de confettis. Le décor est planté, on va en prendre plein les yeux. Etonnamment, le groupe prend le contre-pied en démarrant par Was Ich Liebe issu du dernier effort du groupe, un tempo de batterie sympathique et chaque membre débarque sur scène un par un. D'entrée, la puissance du son bluffe, avec une mention spéciale pour celui de la basse, imposant et dévastateur. Till Lindemann arrive à son tour et le morceau lance les hostilités avec son refrain très accrocheur. 

La suite, une succession de moments immenses avec de très belle surprises. Déjà, Links 2,3,4 chauffe sérieusement l'ambiance dans un très beau décor (de très belles bannières rouges et noires ornent l'arrière-scène pour un rendu au goût un peu douteux mais indéniablement réussi... mais c'est aussi ça Rammstein !). Les premières flammes arrivent sur scène, et si le groupe n'a pas peur de jouer huit morceaux de son dernier album, les classiques proposés récoltent un succès considérable tel ce Sehnsucht dansant et entraînant. Le récent Zeig Dich fonctionne super bien avant un Mein Hertz Brennt monumental lancé par une introduction toujours aussi géniale.

Sur Puppe, Till enflamme un berceau géant de bébé pour une ambiance bien glauque. Heirate Mich, issu du premier album, se rappelle à nos très bons souvenirs avant une pause électro de Richard Kruspe qui se transforme en DJ sur une table de mixage surplombant le public (oui le groupe a à sa disposition un ascenseur sur scène !!!) avant que la polémique Deutschland ne vienne retourner une Arena convaincue depuis un bon moment par l'ampleur de ce show. Le chanteur, toujours aussi présent sur le show, fait encore des misères à son claviériste sur la destructrice Mein Teil, et l'enchaînement Du Hast - Sonne dévaste tout sur son passage avec notamment un jeu de lumières et une pyrotechnie hallucinants (aux flammes sur scène du refrain répondent d'autres flammes au milieu du public sur des promontoires surplombant les régies son pour un effet juste incroyable, le groupe embrasant l’immense salle de l’Arena). A la hausse du format des salles / stades investis, Rammstein a encore augmenté la production de son show et on ne peut qu'admirer la volonté du groupe de vouloir toujours en proposer plus.

La plus légère Ohne Dich vient apporter un peu de répit à un concert épique avant que le premier rappel ne voit le groupe rejoindre une scène centrale pour un Engel proposé en version électro ce qui peut quelque peu frustrer certains puristes vu le rendu de cet incroyable morceau en live. Le groupe rejoint ensuite la scène sur des matelas pneumatiques pour lancer la géniale Auslander (renvoyant au clip de de ce morceau). Tout est réfléchi, calculé chez Rammstein et le résultat est bluffant. Comme l'est ce titre qui met une superbe ambiance avant un Du Riechst So Gut toujours aussi efficace. Enfin, Pussy termine ce show dans une ambiance "légère" avec son canon qui arrose le public dans une dernière pluie de confettis (blanche évidemment, on fait toujours dans la finesse chez Rammstein).

Un dernier rappel composé de la géniale Rammstein (titre éponyme du combo qui raconte un crash aérien survenu en 1988 dans la base américaine de Berlin Ouest, base dénommée Ramstein) offre un dernier océan de flammes avant que Ich Will n'achève une audience mise à genoux, épuisée mais heureuse. Le groupe peut prendre congé de son public non sans un dernier salut suivi d’un mot rapide en prenant l’ascenseur en fond de scène. Le verdict est sans appel : Rammstein a tout défoncé, délivré un show démesuré, abouti, grandiose, total. Alors ok le dernier album n'est pas parfait, ok les non-fans continueront de ne pas l'être mais quel concert ! Quel pied !! Les billets ne sont pas donnés mais on en a pour son argent. 

Après le très bon show de Metallica début mai au Stade de France, un Maiden inspiré en 2018, on voit que les mastodontes historiques en ont encore sous le pied.

Une soirée estivale au coin du feu passée en exquise compagnie pour mon concert de l’année (avec celui de Saltatio Mortis au Wacken Winter Night), assurément. 

Setlist Rammstein :

01. Was Ich Liebe
02. Links 2-3-4
03. Tattoo
04. Sehnsucht
05. Zeig Dich
06. Mein Hertz Brennt
07. Puppe
08. Heirate Mich
09. Diamant
10. Deutschland (Remix par Richard Z. Kruspe)
11. Deutschland
12. Radio
13. Mein Teil
14. Sonne
15. Ohne Dich
16. Engel (version piano)
Rappel :
17. Auslander
18. Du Rischst So Gut
19. Pussy
Rappel 2 :
20. Rammstein
21. Ich  Will

 

 

Venez donc discuter de ce live report sur notre forum !