Groupe:

L'Antre Du Lion - 2ème édition

Date:

25 Janvier 2019

Lieu:

Gattières

Chroniqueur:

Philippec, Didier

Antre du Lion deuxième édition, nous y voilà. AuxPortesDuMetal avait, cette année, modestement tenté de participer à la promotion de l’évènement. Il faut dire que, sur le papier, ce n'était pas gagné d’avance : fin janvier, Gattières, un petit village sur les hauteurs à trois quarts d’heure de Nice, plutôt connu pour ses oliviers et ses ruelles pittoresques que pour ses concerts de metal. Et pourtant, l’année dernière, à la surprise générale et à l’initiative de Julien Verdier, prof de musique et habitant de la commune, la premiere édition du festival l’Antre du Lion voyait le jour et notre Webzine était là pour couvrir l’évènement. Le succès avait été au rendez-vous et l’édition II mise sur les rails. Pour cette nouvelle édition, l’ami Julien avait encore fait appel à la scène locale avec Yuzu, Park-In-Son, Antagonism, Mindwake, eOn et Heart Attack pour un plateau encore assez varié (garage rock, punk rock, thrash, death/thrash). Comme l’année dernière, le thème du festival est médiéval et on trouve donc devant la salle des fêtes des stands partenaires dans le thème : initiation au tir à l’arc, articles en cuir, fabriquants de côtes de mailles. On trouve aussi un food truck qui propose une daube/polenta, des frites maison et des tartines à des prix plus que raisonnables. Chez les festivaliers, le thème a été moyennement suivi, un peu moins que l’année dernière et ce, malgré les appels de l’organisation à se déguiser. Je suis tout aussi coupable et constate que le metalleux préfère arborer ses habituels t-shirts à l’effigie de ses groupes préférés que se déguiser. Côté boisson, le festival propose des vin chauds dehors (un euro) et plusieurs bières, dont certaines artisanales dedans (entre trois et cinq euros). Les toilettes intérieures ont été condamnées et des toilettes de campagne ont été installées à l’extérieur de la salle. Un coin sympa à été aménagé dehors avec des bottes de paille et on a pu y manger notre daube confortablement assis. Comme l’année dernière l’organisation gère les changements de plateau avec une précision helvétique : tous les groupes commencent à l’heure pile et terminent à la demie, sauf la tête d’affiche qui bénéficie d’un set un peu plus long. Le début des hostilités est programmé pour dix-huit heures, les festivaliers étant invités de dix-sept à dix-huit heures pour un premier vin chaud.

Yuzu (Didier)

Ca fait déjà quelques temps que Yuzu use les scènes de la région (l’Althérax en fait) mais je les ai toujours ratés. C’est donc à dix-huit heures pétantes que le duo niçois attaque son set. C'est un duo guitare/chant - batterie qui me rappelle le duo White Miles vu en premiere partie de Blues Pills ou encore Bottle Next vu en premiere partie de Pain of Salvation. J’aime cette formule, simplifiée au maximum. Le groupe existe depuis 2018 et il est composé de Sarah Basso au chant et à la guitare, et de Victor Martin à la batterie. Leur style est très garage rock, grunge, tendance punk.

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Les morceaux sont souvent courts, voire très courts. Yuzu possède quelques originalités comme par exemple Victor qui utilise un petit synthétiseur posé à côté de son kit sur plusieurs intros et Sarah qui utilisera un violon sur l'une des intros. Elle utilise une belle Telecaster rouge brique et une tetra-chiée de pédales d’effets. Plusieurs fois, elle utilisera ses pédales pour terminer le morceaux en apocalypse sonore (je suis pas fan d’ailleurs). A la fin du premier morceau, elle nous explique qu’elle ne porte pas ses lunettes pour jouer et que donc, il nous faut nous rapprocher pour qu’elle nous voit. Le son du groupe est assez “crade”, ce qui accentue ce côté garage rock.

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Victor arbore fièrement un beau t-shirt Moving Pictures de Rush, donc déjà lui, je l’aime tout de suite… Il a un jeu très énergique, très progressif aussi, qui contraste avec le style plus punk-rock de la guitare et du chant de Sarah (et qui occupe aussi l'espace sonore). Lui et Sarah dégagent une énergie impressionnante, pur rock ’n’ roll. A un moment Sarah a posé sa guitare et elle semble vouloir se jeter dans la foule, mais celle-ci n'est pas assez dense, malgré le petit groupe de furieux constitué des membres de Leipzig et leurs potes (ils mettront le feu dans le pit toute la soirée). Mon seul souci avec leurs compos, c’est que de temps en temps le jeux débridé des deux compères, couplé aux breaks contrastés, fait qu’on se perd un peu dans la structure du morceau. On avait remarqué un violon sur le pied de micro de Sarah, elle s’en saisit vers la fin du set, dans une partie en duo avec Victor au synthé, ce qui rend le violon difficile à entendre. Le set convaincant se termine dans les temps, le groupe remercie tout le monde. Voilà le festival bien lancé. 

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Setlist de Yuzu :

Picture Palace
Dissonance
Le Passager Noir
Boogeyman
La Vision Éthére
The Preacher

 

Park-In-Son (Didier)

Avec un tel nom de groupe on s'attend à quelque chose de festif et on va être servi. Le groupe de punk rock varois très inspiré des Ramones, des Bérus ou des Offsprings, chante en français, à trois voix et clairement il est là pour se marrer. Le groupe se compose d'Antho (batterie), Yann (chant/guitare), Gaby (guitare/chant) et Gaëtan (basse/chant). C'est effectivement Yann, l'un des guitaristes qui assure le plus de chant, mais Gaby et Gaëtan chantent aussi pas mal, des choeurs souvent mais pas que. C'est le bordel sur la petite scène entre chaque morceau.

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Ils se chambrent pas mal, se foutent les uns des autres (Yann est gros, Gaby soit disant bourré) et se marrent bien. Antho qui est aussi le batteur de Swarm, assure pas mal dans le style punk rock déjanté. Gaëtan martyrise une superbe basse Rickenbaker. Par moments, on croirait assister à un concert d'Ultra Vomit, en version punk rock, ca déconne sur scène et les paroles des chansons, quand on arrive à les capter ne sont pas tristes non plus (t'as qu'a déjà jeter un œil aux titres de la setlist). On appelle ça du mélo-punk, me souffle t-on dans l'oreillette. Le tout est servi par des musiciens qui maitrisent bien leur sujet.

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Ils lancent une polémique en traitant les métalleux de gens de droite alors que eux sont des punks donc de gauche (mouais !), expliquent qu'une des chansons est écrite à propos de la femme d'un des membres et terminent par un morceau engagé qui égratigne notre président et qui s'appelle 49.3. Parfait dans un plateau de festival comme celui de ce soir, ils quittent la scène sous les applaudissement nourris de la foule. 

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Setlist de Park-In-Son :

Les coreux 
Vaisselle dentelle Tcheck t'es arrières
Lexomil Café clope 
Jojo Alcoologie assertive
Fausse bonne idée Lorenzo
49.3

 

Mindwake (Philippec)

Après un petit tour dehors, je retourne dans la salle car les changements de plateaux sont assez rapides et je ne voulais pas rater l’entrée de Mindwake. Ce groupe que l’on voit souvent sur les scènes azuréennes est composé des deux anciens Charley au chant et Lou à la batterie, de Samir à la basse, de Loïc à la guitare, puis d’Adrien deuxième guitariste et petit dernier arrivé en août 2019. Petite intro, puis c’est parti ! Charley, le hurleur du groupe vient de suite chercher le contact avec le public avec qui il aime partager le micro sur les refrains. Et le premier morceau joué One For All s’y prête bien !

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Dans la salle c’est déjà le feu, suit une nouvelle compo sans nom, baptisée depuis Jericho Mk2, elle pète bien et cela s’agite toujours autant devant ! Sur le titre suivant, Hourglass, Théo le chanteur du groupe From Dismay vient partager les hurlements avec Charley, la scène tremble sous les jumps de ces deux grands gaillards. Sur ce même morceau on peut admirer le jeu flamboyant de Samir et Lou qui forment une rythmique du tonnerre.

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Mindwake nous livre une prestation pleine d’énergie et de violence qui met le public en transe. Il jouera encore cinq compos dont une nouvelle intitulée Stigmata et le titre Reset. Jusqu'à la fin, les cinq musiciens de Mindwake ont su garder la même intensité. Au fil des concerts, ce groupe s’affirme comme un sacré chauffeur de salle et il nous l'a bien démontré ce soir ! Bravo les gars !

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Setlist de Mindwake :

Inhale (Intro)
One For All
Jericho Mk2 (Nouvelle compo) 
Hourglass 
Dead Dreams 
Stigmata (Nouvelle compo)
Suna
Concrete War
Reset
 

Mindwake à peine sorti, Julien le roi de l’Antre du Lion monte sur scène sous les acclamations du public, pour faire les remerciements d’usage mais aussi pour annoncer que le 27 juin 2020 la tête d'affiche de la soirée rock du festival Les Nuits Carrées sera Suicidal Tendencies et que Dagoba fera un passage par la School d'Antibes en mai 2020. Il sort sous les applaudissements laissant la place à Antagonism.

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Antagonism (Didier)

C’est au tour des thrashers old-school toulonnais de monter sur scène. Ils sont jeunes, pleins de cheveux (qu'ils ont encore eux !) et Dylan, le chanteur guitariste ressemble beaucoup à Dave Mustaine jeune. La ressemblance est vraiment étonnante. Le groupe a déjà sorti un EP au titre évocateur : Thrashocalypse. A côté de notre Dave-Dylan, le second guitariste qui assure de nombreux solos, c’est Félix. Sa dextérité est aussi impressionnante que la longueur de ses cheveux qui lui reviennent devant les yeux pendant tout le set.

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Lui et Dylan alternent les solos, les poses et les séances de headbanging (qui pourraient servir de pub à une marque de shampoing), accompagnés par leurs potes au premier rang du pit. Les deux axemen sont accompagnés de Raphäel à la batterie et de Renan à la basse et aux chœurs. C’est sûr que ça dépote, le son n’est pas parfait mais l’énergie est débordante. Dylan secoue sa crinière et son chant rappelle celui de Megadeth (pas sûr que ça soit un compliment en ce qui me concerne). On l’entend peu sur les premières minutes, c’est assez vite rectifié par les hommes de la console.

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Il tombe rapidement le t-shirt pour exhiber ses tablettes de chocolat (il en a, lui !). Les riffs sont ravageurs, Raphaël derrière est une vraie machine qui alterne les passages rapides avec les passages … encore plus rapides à la double pédale. Renan assure pas mal de chœurs derrière son leader, en plus de son jeu de basse puissant. Ils terminent leur set, échevelés et suants, mais visiblement contents et retournent dans le pit pour la suite des festivités avec leurs potes.

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Setlist d'Antagonism :

Surgical Strike
Blood & Bones
A Page Was Turned
Toxic Wasteland
Eve or Decadence
Ghoulish Mind

 

eOn (Philippec)

Après Antagonism nous avons affaire à eOn, un groupe varois. Deux de ses musiciens ont joué lors de la première édition du festival. Il s'agit de Kad, un des guitaristes qui faisait un intérim pour les thrashers Dissident, et de Tony (avec Cliché Boys) qui, pour cette soirée, remplace Flo (au chant) qui vient d'être papa. Avec eux il y a aussi Didier à la guitare rythmique, Ranko qui est aussi à la batterie dans Svart Crown et Romain à la basse.

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Après un court soundcheck et une petite intro, eOn entre sur une scène noyée sous la fumée, le set commence avec Superficial, une belle entrée en matière, qui met en feu le public. eOn enchaîne avec Hokuto No Ken une pure tuerie que Tony s'approprie complètement, je ne sais pas combien de répétitions il a eu avec le groupe, mais on dirait que ce brûlot a été écrit pour lui ! On peut noter l'influence de Slayer sur le morceau suivant Purge After Hell, son intro et son riff principal ont été écrits pour nous démonter la nuque... et que dire du solo de Kad !

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Suit No Sacrifice puis Baptize Me in Blood qui créé un vrai bain de sang devant la scène. Cela fait des années que eOn écume la région PACA avec son Death Thrash dévastateur. Tout le long du concert, on ne peut que louer l'efficacité et l'intensité de sa section rythmique, les blasts de Ranko, les riffs de Didier et les lignes de basse de Romain s'imbriquent l'un dans l'autre pour former un vrai rouleau compresseur. La setlist jouée ce soir est assez homogène, outre le fabuleux Hokuto No Ken, une mention aussi pour le groovy Scar, un vieux titre du groupe, j'adore son intro de basse façon Trujillo.

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On assiste vraiment à une belle prestation de la part des Varois qui finissent avec Legacy Of Shame et Mass Manipulation. Bravo à eOn pour la belle fessée qu'il nous a administrée, bravo aussi à Tony pour sa performance lors de cette intérim d'un soir, il a été mieux qu'un remplaçant ! 

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Setlist d'eOn :

intro
Superficial
Hokuto No Ken
Purge After Hell
No Sacrifice 
Baptize me in blood 
Scar 
Legacy Of Shame
Mass Manipulation 

 

Heart Attack  (Philippec)

Après une année 2019 bien remplie, Heart Attack commence 2020 de belle manière en tant que tête d'affiche de l'Antre du Lion. 2020 sera aussi une année bien chargée pour le groupe avec un nouvel album en préparation, plusieurs festivals et dates annoncées puis une tournée en tant que Metal Band de Bernard Minet

Petite intro médiévale, Kevin le chanteur épée à la main entre sur scène le premier et crie : Chargez ! Le concert peut commencer. Devant, les fans ainsi que plusieurs musiciens des groupes Liepzig et Antagonism sont comme des fous pour accueillir Heart Attack, qui avec In Other Climes (tête d'affiche l'an dernier), peut être actuellement considéré comme un des fers de lance du metal azuréen. C'est devant une salle blindée que raisonne le titre Take Your Pride Back, leur nouveau single, sorti sur Youtube fin d'année 2019, cette nouvelle compo passe sans souci l'épreuve de la scène, le refrain est comme d'habitude très efficace.

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Suit Face To The Music un vieux titre du groupe qui va déclencher une vraie furie dans le public, suit Congrats To People qui n'arrange rien. Avec ces premiers titres joués et ceux qui vont suivre on peut dire que Kevin (chant/guitare), Chris (guitare solo/chant), Will (basse/chant), Chris (batterie) sont bien là ce soir pour casser des nuques.

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Le mythique Stop Pretending, dont le titre est repris en chœur par le public, en est un bon exemple. Sur ce brûlot très efficace pour la baston générale, un de nos anciens chroniqueurs il y a quelques années de ça, s'était pété deux vertèbres. Bon là, ça va... aucun dommage. Par contre les barrières du pit photo ne vont pas résister à la tornade Lazarus. Suit When The Light Dies Down et sur ce titre Chris martyrise sa grosse caisse à grands coups de double pédale. Le désordre continue sur Disorder, puis c'est le dernier appel au combat avec Fight To Overcome !

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Même s'il n'a pas eu droit à un rappel malgré ses acclamations, le public sort content et survolté d'avoir assisté à une telle prestation. Avec Heart Attack, que ce soit sur des grosses, moyennes ou petites scènes, le résultat est le même : c'est toujours la grosse claque dans la gueule ! Ces mecs-là font toujours le job. Respect ! 

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Setlist de Heart Attack : 

Take Your Pride Back
Face The Music
Congrats To People
Stop Pretending
Lazarus 
When The Light Dies Down
Disorder
Fight To Overcome

 

L’Antre du Lion 2020 est un succès, Julien m’a confirmé être financièrement viable et ce, dès la seconde édition, ce qui est un sacré soulagement (pour lui) et une sacrée bonne nouvelle (pour tous). Encore une fois, le plateau était relevé et les artisans du son, aux manettes, nous ont régalés les oreilles. L’ambiance était excellente, la foule, plutôt jeune et même si pas trop déguisée, a répondu présent puisque Julien m’a confirmé un peu moins de monde que l’année dernière mais avec beaucoup moins d’invitations et plus de vraies entrées payantes. A dix euros la prévente, le festival est en passe de devenir un rendez-vous incontournable pour tous les metalleux du 06 (et du 83) qui se respectent. Et nous sommes ravis d'en être les modestes partenaires.

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