Grand jour pour moi que ce dimanche 26 janvier. Penses-tu, ami lecteur, mon premier concert
hard/metal ! J'ai un peu traîné des pieds, retenu par une appréhension tout
à fait incompréhensible, même par moi. C'est finalement mon estimé
collègue chroniqueur Blaster qui a réussi à me faire sortir de chez moi et
affronter l'enfer des concerts. Je lui avais fait faux bond pour la dernière date d'Annihilator et là, quelques jours avant mon anniversaire,
voilà qu'il me parle de The Darkness. Hésitation, appréhension, ok,
d'accord, j'y vais !
Faut dire que le bougre a tapé dans le mille. J'adore le groupe, j'ai adoré le dernier album et j'avais très envie de les voir en live. Et puis pour une
première fois, quand on est un petit caneton apeuré, ce genre de Hard Rock fun et
foutrement efficace, c'est l'idéal. C'est donc un Bane motivé et tout excité qui
arrive sur Paris ce soir-là, prêt à en découdre et à gueuler avec
Justin...
Le temps de saluer mon compère Blaster, de siroter une petite bière, de me faire
refuser ma bouteille d'eau à l'entrée de la salle et hop, nous voilà debout
devant la scène. Emotion. J'en profite pour dire que la Cigale est une jolie petite salle, bien
foutue (on a l'air de bien voir la scène, même tout au fond de la salle) et que son
idée de faire une fosse légèrement inclinée permettant à ceux de
derrière de très bien voir la scène est absolument excellente !
Une
rapide analyse de nos camarades d'infortune - histoire de voir quel genre de public The
Darkness attire - et quelques bavardages sur fond de Prince plus tard, le
groupe de première partie débarque. DZ Deathrays. Petit trio
australien, qui joue un rock juvénile énergique. Pas du tout ma tasse de thé sur
le papier, d'autant plus que les petits gars n'ont même pas de bassiste ! Ca joue avec deux
guitares et une batterie. Décidément, ils font tout pour m'énerver,
ceux-là ! Pour ne rien arranger, leur son était franchement catastrophique. Impossible
d'entendre la moindre mélodie, le moindre solo. Tous les riffs étaient noyés dans
un mix brouillon, pareil pour le chant. On n'entendait quasiment que la batterie. Mention
spéciale au micro utilisé pour les backing vocals, qui n'était tout simplement
pas allumé, ce qui m'a bien fait rire cela dit, surtout quand le gars gueulait de toutes ses
forces dedans et qu'on n'entendait absolument rien ! On pourrait donc croire que cette demi-heure en
compagnie des DZ Deathrays - j'aime bien leur nom cela dit - fut horrible et
imbuvable mais il n'en est rien. Certes, c'était pas ma came. Mais les petits gars en voulaient
et avaient une sacrée patate ! L'énergie l'a emporté sur le reste et, au final,
leur set est passé super vite et ne m'a pas déplu. Mention spéciale pour le petit
groupe de personnes debout juste derrière nous, venus uniquement pour les DZ
(vu qu'on ne les a pas revus après) et qui connaissaient toutes les paroles du groupe. Ils ont
donné de leur personne, c'est clair !
Setlist de DZ Deathrays
:
01. Total Meltdown 02. Still No
Change 03. IN-TO-IT 04. Like People 05. Gina Works At
Hearts 06. Snakes 07. Shred For Summer 08. Ocean
Exploder
Si le set est passé bien vite, il a tout de même eu le temps de m'inquiéter : et
si le son était le même pour la bande à Justin ? Ah non ! Hors de
question de ne pas entendre la douce voix de Justin, les gros riffs de
Dan, la basse de Frankie ! Le camarade Blaster a tenté de me
rassurer ("mais non, t'inquiète, les premières parties ont souvent un sale son,
ça va le faire"). On a donc attendu, en regardant les roadies installer le matos, ramener les
guitares, faire les accordages... L'impatience commence à monter... Plus qu'une demi-heure,
vingt minutes, dix, cinq...
Et, à 20h30 PILE (!), les premières notes de Rock And Roll Deserves To Die
résonnent dans la salle. Rufus Taylor (le fils de Roger) est
déjà derrière ses fûts, Frankie derrière sa quatre
cordes et Dan débarque à son tour. La voix de Justin
fait son entrée, mais pas lui... Et puis, au moment du refrain, le voilà enfin qui
arrive ! Ils sont tous là, dans de jolis costumes blancs qui leur confèrent une classe
folle ! Et oui, ami lecteur, le son est bien meilleur ! Quelques ajustements sont encore à
faire, on n'entend pas encore super bien Justin mais ça va se
régler rapidement. Le set sera donc divisé en deux parties, la première
étant consacrée au nouvel album. Parce que oui, Easter is Cancelled sera
joué intégralement ! Ca n'est pas pour me déplaire (cf. ma chronique) et on est vite forcé de constater que l'album est vraiment
efficace en live et le public ne s'y est pas trompé. Nombreux sont ceux qui scandent les
refrains avec le groupe et entrain (figure de style, tout ça), que ce soit sur la folle
Easter Is Cancelled ou sur Heart Explodes. On a droit à la jolie ballade In
Another Life, où tout le monde tape dans les mains. Evidemment, Justin
chantera en solo Deck Chair - pendant laquelle il fera tomber son micro et le rattrapera
suprenamment vite, pour pas trop casser l'immersion - et We Are The Guitar Men. Même
Choke On It, dont je ne suis pas le plus grand fan, s'avère diablement efficace en
live ! C'est donc une première partie de set de haut vol que nous offrent les petits Anglais et
qui me pousse même à monter la note de ce dernier album (passez-le de 15 à 17 en
gros, quel plaisir !).
Petite pause ensuite, les gars vont se changer... Frankie Poulain arrive alors sur
scène avec une cowbell et commence à battre la mesure pour lancer le deuxième
set, qui va aller taper dans toute la discographie du groupe. Forcément, le public y sera
encore plus réceptif. C'est donc l'imparable One Way Ticket qui ouvre le bal et qu'on
scande tous. Mon dieu, que le refrain de ce morceau et efficace ! Mon dieu, qu'il a le don de me
rentrer dans la tête (rien qu'à écrire ces lignes, voilà qu'il vient me
hanter) ! Pour ce deuxième set, exit les costumes blancs et classieux. Frankie
a revêtu un costume bien kitsch (ça va bien avec sa dégaine),
Rufus a fait tomber le t-shirt, Dan sort la veste de hardos et le
t-shirt Thin Lizzy (presque un uniforme pour lui, et ce depuis 2003 !)
et Justin s'est glissé dans un genre de body noir mais transparent par
endroit... Affreux. Y'a que lui pour porter ça avec classe ! Les tubes s'enchaînent, pour
notre plus grand plaisir puisque Barbarian, avec son chouette refrain continue les
hostilités. Une petite remarque sarcastique de Justin plus tard ("c'est bon,
on va enfin jouer un peu de Permission to Land") et c'est Growing On Me qui commence. Moi
je voulais Black Shuck, mais on peut pas tout avoir. Le groupe n'oubliera pas de jouer un peu
de Pinewood Smile avec la super Japanese Prisoner Of Love et l'ultra-efficace
Solid Gold, calibrée pour le live. Pour le reste, on va rester dans
Permission : Love Is Only a Feeling, Givin' Up (la chanson
préféré de l'ami Dan, il a bon goût, le bougre), Get
Your Hands Off My Woman (pour mon plus grand plaisir, vu que j'adore ce titre et que
j'étais persuadé qu'ils n'allaient pas le faire) avant une fin obligatoire et
réglementaire sur LE tube du groupe : I Believe In A Thing Called Love. Cette fois,
c'est toute la Cigale qui chante, couplets et refains ! Superbe final pour une chouette setlist.
Evidemment, je regrette l'absence de Black Shuck et Open Fire. Evidemment, je suis
un peu embêté par le fait qu'ils aient choisi Street Spirit pour illuster
l'album Hot Cakes, j'aurai préféré entendre toute la Cigale
gueuler le "suck my coooock !" d'Every Inch of You. Evidemment, mon comparse Blaster
regrettera l'absence de Friday Night, lui qui, entre chaque titre, disait "allez, jouez-la,
maintenant !". Notre petit running gag de la soirée... Mais bon, la setlist demeure
ultra-efficace, tape dans tous les albums du groupe et demeure variée. Rien à redire
à ce niveau-là.
L'ambiance était franchement top, le public chantait et dansait. L'atmosphère d'une
petite salle comme la Cigale aidait sûrement un peu. Quant aux gars... Rufus
est un p*tain de monstre. Son niveau technique est assez incroyable et autant te dire qu'il ne
s'économise pas ! Je n'aimerais vraiment pas être à la place de son kit, tant il
tabasse ses fûts ! Arrivera-t-il à rester dans le groupe, qui semble vouloir
imiter Spinal Tap, en épuisant tous ses batteurs ? Rien n'est moins
sûr, mais essayez quand-même de le garder, lui ! Serait-il encore meilleur que son papa ?
Peut-être bien. Frankie, malgré son look quelque peu
déjanté, est le plus sage de la bande. Il fait son taf mais reste plutôt
sérieux. Dan s'amuse déjà un peu plus. Sans passer son temps
à faire le pitre, il a une sacrée patate et ne s'économise pas. Et puis, la
vache, il joue bien, ce con ! Le public de la Cigale s'est douché sous les pluies de
médiators que le groupe nous balançait. Tout du long, après chaque chanson,
après chaque couplet même ! On en est venu à se demander combien ils en avaient en
stock ! Malgré ça, votre fidèle serviteur n'a pas été foutu d'en
choper un, alors que la fille devant lui en a eu deux. Je suis encore dégoûté,
aussi n'ai-je plus envie d'en parler. Voilà.
Evidemment, toute l'attention est vite attirée sur Justin. Si j'ai
été vraiment bluffé par les capacités vocales du gars, que je savais
excellent mais qui m'a vraiment scotché sur Deck Chair, j'ai aussi enfin pu voir ce
qu'il jouait vraiment à la gratte. Je ne savais pas que Dan et lui se
partageaient les soli et, franchement, j'aurais du mal à déterminer lequel des deux a le
meilleur niveau ! Bon par contre, si Dan reste globalement sérieux,
Justin est LE frontman rêvé ! C'est pas compliqué, à
chaque fois qu'on le regardait, il était en train de faire une connerie ! Que ce soit ses
mouvements fort peu viriles dans sa combi moulante, son lâcher de micro sur Deck Chair
ou ses poses volontairement ridicules quand il s'avance vers le public pour jouer les soli, le gars
n'arrête pas ! Mais si ce n'était que ça... Le moustachu est également
coupable de viol sur appareil photo, geste impardonable qu'il a exécuté sur un pauvre
photographe du premier rang, qui sortait un peu trop son objectif. Justin s'est saisi
de l'appareil et... Oh, tu as deviné, hein ! Il a également tenté sa chance avec
un pauvre roadie, qui voulait juste décaler le micro de la grosse caisse de
Rufus. Le pauvre monsieur s'est penché, erreur fatale ! Les petits
Français que nous sommes n'ont pas pu se retenir de rire et de compatir quand il a eu du mal
à ouvrir sa bouteille de Cristaline, foutus bouchons "pratiques"... Une ou deux nanas ont
également décidé de lui offrir gracieusement leur soutien-gorge... que
notre ami a enfilé comme on met un sac à dos - ce qui lui a un peu compliqué la
tâche quand il a du retirer la bandoulière de sa guitare - avant de s'en servir pour
éponger la sueur sous ses bras. Je vous passe évidemment le moment où il a fait
le poirier sur scène, battant la mesure avec ses jambes ou son plongeon dans la fosse en fin de
concert, tout ça, c'est classique. Il n'a également pas arrêté de dire des
conneries, d'abord dans un français plutôt convenable (pas toujours, certes) avant de
revenir à l'anglais quand il a vu que l'assemblée comprenait plutôt bien. Il s'est
moqué des gens qui réclamaient la seule chanson qu'ils connaissaient, nous a
demandé de taire le viol d'appareil photo, s'est presque excusé pour certaines poses
ridicules qu'il prenait... Autant te dire qu'on a passé la soirée à se marrer !
Mais comme le groupe reste également techniquement irréprochable, ça sauve les
apparences.
En résumé, ce fut un concert tout bonnement génial. Vraiment, je ne
pouvais pas rêver mieux ! Entre l'ambiance incroyable, la super setlist, l'énergie et
l'humour du groupe et la prestigieuse compagnie de Blaster, j'ai passé une
p*tain de bonne soirée. Justin, Dan,
Frankie, Rufus, je vous remercie et je reviendrai vous voir.
Blaster, je ne te remercie pas, car me voilà contaminé par le virus des
concerts... M'enfin, je t'en veux pas, c'était quand même super ! Quand je pense que
certaines disent que la première fois, ça se passe toujours mal...
Setlist de The Darkness
:
01. Rock And Roll Deserves To Die 02. How Can I Lose
Your Love 03. Live 'Til I Die 04. Heart Explodes 05. Deck
Chair 06. Easter Is Cancelled 07. Heavy Metal Lover 08. In
Another Life 09. Choke On It 10. We Are The Guitar
Men ---------------------------------------- 11. One Way
Ticket 12. Barbarian 13. Growing On Me 14. Japanese
Prisoner Of Love 15. Love Is Only A Feeling 16. Solid
Gold 17. Givin Up 18. Street Spirit 19. Get Your Hands Off
My Woman ---------------------------------------- 20. I Believe In A
Thing Called Love
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