D-A-D

Date

27/08/2011

Lieu

Peymeinade

Chroniqueur

Hellblazer

L I V E R E P O R T

En ce chaud samedi d'août, une horde de furieux sudistes nommée Tribal Roch, association des Alpes Maritimes militante en faveur de toutes les bonnes musiques, dont bien sûr le métal, s'est offert cette année la venue des danois de D-A-D. Rares sont leurs incursions sur le territoire français, aussi les fans frustrés comme moi sont aux anges, d'autant plus quand ils passent dans un cadre intimiste à vingt kilomètres de chez vous !

Me voici donc arrivé vers 14h sur ce site bucolique, le Parc Daudet, sous les pins parasols au milieu des villas (qui vont bien déguster !), alors que Marco et Gonzo, les têtes pensantes du Tribal Roch, sont aux manettes des réglages et préparatifs de la fête. A l'affiche en plus des danois, sont venus les Toxxic Toyz et Renaud Hantson avec son Furious Zoo. Hommage également à Bernie, ami du Fest décédé il y a peu, et qui aurait du jouer avec Marco et consorts. L'asso a fait les choses bien, et derrière une scène conviviale se trouvent les tentes des rockstars du jour, ainsi qu'une cuisine de campagne avec chef atitré (au menu, faux-filet aux champignons... pas mal, non ?). Sur le stand boissons/nourriture, l'asso a également fait bosser les commerces locaux, avec rien que des beaux produits... bel esprit. J'attends fébrilement les Scandinaves avec mes bouteilles de champagne et mon dictaphone, et ça fait seize ans seulement...

A 15h arrivent enfin les quatre danois, tandis que Toxxic Toyz  termine un soundcheck aussi pointu que pro. Les gus n'ont jamais pris les pieds plus au sud que Paris. On se serre la pogne, on vaque, on discute. Jakob me demande où il peut aller à la plage, Jesper où il peut faire la sieste, Stig où il peut faire du shopping, et Laust ne demande rien, il sourit. Ca fait presque bizarre de les voir "en civil", si j'ose dire ! Nous accueillons donc  D-A-D dans leur tente, avec deux bouteilles de champagne que je viens de coller au frais... leur frigo était déjà bien plein... bière, vodka et jus de carotte (oui oui). Nous démarrons l'interview illico, alors que le groupe signe tous mes cds (dont un spécial dédicace pour ma p'tite maman, ce qui fait bien marrer le groupe, qui propose sur le champ d'intituler le prochain disque du nom de mon regretté papa... ça démarre fort), puis ils partent au soundcheck.

Soundcheck D-A-D Jakob Binzer

Soundcheck D-A-D Jesper Binzer

Soundcheck D-A-D Laust Sonne

Soundcheck D-A-D Stig Pedersen

Ses trois comparses sur scène pour régler les instruments, Stig Pedersen, le bassiste fantasque, bronze en plein cagnard. Je me joins à lui pour discuter et faire connaissance. Très cool, on apprend à connaître les différences de nos pays respectifs. Le gars aimerait bien faire du shopping, je propose donc de servir de guide, ce n'est pas tous les jours... et une fois le check terminé, nous voici partis à Cannes sur la Croisette pour écumer les Gucci, YSL et autres Dolce & Gabbana avec Stig. Un grand moment, rien qu'à voir la tête des vigiles et des vendeuses alors qu'entrent deux métalleux sapés comme pour un picnic ! Il ne comprend pas le français, alors je le fais passer pour mon client rockstar excentrique et tous les yeux brillent, déjà rivés sur le portefeuille qui dépasse du mini-short de Stig. Tant qu'à se marrer, autant jouer le jeu jusqu'au bout ! et vas-y que j'essaie des vestes Gucci en fourrure violette, des baskets Yves st Laurent en léopard à 700€, etc. Le délire...

Je ne le sais pas, mais pendant ce temps les reste du groupe et les organisateurs cherchent Stig et commencent à s'inquiéter sérieusement de son absence, alors que je le ramène à son hôtel vers 20h (après un parcours labyrinthique sur les petites routes grassoises, car nous avons pour seule carte routière la carte de visite de l'hôtel avec un plan schématique). Stig me donne rendez-vous dans la loge à 21h pour sabler le champagne avant de monter sur scène, et je repars au Fest, ayant malheureusement raté la prestation des Toxxic Toyz. Marco, l'organisateur, me demande d'où je viens et me dit que tout le monde cherche le bassiste de D-A-D... Ah ben tu vas rire, je viens pile de la ramener à ses potes ! Bref, après un arrêt au stand (menu susnommé d'excellente qualité, chapeau bas le cuistot) et au bar à volonté (la fontaine aux délices), me voici posté sur le côté de la scène pour assister à la prestation atomique de Renaud Hantson, qui refuse - très professionnellement - les verres de rosé que je lui tend à chaque fois qu'il passe derrière la scène me rejoindre pour laisser le public chauffer en faisant une pause. J'avoue qu'étant moi-même bien... détendu, je passe un excellent moment avec cet homme aussi talentueux que humble.

Renaud Hantson en action

Le Mot de la Fin pour Renaud Hantson

Sa voix puissante enchaine les missiles de hard rock pur jus avec son excellent groupe, jusqu'à la reprise de Black Knight ( Deep Purple ) qui ferait presque rougir Ian Gillan. Hantson, aussi pro qu'excellent chanteur, échange avec le public entre chaque titre, c'est un vrai plaisir. Au passage, il est vraiment instructif d'assister depuis le coté de scène au concert, afin d'en voir l'envers et comment les artistes se galvanisent avant de monter sur les planches.

Au loin arrive alors le van de D-A-D, que je repère dans le noir. Je prends un peu d'avance et fonce dans leur loge pour déboucher le champagne, remplissant six coupes glacées (une aussi pour leur roadie tatoué à mort avec coupe iroquoise), que nous levons à un bon concert, avec un petit speech de motivation de ma part, histoire de leur dire que d'une part Hantson a tout donné, et que d'autre part leurs fans sont venus de partout et qu'ils n'attendent d'eux rien de moins que le meilleur ! Ils doivent se dire que ce français ne se gène pas trop, mais après tout, ils viennent si rarement que je n'ai rien à perdre à leur dire qu'on veut le maximum de leur part. Tchin tchin, je laisse les gars à leur petit rituel pré-scénique (des vocalises en crescendo), et les voilà qui déboulent on-stage, annoncés fièrement par Marco. L'explosion peut commencer...

Before The War...

Un Evil Twin de bon aloi démarre les hostilités sur les chapeaux de roue, porté par un son aussi fort que clair... parfait ! Le public, composé de pas loin d'un millier de fans, est déjà dans la zone rouge de folie, et si le site n'est certes pas le Hellfest, l'osmose n'en est pas moins parfaite et la foule unie comme une seule âme. Un très grand moment. Les skuds se suivent, avec Bad Craziness et Beautiful Together , le groupe ayant axé sa set-list sur l'aspect costaud de sa discographie. Tous assurent, Jesper Binzer en tête avec sa voix puissante et rauque. Le public suit comme un seul homme et répond en hurlant aux invectives du chanteur qui aligne quelques mots de français... "Peymeinade, Peymeinade...", heureux de découvrir l'effet galvanisant sur la foule à chaque déclamation. Il pourrait annoncer n'importe quoi, l'effet serait garanti.

Stig la Grimpette

Jakob le farceur

Ca continue très fort et sans temps mort avec Girl Nation , Scare Yourself et Grow Or Pay , que la foule reprend en choeur et par coeur. J'en profite pour passer devant les grilles shooter quelques gros plans avant de retourner parmi mes compères métaleros pour lever les bras et me casser les cordes vocales sur Monster Philosophy qui suit un hillarant Ridin' With Sue . Derrière, le classique mais énervé Jihad fusionne les c(h)oeurs, certains n'arrivant encore pas à croire que D-A-D est bien entrain de jouer ici, sous les pins, dans la campagne provençale... unique !

Vue d'ensemble

La Machine en Marche

Evil Twin...

Le groupe nous gratifie ensuite de l'excellent Road Below Me , qui déclenche un chouette pogo, puis nous assène son arme suprême Sleeping My Day Away , auquel la foule fait écho de son chant unanime. Un grand moment de rock, étiré un bon quart d'heure le temps de fumants soli de guitare et de batterie largement acclamés (mention spéciale à Laust Sonne, aussi déchainé que jovial derrière ses fûts). Impitoyables, les Danois dégainent Reconstrucdead dans la foulée, avant de déserter les planches quelques instants pour le rituel du rappel. J'en profite pour sprinter backstage les retrouver et les féliciter (c'est quand même top d'avoir un pass magique... comme dans Wayne's World...), le temps d'une photo, et ceux-ci retournent brûler les dernières planches avec un Everything Glows  survitaminé lâché juste avant l'hymne du groupe, It's After Dark et son crescendo fédérateur. La messe est dite, les lights s'allument, it's over... On en aurait bien repris un peu.

Seule ombre au tableau, donc, les Danois refusent de remonter sur scène le temps d'un titre avec les autres groupes, malgré les demandes insistantes de tous, y compris moi-même, envoyé au front par ceux qui ne causent pas anglais (dont le sympathique batteur de Renaud Hantson, dégoutté de la réaction fraîche de Jakob Binzer qui déclare sèchement "the show is over" trente minutes avant le couvre-feu, et après avoir démarré - un peu en retard - à 22h15. Pas très rock'n'roll, mais on ne peut s'empêcher de se dire que le concert a été excellent, et de plus D-A-D dédie ensuite de son temps aux fans qui font la queue après le concert pour signer guitares, T-Shirt, CD et paires de seins...

Un grand bravo aux organisateurs de ce festival réunissant presque mille passionnés à chaque édition, dont vous pourre retrouver les activités et le programme sur www.tribalroch.asso.fr

Set-List du concert  :

Evil Twin
Bad Craziness
Beautiful Together
Girl Nation
Scare Yourself
Grow Or Pay
Ridin' With Sue
Monster Philosophy
Jihad
Road Below Me
Sleeping My Day Away
Reconstrucdead
Everything Glows
It's After Dark

Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum !