Dark Fortress + Secrets Of The Moon + Schammasch

Date

19 Octobre 2014

Lieu

Paris

Chroniqueur

Mythos

L I V E R E P O R T

19 octobre à 17h30 : Rendez-vous avec des amies au Point Ephémère à Paris, dans une sorte de bar qui peut se concevoir aussi comme un « lieu de vie » où on peut -et pas forcément dans cet ordre- : s’enfiler des bières sur les quais du canal Saint Martin, profiter de la vue, jouer au ping-pong, visiter une exposition éphémère, mais aussi s’engouffrer dans la salle de concert au sein d’un bâtiment en brique style post-industriel. C’est donc dans une ambiance vraiment conviviale que le Point Ephémère se transforme peu à peu en rassemblement de blackeux tout de noirs vêtus, sous le regard hébété de certains « sangs-de-bourbe ».

Il faut dire que l’affiche était alléchante, Secrets Of The Moon, Dark Fortress et Schammasch réunis dans un même endroit, en France qui plus est, et au même instant, c’est plutôt rare. 

19h : Les gens se pressent vers l’entrée de la salle, un petit tampon sur le bras et c’est parti, les portes de l’Enfer s’ouvrent enfin à nous. Le devant de la scène est déjà un peu occupé, je m’installe donc au deuxième rang, comme bon chroniqueur que je suis, et profite de l’encens installé par le premier groupe de ce soir, les Suisses de Schammasch !

La mystique suisse en sandales


19h15 : La salle n’est pas complètement comble et j’en suis un peu déçu, on sent que le majorité des personnes présentes est venue pour Dark Fortress et Secrets Of The Moon, et c’est bien dommage pour eux car ils vont rater un show d’une grande qualité. Schammasch n’est certes pas un groupe aussi connu que ses collègues allemands, mais son dernier album (Contradiction) avait démontré de nombreux atouts et j’attendais impatiemment une scène de leur part. L’ambiance s’installe très rapidement, les membres du groupe entament leur show dos au public (cette longue tradition qui remonte à Bob Dylan et alii) puis se retournent quand la puissance est à son apogée. Le show est mystique mais très contrôlé, on retrouve le chanteur C.S.R. affublé d’un long manteau à capuche (un peu à la Behemoth sur The Satanist), et on perçoit sous ce capuchon une face complètement recouverte de noir avec un trait doré qui part du front vers le nez. Ses compères -devrais-je dire « Frères »- ont tous les trois une tunique identique, sorte de haut aux motifs orientaux, mais leur face est découverte. Comme je le disais déjà dans ma chronique de Contradiction, l’esthétique schammaschienne c’est une forme d’anti-sacré, une mystique noire empreinte de religiosité. Et si le groupe est unanimement « sandalé » ce n’est que pour mieux renforcer l’aspect « christique » et sacré du groupe. En tous les cas, les chansons s’enchainent sans fioritures, le show est carré, aussi puissant que sur l’album, on n'est pas déçu.

Tracklist de Schammasch :

01. Crown (Intro)
02. The Inner Word
03. Golden Light
04. Black But Shining

20h00 : Courte pause, le merchandising est pris d’assaut, moi je ne bouge toujours pas de ma place car c’est au tour de Secrets Of The Moon de s’installer !

Secrets de la lune

20h15 : Ca y est, l’un des fleurons du Black Metal allemand prend place sur scène. Un fan cri à gorge déployé « secrets de la lune ! », c’est donc dans une ambiance agréable que SOTM entame son show avec la magnifique chanson Serpent Messiah de leur dernier album Seven Bells. Au début la voix est trop en retrait, sG fait signe à l’ingé son de monter la puissance du micro, le problème est arrangé et SOTM peut déployer toute la force de sa musique à un public déjà complètement conquis, scandant des « oï » et anticipant les titres des pistes (Lucifer Speaks a eu un franc succès de ce côté là !). Pourtant je trouve qu’à certains moments, la magie planante qui fait tout le charme de Secrets Of The Moon n’arrivait pas à se déployer totalement, sauf dans les grands moments instrumentaux où Arioch, Naama Ash et le batteur pouvaient déployer toutes leurs capacités techniques.

En tous les cas, SOTM a pioché dans presque toute sa discographie, on a entendu du Antithesis, Carved In Stigmata Wounds, Privilegivm et Seven Bells. De quoi ravir tous les fans. C’était d’ailleurs intéressant de voir l’effet que produisait sur les plus jeunes admiratrices la présence d’une femme à la basse (Naama Ash). Trois jeunes filles étaient en effet béates d’admiration face à elle, chuchotant des phrases comme « un jour je serais comme elle ! » c’était mignon et pour une fois ça déconstruisait l’aspect parfois trop sérieusement « malsain » que peut avoir le Black Metal. Pour qu’il y ait plus de femmes représentées dans les groupes de Metal en général, il faut à mon avis qu’il y en ait qui montrent le chemin, afin de susciter petit à petit des vocations. Ce fut apparemment le cas pour SOTM, et c’est tant mieux ! Bref, fermons cet aparté.

21h : Le show se termine sous les applaudissements, cette fois je me précipite au merchandising, fais deux-trois achats et reprends vite ma place car c’est maintenant à Dark Fortress de faire son entrée.

Setlist de Secrets Of The Moon :

01. Serpent Messiah
02. A Million Suns
03. Lucifer Speaks
04. Nyx
05. Carved In Stigmata Wounds

Le corps dégingandé

21h15 : Premier constat, ceux sont eux les véritables stars de la soirée. Dark Fortress est acclamé par le public, on sent que l’ambiance s’enflamme un peu plus, et ce n’est apparemment pas pour déplaire à Morean… J’étais un peu déçu par leur dernier album Venereal Dawn et j’avais conclu en disant que j’espérais qu’ils allaient se rattraper sur scène, et bien c’est le cas !

Deuxième constat : par son nombre important de musicos, Dark Fortress en impose ! En effet, ils étaient six à affronter le public, dont quatre tout devant la scène, comme s’ils allaient se jeter dans la fosse avec nous. Le show débute avec un Venereal Dawn puissant et très dynamique. Morean et le bassiste (qui ne semble pas être Draug) se battent pour avoir la vedette, le premier déploie son corps dégingandé dans des mouvements grandiloquents des bras et des effets bizarres avec ses longues jambes. Ses yeux partaient parfois en vrille quand il allongeait les notes, on les sentait vraiment investis à fond. Même la chanson que je trouvais la plus faible dans l’album m’a fait très bon effet, je ne pouvais m’empêcher de les suivre dans leur incantation du Jigsaw Of A Mad God. Ils ont ensuite enchainé des pistes de leurs précédents albums, toujours très suivies par le public.

Setlist de Dark Fortress :

01. Venereal Dawn
02. I Am The Jigsaw Of A Mad God
03. When 1000 Crypts Awake
04. Poltergeist
05. Baphomet

22h20 : La soirée se termine enfin, les blackeux rentrent peu à peu chez eux, pleins de bons souvenirs en tête, le sourire au visage et l’envie de réécouter les discographies respectives des groupes !

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