Fall Of Summer Festival

Date

06 Septembre 2014

Lieu

Torcy

Chroniqueur

Azagtoth

L I V E R E P O R T

Pour le second jour, j’ai fait un effort pour vous et suis arrivé sur le site pour le second concert de la journée vers 13h ; oui, parce qu’on n’est pas des bêtes, quand même.

C’est donc avec Vorkreist que j’entame cette journée chaude et lourde sous un ciel toujours nuageux.
Pour mémoire, le groupe a perdu sa bassiste, Marianne « LSK » Séjourné,  décédée l’année dernière et remplacée par un membre de Blacklodge.
Vorkreist lâche un black/death bien dégueulasse et bien méchant, mais le son ne suit pas je trouve. Le frontman n’étant pas plus enclin que ça à galvaniser l’auditoire, l’enthousiasme de la foule est modéré.




La suite, ce sont deux formations (Den Saakaldte et Code, respectivement norvégienne et anglaise) que je vais regrouper parce que j’en ai eu exactement le même ressenti : bien que sur disque, ce soit assez différent (encore que…), sur scène on a l’impression d’avoir affaire à deux fois le même groupe ; soit deux quintets de grands gaillards velus, jouant une musique majoritairement mid tempo sans accroche particulière, avec un chant clair intempestif et bancal. Bref, deux sets qui n’ont pas vraiment décolé.

Setlist de Code :

01. The Cotton Optic
02. Edysis
03. Trace
04. Smother
05. The Lazarus Chord
06. Rattle
07. Possession Is The Medicine
08. Triptych
09. Cloud-Formed



A l’arrivée des Allemands de Debauchery, c’est là que les choses sérieuses commencent enfin : une scène bien garnie qui donne une ambiance très particulière même en plein milieu de journée, des musiciens sanguinolents et survoltés pour un set énergique dans un style death n’roll qui déboîte comme il faut. Autant sur disque je ne suis pas spécialement fan, autant en live c’est totalement captivant. Le frontman communique très bien avec le public et ça fait plaisir.




Assassin
prend la suite. Encore des vétérans du thrash, pour leur toute première date en France en plus de trente ans de carrière. Ils ont un nouveau chanteur, à la voix gutturale profonde et imposante comme il se doit.
On retiendra du set un « Trou Du Cul » d’anthologie, petit pastiche de leur morceau Baka pour le public français. Très bonne initiative, la réaction est très positive bien entendu.



Setlist d'Assassin :

01. Fight (To Stop the Tyranny)
02. Breaking The Silence
03. The Last Man
04. Forbidden Reality
05. Baka
06. Destroy The State
07. Assassin



On passe à la grande scène pour le premier concert avec Salem, précurseur du doom/death israélien avec presque trente ans d’existence.
Ne connaissant le groupe que de nom, je suis agréablement surpris par l’énergie qui se dégage. Ça bouge dans tous les sens, notamment le chanteur qui ne sait plus quelle pitrerie inventer pour se faire remarquer. Etonnant pour un groupe de doom. Le chant clair m’a paru totalement inutile par contre.




Artillery
relance le thrash classique sur le Sanctuary. Un groupe très populaire, à en juger par l’ambiance dans le public.
Le vieux heavy/thrash avec une voix haut perchée, ce n’est pas trop pour moi ; j’ai donc préféré aller faire quelques emplettes dans la tente à goodies.


Le groupe le plus singulier du fest’ arrive sur la Blackwaters vers 19h30 : le groupe de doom funéraire Ahab. Quarante-cinq minutes de set chez eux équivaut à… quatre titres, évidemment. Une musique lancinante et hypnotique –d’ailleurs, ça sentait fort la cigarette qui fait rigoler. J’adore les deux premiers albums du groupe, beaucoup moins le dernier avec ce chant claire trop prédominant. Ça tombe bien, ils n’en ont joué qu’un morceau.
Il y a hélas eu un gros problème de son : on entendait par intermittence un grésillement fort désagréable pendant la moitié du set, ça m’a fait mal au cœur pour eux.



Setlist d'Ahab :

01. The Divinity Of Oceans
02. Old Thunder
03. Deliverance
04. The Hunt


De retour de l’autre côté de la colline, on assiste à la prestation de Cancer sous forme de trio. Ian Buchanan arbore à présent des dreadlocks et est toujours aussi statique. Ils ont joué tous les classiques du groupe, notamment les incontournables Into The Acid, Death Shall Rise et To The Gory End. Je trouve que ça manque de patate… et surtout de la seconde guitare de Barry Savage. En plus, c’est franchement linéaire. Malgré tout, le groupe jouit d’une certaine popularité au sein de l’audience.



Setlist de Cancer :

01. C.F.C. / Witch Hunt
02. Death Shall Rise
03. Into The Acid
04. Die Die
05. Tastless Incest
06. To The Gory End
07. Bloodbath
08. Body Count
09. Hung, Drawn And Quartered
10. Deathroned Emperor (Celtic Frost cover)


Place à la première grosse star de la soirée, Pentagram.
L’ancêtre Bobby Liebling (il n’a pourtant que soixante ans) fait son apparition, toujours aussi squelettique avec ses mimiques de pantin désarticulé et possédé. Hilarant.
La légende du doom livre un set solide, notamment par la prestation excellente des musiciens (le guitariste Victor Griffin en tête de liste) et les gesticulations désopilantes de Bobby Liebling, le papy à la voix chevrotante qui séduit encore son public.




Ascension
, c’est un tout autre style : la scène est complètement enfumée pendant une bonne partie du set, il y a des bougies partout, on distingue à peine les musiciens (en noir) à part le chanteur (en blanc) d’une pâleur cadavérique.
Un black/death assez ordinaire, de mon point de vue, même si c’est scéniquement très réussi.




Groupe le plus attendu ce jour, Sodom. D’entrée de jeu, le classique Agent Orange qui fait l’unanimité au sein du public. Là encore, un trio qui fonctionne comme une machine bien huilée et un Tom Angelripper remerciant humblement le public pour son soutien. Ça fait chaud au cœur.

Setlist de Sodom :

01. Agent Orange
02. In War And Pieces
03. Outbreak Of Evil
04. Surfin' Bird / The Saw Is The Law
05. Sodomy And Lust
06. Stigmatized
07. Blasphemer
08. City Of God
09. Burst Command 'til War
10. M-16
11. Remember The Fallen



Place à Enslaved sur la petite scène, pour un concert vraiment excellent, mon préféré avec celui de Carcass. Il faut dire que les dernières compos fonctionnent à merveille sur scène, le son les retranscrivant dans toute leur complexité. Le chant clair a beau être parfois un peu limite, il est difficile quand on aime la musique des Norvégiens de se tirer de la béatitude dans laquelle on se retrouve plongé sur des morceaux comme Riitiir.
Le sympathique Grutle n’a pas sa langue dans la poche ce soir-là, et se perd parfois dans des discours sans queue ni tête. Ce qui n’empêche pas les Vikings de faire l’unanimité, et c’est tout à fait justifié (le headbanger à côté de moi n’a fait qu’acquiescer pendant tout le concert).




Dernier concert sur la Blackwaters, Watain et sa scène tout feu tout flamme, avec un Erik en grande forme qui mène la procession sur une intro tonitruante et lance la machine infernale aux côtés de ses pairs tout aussi charismatiques.
Pour les avoir vus dans une petite salle, je trouve que l’ambiance fonctionne mieux qu’en plein air, surtout sur une plage. Heureusement qu’il fait nuit.
On voit clairement que Watain a son lot de fans, qui se sont déplacés exprès pour l’occasion.



Setlist de Watain :

01. De Profundis
02. Black Flames March
03. Malfeitor
04. Reaping Death
05. The Wild Hunt
06. Hymn To Qayin
07. Kiss Of Death
08. Waters Of Ain
09. Requiem XIII


Bömbers
ou comment terminer en beauté.
Pour ceux qui ne les connaissent pas, sachez que c’est un groupe hommage à Motörhead (jusqu’ici, rien de choquant), composé d’Olve Eikemo, mieux connu sous le nom d’Abbath dans Immortal, Tore Bratseth, son ancien collègue chez Old Funeral et qui est également impliqué dans un autre projet dans un style proche avec Faust (Studfaust), et un batteur que je ne connais pas.
Dès les premières secondes, c’est à mourir de rire : Olve se ramène avec sa Rickenbacker, sa moustache rouflaquettes de biker et adopte une attitude au micro exactement dans le style de Lemmy. L’imitation vocale, notamment entre les morceaux, est à se pisser dessus.
On s’en donne à cœur joie pour ce dernier concert en chantant à tue-tête des morceaux qu’on connaît tous par cœur.
Dernière surprise de la soirée, Tom Angelripper vient chanter Iron Fist avec le trio ; pour mémoire et pour les ignares, Sodom en avait fait une reprise sur son mythique Persecution Mania.
Une super ambiance tout au long de cette dernière prestation, on quitte le festival le sourire aux lèvres.



Setlist de Bömbers :

01. Bomber
02. I'm So Bad (Baby I Don't Care)
03. Stone Dead Forever
04. The Hammer
05. No Class
06. Killed By Death
07. Orgasmatron
08. Iron Fist
(feat Tom Angelripper)
09. Metropolis
10. Doctor Rock
11. I Got Mine
12. Overkill
13. Stay Clean
14. Over The Top
15. Motörhead
16. Ace Of Spades



Au total, on retiendra la très bonne organisation pour une première édition, avec notamment une ponctualité admirable lors de l’enchaînement des concerts, malgré quelques soucis techniques notamment au niveau du son. Une navette avait été mise en place depuis la gare Vaires-Torcy pour véhiculer les festivaliers jusqu’à proximité du site ; intention fort appréciée, surtout qu'il y avait moyen de se perdre.
Ce qui en a fait pester plus d’un, ce sont les jetons de couleurs différentes pour boisson et nourriture alors que leur valeur était identique ; apparemment, c’était pour des raisons de comptabilité…
Nous n’avons souffert ni de la chaleur, ni de la surpopulation (il y aurait eu dans les deux mille cinq cents personnes) et j’ai trouvé le public globalement assez respectueux des lieux.
La programmation était finalement assez variée, pour un festival annoncé comme extrême.
Le camping était paraît-il plutôt fréquentable, bien qu’un peu éloigné des scènes.

Un très bon week-end en somme, on attend la prochaine édition avec impatience.

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