Flying Colors

Date

19 Septembre 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Le mercredi 19 septembre 2012 : une date à retenir, un événement que les fans de hard rock progressif ne devaient pas laisser passer. En effet, c'est ce soir-là que le "supergroupe" Flying Colors donnait le seul concert français de sa petite tournée européenne. Vu l'emploi du temps plus que chargé de certains des musiciens du groupe (Mike Portnoy avec ses cinquante-six projets, notamment), il valait mieux faire le déplacement car on ne sait pas trop quand l'occasion de voir ces messieurs ensemble se représentera. Question du jour : un "supergroupe" donne-t-il forcément de super concerts ? Etudions le cas Flying Colors pour tenter d'apporter un élément de réponse.

Après le concert de Beardfish (auquel je n'ai pas pu assister) en première partie, les lumières s'éteignent à nouveau vers 20h50 pour signifier que les festivités sont sur le point de commencer. C'est Dave LaRue qui entre en premier sur scène, très vite rejoint par un Mike Portnoy acclamé par les fans déjà acquis à sa cause. Les deux musiciens lancent donc l'intro basse/batterie de Blue Ocean et immédiatement, sans qu'on lui ait demandé quoi que ce soit, le public se met à taper des mains en rythme. Super ambiance, ça commence bien ! Très rapidement, Neal Morse se positionne derrière ses claviers, Steve Morse sur le côté de la scène, et arrive finalement avec la guitare en bandoulière, le chanteur Casey McPherson dont on peut d'ores et déjà dire (au risque de tuer le suspense) qu'il sera la grande révélation de cette soirée.

                   

Blue Ocean pour commencer, donc. Excellente mise en bouche où chaque musicien, évidemment professionnel jusqu'au bout des ongles, fait preuve de classe et savoir-faire... et avec le sourire, s'il vous plait !
Le son est bon, rien ne vient s'interposer entre la musique du quintet et l'assistance. Le propos se durcit un peu avec Shoulda Coulda Woulda, forcément plus heavy et taillée pour la scène. Love Is What I'm Waiting For, plus légère, lui emboîte le pas et tout se déroule sans encombre, dans une ambiance aussi bonne et détendue sur scène que dans la salle.

                   

Entre deux morceaux, Mike Portnoy (qui sera l'un des principaux "communicants" tout au long de la soirée) s'adresse au public mettant en avant le problème suivant : "Nous n'avons qu'un album, nous n'allons donc jouer qu'une heure"... La salle rit, ne croyant évidemment pas le facétieux batteur une seule seconde, mais joue le jeu et le hue un peu au passage, histoire d'avoir l'air déçu ou révolté. "OK, OK... nous pouvons jouer l'album deux fois si vous voulez" et il annonce Love Is What I'm Waiting For (qu'ils viennent de jouer, au cas où vous ne suivriez pas)... La salle continue de rire... Et là, lui vient comme par magie (ironie, ironie) une idée lumineuse : "Et si on jouait des titres provenant de nos carrières respectives, ça vous dirait ?"... Bingo ! Le public s'y attendait (certains avaient peut-être regardé la setlist de début de tournée) et acclame la proposition de Mike

Ainsi, les Flying Colors jouent une chanson d'Endochine (ouf... à une lettre près, c'était la catastrophe), groupe dans lequel Casey McPherson a officié. La compo s'appelle Can't Find a Way et c'est une jolie ballade, très agréable. Entre les chansons de Flying Colors, nous aurons donc le droit à Odyssey (un instrumental de Dixie Dreggs, groupe de Steve Morse), Repentance (amputée de son final) de Dream Theater et surtout à la très belle June, gorgée de feeling (et d'influences Beatles) de Spock's Beard, sur laquelle Portnoy, (NealMorse et McPherson se retrouvent sur le devant de la scène et proposent des harmonies vocales de toute beauté. Parmi les moment forts, n'oublions pas le petit passage solo de Casey qui nous interpréta un extrait de Hallelujah (de Leonard Cohen). La maîtrise de sa voix et son feeling ont impressionné le public... Chapeau.

                   

La soirée continue et mélange virtuosité, décontraction et belle musique saupoudrée de quelques petites pointes d'humour (comme la présentation de Mike Portnoy par Neal Morse où ce dernier nous dit que nous connaissons tous Mike pour... sa ponctualité... roulement de batterie façon stand up comédie de Mike pour lui répondre). Bref, une heure et quarante minutes de plaisir. Le show s'achève avec la longue Infinite Fire, très Transatlantic dans l'âme. 

Pouvait-on vraiment passer un mauvais moment en compagnie de ces gentlemen du rock prog ? Evidemment que non. Tous les "supergroupes" n'arrivent peut-être pas à combler les attentes suscitées par leur aura mais Flying Colors n'a pas déçu, bien au contraire. Les malheureux qui ont manqué ce beau rendez-vous auront le droit à une séance de rattrapage avec le DVD du concert filmé à Tilburg (le lendemain du show parisien) qui devrait sortir dans le courant de l'année prochaine.

 

Setlist de Flying Colors :

01. Blue Ocean
02. Shoulda Coulda Woulda
03. Love Is What I'm Waiting For
04. Can't Find a Way
05. The Storm
06. Odyssey
07. Forever In A Daze
08. Hallelujah
09. Better Than Walking Away
10. Kayla
11. Fool In My Heart
12. Repentance
13. June
14. All Falls Down
15. Everything Changes
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16. Infinite Fire

 

 

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