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Grave Digger + Orden Ogan
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L I V E R E P O R T
Ce n'est pas tous les jours que les Allemands de Grave Digger viennent nous rendre visite... qui plus est en tête d'affiche. Deux dates en France, une à Paris et l'autre à Lyon, pour cette affiche modifiée (au départ Grand Magus et Sister Sin devaient faire partie de la fête mais, suite à leur désistement, c'est Orden Ogan qui a assuré la relève au pied levé) mais néanmoins intéressante... pour une fois, nous ne nous plaindrons pas et cesserons donc d'envier des voisins parfois mieux lotis que nous en termes de concerts. En plus, succès plus ou moins confidentiel oblige, le show parisien a lieu dans une salle chaleureuse et intime puisqu'il s'agit du Divan du Monde. Cool. Une autre raison de ne pas laisser passer cette occasion, donc. A 19h15, les jeunes Allemands d'Orden Ogan investissent la scène avec le sourire et l'intention de laisser parler le Metal. Et, ma foi, ils y parviennent plutôt bien, malgré un son un peu brouillon avec des guitares et claviers trop en retrait par rapport à la section rythmique. Le public, peu nombreux à cette heure de la soirée et un peu timide (probablement de par sa méconnaissance du groupe en face de lui), va tout de même se laisser conquérir par les arguments du quintet dont le style est souvent (et un peu hâtivement, je trouve) assimilé à un Power Metal très inspiré de formations comme Blind Guardian ou Running Wild.
Alors que la logique aurait voulu que le groupe nous assène une de ses toutes nouvelles compos issue de l'album Easton Hope, c'est une chanson extraite du disque Vale qui ouvre le bal. Excellent choix tant To New Shores Of Madness s'avère redoutable. Riff acéré, double grosse caisse qui n'est pas là pour faire jolie, refrain à la mélodie imparable... ça commence plutôt bien. Bon, comme je l'ai dit un peu plus haut, on aimerait distinguer un peu mieux les guitares et claviers, mais l'ensemble reste audible et efficace. En tout cas, les gars d'Orden Ogan ont l'air de se faire plaisir et leur entrain est assez communicatif. Seul petit bémol, sur la fin du premier morceau, on distingue quelques choeurs normalement chantés par les membres du groupe, mais là, ils sont tous bien occupés à headbanger loin de leurs micros. C'est sans doute un détail, mais je trouve dommage de recourir à des samples alors qu'il était très faisable de réellement se charger de ces lignes de chant (pas extrêmement complexes en plus). Au moins, ces messieurs ne font pas semblant de chanter par dessus les samples... ce qui n'est pas le cas de nombreux groupes. J'ai bien des noms, mais ce n'est ni le lieu, ni le moment... Si ? Bon, allez, d'accord : Kamelot, Rhapsody of Fire, et même les excellents Symphony X (oui, la partie chorale de Of Sins And Shadows juste avant le solo... ce n'est jamais eux qui la chantent vraiment) pour n'en citer que quelques-uns. Au rayon des surprises, on constate (enfin ceux qui connaissent le groupe constatent) que le batteur et le bassiste ne sont pas les membres habituels du combo. En effet, la proposition de la tournée a été faite tard (après le désistement de Grand Magus et Sister Sin), et il a fallu être réactif... mais tous n'étaient pas disponibles. Du coup la bande à Seeb (sympathique leader de la troupe) s'est offert les services d'un autre bassiste, que je ne connais pas, et d'un batteur plutôt impressionnant en la personne de Bastian Emig, du groupe Van Canto. Le bougre martèle ses fûts avec force et conviction... le moins que l'on puisse dire à son sujet est qu'il fait bien le show ! Les titres s'enchaînent et permettent d'aborder les différentes facettes du groupe. Du mid-tempo et mélodique Farewell, en passant par le plus heavy et sombre Welcome Liberty, sans oublier le speed et fédérateur We Are Pirates, hymne hommage à Running Wild, bien efficace sur album comme sur scène. On passe un bon moment à voir ces messieurs se démener... et manquer de place (et oui, la scène est petite, et tenir à cinq, avec la batterie de Grave Digger camouflée juste derrière, ne permet pas une grande liberté de mouvement). Bonne humeur (le chanteur rira plusieurs fois face à l'insistance de l'ingé son à lui mettre un gros delay lors de ses discours) et musique efficace aux mélodies travaillées, tels furent les ingrédients de ce début de soirée fort sympathique. Groupe à suivre, assurément.
Setlist Orden Ogan : 01. Intro (Rise And Ruin)
Après cette agréable mise en bouche, il nous fallut attendre une petite demi-heure avant que Grave Digger ne débarque pour nous faire goûter de son Metal teuton. Entre temps, la salle a pu se remplir davantage, cependant force est de constater que l'affluence n'est quand même pas des plus impressionnantes (un peu plus de deux cents personnes alors que la salle peut en accueillir le double). Pas grave, quand les Allemands entrent sur scène, précédés du Grave Digger en personne (enfin du claviériste HP Katzenburg déguisé), une cornemuse entre les mains, l'ambiance et la chaleur gravissent quelques échelons !
Une fois l'intro Days Of Revenge achevée, c'est Paid In Blood qui ouvre les hostilités. Premier constat : le son est excellent. Bien supérieur à celui de la première partie, il est à la fois puissant, assez fort sans être assourdissant, précis et clair.
Revenons plutôt à la musique. Le dernier album est dignement représenté par Hammer Of The Scots, Highland Farewell ou Whom The Gods Love Die Young alors que ce sont des morceaux comme The Bruce, The Ballad of Mary ou l'excellente (et rare) Killing Time qui se chargent de rappeler l'ère Tunes of War à notre mémoire.
C'est une setlist très axée autour des années 90 et 2000 qui nous est offerte. La période 80's du groupe n'étant représentée que lors du rappel. Petite surprise, le groupe se souvient brièvement qu'il a sorti des albums avant Tunes Of War le temps d'un petit medley comprenant deux extraits de l'opus Heart Of Darkness. En effet, juste après nous avoir envoyé un bon petit Morgane Lefay dans les dents, ces messieurs redémarrent sur Twilight Of The Gods mais juste après le refrain, c'est The Circle Of Witches qui prend la relève, avant d'être elle-même interrrompue par The Grave Dancer... Très sympa ! S'en suit un joli enchaînement de classiques qui portent des noms d'albums : The Last Supper, dont la pesanteur et le refrain fonctionnent toujours aussi bien en concert, Excalibur qui réinjecte un peu de vitesse dans le set, et enfin, l'excellente et terrassante Knights Of The Cross qui vient conclure la deuxième partie du show bien rodé des Allemands... avant le rappel. Et voilà, après une heure et quarante minutes d'un show très carré, servi par un son puissant et un light show irréprochable, ces vétérans du metal (trente ans de carrière tout de même !) viennent saluer leurs fans avec le sourire aux lèvres... probablement la satisfaction du devoir accompli. Dans la foule, certains entonnent Scotland The Brave, hymne militaire écossais, pour le plus grand plaisir de ces messieurs de Grave Digger. Une soirée sympathique donc, sans grande surprise, mais placé sous le signe de l'efficacité et de la bonne humeur... même s'il faut reconnaître que l'aversion du groupe pour les pogos et la division au sein de la fosse (partagée entre mollesse et agitation) contribuèrent à créer une ambiance un peu étrange. En tout cas, une chose est sûre : il fallait mieux répondre présent à l'appel du groupe si vous l'appréciez. Le nombre de fans présents ce soir-là n'étant pas très impressionnant, il n'est pas dit que Grave Digger repasse très régulièrement par chez nous en tant que tête d'affiche... j'espère me tromper.
Setlist Grave Digger : 01. Intro (Days Of Revenge)
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