HELLFEST 2013: Le bilan

Date

20 Juin 2013

Lieu

Clisson

Chroniqueur

Didier

L I V E R E P O R T

Le festival a adopté le même setup qu’en 2012, avec quelques légères modifications. Par exemple la Warzone est une scène ouverte plus éloignée que l’année dernière. C’est plus sympa. Au niveau de la fréquentation, on aura eu la sensation d’être très serrés le samedi à partir de 15h devant les mainstages. Le concert de ZZTOP + KISS a attiré pas mal de pass journée. Le vendredi, et surtout le dimanche, sont beaucoup plus clairsemés surtout le matin, un vrai plaisir pour les festivaliers après la cohue du samedi. Les chiffres le confirment : 112 mille visiteurs sur trois jours, avec un record de 41 mille le samedi. Globalement, et une fois de plus, je trouve l’ambiance superbe. Pas une once de mauvaise humeur, ni chez les festivaliers, ni chez les nombreux bénévoles qui s’investissent dans le festival, ni même chez les commerçants qui restent charmants. Ceux des stands nourritures méritent une médaille, pour leur amabilité tout le long de l’évènement. Les vigiles devant la scène, eux, méritent une double médaille, pour avoir su garder le sourire face à ces hordes de slameurs. Slameurs qui cette année étaient aussi des slameuses. Je suis chaque année impressionné par le nombre de filles qui viennent au festival. En couple, et même entre copines, c’est courageux, sachant que les toilettes et les douches restent un sérieux problème. Les files d’attente sur les toilettes réservées aux filles sont toujours bien longues. Coté hygiène, je note l’ajout de robinets d’eau, soit disant pas potable. Pratique pour se laver les mains, rincer son verre de bière ou se laver les dents, j’en ai vu ! J’en ai vu aussi plein boire l’eau... Pour clore le sujet des toilettes, nous sommes restés en admiration le premier matin, quand nous avons traversé le camping, devant des grosses bottes de paille dans lesquelles étaient plantés des urinoirs en plastique. Toilettes écolos, cool ! Sauf que le deuxième jour, l’odeur était insupportable (les tentes plantées aux environs ont dû vivre l’enfer). Le troisième matin nous n’avons pas osé traverser le camping. Trop risqué :-). Dans l’enceinte du Hellfest, la gestion de l’urine reste un souci. Il y a bien une pissotière aménagée pas loin du coin repas, savamment assemblée à l’aide de gouttière et de bâches plastique, mais le metalleux, surtout bourré, pare au plus pressé lorsque sa vessie se transforme en hérisson furieux. Résultat des courses, il pisse au plus près, à la sortie des tentes Altar/Temple par exemple, et très rapidement des ruisseaux puants se forment. Ca pique carrément le nez. A prévoir donc, plus de pissotières géantes, proches des tentes.

Pour parler d’autre chose, j’aimerai féliciter le festival pour la qualité de sa nourriture. Beaucoup de choix : kebabs et frites bien sûr mais aussi des plats thaï, des barbecues, un stand bio, des pasta box, et même un stand de fallafels. Pas d’excuses bidon, il y a moyen de se faire plaisir, et même de manger équilibré et différent tous les jours, midi et soir. Y’a même des sacro-saints fruits pour nos 5 fruits et légumes… Côté prix, c’est raisonnable, avec des plats complets entre 8 et 15 euros. Seul petit hic, pour avoir des bières il faut retourner dans l’espace concert. Une buvette dans le coin bouffe serait super. L’affluence au bar à vin est aussi exceptionnelle, un bon moyen de changer un peu de la binouze avec du muscadet blanc régional ou du vin rouge.

La panique pendant les deux premiers jours c’est encore les stands de merchandising. Incroyable ! Tout le monde a peur de manquer. A croire que c’est plus important pour certains que les groupes qui jouent pendant qu’ils font la queue. Bien sûr, quand enfin je peux y accéder dans des délais raisonnables, pas mal d’articles ont disparu, mais pas tous, loin de là.

Parlons de la météo. Ce n’est pas le point fort de la région, surtout pour un sudiste. On va dire que ce fût moins pire que la boue de l’année dernière, mais que c’est quand même un bien étrange climat. On dit toujours qu’il y fait beau plusieurs fois par jour, c’est faux. Il y fait beau plusieurs fois par heure. A prévoir donc, un poncho pluie facile à mettre et à enlever, un couvre-chef (gare au coup de soleil) et des habits chauds car on frôlait les 12 degrés le dimanche soir. Les grosses flambées allumées en fin de soirées ont eu beaucoup de succès. Finalement on reconnaît facilement les festivaliers du Hellfest la semaine suivante : ils sont crevés, ils ont le rhume et ils ont des coups de soleil. A éviter aussi, les mocassins vernis. Mieux vaut privilégier le confort (longues heures debout ou à marcher) et le passe partout, car certains endroits se transforment vite en bourbier. L’organisation expérimentera une deuxième utilisation de la paille, en en répandant sur les zones marécageuses dans le coin bouffe, et le résultat était plutôt bon.

Comme le faisait remarquer Mouss lors du set de Mass Hysteria, 3 jours de festival, des milliers de gens heureux, apaisés, gentils, pas la moindre trace d’agressivité entre festivalier. Il faut le voir pour le croire. Les gens s’excusent et se font des politesses, s’entraident. C’est la troisième année pour moi, et toujours pas la moindre bagarre, pourtant il y a de la viande saoule au mètre carré. Je dis bravo ! Et certains autres styles musicaux pourraient en prendre de la graine.

Autre point fort, le respect des horaires. Encore incroyable mais vrai. Tout a merveilleusement bien marché. Tout est bien huilé. Certes il y a eu quelques chamboulements de dernières minutes mais ils étaient annoncés en français et en anglais (annulation de Clutch pour cause de décès d’un parent, remplacé spontanément par Phil Anselmo et son gang. Echange de Danzig et de Ghost, et quelques autres changements mineurs).
Les balances des Mainstages se font toujours pendant le set du voisin, et on continue d’avoir quelques coups de caisse claire pendant une ballade, mais bon moins que l’année dernière (il n’y a qu’à virer les ballades !). Le son m’a semblé meilleur que l’année dernière, souvent moins fort, ne nécessitant pas toujours des bouchons (ou bien je deviens sourd).

Le public a été une fois de plus grandiose, du matin au soir, filant la banane à tous les artistes, français ou étrangers. Les artistes invités au Hellfest ne devraient plus craindre les créneaux du matin car le festivalier au Hellfest n’est pas là pour roupiller dans sa tente. Il est fan de musique, et ça se voit. Une fois de plus, toutes les classes d’âge sont représentées, tous les sexes, et surtout tous les styles. Pour certains, clairement, le Hellfest est un défouloir, un grand carnaval et ils s’éclatent. La journée du samedi avec Kiss et ZZ Top a même amené un public plus familial (non metalleux) avec même quelques enfants très jeunes portant des casques pour leurs oreilles. Futurs metalleux ? L’avenir le dira.

Un petit coup de gueule contre certains slameurs. Si certaines musiques s’y prêtent bien, il y en a d’autres ou ça ne marche pas bien et ça fait chier tout le monde. Clairement certains ne sont là QUE pour slamer, et ne prêtent aucun attention aux artistes en train de jouer. Quel est l’intérêt du slam sur ZZ TOP par exemple ? Un peu de tolérance, si vous n’aimez pas, allez boire un autre coup et ne salopez pas le concert de ceux qui aiment, respectez les autres et leur façon d’apprécier leur musique. Il n’y a pas que les circle pit, les wall of death et les pogos pour montrer à un groupe que vous les appréciez. Le set de Twisted Sister en a été une bonne illustration

Si Kronenbourg assure la bière, tout au long du festival, et fournit même des livreurs ambulants pour les plus feignants, Kalsberg assure un show de nymphettes, enfermée dans un container, ouvert, et en hauteur. C’est un peu dans le dos de la foule, mais ça a quelque peu surpris certains artistes comme Corey Taylor.
Le stand recharge de téléphones portables, mis en place gratuitement par SFR, a fait un carton plein. Bravo.
Un mot de la programmation puisque j’en ai entendu beaucoup râler qu’il n’y avait rien le dimanche. Quelle cagade !? Certes, il n’y avait pas de tête d’affiche puisque à mon gout, Volbeat n’était pas du niveau de clôturer le dimanche. Peu importe, au final car le reste du dimanche était magnifique, pour tous les goûts, et offrait la possibilité d’aller voir des choses que l’on connaissait peut être moins. Eh les gars, faut pas mourir idiot !
J’ai trouvé que de nombreux groupes se demandaient si on viendrait les voir s'ils passaient en concert. Ils ont l'air de se demander comment il peut y avoir une telle foule sur le Hellfest, une fois par an, alors qu'ils ne passent jamais en France le reste de l’année. Ca va finir par porter ses fruits, moi je vous le dis.

Le Hellfest est aussi une bonne vitrine pour le metal francais : 7Weeks, Treponem Pal, Mass Hysteria, Gojira, The Arrs, Seth et j’en oublie plein, ont assuré leurs sets avec brio. C’est une bonne façon de se montrer, à la fois au public étranger qui, pour les plus curieux, peut découvrir nos joyaux, mais aussi pour les groupes étrangers qui peuvent y dégoter des premières parties lors de leurs prochaines tournées. Qui sait ?

Avoir un pass photo peut sembler génial pour les non avertis. Mon expérience, après 3 festivals est un peu mitigée. Un pass photo dans les tentes, et sur warzone est essentiel. Il est facile d’entrer et de sortir du pit, les gars qui contrôlent sont sympas et laissent même rentrer plusieurs fois pendant le set. Mais sur les mainstages c’est une autre histoire. Il y a une seule entrée pour les 2 mainstages, tout à droite de la première et une seule sortie, tout à gauche de la seconde. Pour les concerts du matin, et jusqu’à disons 14 ou 15 h, ça le fait. Mais après c’est plus bon : grosse file de photographes, plus possible de franchir la foule et retrouver ses potes et un spot potable, un seul morceau pour shooter. Au final pour, 5 minutes de clichés de près, on ne voit plus rien après. Donc je n’ai pas adopté cette option et préféré soigner un spot en face de la scène et utiliser mon 200 mm. Ca donne de bonnes choses de jour (surtout avec le coucher de soleil magnifique) et de moins bonnes choses, une fois la nuit venue. Mais bon faut choisir. On est festivalier ou photographe ? Moi j’ai choisi. Je n’ai pas non plus passé beaucoup de temps dans le carré VIP et le point presse. J’y ai fait mes 4 interviews orchestrées de main de maitre par Roger et Olivier, et basta, je filais rejoindre mes potes devant les scènes. Entre festivalier et VIP, il faut aussi choisir. J’ai aussi choisi et privilégié mes amis. Du coup je n’ai assisté a aucune conférence de presse, qu’il est difficile d’exploiter de toute manière. Les questions ne sont pas forcément géniales et le son impossible à capter et retranscrire, vous lirez ça sur les gros médias.

Quelques suggestions d’amélioration ? Pas grand-chose en fait. Plus de pissotières, un bar à bière à côté de la bouffe, plus de grandes tables pour manger, certaines à l’abri (pluie ou soleil), un peu de lumière dans les tentes entre deux concerts, élargissement de l’accès à la Warzone.

 

 

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