Halestorm

Date

28 Avril 2014

Lieu

Milano

Chroniqueur

Pelo-pelo

L I V E R E P O R T

Milan coulait sous des trombes d'eau quand je suis arrivé devant le Magazzini Generali. Les pauvres vendeurs de tee-shirt luttaient comme ils pouvaient pour présenter leur produits. Quel plaisir de se réfugier dans la salle et de retrouver le calme... Mais pas pour longtemps !

 

La première partie débarque sous la bannière plutôt poétique de Dayshell. Ne vous métrompez pas : ils ne vont pas chanter des comptines. Le groupe commence en force sur le riff saccadé de Not Coming In. Le public ne connaît apparemment pas ce petit groupe né il y a trois ans en Californie. Quelques hésitations se font sentir mais rapidement tout le monde est séduit par la puissance vocale du chanteur particulièrement convaincante. La présence scénique s'avère aussi très efficace : tantôt ils sautent à l'unisson, tantôt ils se déplacent dans tous les sens pour créer un joli bordel. Leur style se marque de touches progressive metal et des plages atmosphériques. Cela aboutit souvent à des refrains très mélodiques comme Imbecile ou Hail To The Queen. Certains riffs peuvent même rappeler Tesseract en beaucoup moins raffiné mais largement suffisant pour headbanger. D'ailleurs, toute la salle bouge bien la tête sur les premières notes du très aérien Edge Of The World. Si je devais légèrement critiquer le réglage du son, je dirais que le kick était un peu fort, ayant tendance à écraser tout le reste. Leur show se termine avec I Owe You Nothing, un riff monstrueux. Le leader prouve ainsi qu'il chante très bien mais - quelle claque! - il gueule vachement fort aussi. Les Dayshell finissent ainsi sur l'un de leurs meilleurs morceaux et je me rends compte que j'ai rarement vu une première partie se débrouiller aussi bien pour mette de l'ambiance. J'imprime donc ce groupe dans un coin de ma tête et veillerai de près ce qu'il deviendra...

 

Après une courte attente, tous les membres de Halestorm apparaissent soudainement sur scène. La chanteuse Lzzy Hale, armée de sa guitare, chauffe furtivement le public qui répond immédiatement à l'appel et entame son show sur les chapeaux de roue avec Miss The Misery. Sans surprise, la formule Halestorm s'avère diablement efficace. Le groupe se déhanche plutôt bien dans l'ensemble mais en vérité, tous les yeux sont rivés sur le frère de la chanteuse, le batteur Arejay Hale... Waouh, quelle énergie ! Ce mec a mangé du lion avant de venir sur scène ! Assis sur sa batterie, il ressemble à un animal incontrôlable. Le concert s'enchaîne avec Love Bites (So Do I), dont le refrain est immanquablement chanté par toute la salle. Encore une fois, le batteur occupe toute l'attention. Ses frappes frénétiques dégagent un feu infernal et contagieux. Je crois que je n'ai jamais vu ça à la batterie ! A tous les batteurs qui se plaignent d'être coincés par rapport aux autres musiciens, prenez exemple sur ce taré.

 

Après quatre très bons titres, Halestorm s'accorde une petite cover de DioStraight Through The Heart. Si la performance s'avère correcte, il faut avouer que le groupe s'en sort bien mieux sur ses propres morceaux, de veine plus festive et taillés pour la scène, comme RockshowLzzy Hale le dit elle-même : « Our concert is nothing but a big party ! ». A ce moment-là, je me rends compte que, si la force visuelle du batteur est excellente, Arejay Hale se perd parfois dans des rythmes compliqués alors que la structure hard rock des chansons demeure très simple. Ces libertés ont parfois tendance à tacher la dynamique globale du morceau. Mais on lui pardonnera ce léger défaut tant l'admirer se défouler est un plaisir. Halestorm se consacre maintenant à une cover de Fleedwood Mac, l'excellent Gold Dust Woman. J'apprécie la démarche des groupes qui veulent rendre hommage à leurs influences, surtout lorsque celles-ci s'écartent de leur style. Fait amusant, la pochette de The Strange Case Of m'avait immédiatement rappelé celle de Rumours. Ce n'était donc pas une simple coïncidence ! Le slow qui suit, Breakin, prouve que Lzzy Hale parvient aussi à chanter de manière plus douce.

 

Bientôt, les membres debout quittent la scène pour ne laisser que le batteur. « Milan, are you here ? » « Yeaaaaaah ! » « No, it does not sound like a real Italian city... » Rire dans la salle. « I said, Milan, ARE YOU HERE ? » Enorme cri suivi d'un solo de batterie... assez chaotique ! Arejay Hale commence un rythme, accélère, accélère, accélère et quand plus personne ne comprend plus rien, s'arrête. Il représente ce genre de musicien doté d'une énergie débordante mais qui peine à la canaliser pour en faire de la vraie musique. Soudainement, il reprend un rythme et se met à chanter de célèbres refrains : I Want To Rock And Roll All Night And Party Everyday de Kiss ainsi que d'autres titres. Encore une fois, il change tellement vite qu'on a du mal à le suivre. « Who likes the drums, here ? » Tout le monde crie. « Do you want more ? » « Yeeees ! » « Do you want it bigger ? » « Yeeeeees » même si personne n'a bien compris ce qu'il veut dire par là. « So let's go... For the one pound giant sticks ! » et le batteur sort de nulle part deux énormes et larges baguettes d'environ un mètre ! What the fuck, man ?! Il entame alors un nouveau solo avec ces instruments assez uniques. Toute la salle est morte de rire. Ce mec est aussi dingue que génial !

 

Peu après, les membres absents reviennent sur scène et entame une nouvelle cover... de Judas Priest ! Dissident Agressor sonne correctement dans son ensemble. Un autre morceau qui propulse une excellente énergie est Mz Hyde, mélange efficace de hard rock et american pop. Pour leur 'encore', les Halestorm ont une petite surprise... Non, il fallait s'y attendre ! La fameuse reprise de Get Lucky écrit par Daft Punk, Niles Rodgers et Pharell Williams. Certes, l'original vole bien au-dessus de leur cover mais transformer une chanson funk en hard rock est un pari plutôt osé et il est loin d'être raté.

 

Finalement, on a passé un excellent concert. La découverte de Dayshell est prometteuse et Halestorm a exécuté une prestation à la hauteur des espérances de leur album. Certes, pour de la qualité purement musicale, ces rockers ne sont pas les meilleurs mais ils savent tout à fait insuffler l'ambiance au public. Et puis, ce batteur et ses baguettes d'un mètre... On n'est pas prêt de l'oublier !

 

Tracklist de Halestorm:

01. Miss The Misery
02. Love Bites (So Do I)
03. It's Not Me
04. Freak Like Me
05. Straight Through The Heart (Dio cover)
06. You Call Me A Bitch Like It's A Bad Thing
07. Innocence
08. Don't Know How To Stop
09. Rock Show
10. Gold Dust Woman (Fleetwood Mac cover)
11. Break In
12. Familiar Taste Of Poison
13. Drum Solo
14. Dissident Aggressor (Judas Priest cover)
15. Mz. Hyde
16. Daughters Of Darkness
17. I Get Off
18. Mayhem
19. Get Lucky (Daft Punk cover)
20. Here's To Us

 

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