Heavy Duty + Indykush + Sorrow

Date

12 Décembre 2014

Lieu

Nice

Chroniqueur

Didier

L I V E R E P O R T

Lors de l'écriture de mon report de Sticky Boys à Luynes, j'avais découvert le groupe Heavy Duty qui avait joué sur scène avant. J'avais avoué avoir été épaté par la qualité des compos des Toulonnais ainsi qu'à la prestation scénique d'Ivan leur chanteur. En préparant mon article, je m'étais rendu compte qu'ils passaient au Volume à Nice, et qu'en aucun cas je ne raterai ça. Grâce à leur manager, Laurence, j'obtenais aussi une interview.
Un petit mot sur le Volume, un local historique à Nice, où défile régulièrement la scène locale, en metal mais pas uniquement. Il en coûte deux euros pour faire partie de l'association qui gère la salle, et les entrées sont toujours dans les cinq euros. La salle elle même est étonnante, très basse de plafond, en pente vers la scène, elle à la particularité d'avoir deux gros poteaux devant la scène. Devant les poteaux c'est la fosse (et souvent la guerre), et derrière les poteaux c'est un peu plus calme. Des écrans placés sur les poteaux retransmettent les images des webcams placées devant les poteaux, pas bête. L'autre particularité de la salle du Volume, c'est que la scène est surélevée d'au moins... dix centimètres. Le groupe et la fosse ne font pratiquement qu'un. Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner quand l'ambiance est chaude. Et justement, ce soir, c'est soirée "brise-nuques" en perspective. Car deux groupes niçois ouvrent pour Heavy Duty, et c'est plutôt du bourrin, avec Sorrow et Indykush. Nous réalisons une interview bien sympa avec Chris et Ivan, tranquillement calés sur les canapés de l'avant-salle du Volume. A noter que c'est un endroit fort agréable, avec un bar bien achalandé et une déco travaillée.

Dans la salle c'est Sorrow qui se met en place. Visiblement, les locaux ont rameuté des troupes. Ca pogotte et ca s'agite dans la fosse, sous les incitations d'Yvan le chanteur de Sorrow. Le groupe est bien en place, avec un batteur ultra technique, qui est assez impressionnant. Le bassiste a monté deux cordes roses sur les quatre, c'est marrant. Le groupe est fortement influencé par Pantera dans son style et c'était facile à deviner car, sur les cinq musicos, trois portent des t-shirts Pantera. Les deux guitaristes nous laminent les tympans de grosses rythmiques. Celui de gauche, avec une magnifique Dean, commence à cuire sous un énorme projecteur. Encore un quart d'heure, prévient-il, et il se transforme en Togolais.

Ils sont chez eux au Volume et d'ailleurs, ils ont du mal à s’arrêter et finissent par une reprise de Lamb Of God, accompagnés par un second chanteur, Alexandre (chanteur d'After Chaos Project), qui était dans la foule. Ouf, chaude ambiance dans la caverne du Volume. Bon, ce n'est pas mon style musical de prédilection, mais je trouve la prestation pas mal. Je ne suis pas fan des chant hurlés en permanence, j'aime quand c'est alterné avec un peu de mélodie, mais bon, Sorrow a su trouver et plaire à son public, et c'est ce qui compte.

 

Setlist de Sorrow :

01. The Day When
02. Chosen Death
03. Surviving Hooker
04. Modern Obedience
05. HSQ
06. Once Upon A Time
07. In Exile From My Country
08. Laid To Rest

Le temps de siroter une petite bière dans les canapés confortables de l'avant-salle et nous voilà de retour dans l'antre pour assister au set d'Indykush, un autre groupe niçois que je ne connais pas. Première surprise, ils sont tous sapés classe, chemises blanche, bretelles, cravates ou nœud papillon. C'est vraiment sympa. Deuxième découverte, ils ont des fans et ça chauffe dans la fosse. Ils annoncent qu'ils ont des CD à distribuer, dix pour les filles et dix pour les garçons, qui bougeront le plus. L'ambiance monte encore d'un ton, et on voit même les premiers slams se mettre en place. Au Volume, le slam prend une dimension étrange, car le slammeur peut se tenir les mains au plafond. Le bassiste du groupe fait aussi des incartades dans la fosse et vient se frotter aux pogoteurs, tout en tentant de préserver sa basse. Pas évident de continuer à jouer en se faisant bousculer, pas évident non plus de ne pas assommer quelqu'un. D'ailleurs quelques minutes plus tard un jeune sort de la salle en se tenant le nez en sang. Coup de manche ou pas, il sort se faire soigner au bar : les risques du métier !


Le style de Indykush est un peu plus à mon goût, même si j'ai encore du mal avec le style de chant. L'ambiance est énorme, c'est vrai qu'ils sont déchainés. Ils ont l'air d'avoir aussi pas mal d'humour. Entre les morceaux, le chanteur n'hésite pas à chambrer. En récupérant la setlist, il nous expliquera qu'un des morceaux s'appelle Mezzanine, et raconte comment il s'est cassé la gueule de sa mezzanine en en descendant, un jour de grosse fatigue. Ils terminent leur set en trombe. Il est déjà plus de 23h30, dis donc ça se mérite de voir Heavy Duty !


Setlist de Indykush :

01. Intro
02. Lone Idea
03. Cover Up The Conflicts
04. On The Grill
05. Mezzanine
06. 34
07. 5PM Under The Bridge
08. Campain

Petite pause en attendant que les gars de Heavy Duty préparent leur matos. Je réalise que c'est sur la superbe batterie de Chris que les trois autres groupes ont joué. Sympa. La musique de Overture, qui ouvre aussi le dernier album de Heavy Duty retentit, et c'est parti pour le show. Comme à Luynes, ils attaquent avec les deux morceaux atomiques que sont Wearing A Smile et I Want More. Atomique car franchement taillés pour la scène, surtout I Want More, et ses choeurs d'Alain et Olivier (respectivement guitare et basse). Tout comme à Luynes, Ivan est de suite dans le bain, on dirait qu'il est un autre homme dès qu'il monte sur scène. Il est déchainé, toujours très théâtral, et sa voix est superbe. A la différence des deux premiers groupes, le chant sait être bourrin, mais sait aussi assurer de belles lignes mélodiques. C'est ce que j'apprécie dans le style musical de Heavy Duty (et que je retrouve aussi dans Stone Sour ou Five Finger Death Punch). C'est aussi ce qui m'a manqué avec les deux groupes précédents. Ivan remercie le public, mais quand je me retourne je découvre que la salle s'est bien vidée par rapport au groupe précédent. Je trouve ça déplorable ! Quel irrespect, les groupes devraient demander à leurs amis, familles, fans de faire preuve de plus de respect et rester voir les groupes pour lesquels eux-mêmes ont ouvert. Ils n'apprécieront certainement pas qu'on leur fasse la même chose quand ils seront en tête d'affiche.


Malgré tout, ça s'anime un peu dans la fosse, avec notamment la présence du bassiste d'Indykush et ses potes qui foutent le bordel. Olivier et sa basse n'hésite pas à aussi venir se frotter aux pogotteurs et tenter l’expérience basse-en-bousculade. Pas moins de six morceaux du dernier album sont joués, les autres provenant de leur second album, Second Coming. Alain et ses trois Flying-V est assez impressionnant. D'abord il a un son de dingue, il faut le dire. Je ferai remarquer aux jeunes qui sont passés avant qu'Alain est tout seul pour assurer les rythmiques et qu'en plus, il assure aussi d'excellents solos, pour lesquels il utilise pas mal sa pédale wah-wah. La vraie classe ! Il envoie la gomme, la Flying-V coincée sur la cuisse, et fournit un travail de titan. Même remarque pour Chris sur ses fûts, partie intégrante du son Heavy Duty. Olivier fait encore virevolter son impressionnante chevelure, tout en alternant ses deux basses cinq cordes. Lui et Alain assurent pas mal de chœurs, impeccables.

Ivan est en nage, il faut dire que pour lui, un concert semble synonyme de combat de freefight. Il défonce tout. Sur un des nombreux petits breaks de rythmiques lourdes, il vient défoncer tout le monde dans la fosse. Une tornade ! Non, franchement, ce groupe est bien en place et fournit une prestation digne des meilleurs. Et même si je suis ravi de les voir au Volume, je ne peux m'empêcher de penser qu'ils méritent nettement mieux. Ivan remercie humblement tout le monde (même AuxPortesDuMetal est cité !) avant de clore la soirée. Il est pratiquement une heure du mat.



Setlist de Heavy Duty :

01. Overture
02. Wearing A Smile
03. I Want More
04. Everything You're Not
05. Get Out
06. Business
07. Sixty Nine
08. Friend
09. Too Far
10. Complete
11. Our Generation
12. 100000 Times
13. All I've Got

Très belle soirée au Volume ce soir. On touche ici à l'âme même du rock 'n' roll tant cette salle est particulière. Les trois groupes ont fourni une belle prestation. Je trouve quand même que les "vieux" de Heavy Duty nous ont donné une belle leçon et que les "jeunes" passés avant peuvent en prendre de la graine. Ivan a été encore LE chanteur de la soirée, je reste estomaqué et je suis content d'avoir vu le groupe en tête d'affiche, avec une setlist plus complète. Comment se fait-il que ce groupe ne soit pas plus sollicité pour tourner dans toute la France et même au delà, ça reste un mystère du "fucking music business" pour moi. En tout cas c'est pas faute d'être talentueux et opiniâtres et j'espère qu'ils n'abandonneront jamais l'affaire. En sortant, je réalise qu'il y a beaucoup de monde dehors qui fume, et qui discute. Je suis consterné de voir que les gens préfèrent rester dehors à cloper que de venir soutenir les artistes. Moche !


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