Michael Schenker + Maxxwell

Date

14 Novembre 2014

Lieu

Vauréal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

C'est maintenant une tradition : pas une année ne passe sans que Michael Schenker ne nous rende une petite visite. Son lieu de prédilection en région parisienne : le Forum de Vauréal (cette fois-ci, il est cependant également passé par Savigny-Le-Temple) ! Et aujourd'hui encore, pour la troisième fois consécutive (en trois ans) donc, le concert est complet. Il est chez lui le Schenker, tout simplement. Je me demande s'il n'a pas une petite piaule qui lui est réservée en sous-sol...

Comme pour tout concert qui se respecte, il faut passer par une première partie. L'expérience est parfois plaisante, parfois moins... Le nom du groupe choisi pour démarrer la soirée ne me dit rien... enfin si... mais il m'évoque plus une marque de café soluble qu'un groupe de metal : Maxxwell

Le premier titre, Partykings, ne laisse pas planer le doute très longtemps quant à l'orientation musicale du groupe : il s'agit de hard rock, certes, mais assez rentre-dedans avec un côté hard/metal US (à la Skid Row) mais saupoudré de petites touches modernes qui ne le destine pas qu'à être uniquement consommé par les nostalgiques des années 90. Avec Fuck it!, le combo confirme un goût prononcé pour un hard rock puissant et nerveux. J'ai beau ne pas connaître les compos sur album, je me laisse facilement entraîné par ce début de set bien sympathique. D'autant plus que le groupe est plutôt à son aise sur scène. Le chanteur, dont le volume capillaire est inversement proportionnel à celui d'un metalleux lambda (oui, il est chauve), est très souriant et arpente la scène de gauche à droite avec une bonne humeur appréciable. Son truc, on le remarque assez vite, c'est de faire tourner son fil de micro tel un lasso, ce qui demande une certaine adresse car la scène n'est pas si grande et un accident est si vite arrivé... Mais non, personne ne sera blessé. Il s'adresse à nous en français, précise que le groupe est suisse, ce qui provoque des cris d'approbation dans l'assistance. "Ah, il y a des fans de la Suisse ?", s'écrit alors le frontman... Non, pas vraiment mec, on est juste un public sympa.

Cela dit, on a beau être sympa, nul besoin de se forcer pour apprécier la musique proposée par Maxxwell... surtout quand elle se fait encore plus accessible et mélodique avec Nothing Changes My Mind (dont voici la vidéo, cherchée pour vous, chers lecteurs). Ce genre de rock mélodique passe tout seul sur scène et, sans forcément trouver ça bouleversant, on ne s'ennuie pas une seconde. Avec No Pain No Gain, le hard helvète se montre toujours aussi efficace. Gros riff, mid-tempo bien puissant et refrain idéal pour le live... le chanteur (qui, précisons-le, est bien en voix) fera d'ailleurs participer le public en lui faisant reprendre plusieurs fois le "Feeling alriiiight" du refrain. Puis vient la grosse power ballade rock (un peu dans le style de celles de Skid Row), Gone Forever, que le chanteur introduit en disant qu'elle est pour les jolies filles de France. J'ai beau ne pas correspondre au profil évoqué, je l'écoute quand même... de toute façon, je ne vais pas me barrer maintenant, la soirée est loin d'être finie. 

                   

Parmi les derniers titres joués, je retiendrai l'énergique Heads or Tails qui propose un tempo rapide, ainsi que la bien heavy Slapshot (allez, je partage encore une fois la vidéo, vous allez voir, c'est très sympa) au refrain fédérateur (si si, c'est fédérateur, j'ai vérifié, ils disent "One for all, all for one"... forcément ça fédère). Tout cela est fait comme il faut, c'est carré, joué dans la bonne humeur (mention spéciale pour les fausses expressions de méchant du batteur de temps à autre), servi par un bassiste assez flegmatique mais néanmoins pro et qui, en plus, porte son foulard comme un pirate... signe infaillible de bon goût, un guitariste qui porte le bonnet mais sait prendre la pose lors de bons solos bien sentis et (on va abréger la liste) un groupe globalement investi et convaincant. Un très bon moment, une bonne découverte, un groupe à suivre.

Setlist de Maxxwell : 

01. Partykings
02. Fuck it!
03. Nothing Changes My Mind
04. Man Of Steel
05. No Pain No Gain
06. Gone Forever
07. Trails Of Hate
08. Heads Or Tails
09. Slapshot
10. Cause I'm Lovin' It

 

21h40, les lumières s'éteignent pour la deuxième fois. Une intro symphonique retentit dans le forum, Herman "ze German" Rarebell s'installe derrière sa batterie, bientôt suivi par tous les membres de Temple of Rock (le nom de cette nouvelle aventure Schenkeresque pour ceux qui n'ont pas suivi et pensent qu'il s'agit toujours de MSG)... et c'est Wayne Findlay derrière son clavier qu'on entend en premier puisqu'il joue les premières notes d'un classique parmi les classiques du SchenkDoctor Doctor de UFO. La salle ne s'y trompe pas et l'accueil est à la mesure de la chanson : excellent. Pendant ce premier titre, la fosse se montre enjouée et reprend le refrain en choeur comme un seul homme... et les personnes du premier rang viennent se faire taper dans les mains par un Michael Schenker souriant. On peut dire que ça commence très bien.

                   

Le son est très bon, la voix de Doogie White me semble légèrement en retrait mais on entend quand même assez bien le monsieur. Une des premières choses que l'on constate est que le groupe est énergique et rayonnant. Je me souviens que, la dernière fois, White s'était parfois montré assez sombre et renfrogné... agacé par certaines personnes du public qui, d'après lui, prenaient trop de photos du groupe. Ce soir, ce n'est pas du tout la même chose : il est tout sourire et respecte à la lettre le cahier des charges du bon frontman. Enthousiaste, complice avec ses collègues et le public, il chante avec entrain, fait participer les fans, présente les musiciens avec humour... Bref, ce n'est pas le même homme que la dernière fois et c'est très appréciable. Refermons cette parenthèse et revenons-en à la musique.    

                   

En deuxième position dans la setlist, une chanson du dernier album (le plutôt réussi Bridge The Gap) : Where the Wild Wind Blows. Un début de concert assez différent de celui de 2013 qui avait commencé en mettant en avant les titres de l'ère Scorpions, voulant sans doute accentuer le côté "réunion" de l'entreprise puisque, faut-il le rappeler, nous avions quand même (et avons toujours) trois ex-membres du légendaire combo allemand (Schenker et Rarebell bien sûr... mais aussi le bassiste Francis Buchholz) sur scène. S'ensuit l'imparable Armed And Ready (retour aux années MSG, donc), toujours aussi efficace sur scène... avant que le groupe enchaîne avec deux morceaux qui n'avaient pas été joués l'an dernier, histoire d'éviter de trop se répéter : Natural Thing et Victim Of Illusion. En dépit des nombreuses similtudes entre les différents shows de Schenker, il est bon de constater que quelques efforts sont faits pour ne pas toujours nous proposer exactement la même chose. Bon point. Enfin, pour être tout à fait juste, ce bon point est surtout attribué à ce début de concert car les surprises se feront plus rares par la suite.  

                   

Premier titre de Scorpions à être joué ce soir : Lovedrive. Prévisible mais ô combien agréable. Pour prolonger le plaisir de ce voyage dans le temps (de trente-cinq ans en arrière), le groupe enchaîne avec l'instrumental Coast to Coast issu du même album... avant de revenir au répertoire plus récent de la bande à Schenker avec Before The Devil Knows You're Dead dédiée au grand Ronnie James Dio. On se souvient que Doogie White avait été très ému (aux larmes) sur ce titre lors de son dernier passage à Vauréal... Ce soir, comme dit plus haut, l'humeur est plus légère et le vocaliste semble moins affecté, il se fend juste d'un petit devil's horns et d'un "Thank you Ronnie!" en fin de morceau. On reste dans la période la plus récente de Schenker avec Lord Of The Lost And Lonely (extraite de Bridge The Gap) avant de repartir pour une alternance de titres des différentes groupes du guitariste (UFO, MSG, Scorpions). 

Au beau milieu de ce best of, comme la dernière fois, Schenker et ses sbires nous offrent une nouvelle chanson en avant-première. Il s'agit de Vigilante Man, compo qui figurera sur le nouvel opus (Spirit On A Mission) censé débarquer au mois de mars prochain. Pas extraordinaire (peut-être que sa redécouverte sur album me fera changer d'avis) mais ça passe assez bien sur scène... Peut-être aussi que le fait que cette nouvelle compo soit glissée au milieu de classiques tels que Shoot Shoot, Rock Bottom (et son solo à rallonge sur lequel Schenker est impressionnant) ou Rock You Like A Hurricane (quelle ambiance sur celle-là !) n'aide pas...

                   

Les morceaux s'enchaînent vite, Doogie White nous explique que le lendemain ils se rendent à un festival au Pays de Galles... Est-ce pour cela que le rythme est si soutenu et que les chansons sont si pêchues ? Par crainte de finir trop tard ? Je n'en sais rien mais ce n'est pas grave (bien au contraire), l'essentiel est que le set est loin d'être plan plan... belle énergie ! Et puis, dix-huit chansons proposées ce soir, ça va, on ne peut pas dire que nous nous fassions arnaquer... la setlist est bien généreuse. Et, encore une fois, je retiendrai les sourires arborés par les musiciens qui semblent vraiment passer un bon moment sur scène. Wayne Findlay prend son pied, Herman Rarebell rit pendant que Doogie le charrie (il se moque de lui en prenant une pose de batteur pépère qui joue d'un air non concerné), Francis Buchholz, détenteur d'un certain flegme, présente une mine réjouie pendant tout le set... Reste Michael Schenker, plus habité et intense mais néanmoins souriant quand il relève la tête. Et il a toujours cette façon si particulière de se déplacer (quasi-constamment arc-bouté et avançant à petits pas, on dirait qu'il souffre d'un lumbago) qui le rend si identifiable. Oui, certes, il y a aussi la Flying V et le bonnet... 

                   

Une fois le long et épique Rock Bottom magistralement interprété, c'est l'heure des rappels. Le groupe revient une première fois pour nous asséner un excellent Lights Out bien pêchu puis il quitte la scène pour finalement mieux venir nous achever avec un Blackout impérial et fougueux.

Excellent concert de Schenker et sa bande ce soir. C'était déjà très réussi en 2013 mais cette fois-ci, ce fut un cran au dessus grâce à une ambiance plus festive et un groupe plus soudé, complice et joyeux ! Aucun temps mort, une prestation super carrée, beaucoup de très bons titres... Le bilan est clair : c'est impeccable. Merci messieurs... On se dit à l'année prochaine ?

Setlist Michael Schenker : 

01. Doctor Doctor
02. Where The Wild Wind Blows
03. Armed And Ready
04. Natural Thing
05. Victim Of Illusion
06. Lovedrive
07. Coast To Coast
08. Before The Devil Knows You're Dead
09. Lord Of The Lost And Lonely
10. Let It Roll
11. Shoot Shoot
12. Into The Arena
13. Vigilante Man
14. Too Hot To Handle
15. Rock You Like A Hurricane
16. Rock Bottom
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17. Lights Out
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18. Blackout

                   

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