Nuclear War Now! Fest IV - Jour 1

Date

07 Novembre 2014

Lieu

Berlin

Chroniqueur

Azagtoth

L I V E R E P O R T

En plein cœur de Berlin, en face du pan de mur restant se dresse la Postbanhof désaffectée ; aussi un lieu de pèlerinage pour les fanatiques de l’extrême pour la quatrième édition du festival du label américain Nuclear War Now! Productions.
Une seule scène pour deux jours de festivités démoniaques et bestiales.
Cette édition a la particularité d’avoir en tête d’affiche le légendaire Conqueror, groupe canadien mythique à l’existence très éphémère qui n’a jusqu’ici jamais donné de concert. C’était l’occasion ou jamais, quoi.

J’arrive pour le troisième concert de la journée –un peu fâché d’avoir raté Katechon, mais bon…- et c’est Mefitic qui monte sur scène.
Pur produit de l’underground avec quelques démos, deux splits et un EP chez Drakkar, ce groupe italien se compose de deux gratteux encapuchonnés, un batteur et d’un vocaliste/bassiste longiligne au guttural d’une profondeur insondable, qui n’a pas grand-chose à envier à un Craig Pillard (ex-Incantation, Disma). La musique de Mefitic est un death doomy à souhait, une véritable ambiance de mort s’installe dès les premières notes sur des riffs monolithiques. Une mise en bouche parfaite.






Petite inversion par rapport au programme initial, puisque c’est Bestial Raids qui poursuit les hostilités.
Ce trio polonais a la cote dans le public ; il faut dire que leur black bestial et primitif est vraiment efficace et violent et les masques à gaz portés par le batteur et le guitariste en jettent et les rendent tout de suite plus imposants.
Des morceaux comme Ceremonial Bloodshed font complètement l’unanimité, et ça headbangue sévère dans l’assemblée. Perso, j’adore ce groupe.








On voit ensuite arriver Impurath et ses deux comparses de Black Witchery, celui-là revêtant sa traditionnelle robe de moine.
Là encore, c’est une ambiance chaotique qui se met rapidement en place avec des morceaux linéaires et brutaux qu’on connaît de Desecration Of The Holy Kingdom et Upheaval Of Satanic Might. Les morceaux du moins apprécié Inferno Of Sacred Destruction passent aussi très bien, et on a même droit à un titre du split avec Conqueror, histoire de se rappeler pourquoi on est venus. Impurath est un frontman assez convaincant, qui hurle sa haine comme un possédé, ça fait plaisir à voir et entendre. Il y a même un adorateur zélé qui a eu le bon goût de monter sur scène pour brûler une bible et nous la balancer !







Changement de trio, et voici maintenant Grave Upheaval, groupe du Queensland australien. Un frontman bassiste bedonnant, un guitariste pieds nus, un batteur assez souriant, une apparente bonhomie se dégage de cette formation.
Rien qui prépare à l’atmosphère suffocante que dégage leur musique.
Une fois parti, on entre directement dans l’antichambre de l’Enfer : un doom death pachydermique et hypnotique, qui met l’audience en transe pendant un set sans interruption ou presque entre les morceaux.
Une voix imposante et profonde, autant que le coffre dont elle émane, un riffing linéaire et bruitiste, un tempo qui n’accélère pas très souvent (mais là, c’est headbanging assuré), le tout créant une atmosphère indescriptible. Il faut l’avoir vécu pour comprendre.
Je peux dire sans prendre de risque que peu de gens dans l’assemblée sont restés indifférents à leur prestation.







Place aux Brésiliens d’Impurity, sur un ton plus léger, tout en déguisements et autres accessoires de mode : le chanteur harangue les foules dans son habit de prêtre et sa voix éraillée, secondé par le guitariste/bourreau de l’Inquisition et son guttural puissant agrémenté d’un rire sardonique.
Franchement sympathique pour un black thrashisant dynamique, avec un public qui répond bien.



Le clou de la soirée, c’est Nocturnus : Mike Browning a réuni un line-up sous le patronyme Nocturnus AD, qui joue un set composé dans un premier temps de morceaux des cultes The Key et Thresholds.
Les musiciens sont excellents, mention spéciale au guitariste Demian Heftel qui parvient à retranscrire les solos survoltés des albums à la perfection.
Une grande énergie se dégage de la scène, malgré leur âge relativement avancé (ils ont tous entre quarante et cinquante ans).
Quelques excellentes surprises au programme : les trois morceaux de la démo d’Incubus, premier groupe de Mike Browning, jamais joués en concert auparavant ; de vieux morceaux de Morbid Angel à l’époque où Browning était leur batteur, Angel Of Disease et surtout le très populaire Chapel Of Ghouls chanté en chœur par le public.
Un set mémorable de la part d’une des figures emblématiques du death progressif.



Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum !