Rock Girl Fest II

Date

4 Avril 2010

Lieu

Le Zébre, Paris

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

Les 3 et 4 avril se tenait, à Paris, la seconde édition du Rock Girl Fest. L'année dernière, c'est dans la salle de la Loco (à présent fermée...) qu'avait eu l'évènement, mais cette fois-ci, c'est dans une salle plus intimiste que celui-ci s'est produit, au Zébre, dans le quartier de Belleville. Deux jours et deux ambiances différentes, le premier étant dédié au rock alors que le second étant plus sur le metal. C'est donc cette seconde journée qui va être rapportée ici !

Le premier groupe à entrer sur scène est Betty Boom. Les quatre musiciens délivrent un rock metal énergique, la chanteuse s'en sort plutôt bien, jouant aussi de la basse. Le combo a la dure tâche d'ouvrir le bal, tout le monde n'est pas encore arrivé et la salle ne se chauffe pas tout de suite. Ce n'est pas de la faute du groupe parisien qui donne un set intéressant et sympathique. Un rock metal qui s'écoute facilement et qui est appréciable.

Puis vient Asylum Pyre (groupe chroniqué et interviewé dans nos pages !). La foule devient plus compacte, la réponse du public est plus forte, et c'est parti pour quarante-cinq minutes de show. Les titres les plus entrainants de l'album sont de sortie, le plus long aussi, et les musiciens s'en donnent à coeur joie. Carole nous fait une démonstration vocale impressionnante pour quelqu'un qui est malade, Johann exécute ses différents chants avec brio. La communication et la communion avec le public sont plus que présentes, et le groupe réussi même à faire chanter la salle sur Different Sides, Same Thoughts. On regrette seulement un sous-mixage du clavier au début du set. Mais on notera aussi un professionnalisme chez les membres du groupe, une complicité, et une présence qui font réellement plaisir à voir et à entendre. Petit bémol peut-être pour la mise en scène suivante : sur Jester Of Power, le passage étant très "slow", guitaristes, chanteurs et bassiste étaient accroupis avant de reprendre de plus belle le morceau metal, et cela a donné une petite impression de "too much". Hormis cela, Asylum Pyre nous a livré un show de qualité, les quarante cinq minutes passant à une vitesse folle.

Se produire après ce groupe n'a pas du être aisé pour Eole, qui a vu la salle se vider un peu après le passage des Yvelinois. Bien sûr, une partie du public est restée présente pour accueillir ce groupe de rock metal énergique mais qui n'apporte pas grand chose à l'édifice qu'est le metal. Une jeune femme pleine de fougue se présente à nous, Aurelia commence à pousser de la voix et à se défouler sur scène. Et c'est là que le bât blesse. Si vocalement, elle ne s'en sort pas trop mal, bien qu'elle semble avoir quelques difficultés sur Toxic de la pop star Britney Spears, c'est surtout son besoin de montrer sa complicité avec le batteur qui peut gêner. Effectivement, Aurelia tourne le dos au public, faisant bouger son popotin, ce qui, vous pourrez en témoigner, n'est pas toujours des plus agréables pour le public. On ne les sent peut-être pas tout à fait à l'aise, pour preuve, la manière de présenter le morceau Un Doute. Dommage car le groupe a un potentiel sympathique, mettons ça sur le fait qu'il soit encore jeune et qu'il n'était peut-être pas évident de se produire face au public présent à ce moment là.

Puis, les membres du groupe de metal electro d'Interria entre en scène. La salle un peu plus remplie répond présente à la musique du groupe qui s'était déjà produit au Rock Girl Fest l'année précédente. Attention, ça déménage. Si sur album, j'avoue ne pas avoir été très convaincue par la musique du groupe, il faut avouer qu'en live, le groupe a une puissance et une présence très agréable ! Jenni occupe bien la scène, et même si parfois sa voix semble assez juste, elle a une pêche qui fait réellement du bien ! Les autres musiciens s'en donnent aussi à coeur joie, la claviériste headbanguant dès que cela est possible ; les guitaristes jumpant comme sur le dernier morceau, suivis par la foule présente et complètement charmée par le set qu'Interria nous livre. Le côté martial, qui pouvait gêner sur les morceaux studios, passe tout à fait en live, Jenni s'en servant aussi pour son jeu de scène. Si comme moi, vous n'étiez pas forcément convaincu par ce que vous avez entendu sur le myspace ou sur l'album, peut-être qu'Interria saura vous rallier à sa cause lorsqu'ils passeront près de chez vous !!

Après ce show qui a vraiment le public dans le bain, vient la tête d'affiche tant attendue : Process, dont la chanteuse d'Asylum Pyre n'avait pas arrêté de parler pendant leur set "il faut rester !". Alors, nous sommes restés, nous avons vus, et nous n'en sommes pas revenus. Une chanteuse (Liz) jouant à la dominatrice, jouant avec le public et ayant une énergie vocale plus qu'appréciable. Des musiciens concentrés, aussi délirants que celle au micro, l'un des guitaristes qui se fait "virer" par le public et le groupe pour un petit retard dans les réglages. Une ambiance très bon enfant, et pourtant un show très pro, et très bien mené. Le neo rock/metal du groupe fait des étincelles, allant jusqu'à créer des coupures du son, assez regrettables. Avec des titres comme Nos Yeux Pour Pleurer ou encore A Travers Les Meurtrières, le groupe montre son talent. Et Liz nous prouve qu'elle peut aussi bien faire des merveilles avec sa voix "douce" et la voix "poussive" qu'elle utilise lorsqu'elle s'énerve. Je dois reconnaître que je n'attendais pas grand chose de ce groupe, ne les connaissant que de nom, mais les Parisiens m'ont convaincue ! Process a livré un show plein d'énergie, qui faisait chanter et jumper la foule. Le groupe se produit aux scènes ouvertes du Printemps de Bourges cette année, le 17 avril, alors, pour ceux qui peuvent s'y rendre, foncez, vous passerez un super moment !!

Si le fest s'est déroulé dans une petite salle, avec des groupes moins prestigieux que ceux qui avaient été annoncés il y a quelques mois de cela, il ne fait aucun doute que cette soirée du 4 avril a été très sympathique, réunissant des groupes plus ou moins talentueux et ayant plus ou moins une grande assurance scénique. Une très bonne expérience, la possibilité de voir des groupes qui ne sont pas toujours mis en avant, et de faire de très bonnes découvertes. Et les quelques soucis techniques, ainsi que "l'amateurisme" des annonces des groupes, n'ont pas suffit à nous faire regretter notre "investissement".