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Shadow Gallery & Manticora
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L I V E R E P O R T
Le quatre octobre dernier devrait passer à la postérité de par son caractère historique. En effet, c'est ce jour-là que sont venus, pour la première fois de leur carrière, les Américains de Shadow Gallery (dont c'est également la première tournée) dans notre belle capitale. Pour tous les amoureux de metal progressif, ce rendez-vous était forcément immanquable... De mémoire, on n'a rarement attendu aussi longtemps pour qu'un groupe se décide à tourner (leur premier album remonte tout de même à 1992 !). C'est aux Norvégiens de Divided Multitude que revint la mission d'ouvrir les hostilités. Malheureusement, je ne pourrai rien vous en dire pour la simple et bonne raison que j'étais en pleine interview de Brendt Allman de Shadow Gallery pendant leur set. Au sortir de cet entretien, j'ai demandé à des amis ce qu'ils en avaient pensé, et ils m'ont confié qu'il s'étaient un peu ennuyés. Ils ont trouvé que le metal prog des norvégiens était inutilement compliqué, pas franchement original et servi par un chanteur limité. Ce n'est que leur avis, je ne peux confirmer ou infirmer ces propos...
Petite particularité du concert de ce soir: il y a un absent. Kristian, guitariste et compositeur du quintet, n'a pas pu se déplacer. Pour l'occasion, il fut remplacé par un guitariste discret mais tout à fait capable... dont je n'ai pas retenu le nom. Désolé...
Alors que les musiciens de Manticora continuent à nous livrer un set sans faille, on se demande bien pourquoi le groupe ne bénéficie pas d'un succès plus important. Ces messieurs sont extrêmement pros, leur technique de jeu est absolument remarquable: rapidité, netteté, précision... c'est pour le moins impressionnant. Soit, Lars (chanteur de son état) évolue dans un style un brin limité et ne se distingue pas comme le plus grand vocaliste du genre. C'est sans doute le petit point faible du groupe... Cependant, le bonhomme donne tout et fait preuve d'un charisme évident... en plus d'être extrêmement sympathique. Alors, en le regardant faire, on se laisse embarquer avec plaisir et on finit par se moquer du fait qu'il n'ait pas la voix d'un Roy Khan, la grâce d'un Michael Kiske, ou la puissance et l'aisance d'un Russell Allen... ou d'un Jorn Lande.
Les titres s'enchaînent et les Danois ne semblent toujours pas décidés à lever le pied. "Vite" et "fort" semblent être les maîtres mots de la soirée ! Ah si... ils finissent par céder et se fendent d'un Gypsies' Dance Part 2 (judicieusement interprêté à la suite de la première partie). Une belle occasion pour le batteur de laisser (un peu) reposer ses mollets qui devaient être à la limite de l'implosion...
Setlist Manticora : 1. In The Abyss of Desperation
Quand les lumières s'éteignent à nouveau, Bohemian Rhapsody de Queen est diffusée en guise d'introduction. Au bout de quelques minutes, les musiciens de Shadow Gallery montent sur scène et font chanter le public sur ce classique. Voilà une façon bien étrange de démarrer un concert ! L'ambiance est chaleureuse et décontractée, on est curieux de découvrir ce qui va suivre, l'excitation est à son comble. Mais quand même, la prochaine fois, vous pouvez pas choisir une chanson un peu moins longue pour accompagner votre entrée ? Oui, oui, je suis impatient. Mais bon, ça fait quand même quinze ans que j'attends une visite des Américains... il faut me comprendre.
A quelques secondes du début du concert, de multiples interrogations se bousculent dans ma tête. "Mais que va donc donner ce groupe culte qui n'a jamais tourné auparavant ?" et "Ne sommes-nous pas promis à une certaine déception ?" sont certainement celles qui me hantent le plus. Mais les doutes et les questions sont vite balayés. Les musiciens attaquent leur set en faisant honneur à l'un de leurs plus beaux albums: le remarquable Tyranny. Ce sont donc Stiletto In The Sand, War For Sale et Mystery qui ouvrent le bal, sous les acclamations d'un public visiblement ravi. Et comment pourrait-il en être autrement ? La vérité s'offre à nous comme une évidence: le groupe assure !
Les titres s'enchaînent, et on reste bouche bée devant la performance des Américains. Gary Werhkamp manie la guitare et les claviers avec autant de dextérité, Joe Nevolo martelle ses fûts avec adresse, précision et force, Carl Cadden-James se déchaîne sur sa basse et possède une présence scénique indéniable... Les autres ne sont pas en reste. Brendt Allman, tout sourire, nous balance des soli pour le moins impressionnants. On notera que, dans un souci de recréer au mieux la richesse des compositions du groupe, un troisième guitariste, jouant également des claviers, a été engagé pour épauler le groupe. Quant à Brian Ashland, à qui incombe la tâche de succéder au regretté chanteur Mike Baker (mort il y a maintenant deux ans), il s'en sort également avec les honneurs. Le bougre, pensant peut-être qu'il n'y avait pas assez de guitares sur scène, ira en agripper une à quelques rares occasions, histoire de nous montrer que lui aussi possède plus d'un talent.
En plus de cela, Carl Cadden-James n'oublie aucunement de remercier chaleureusement les fans pour leur patience, en précisant qu'ils leur ont permis, à lui et ses acolytes, de réaliser leur rêve... Il y aura également un petit "moment émotion" à l'évocation de leur ancien complice, Mike Baker. C'est un groupe ravi qui n'hésita pas à revenir sur scène pour serrer les mains des fans à la fin de son concert. Les musiciens descendèrent très vite parmi nous et se prêtèrent sans tarder au jeu des photos et dédicaces. Généreux et simples jusqu'au bout, les gars de Shadow Gallery ont su répondre aux espoirs placés en eux depuis si longtemps. L'ambiance de la soirée fut véritablement excellente et les sourires pouvaient se lire sur les visages à la sortie du Nouveau Casino. Il n'y a plus qu'une chose à espérer: qu'ils n'attendent pas quinze ans pour revenir nous régaler de la sorte !
Setlist Shadow Gallery : 1. Stiletto in the Sand
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