The Dillinger Escape Plan

Date

30 Avril 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

florentv

L I V E R E P O R T

En ce vendredi 27 avril au Trabendo, le thème de la soirée était : la mise à mort de la mesure 4:4. Les fous furieux de The Dillinger Escape Plan venaient dans la capitale, accompagnés en première partie d'un groupe local, The Prestige.

The Prestige ouvrait donc la soirée devant un parterre un peu disséminé au début. Le groupe faisait ce soir sa première grande scène, son premier set "pas coincé entre un babyfoot et un bar" selon les dires du chanteur. Et pour une première, le groupe s'en est plus que bien tiré. The Prestige évolue dans un hardcore/mathcore assez inspiré par The Chariot et avec sur certaines parties un soupçon de TDEP. Les quatres gaillards maîtrisent leur sujet, rassemblent petit à petit la foule éparse du Trabendo. Leurs morceaux sont assez imprévisibles, rythmiquement instables, en accord avec la tête d'affiche. Malgré leur peu d'expérience, les Parisiens arrivent à mobiliser la fosse qui commence à gentiment s'agiter. Sur scène, les musiciens sont plutôt à l'aise, avec notamment le bassiste dreadeux qui agite ses tentacules dans tous les sens. Même si la scène est un peu étroite, les instruments de TDEP étant déjà en place, cela ne gêne pas le groupe. Sur le dernier morceau, le chanteur descendra dans la fosse pour aller pousser la chansonnette au milieu des pogos. Après trente minutes, le groupe plie bagage rapidement et laisse la place aux balances de dernière minute. Energique et inventif, The Prestige est une très bonne découverte.

Les derniers réglages se font, un peu longs, la faute à une guitare dont le son sort par l'ampli basse (?!). Après ça, le noir se fait et des samples électro menaçants annoncent l'arrivée imminente des américains. En guise de mise en bouche, le groupe envoie Panasonic Youth et c'est l'apocalypse. L'énergie sur album est déjà montrueuse, en live c'est tout simplement indescriptible. Greg Puciato et sa carrure d'armoire à glace s'agite dans tous les sens, et la foule dans mon dos commence déjà à se foutre sur la gueule sévèrement. Et la punition continue impitoyablement avec Milk Wizard et Room Full Of Eyes. Ensuite la folie monte d'un cran, avec le premier morceau de la soirée du cultissime Calculating Infnity, le redoutable 43% Burnt. La réputation live que s'est faite TDEP n'est pas volée. Si la foule remue, sur scène les cinq musiciens sont de véritables piles. Ben Weinman ira se percher sur à peu près tout et n'importe quoi : batterie, ampli, retour, caisse de matos, bafle, public (!), le tout en continant à faire pleuvoir les notes. Hallucinant. Le concert continue avec Gold Teeth On A Bum et Black Bubblegum. Ce dernier morceau permet une légère respiration et montre que Puciato est un chanteur hors-norme. Il gère les parties de chant clair de manière parfaite. Le groove du morceau est parfait, juste le temps de me désincruster de la barrière avant de repartir de plus belle avec Sugar Coated Sour, qui remet la fosse en transe. Quelques slammeurs passent au-dessus de moi, repoussés par les vigiles et tirés sur scène par Puciato. TDEP est clairement un groupe de live, débordant d'énergie, avec un maîtrise parfaite d'un bout à l'autre du set. Le groupe n'ayant pas de nouvel album à défendre, la setlist sera un gros best-of, avec une part à peu près égale pour chaque album. En milieu de set, Greg Puciato annonce l'anniversaire de quelqu'un, et le public se fera une joie de le lui souhaiter. Passé cet intermède décalé, le set reprend et le groupe continue à transpirer sueur et folie. Au fur et à mesure des morceaux, la foule (et moi-même) devient de plus en plus hystérique, la folie des ricains est communicative, la barrière tremble, le pit se densifie, les pogos s'intensifient. Ben Weinmar se lance dans la foule, guitare en main, et jouera un morceau porté dans les bras des fans. Quand on connaît la difficulté technique de la musique du groupe, on se demande comment il réalise cette performance. Pour clore le set, TDEP a choisi Farewell, Mona Lisa qui, avec son passage plus stable, peut faire redescendre la tension. Le set a duré un peu plus d'une heure seulement. Court mais intense, le concert se termine sans rappel, de manière un peu abrupte.

The Dillinger Escape Plan
est un groupe à part. La folie qui les caractérise n'a d'égal que l'énergie qu'ils diffusent sur scène. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de les voir, pas la peine d'hésiter s'ils passent près de chez vous : allez-y !

 

Setlist de The Dillinger Escape Plan:

  1. Panasonic Youth
  2. Milk Lizard
  3. Room Full Of Eyes
  4. 43% Burnt
  5. Gold Teeth On A Bum
  6. Black Bubblegum
  7. Suguar Coated Sour
  8. Hollywood Squares
  9. Weekend Sex Change
  10. Fixe Your Face
  11. Good Neighbor
  12. Setting Fire To Sleeping Giant
  13. Sunshine The Werewolf
  14. Farewell, Mona Lisa

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