Tristania

Date

18 Septembre 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

Tristania a pour habitude depuis quelques temps de passer à Paris en automne. Bien que le dernier concert auquel le groupe devait participer, le Out Of The Dark Tour, ait été annulé l'an dernier à Paris, le groupe revient. Malheureusement pour lui, il retourne au Glazart petite salle près de la Villette qui ne présente que peu d'avantages : petite scène, lumières mauvaises, une acoustique affreuse... Sans véritable actualité, Rubicon étant sorti en 2010, le groupe se produit devant une salle qui ne sera pas pleine, à peine une cinquantaine de personnes se pressent devant les portes à l'heure de l'ouverture.

Pourtant, il y a quatre groupes présents le 18 septembre 2012 au Glazart : Sound Storm groupe italien qui a sorti son deuxième album en août dernier, Fenrir qui a sorti son deuxième album dans le premier trimestre de cette année, Sarah Jezebel Deva, ayant sorti un EP récemment, et enfin Tristania. C'est donc aux Italiens de Sound Storm d'ouvrir le bal, en privilégiant Immortalia. C'est tout en costume que se présente Filippo, lentilles de contact blanches, long manteau de cuir marron ouvert sur une chemise laissant apparaître un torse imberbe... Quant aux autres musiciens, ils sont bien plus sobres niveau vestimentaire, mais appelleront le public à participer activement. N'ayant que très peu de place sur scène, les membres du groupe ne se déplacent pas et la chanteuse, présente pour des petits passages vocaux, fait plus potiche (ou mauvaise imitatrice de Simone Simons (Epica) dans ses poses et sa gestuelle) qu'autre chose. De plus, malheureusement pour cette dernière, mais aussi pour le public, le son de son micro est très mauvais et elle est très peu audible. Il en sera de même pour le chanteur qui semble tout de même avoir un bon niveau. Les Italiens ont acquis le public présent à leur cause, celui-ci mettant de plus en plus l'ambiance. Au bout de trente minutes, le groupe laisse la scène à leurs collègues de Fenrir.

Setlist de Sound Storm :

01. Immortalia
02. Back To Life
03. Wrath Of The Storm
04. Promises
05. Blood Of Maiden
06. Me And Myself
07. Torquemada

 

La particularité de cette tournée, c'est que pour quatre dates dont Paris, Fenrir joue en deuxième position, alors que dans les autres villes, c'est à Kells de faire son entrée. C'est avec Metal Jig que le groupe se présente pour un metal folk très joyeux et dansant. Si tous les musiciens sont costumés : kilt et maquillage bleu rappelant les personnages du film Braveheart, Elsa est plus dans un style gothique, corset et jupe noire longue, se détachant ainsi des autres musiciens. Elle qui a sorti son violon n'en jouera que très peu, se concentrant sur son chant fidèle à celui présent sur l'album Echoes Of The Wolves. Album dont tous les morceaux seront d'ailleurs issus. Fenrir reçoit un accueil plutôt chaleureux, malgré un son (une fois de plus) assez mauvais avec des larsens de ci, de là. Contrairement à Sound Storm, les membres du groupe (surtout le bassiste) osent se déplacer sur la scène et communiquer entre eux mais aussi avec le public. Bien qu'ils soient jeunes, les six membres présents sur scène (dont un guitariste guest) offrent un set de qualité. Un petit bémol cependant quant à la présentation du groupe qui n'est arrivée qu'à la fin... il aurait peut-être été plus sympathique pour le public de savoir qu'il avait Fenrir en face de lui dès le début et pas seulement à la fin pour la vente de l'album. 

Setlist de Fenrir :

01. Metal Jig
02. Morrigane's Furry
03.The Battle Of Stirling
04. The Tale Of Taliesin
05. Thunder-Cliff
06. Tristan and Iseult
07. Fenrir

 

Après un conclusion aussi festive que l'introduction, Fenrir laisse la scène à l'Anglaise Sarah Jezebel Deva qui se produit pour la première fois en solo à Paris. C'est une jeune femme fatiguée, malade et presque négligée que l'on voit monter sur scène. Celle qui avait été assez décevante au MFVF en 2010 communique avec le public, sourit, ne reste pas figée près de son pied de micro. Elle explique qu'elle va éviter de parler entre les morceaux, boit dès qu'elle le peut, mais la jeune femme est fiévreuse et cela se voit autant que cela s'entend. Certaines notes auront du mal à passer, sa voix étant plus faiblarde que sur album, mais on sent qu'elle fait de son mieux pour assurer son tour de chant, bien que deux morceaux aient été supprimés de la setlist. Sans indiquer si elle travaille sur un deuxième album d'Angtoria, l'Anglaise nous interprète God Has A Plan For Us All et I'm Calling de son groupe, et cinq titres de sa carrière solo dont This Is My Curse avec la voix de Dany Filth en sample ainsi que les deux autres titres de son EP Malediction. Ce ne sont pas les titres les plus difficiles qu'elle interprète, préservant sa voix, et pourtant une partie du public adhère. A quatre sur scène, ce sont le guitariste et (surtout) le bassiste qui mettent l'ambiance. Ce dernier se promène sur scène, appelle le public sans arrêt et est très expressif, permettant de combler les lacunes de Sarah Jezebel Deva. Celle-ci remerciera souvent le public, et donnera presque l'impression d'être illégitime sur scène avec son "merci, merci de nous avoir regardé et d'être restés pour nous" sur un ton légèrement gêné... S'attendait-elle à ce que tout le monde déserte et ne revienne qu'à l'intro de Tristania ?

 

Setlist de Sarah Jezebel Deva :

01. When It Catches Up To You
02. God Has A Plan For Us All
03. This Is My Curse
04. Lies Define Us
05. Silence Please
06. I'm Calling
07. No Paragon Of Virtue

 

C'est donc après trente et non quarante-cinq minutes de show que Sarah Jezebel Deva et ses zicos quittent la scène. Ce n'est pas pour autant que Tristania entre plus tôt et en profite pour nous livrer plus de morceaux. Il faudra donc se contenter d'une seule heure avec les Norvégiens et l'Italienne... et donc de seulement dix morceaux. C'est sur Angina qu'entre tout ce petit monde qui va être terriblement serré sur scène. Seuls Ole et Anders échangent leur place par moment, Mariangela se mettant en retrait voire quittant très souvent la scène lorsqu'elle n'a pas à chanter. D'ailleurs, la jeune femme surprend, elle qui avait laissé le souvenir d'une femme souriante, occupe un peu la scène, mais semble chanter sans entrain, ne souriant presque pas au public. Il lui faudra plusieurs chansons pour entrer dans le show. Elle me confiera plus tard que des problèmes de retour l'avaient un peu tendue. Le groupe tente de contenter tout le monde avec deux titres seulement issus de Rubicon, un Beyond The Veil très bien accueilli où l'on entend les progrès de Mariangela sur sa voix de tête et ses notes aiguës, et un Shadowman tout en émotion très bien présenté par Kjetil. C'est surtout lui qui assurera la communication avec le public, sa collègue se contentant de remercier timidement le public, et son autre compagnon Anders ayant plutôt tendance à pousser des cris en dehors de son micro pendant les morceaux. Mais surtout, le groupe joue deux inédits qui, en live tout du moins, sonnent comme étant dans la continuité de ce que le groupe a fait dernièrement. A voir si cette impression se confirme en mai 2013, date à laquelle le nouvel album doit sortir. Requiem bénéficie d'un refrain tout en émotion, et Cathedral est un peu plus catchy (permettant à Mariangela de se lâcher un peu) bien que rappelant certains titres de Rubicon. Au moment de quitter la scène, le groupe ne fait aucun salut, commun, accentuant l'impression d'un manque de complicité au sein du groupe. Très peu de regards échangés, très peu de gestes, le groupe est un peu froid... Le fait que la salle ne soit pas complète y est-il pour quelque chose ? C'est la question que l'on peut se poser à la fin de ce concert et on espère très sincèrement revoir Tristania dans une meilleure forme après avoir sorti son nouvel opus.

 

Setlist de Tristania :

01. Angina
02. The Wretched
03. Requiem
04. Exile
05. Shadowman
06. Cathedral
07. Tender Trip On Earth
08. Beyond The Veil
09. Year Of Rat
10. Illumination

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